Dernière mise à jour le 4 juin 2024.
William Cumming BROWN / 1826198
Né le 7 mars 1915 à Newburgh, Scotland / † ?
Sgt RAF, RAF Bomber Command 78 Squadron, mitrailleur.
Lieu d'atterrissage : Oise, France.
Fairy Aviation Halifax Mk V, LK840, EY-J, abattu par un chasseur lors d'une mission sur la gare de Laon dans la nuit du 22 au 23 juin 1944.
Écrasé près de Quinquempoix, Oise, à 6 km au Nord de Saint-Just-en-Chaussée.
Durée : 7 ½ semaines.
Camps Marathon : Fréteval.
Rapport d'évasion SPG 2196, non exploité.
L'appareil décolle à 22h48 de Breighton.
Quatre hommes sont tués : le pilote Fl/Off David Lloyd Irwin, RCAF ; le navigateur Fl/Off Harold Arthur Fuhr ; le radio/mitrailleur Fl/Off Brintley Shepstone et le mitrailleur Sgt Thomas Robert Owen. Ils sont enterrés au cimetière de Quinquempoix.
Deux membres de l'équipage seront arrêtés : les sergents Alexander Gill et William Stanley Sharratt, tandis que William Brown parvient à s'évader.
Jean Léon DUPUY, instituteur à Wavignies (à quelques kilomètres au sud-est de Sainte-Eusoye) et Capitaine des F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieur) est renseigné comme ayant aidé, avec son épouse Odette quelques aviateurs en juin 1944, dont William Brown et Louis Greenburgh. Né le 26 janvier 1911 à Paris, Jean DUPUY sera arrêté à son domicile le 3 juillet 1944 lors d’un raid de la Gestapo encerclant le village (voir ci-dessous). Prisonnier n° 78844, il partira de Compiègne par le convoi du 17 août à destination du camp de concentration de Buchenwald. Décédé le 24 février 1945 au Kommando (camp de travail) de Ohrdruf, dépendant du camp principal de Buchenwald.
Brown est conduit au château de Wavignies, vraisemblablement par Paul GRÉNAUD. Ce dernier, 40 ans, repris comme inspecteur de police, est également renseigné comme industriel et maire de Puits-la-Vallée à 3 km au nord-ouest de Froissy, y vivant avec son épouse Jeanne et leurs 4 enfants. Brown y rencontre le Sgt Richard Woosnam le 29 juin, ainsi que Louis Greenburgh, du même avion (le Lancaster LL727 abattu le 8 juin). Greenburgh avait été amené au château le même 29 juin par GRÉNAUD. Après une vérification faite au château par Henri VINCENOT (nom de code "Gustave", qui avait recruté GRÉNAUD), afin de s’assurer que Greenburgh n’était pas un aviateur infiltré au service de l’ennemi, Greenburgh et Brown partent loger chez un couple âgé pour dix jours.
Le 3 juillet 1944 à l’aube, les Allemands cernent la localité de Wavignies avec le château comme cible prioritaire. Henri VINCENOT s’était réfugié depuis la veille dans une dépendance voisine de son domicile et sortit les armes à la main à l’arrivée des Allemands. Après avoir ouvert le feu sur l’ennemi, il fut appréhendé puis conduit devant sa maison où il fut exécuté sous les yeux de sa femme et de ses deux jeunes enfants. Fred Carey et Richard Woosnam furent arrêtés chez le cultivateur Joseph BUGARD et sa compagne Marie DUBZAK à Wavignies alors qu’ils étaient cachés sous un tas de fumier. Joseph BUGARD et Marie DUBZAK sont repris comme ayant été arrêtés et déportés. Il n’est pas confirmé que ce couple ait également aidé Greenburgh et Brown.
Le même 3 juillet, le maire de Wavignies, Lucien SUEUR, est emporté prisonnier (déporté, il reviendra des camps en avril 1945). Une femme dont le mari est également arrêté vient chercher Greenburgh et Brown pour les mener à sa maison, qu’ils peuvent voir la Gestapo fouiller sans les trouver. La nuit, un enfant leur apporte de la nourriture et sa boussole et un message leur disant de partir, beaucoup de résistants ayant été tués au château. Le père du gamin les guide pour éviter les Allemands.
Le 10 juillet, un fermier de Le Plessier leur conseille d'aller à Paris et les guide vers le sud jusqu’à Thury-Sous-Clermont à l'aube du 11. Des gens nommés "Fouquemont" les gardent deux jours et leur suggèrent d'attendre la libération chez eux. Il s’agit en fait d’Aurélien FOUQUET, bûcheron au hameau de Fillerval par Thury-Sous-Clermont (près du château de Fillerval).
Le 12, un résistant nommé Joseph BALANDRAS les loge aussi jusqu’au 14 juillet au 61 Rue de Paris, à Mouy en Oise, dans son garage, adresse reprise sous son nom dans la liste des Helpers Français. BALANDRAS les conduit dans une cabane de chasse à Bury, à 2 Km de là. Brown et Greenburgh y restent 18 jours. Vers le 25 juillet, un lieutenant de l'IS leur propose de rejoindre la Résistance ou d'aller se cacher en forêt avec d'autres aviateurs. Le Ier août, BALANDRAS les conduit en voiture à Chantilly. Là, une femme (plus que vraisemblablement Yvonne DEPLANCHE, avertie par Gilbert THIBAULT) les conduit en train chez Renée PICHERIE au 24 Rue des Épinettes à Paris XVIIe. Ils y restent 5 jours et y reçoivent de faux papiers français.
Durant une promenade à Paris, Brown est arrêté par deux Allemands. Renée PICHERIE les prévient immédiatement qu'elle est hystérique et leur raconte que c'est de leur faute, à cause de tout ce qu'ils avaient fait aux Français, etc. Les Allemands répondent qu'elle est folle et repartent ailleurs, ignorant également Brown, que Greenburgh ne reverra plus avant leurs retrouvailles au camp en forêt de Fréteval.
Brown se trouve à l'entrée d'une gare à Paris le 31 juillet en compagnie de Fred Gleason lorsqu'il voit y arriver Yvonne DIXIMIER accompagnée de Pat Agur. Se trouvent là également une jeune Anglaise, Anne [Alice LEMONNIER ?] et un jeune français nommé Raoul [Roger FILLION ?]. Les deux jeunes gens escortent les trois aviateurs en train jusqu'à Etampes (Essonne) puis les guident le long d'une route secondaire vers Angerville, à environ 20 km de là. Les hommes passent la nuit à Angerville et partent le matin du 4 août pour une ferme se trouvant à 1 km au Sud de Voves (Eure-et-Loir). Ils y passent une nuit, perturbée par le passage d'une longue colonne de véhicules allemands. Jean DARGASSIES a convoyé à pied une vingtaine d'aviateurs, dont Brown, du relais de la Beauceronne de Maurice IMBAULT à Angerville (Essonne) et les conduit à la ferme de Valentin LEROY se trouvant à 1 km au Sud de Voves à Sazeray-par-Voves (Eure-et-Loir), en direction de Châteaudun et du camp de Fréteval.
Ils partent ensuite vers Montboissier, guidés par un jeune homme de petite taille. Lorsqu'ils arrivent à destination, ils y voient Heyward Spinks, Joshua Lane et un aviateur de la RAF non-identifié (ce pourrait être Louis Greenburgh, ou le Sgt irlandais John Finn ou encore le F/Off John Morris - voir le rapport de Spinks et Lane).
Ils restent jusqu'au 6 août dans une ferme à trois km à l'Est de Montboissier et dont le propriétaire, nommé "Marcel", faisait profession de mécanicien agricole. Sa femme et son frère vivent là aussi et tous les trois sont armés. Un "helper" français, André MARCILLE est répertorié à Trizay-les-Bonneval (Eure et Loir), trois km à l'Ouest de Montboissier, mais c’est en fait Gaston DUNOT de Montboissier qui est le 3e relais vers les camps de Jean de Blommaert en juin 1944.
C'est de cette ferme qu'une camionnette prend les six aviateurs le 8 août pour les conduire au camp de Fréteval.
Ils y seront libérés le 13 août par des troupes américaines. William Brown passe par Laval en compagnie d'autres aviateurs du camp et sur la route de Laval à Bayeux, le camion, dernier d'un convoi de six, rate son virage, fait un tonneau et Brown et Spinks sont blessés. Brown est rapatrié en Angleterre le 15 août et est soigné à la base RAF de St Athan, en Galles du Sud.