Dernière mise à jour le 9 novembre 2022.
Alfred Abraham BEBER /1282540 & 196374
11 Windsor Road, Palmers Green, Londres N.13, Royaume-Uni.
Né le ? / † ?
Sgt RAF Bomber Command 158 Squadron, opérateur radio
près de Bokrijk, Limbourg belge.
Handley Page Halifax Mk II - N° série : W7750 - Immatriculation/Nom : NP-M "Mother",abattu dans la nuit du 6 au 7 août 1942.
Écrasé à 02h40 entre Opglabbeek et Gruitrode (Limbourg belge)
Durée: 4 semaines.
Passage des Pyrénées: le 5 septembre 1942
Rapport d'évasion SPG 3310/900 (partiellement disponible).
Le Halifax décolle d'East Moor à 00h29 le 7 août. Vers 02h35, en route vers l'objectif et vraisemblablement suite à l'attaque d'un chasseur, son chargement de bombes incendiaires prend feu, l'ordre d'évacuer est donné et tous sautent au Sud de Maaseik, du côté belge de la frontière avec l'Allemagne. Deux hommes perdront la vie, le mitrailleur arrière, le Sgt néo-zélandais Wilfred John Gray (coincé dans l'avion) et le bombardier Sgt Harold Huddless (dont le parachute ne se serait apparemment pas ouvert). Tous deux reposent au cimetière d'Heverlee près de Louvain.
Outre Alfred Beber, quatre hommes parviendront à s'évader : Jeffrey Haydon, Ivan Davies, Cedric Fox et le mitrailleur dorsal Sgt B. W. Shearer (ce dernier est renseigné comme ayant été arrêté à Hasselt le 13 août 1944 et interné en Allemagne - Prisonnier N° 25660 dans les Camps 8B et 344).
Dans un rapport daté du 8 octobre 1942 et commun à Haydon, Fox et Beber, ce dernier indique qu'il atterrit vers 02h50 dans une zone sablonneuse (en toute vraisemblance près de Bokrijk) et qu'après avoir enfoncé son parachute sous des buissons, il a commencé à marcher vers le Sud. Après cinq jours de marche, il traverse le Canal Albert, qui n'est pas gardé. Il s'oriente alors vers l'Ouest et s'adresse au couvent (des Pères Passionistes) à Rooierheide où le Père Gabriël et le frère Eduard (de son vrai nom P. J. H. Arits) limitent leur aide à lui donner de la nourriture et lui indiquer une bonne cachette pour la nuit dans un bois voisin. Le frère Eduard avait semble-t-il des contacts avec l'organisation de Maria "Gertrude" MOORS de Dilsen et nous pensons que c'est la prudence qui a incité les ecclésiastiques à ne pas éveiller de soupçons en hébergeant Beber.
Beber quitte le couvent vers 22h00 et le lendemain, vers 12h00, il arrive à une ferme à Diepenbeek où il s'adresse à un groupe de femmes, leur disant qu'il est militaire britannique. Les femmes lui donnent à manger et Beber leur déclare que son intention est de rejoindre Marseille. Sur ce, le fermier lui dit qu'il le ferait rentrer en Angleterre et lui donne quelques vêtements civils. Beber conclut son récit en disant que ces vêtements seront rendus par la suite au fermier par l'organisation qui s'est chargée de son évasion.
Les archives du Groupe Hoornaert-Dirix de Hasselt, mentionnent que Beber a été aidé en août 1942 par la famille COLLIN (Lucien COLLIN, 41 Demerstraat – Rue du Demer à Hasselt.) Nous ignorons comment Beber arrive à Bruxelles, après être passé apparemment par Tongres. En tout cas, il retrouve à une gare de Bruxelles ses co-équipiers Davies, Haydon et Fox. Élisabeth LIÉGEOIS déclare l'avoir logé avec Haydon et Fox du 24 au 27 août au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse.
A la gare, avant leur départ vers la France, un policier militaire allemand contrôle toutes les cartes d'identité, ce qui est nouveau selon leurs guides. Avec deux guides et en deux groupes, les quatre hommes se rendent donc à Paris par le train, via Lille et Amiens. Les tickets sont achetés après chaque descente pour l'étape suivante. Les douaniers belges sont laxistes par rapport à leurs guides français, et les aviateurs ont l'impression qu'ils sont de connivence.
A l'arrivée à Paris, le groupe se déplace en métro pour arriver dans un quartier d'appartements près du boulevard des Invalides, où Beber et les autres logent quelques nuits. Le 3 septembre, Jeanine DE GREEF revient à Paris avec Andrée DE JONGH et toutes deux logent au 10 rue Oudinot. Elles y prennent en charge les quatre aviateurs et tous se rendent alors en train à Saint-Jean-de-Luz, où ils logent dans un flat près de la gare (chez Ambrosio SAN VICENTE au 7 rue Salagoïty). Il semble qu'Elvire MORELLE ait été du voyage depuis Paris avec Andrée et Jeanine, dont c'était la première mission.
De Saint-Jean-de-Luz, le groupe prend le chemin d'Urrugne où il arrive à une ferme. De là ils vont à une autre ferme, toujours à Urrugne, où ils rencontrent le guide qui les accompagnera pour la traversée des Pyrénées, avec Andrée DE JONGH et Albert "Bee" JOHNSON.
Le soir du 4 septembre 1942, le groupe se met route vers la montagne dans le 21e passage de Comète. Juste après le passage de la Bidassoa formant la frontière, ils rencontrent des carabineros espagnols sur la route de Irun et Pamplune. Une confusion s'ensuit, Davies manque à l'appel et il ne rejoindra le groupe qu'à San Sebastian au consulat britannique.
De là, ils sont ensuite tous conduits en voiture à Madrid, où ils logent 10 jours à l'ambassade avant de partir pour Gibraltar qu'ils atteignent le 21 septembre 1942. Les quatre hommes quittent Gibraltar par le HMS Malaya le 30 septembre et arrivent à Greenock en Irlande le 5 octobre 1942.