Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 13 juin 2021.

Joseph Arthur Auguste Bruneau ANGERS / R 78161
Saint Lambert, Quebec, Canada.
Né en 1919 / † le 4 juin 2006 à Saint-Lambert, Québec, Canada.
Sgt RCAF, RAF Bomber Command 419 (Moose) Squadron, mitrailleur arrière.
Lieu d'atterrissage : Près de Schoten (Anvers).
Vickers Wellington Mk Ic, X3359, abattu le la nuit du 16 au 17 juin 1942 lors d'une mission sur Essen, problèmes mécaniques puis Flak.
Écrasé à Gooreind, près de Wuustwezel (Province d'Anvers), Belgique.
Durée : 3 ½ semaines.
Passage des Pyrénées : le 21 juillet 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3310/810.

L'appareil décolle de Mildenhall à 23h55 et encourt des problèmes de surchauffe de moteur avant d'être atteint par la Flak. Le pilote, Sgt Charles Emile Leblanc, sera tué, tandis que deux hommes seront faits prisonniers : le Sgt Eric Alfred Winkler, opérateur radio et le Sgt Norman William Bradley, mitrailleur/bombardier, tous deux internés au Stalag Luft 3 à Sagan, Pologne.

Angers atterrit dans un arbre dans un bois près de Schoten. Il doit sauter de branche en branche sur plusieurs mètres pour en descendre et, assommé, il revient à lui après une demi-heure. A Schoten, Angers est assisté par le baron Charles VAN HAVRE et un prêtre qui le mettent en contact avec le sous-commissaire de police local. De là, il est conduit à Deurne par un docteur chez Franz TIEBOS au 43 Leeuwstraat, dont le père distribue la "Libre Belgique", qui le mène chez Joseph MEYERS, 233 Turnhoutsesteeweg, où il reste trois jours.

Peggy VAN LIER vient l'y prendre et ils vont à Anvers par le tram avec le commissaire. Ils prennent le train de Bruxelles et Angers est conduit par Georges d'OULTREMONT chez Mme DEPOURQUE au 51 Rue Dupont à Schaerbeek (Jeanne MONNIER, "Jeannot", qui se souviendra de son accent canadien "épouvantable"). Il y rencontre, durant ces 12 jours chez elle, Reginald Collins et y reçoit une carte d'identité belge. Le baron DONNY le visite et lui apporte de la nourriture. Il y apprend que Edgar BERG, l'époux d'une amie de "Jeannot" est annonceur à la BBC à Londres, et que le message "Bruneau est de retour à Angers" serait le signal qu'il est arrivé en Angleterre. Il remet le reste de son kit de survie et reçoit encore des vêtements.


Le 10 juillet 1942 : Bruneau Angers chez Jeanne Monnier-Depourque et son fils Jean à Bruxelles.

Le 1er juillet, un homme appelé "Charlie" (Georges d'Oultremont) l'amène à Louvain le soir. De là, ils prennent le train de Paris, en achetant des tickets pour Aulnois, sur la frontière près de Maubeuge. Ils évitent les contrôles.

Le 2 juillet, ils sont à Paris. Ils vont à l'Hôtel de Luxembourg, dans le quartier latin. Là, Andrée DE JONGH et "Kiki" (Frédéric DE JONGH) le conduisent au château de Vincennes par le métro. Ils y prennent le bus 110 pour Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne. Au 6 Avenue des Érables, il y rencontre Marian Zawodny et un soldat écossais évadé d'Allemagne (William MacFarlane).

Le 3 juillet, Bernard Evans et le navigateur canadien de Angers, John Watson arrivent.

Le 16 juillet, Andrée DE JONGH et une Elvire (MORELLE) guident Evans, Angers, Zawodny et Watson au train vers Saint-Jean-de-Luz, leur ayant fourni des faux papiers. A Bayonne, ils sont rejoints par "Tante Go" et Albert "Bee" Johnson. La gare de Saint-Jean-de-Luz est bourrée d'Allemands déchargeant des projecteurs, ce qui permet le passage aisé du contrôle.

Le groupe se divise et se reforme chez Ambrosio SAN VICENTE au 7 Rue Salagoïty. Ils restent là deux jours, nourris par Maritxu ANATOL et partent le 19 avec Andrée DE JONGH et deux guides basques (Manuel ITURRIOZ et Tomás ANABITARTE, précédés de Donato ERRAZTI) vers une ferme à 10 Km. Ils quittent cette ferme (Maison Bidegain Berri, chez Françoise HALZUET épouse USANDIZAGA, dite Frantxia) le soir et marchent dans le noir sous la pluie quand deux gendarmes français surgissent en criant. Angers suit Andrée DE JONGH et les guides, qui les reconduisent à la ferme d'où ils étaient partis (Bidegain Berri). Ils se reposent une journée.


Mot de remerciement de Angers chez Ambrosio San Vicente.

C'est le 17e passage de Comète par Saint-Jean-de-Luz, également raconté en détail par Manuel ITURRIOZ.

Le 20 juillet, ils repartent à nouveau, sans Watson (qui a disparu), et se rendent sans souci à Oyarzun. DEJONGH les y laisse et revient avec une voiture qui les prend à San Sebastian. Ils y mangent chez Bernardo ARACAMA au n°7, 5e étage à gauche, Calle Aguirre, Miramon, à San Sebastian.

Le consul vient alors les prendre et signale qu'une voiture pour Madrid attend depuis quatre jours. Ils restent quatre jours à Madrid et sont amenés à Gibraltar en ambulance. Joseph Angers quitte Gibraltar par avion le 18 août et arrive le lendemain à Whitchurch.

Rentré au Canada, Angers reprend du service après un congé. Promu Pilot Officer, il sert comme instructeur de tir à l’OTU (Officers Training Unit) à la RCAF Station de Patricia Bay, Saanich Peninsula, British Columbia, à partir de novembre 1942. Démobilisé en septembre 1945, il se réengage dans la RCAF en novembre de la même année et quitte le Service en avril 1947.


Photo parue dans le "Daily Colonist" du 7 février 1943, montrant Bruneau Angers
aux commandes de ses canons à l’OTU de Patricia Bay.


Article paru dans la revue "Cowichan Valley Citizen" du 8 novembre 2013
où sont rapportés des propos d’Angers au sujet notamment d’Andrée De Jongh…seule citée parmi ses nombreux Helpers…


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters