Personne cachée jusqu'à la libération

Dernière mise à jour le 03 juillet 2013.

Jack TERZIAN / O-666581
26 Buckingham Place, Manhasset, Queens County, New York
Né Kegham Terzian, de descendance arménienne, le 28 juillet 1919 à Adana, Turquie / † le 18 juin 2013 à Abilene, Texas
1 Lt, USAAF 353 Fighter Group 351 Fighter Squadron, pilote
Atterri à Letterhoutem à bord de son appareil (voir ci-dessous)
Republic P-47D-22-RE Thunderbolt, n° série 42-25730, YJ-Z, "Marty" abattu le 22 mai 1944 lors d'une mission de mitraillage de ponts de chemin de fer à Hasselt et Liège
Atterri en urgence dans un champ au Keiberg, à Letterhoutem, St Lievens-Houtem, Brabant flamand, Belgique.
Durée : 14 semaines.
Arrêté le 18 juillet 44 à Bruxelles et évadé du " train fantôme "

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 5101. Rapport d'évasion E&E 1789 disponible en ligne.

Terzian décolle de Raydon à 09 heures.

Dans l'Appendice C de son rapport d'évasion, Terzian déclare avoir été aidé par M. "DECLERC" à Burst, M. "DEDEYSER" au 23 Avenue de Rodebeek à Bruxelles, et Charles Auguste LEEMAN, un adjudant de l'infanterie belge, sans autres détails.

Nous avons pu trouver quelques informations supplémentaires sur l'évasion de Jack Terzian sur le site http://lib.ugent.be/fulltxt/RUG01/001/414/538/RUG01-001414538_2010_0001_AC.pdf (Thèse de Lancelot VAN DE PUTTE pour la Faculteit Letteren & Wijsbegeerte de l'Université de Gand 2007-2008). Elles confirment l'aide de Florent DE CLERCQ, 22 ans, et de sa sœur Lucienne Elza DE CLERCQ, 24 ans (tous deux membres du Onafhankelijdsfront / Front de l'Indépendance d'Aalst / Alost- Groupe Rita) pour logement et nourriture de Terzian. Elles mentionnent également Maurice VAN DURME (92 Oudenaardsesteenweg à Burst).

Jack Terzian a la cheville tordue et a des difficultés à s'extirper de son appareil. Norbert VAN HERREWEGHE, 23 ans, de Sint Lievens-Houtem et Cyriel ELOOT (138 Kampenstraat, Borsbeke) le mènent en sécurité et le soir même, le conduisent chez Henri VAN BOVEN, 18 Perrestraat à Hillegem, chez qui il loge durant quelques jours. Comme la cachette n'est pas sûre, Florent DE CLERCQ et son ami Roger VAN BOXTAEL, chef du WB-Burst (115 Krielhoek, Burst / Erpe-Mere) viennent le chercher pour le conduire à la maison des parents de DE CLERCQ, dont le père est chef de gare de la localité et habite au Stokt 179 à Burst.

La cheville de Terzian est soignée là par le docteur Willy BERNARD (Kerkstraat, Burst) et une semaine plus tard, Terzian est conduit à vélo à Aalst / Alost par Florent DE CLERCQ. Là, une auto vient chercher l'aviateur pour le conduire à Bruxelles. Via Charles Auguste LEEMAN, membre du Onafhankelijdsfront / Front de l'Indépendance et habitant au St Jacobsmarkt à Anvers / Antwerpen, un contact de DE CLERCQ, il est remis à "Willy" DE KEYSER du Groupe Zéro (Guillaume Paul DE KEYSER, 23 Avenue de Roodebeek, Schaerbeek.)

D'autres sources nous apprennent que Terzian est alors remis par Jacques DELHAYE des Insoumis (Section "Ugeux-Dumont" - sous-section "Delhaye") à Louise KNOPS, qui s'occupe de l'héberger en juin 44 et le remet au membre des Insoumis Josse VAN CRAENENBROECK au 16 Place du Conseil à Anderlecht.

Jack Terzian y est arrêté en même temps que son logeur et deux autres occupants de l'immeuble le 18 juillet 44 : son épouse Marie Kumps et le fils Jean-Marie.

Terzian rencontre John Brown à la prison de Saint-Gilles et y passe 4 jours en cellule sombre puis 7 semaines en cellule d'isolement après des interrogatoires brutaux. Il est ensuite enfermé avec le Fl/Off Leon Panzer de la RCAF (Halifax LW583 du 432 Squadron, abattu le 8 mai 1944 - SPG 3323/2418), le Sgt USAAF William Muse (B-17 n° 42-31116 du 401 Bomb Group/614 Bomb Squadron abattu le 29 avril 1944 - E&E 1846) et un Joseph Murphy de la RNZAF (F/Sgt Joseph W. Murphy, Lancaster LL921 du 75 Squadron abattu le 18 juillet 1944 - SPG 3324/2622 et à ne pas confondre avec Joseph Murphy.Terzian est ensuite interné avec des Allemands arrêtés pour larcins et des belges déserteurs de l'armée allemande. Après avoir écrit au commandant de la prison pour demander à être considéré comme prisonnier de guerre et envoyé en Oflag, il est enfermé avec 80 civils belges dont selon lui le moral est très bon.

Lui et 24 de ces civils sont enfermés ailleurs comme otages durant 4 jours.

Terzian est l'un des 43 aviateurs évadés du "train fantôme" du 03 septembre, en gare de la Petite-Île à Forest-Bruxelles. Il déclare dans son rapport d'évasion que le Sgt William Muse, le Sgt Ralph Lynch et le Lt USAAF James G. Levey (du même appareil que William Muse - E&E 1848) se sont enfuis par la portière au départ de Bruxelles. Son train arrive à Schaerbeek où un convoi de blessés passe en priorité. Il remarque qu'un officier SS s'est habillé en officier de la Wehrmacht. Son wagon déraille et est abandonné par la plupart de ses occupants, mais 39 aviateurs craignent un piège et restent à l'intérieur jusqu'au lendemain matin, s'évadant alors par petits groupes. Leon Panzer, William Muse, Joseph Murphy et James Levey sont aussi dans ce groupe avec Terzian et tous sont ensuite interpellés par des résistants à Schaerbeek, qui les prennent pour des Allemands et les interrogent avant de les relâcher.

Jack Terzian avait déjà été impliqué dans la perte d'un P-47 (n° de série 42-75189 - YJ-H) le 9 avril 1944, au retour d'une mission d'escorte de bombardiers sur l'Allemagne. A court d'essence, il fut obligé de sauter au-dessus de la Manche à environ 120 km des côtes anglaises (Yarmouth) et fut récupéré quatre heures plus tard par un bâtiment de l'Air Rescue Service britannique. Rentré en Angleterre après sa libération en septembre 1944, puis aux Etats-Unis, il poursuivit sa carrière dans L'US Air Force, volant à bord de plusieurs types d'avions et prit sa retraite de l'USAF avec le grade de lieutenant-colonel le 1er octobre 1963. Il travailla ensuite dans le civil pour la branche texane de la New York Life Insurance C°, cessant ses activités professionnelles en 1988.

Jack " Jake" Terzian repose au Cimetière National d'Arlington. Merci à sa famille pour les photos et renseignements communiqués.


Jack Terzian en 1944, 1950 et 1990.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters