Dernière mise à jour le 10 août 2022.
Jack Emmett WILLIAMS / O-662228
241 Glendale Avenue, Highland Park, Wayne County, près de Detroit, Michigan, USA.
Né le 21 juillet 1919 à Muskegon, Muskegon County, Michigan / † le 4 avril 1976 à Brookfield, Fairfield County, Connecticut, USA.
2nd Lt, 303 Bomber Group 360 Bomber Squadron, copilote.
lieu d'atterrissage : près de Melun (Seine-et-Marne).
Boeing B-17 G Flying Fortress, 41-24585, PU-B " Wulfe Hound ", Abattu par un chasseur allemand le 12 décembre 1942 lors d'une mission sur Rouen-Sotteville.
Atterrissage forcé et écrasé dans un champ près de Villeneuve-les-Bordes, au sud de Nangis (Sud-Est de Paris) - vestiges retrouvés.
Durée : 3 semaines.
Passage des Pyrénées : le 1 janvier 1943.
Il n’existe pas de rapport MACR de perte d’équipage pour cet appareil. Rapport d'évasion E&E 09 disponible en ligne.
Une page web montre une partie de l'équipage du 303 Bomber Group avec quelques détails. Le copilote Jack E. Williams et le navigateur Gilbert Schowalter sont aidés par Comète vers l'Espagne.
Aidés par d'autres filières, deux autres membres de l'équipage rejoindront la Principauté d'Andorre via l'Espagne : les mitrailleurs Norman P. Therrien (E&E 14) et Frederick A. Hartung (E&E 20). Trois autres seront fait prisonniers : le pilote Paul F. Flickinger Jr, le bombardier Beverly R. Polk Jr et le mitrailleur arrière Kenneth J. Kurtenbach.
Iva Fegette et William Withman sont également aidés par Comète.
L'appareil décolle de Molesworth vers 10 heures et demie. Ayant perdu trois moteurs et endommagé au moins six appareils ennemis, l'équipage sort indemne de leur atterrissage forcé et ne sait comment détruire l'épave, embourbée. Une dizaine de Français entourent l'appareil et Therrien, qui peut parler français, leur demandent par où s'enfuir. Ils répondent n'importe où, mais pas au Nord. Ils courent alors dans un bois proche et se séparent en équipes de deux. Schowalter fait équipe avec Williams, son copilote. Après avoir marché vers l'Ouest, ils retrouvent Fegette et Whitman et se séparent à nouveau. Ils voient alors des soldats allemands se ruer vers l'endroit du crash. Après avoir marché au Sud-Ouest, ils trouvent une ferme abandonnée et dorment dans un grenier à foin au-dessus d'une porcherie. Le lendemain, ils observent les alentours et restent dans ce grenier jusqu'au soir.
Ce 13 au soir, ils vont vers une grosse ferme qu'ils ont observé toute la journée. Un des hommes se dit Suisse et leur fait donner du vin et dormir dans un lit. Au matin du 14, ils accompagnent trois hommes dont le Suisse et traversent plusieurs villages en évitant les Allemands. C'est ainsi qu'ils arrivent chez un homme dont l'épouse est Anglaise. Bientôt, ils reçoivent des vêtements et on les débarrasse de leurs uniformes avant de les conduire dormir chez un commerçant en bordure de la ville (Guy REUTER, à Mormant, dont un ami officier, Louis LEON, peut parler anglais). Dès lors "leur évasion est organisée". Plusieurs hommes viennent les questionner avant de leur donner des vêtements civils.
Au soir du 15, REUTER et LEON les prennent en camion et les conduisent à la ferme de M. WALL et sa famille et ils y restent deux nuits et un jour. Cette ferme est à 7 miles de Mormant (près de Melun), dit Schowalter dans son rapport. Le 16 après-midi, Louis LEON vient à la ferme prendre des photos pour leurs faux papiers.
Le 17 au soir, Schowalter et Williams prennent avec Guy REUTER un train en 3e classe et montent dans un wagon avec six autres personnes. Ils font semblant de dormir tout le voyage. Ils arrivent ainsi à Paris, y retrouvent à 22 heures près d'une église Louis LEON parti plus tôt et accompagné d'un capitaine qui avait été son chef, puis ils vont chez la tante de ce capitaine guidés par Louis LEON. Ils ne reverront plus Guy REUTER par la suite.
Le lendemain matin, le 18, ils déménagent par le métro chez un autre capitaine pour une autre nuit, pendant que ces gens tentent de leur trouver un réseau d'évasion. Le 19 décembre à 17 heures, un des deux capitaines vient les prendre et les conduit chez une femme et doit les quitter avant qu'elle n'arrive. Ils attendent donc d'abord seuls, se restaurent un peu avec elle et à 20 heures arrive une jeune fille qui avait étudié en Angleterre et parlait très bien anglais. Ils dorment une nuit et le dimanche 20 décembre, ils entendent des B17 rentrer vers Londres au retour d'une mission sur l'aérodrome de Romilly-sur-Seine. Un homme et une femme des services secrets français leur proposent d'envoyer un message à Londres, pour dire qu'ils sont sains et saufs.
Une femme les conduit ce 19 décembre à un appartement vide au "63 Rue de Ranelaugh" où ils restent plusieurs jours (du 20 au 28 selon Schowalter). Ils y rencontrent un couple britannique, Mr & Mrs Ted CLAPSON chez qui ils passent un réveillon de Noël au champagne avec des œufs et du poulet et reçoivent des écharpes et des cravates. La première femme revient et leur annonce qu'ils vont bientôt partir. Selon des archives retrouvées, Robert AYLE conduit Schowalter dans Paris avec son copilote Jack Williams. Ils sont en fait d'abord logés par Anne-Marie BISSIERES, concierge du 42 Rue du Ranelagh à Paris XVIe, dans une pièce non chauffée.
Le 28 décembre, ils sont remis à un réseau belge et vont chez Mme NOEL (Madeleine DUMONT épouse NOËL du 5 Rue Champfleury à Paris VIIe). Ils y reçoivent de nouveaux habits et y font la connaissance du Sgt Hawthorn Reid.
C'est dans cet immeuble proche du Champ de Mars qu'ils font également la connaissance de "Dedi, Franco et Mr Eily" (Andrée DE JONGH, Jean-François NOTHOMB et Robert AYLE). Ils sont interrogés par Andrée DE JONGH, qui leur demande ce qu'est un "dry run" et "a can", et peuvent prendre un bain, se raser et dormir. Madeleine DUMONT arrive alors de son cabinet de dentisterie du 89 Rue de la République à Saint-Mandé.
Schowalter et Williams vont prendre le lendemain des photos dans une gare avec Jean-François NOTHOMB (qui guide Schowalter) et Andrée DE JONGH (guidant Williams). Ils sont ensuite conduits chez une autre femme et on leur demande d'y attendre deux jours : ils passent effectivement le 29 et le 30 chez "Mme de Serbonne" (au 11 Boulevard d'Eylau chez Catherine de BRUNEL de SERBONNES, épouse JANOT). Le 31, ils vont prendre le thé chez une dame irlandaise qui loge Hawthorn Reid et vont ensuite manger dans un café.
Par la suite, ils se retrouvent à table pour un repas avec Andrée DE JONGH, son père Frédéric DE JONGH ("Mr Paul") et Jean-François NOTHOMB avant de rejoindre la gare en métro et prendre le train. Schowalter quitte ainsi Paris le 31 décembre 1942 avec Williams et John McKee, l'Ecossais Hawthorn Reid, et un Français René Coache. Jean-François NOTHOMB est leur guide.
Ils quittent le train à Bayonne et vont prendre un repas au restaurant "Gachy", Place Saint-André à Bayonne, chez René GACHY dont l'épouse est Faustine PALENZUELA, puis dans l'après-midi prennent le train pour Saint-Jean-de-Luz avec Lucienne DASSIE.
Jean-François NOTHOMB les passe à un autre guide, et ils franchissent les Pyrénées cette même nuit avec Albert Johnson, via la ferme Bidegain Berri de Frantxa HALZUET épouse USANDIZAGA à Urrugne. C'est le 33e passage de Comète par la route de Saint-Jean.
Schowalter indique que Comète le remet à M. Graham du consulat britannique de Bilbao, qui le conduit à Madrid à l'ambassade britannique. Williams ajoute qu'ils y reçoivent 35 pesetas par semaine pour acheter du vin et du café. Il y est interrogé par Michael CRESWELL, qui lui paraît tout connaître du réseau. Un capitaine Babcock de l'ambassade US vient les visiter deux fois sans s'occuper d'eux.
Williams et Schowalter partent un soir en train vers Gibraltar après avoir été mangé dans un hôtel madrilène. Ils sont avec des Français, des Juifs et des Polonais, et Williams précise qu'ils sont au nombre de 76 en provenance du camp de Miranda.Ils prennent un bus (probablement à La Linea) et doivent remplir des formulaires en utilisant de faux noms donnés à Madrid par le major Haslan. Williams est ainsi un soldat canadien nommé Jack Roger. A Gibraltar, Schowalter et Williams rencontrent Donald Darling. Ils embarquent sur le "Ormonde" dans un convoi vers le Royaume-Uni.
Ils passent deux nuits à bord et face à ce départ retardé réclament de voir le consul américain. Ils sont finalement dirigés en uniforme anglais vers le Laretto Camp, un mess d'officiers. Williams est alors cloué à l'hôpital par une angine durant 9 jours, puis apprend du Capt Gable qu'il peut partir en B24 vers l'Angleterre ce même soir. Mme Carole Landis Wallace arrive de Alger et ils décollent le 28 à 2 heures du matin, se posant à 08 heures et demie à Portreath. Ils sont finalement transportés à l'aéroport de Hendon en C47 et Williams prend un bus vers le QG ETOUSA à Londres.