Dernière mise à jour le 16 août 2019.
Harold Calvin SHEPHERD "Shep"/ R149169 (en rapport LIB : J.96056)
454-12 Street, Medicine Hat, Alberta, Canada
Né le 18 août 1918 à Bow Island, Alberta Province, Canada / † le 24 février 2009 à White Rock, British Columbia, Canada
Sgt RCAF, RAF Bomber Command 428 Squadron, pilote
Lieu d'atterrissage : entre Son et Lieshout, Province de Noord-Brabant, Pays-Bas.
Handley Page Halifax MkV/III, LK956, NA-S, abattu par la Flak la nuit du 19 au 20 novembre 1943 au retour d'une mission sur Leverkusen.
Écrasé le 19 novembre vers 20h15 à Olen / Son, à environ 10 km au nord-est d’Eindhoven, Pays-Bas
Arrêté : A Bruxelles par la Gestapo le 28 janvier 44.
Rapport de Libération M.I.9/S/.P./G./LIB 1880 (interview d’avril 1946).
Harold Shepherd s’était engagé dans la R.C.M.P. (Royal Canadian Mounted Police) en novembre 1940 et avait suivi un entraînement à Regina de début 1941 jusqu’à la fin de cette année, avant de s’engager dans la RCAF en janvier 1942.
La photo en médaillon le montre en uniforme de la RCMP. Un site de la Mounted Police reprend "H C Shepherd - 13830"sans autres détails. Il passe par le centre d’entraînement (Initial Training School) de la RCAF à Saskatoon dans le Saskatchewan. Pendant un congé, il épouse Kay Knesh (Penny) le 8 juin 1942 avant de poursuivre son instruction de pilote au N°5 Service Flying Training School à Brantford dans l’Ontario. Ayant obtenu son brevet de pilote de bombardier Halifax, il est envoyé en Angleterre en 1943. A l’été de cette année, il est affecté comme pilote au 428 "Ghost" Squadron de la RCAF à Middleton St George, près de Darlington dans le Yorkshire. Harold Shepherd sert comme co-pilote à bord du Halifax EB252 lors d’une mission sur Hannover dans la nuit du 8 au 9 octobre 1943. L’appareil, piloté par le P/O William J. Armour, entre en collision avec un autre bombardier au-dessus de Hannover. Le Halifax se voit amputer d’une section du gouvernail gauche, mais le pilote parvient à maintenir le contrôle et rejoindre l’Angleterre, atterrissant à Marston Moor, tout l’équipage étant sain et sauf.
Le 19 novembre 1943, Harold Shepherd est aux commandes du Halifax LK956 qui décolle de Middleton St George à 16h06. Au retour de la mission, il est touché par la Flak au-dessus de Bonn. Shepherd ne peut plus actionner le gouvernail et perd le contact avec la formation. Son Halifax étant à nouveau atteint à hauteur d’Aachen / Aix-la-Chapelle, Shepherd ne donne l’ordre de quitter l’avion que lorsqu’ils survolent déjà la Hollande.
Trois hommes seront fait prisonniers : le mécanicien Sgt J. M. C. Walker, le navigateur F/O D. R. Knight (RCAF) et l’opérateur radio Sgt S. J. Stevens. Deux autres pourront réussir leur évasion : Donald MacGillivray et Stanley Munns.
Dans l’Appendix "A" de son rapport LIB, Shepherd indique qu’il a été aidé à Son pendant quelques heures par un fermier (non identifié) qui lui a procuré de la nourriture et une cachette avant de le confier au maire de la localité, "R Shoeff". Il s’agit en fait de Robert SCHOEPP, du Markt A 82 à Son, bourgmestre de Son et de Breugel. SCHOEPP confie Shepherd et Norman Michie au fermier Johannes CORSTENS près de Lieshout. CORSTENS héberge et nourrit les deux aviateurs du 20 au 30 novembre, des vêtements civils leur étant procurés par Simon et Theodore STAADEGAARD, également de Lieshout.
Le 30 novembre au soir, ils vont loger chez un boucher à Grubbenvorst (à 45km au sud-est de Lieshout et à quelques kilomètres au nord de Venlo.) Le rapport de Shepherd ne reprend rien pour la période du 30 novembre au 7 janvier 1944, indiquant seulement pour cette date du 7 janvier qu’ils sont passés, Michie et lui, au café "De Zwaan", au 41 Klapdorp à Anvers.
En juillet 2019, Harrie Bardoel, de Sterksel, ayant trouvé nos pages pour 3 aviateurs cachés par sa famille (Harold Shepherd, Thomas Michie et Thomas Hubbard) nous apporte des détails sur sa famille. Ses grands-parents, Willem J. et Anna BARDOEL, à l‘époque fermiers au 51A à Sterksel ont hébergé les 3 évadés dans leur ferme du 12 au 17 décembre 1942. Selon les informations de Harrie Bardoel, les 3 hommes y avaient été amenés par J.A.M. van DOORN, de Wiel 6, Helmond, Bernardus te Boekhorst du D.48 à Sterksel et Adriaan Kooren, policier, du D.44b également à Sterksel.
Le 17 décembre, Hubbard part à vélo à Maarheeze escorté par 5 policiers (Maréchaussée ?) venus de Weert. Il ne mentionne pas si Shepherd et Michie sont également du voyage. Hubbard signale, sans préciser de date, avoir séjourné un temps dans une cave en compagnie d'un Russe évadé de passage, d'un Américain, Francis McDermott et de deux Canadiens, Norman Michie et Thomas Shepherd (ces 2 derniers étant cités pour la première fois à ce moment dans le rapport de Hubbard), le but étant de les faire franchir ensemble la frontière du côté de Hamont. Des instructions venant de Bruxelles disent d'envoyer Hubbard seul. En fait, nous ignorons comment Harold Shepherd et Norman Michie arrivent en Belgique le 4 janvier 1944 avec Thomas Hubbard. Ils logent une nuit chez Michael SPOOREN dans le quartier Haspershoven à Overpelt. Ils sont séparés du 5 au 7 janvier, chacun allant loger à un endroit différent.
Tout comme Michie, Shepherd est cité comme ayant logé chez Virginie DE BRUYN au 37 Keizerstraat à Anvers, amenés là par l’anversois Gustave BUSSCHOTS.
Le 7 janvier 44, Charles WILLEKENS (de Beverbeek, Hamont-Achel) va chercher Shepherd et Michie à Booischot près de Heist-op-den-Berg en province d'Anvers et les emmène à Bruxelles, où ils sont séparés. Les deux hommes entrent dans la filière d’Elie MIROIR dans laquelle Marcel DAELEMANS est convoyeur d’Anvers à Bruxelles chez Charles HOSTE ou Jean VAN TUYKOM.
Le rapport de Shepherd signale seulement pour cette date du 7 janvier qu’ils sont passés, Michie et lui, au café "De Zwaan", au 41 Klapdorp à Anvers. Nous savons que son tenancier, Marcel MAES, un homme assez corpulent de 50 ans avec moustache, est un agent d'Élie MIROIR. Shepherd déclare qu’après avoir reçu de faux papiers préparés entretemps, Michie et lui sont partis vers Bruxelles le 7 janvier.
Le 8 janvier, Shepherd va chez "Charles Burtram" (dans son rapport) en fait, Charles BERTRAND et son épouse Elza DEBRU au 19 Rue Boduognat à Bruxelles. On le renseigne également aidé à Bruxelles par Henry MALFAIT, du 9 Rue Tilmont à Jette.
A l'arrestation de ce dernier le 22 janvier 1944, Shepherd est déplacé dans une maison vide quelques jours. Il revient chez les BERTRAND le 26 janvier. Le 28, il est réveillé par la Gestapo en l'absence de ses logeurs, qui sont ramenés par deux gestapistes un peu plus tard. Ils sont emmenés tous trois au QG de la Gestapo puis internés à Saint-Gilles. Charles BERTRAND sera abattu au camp de Beverlo le 6 septembre 1944.
Harold Shepherd reste à la prison de Saint-Gilles jusqu’au 22 mars 1944 et est interné ensuite au Camp 357 près de Fallingbostel en Allemagne où il est le prisonnier n° 3207. Libéré, il arrive en Angleterre le 22 avril 1945.
Les parents de Shepherd, Harold Alton Shepherd et Ruth Bernice Shepherd avaient été avisés de ce que leur fils Harold était manquant depuis la fin novembre 1943 et ont vécu dans l’inquiétude quant à son sort jusqu’en avril 1944. Un autre fils, Howard Norman Shepherd, s’était engagé dans l’Armée canadienne à 17 ans en 1939 et servait "overseas" (Europe, Pacifique ?) comme estafette à moto et artilleur.