Dernière mise à jour le 2 décembre 2021.
James Barry CHASTER ("Barry") /R32063
Vancouver, British Columbia, Canada.
Né le 4 février 1921 à Duncan, British Columbia, Canada/ † le 24 avril 2007 à New Westminster, British Columbia, Canada
F/Sgt RCAF, RAF Bomber Command 207 Squadron, Pilote.
Lieu d'atterrissage : vers Asselt / Roermond, Nederlands Limburg (Pays-Bas).
Avro LANCASTER Mk I, W4134, EM-U, abattu le 3 janvier 1943, par un chasseur du 1./NJG1 (Hptm Manfred Meurer) lors d'une mission sur Essen.
Écrasé entre Asselt et Roermond, Nederlands Limburg (Pays-Bas)..
Durée : 6 semaines.
Passage des Pyrénées : le 15 février 1943.
Rapport d'évasion SPG 3312/1125 (App C).
Chaster effectuait sa 21e mission. Il décolle de Langar à 17h05 avec son équipage. Sur le vol du retour depuis Essen, son Lancaster, volant à 5500 m, est attaqué par Meurer vers 20h24 heure continentale. En trois attaques successives, celui-ci endommage l’aile gauche, met le feu aux réservoirs de carburant et rend les deux moteurs gauche hors d’usage. Quatre hommes sont tués lors de l’attaque : le mécanicien Sgt William Henry Moger, l’opérateur radio Sgt Kenneth Henry Pugh, les mitrailleurs Sgt Ivan Wildman Lineker et Sgt Walter John Harris. Ils reposent au Jonkerbos War Cemetery près de Nijmegen, Pays-Bas.
Deux hommes sont sérieusement blessés et sautent en parachute. Le bombardier, John K. Banfield atterrit dans un arbre et, souffrant terriblement, ne sera trouvé qu’au matin du 4 janvier par un civil hollandais et deux membres de la Luftwaffe. Il restera soigné pendant 4 semaines à l’hôpital de la Luftwaffe à Amsterdam avant d’être envoyé en camps de prisonniers en Allemagne (Stalag 8B / Stalag 344 / Stalag Luft 7). Le navigateur Gordon K. Marwood, lui, sera immédiatement arrêté dans la soirée du 3 et après des soins, passera par divers camps dont le Stalag Luft 4 et le Stalag Luft 1.
James Chaster reste aux commandes de son Lancaster et saute en dernier de son cockpit en feu. Il atterrit et des civils hollandais le soignent, retirant des éclats de Perspex de son cuir chevelu, lui bandant la tête et lui donnant un pardessus, qu’il enfile au-dessus de son uniforme, avant qu’ils lui disent ne pouvoir le garder chez eux plus longtemps, des agents de la Gestapo logeant dans la maison voisine… Il poursuit donc sa route vers le nord-ouest en direction de la frontière belge. Il passe un premier poste de contrôle sans être inquiété et à un second, feignant être sourd-muet, convainc une autre sentinelle allemande de le laisser passer. Il arrive finalement à Weert où il est caché dans une maison et, toujours le 4 janvier, il est amené à une seconde maison où il reçoit un repas.
Trois policiers (gendarmes) néerlandais le visitent. L’un d'eux parle très bien l'anglais. Il passe la nuit et la journée du 5 à cette ferme. Dans le court chapitre consacré à Chaster dans le livre "We Flew, We Fell, We Lived" (Grub Street, London, 2007), qui comporte plusieurs erreurs au sujet de Comète, Chaster cite le nom du policier hollandais "Odekeren", qui a contribué à son passage vers la Belgique. Il doit s’agir en fait d’August ODEKERKEN, du 31 Kapellerlaan à Roermond. Le soir du 5 janvier, les trois gendarmes le prennent en voiture jusqu'à une ferme près de la frontière belge à Stamproy, à 6 Km. Un fermier le conduit à pied en Belgique et le remet à un autre fermier en Belgique.
Vers 23 heures, Chaster part en vélo avec deux jeunes Belges jusqu'à une ferme le long de la voie de tram vers Liège. Il reste jusqu'au 8 au matin à cette ferme, où Leonard Pipkin avait également séjourné. Il y reçoit la visite du Dr LAMBERT, dont la femme est canadienne. Le 8 janvier à 4 heures du matin, la propriétaire le conduit en tram à Liège (Ce doit être Maria Gertrude MOORS ou Mlle SALLE de Maaseik). Ils se rendent à une église (à l'église Saint Barthélémy) et un membre de l'organisation (normalement Paul BALTEAU) le conduit chez les GHAYE au 4 Rue Général Bertrand. Il y reçoit une carte d'identité le disant Suédois et s’appelant, à sa suggestion, "Knut Rockney". Chaster y reste environ 8 jours avant d'être déplacé trois jours dans une ferme à Visé.
A son retour à Liège, il dort une nuit chez un "Hubert, chef de l'Intelligence Service" qui doit être le major Paul BALTEAU, qui lui dit qu'il serait rapatrié en avion. Il dort une nuit chez un "Willy" et revient une nuit chez BALTEAU. Dans le livre précité, il est fait mention du danger d’arrestation par la Gestapo pressenti par ses Helpers et de son déplacement de Liège (sans date) vers une cachette "à la campagne". Cette démarche est faite par les soins de Joseph HEENEN, cité dans le livre (la liste des Helpers belges le reprend au 99 Rue Basse Wez à Liège.)
Chaster est un des 20 aviateurs remis au service JAM par Gertrude MOORS. Louis RADEMECKER ayant été arrêté le 6 décembre 1942, trois semaines après le gros de la ligne JAM, son assistant, le major Paul BALTEAU, réussit à sauver Chaster le 17 janvier 1943. BALTEAU est arrêté le 17 février 1943, et JAM est anéantie.
Chaster quitte Liège le 23 janvier avec un(e) jeune Belge comme guide.
Il est logé une semaine chez René Pierre PIRART à Anderlecht, puis une semaine (du 31 janvier au 7 février 43) chez deux "Betty" (Élisabeth FERAILLE et Élisabeth LIEGEOIS) au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse. Là, quelque chose va mal dans le réseau (arrestations du 6 février à la Cantine Suédoise) et il est déplacé chez la mère d'Élisabeth LIEGEOIS, Anne PAULISSEN au 138 Rue Potagère à Saint-Josse-Ten-Noode, deux ou trois jours. Il y reçoit un costume et une autre fausse carte d'identité, belge cette fois. Il reçoit la visite de Jean-François NOTHOMB.
Joseph COOMANS vient le prendre et le remet le 12 février 1943 à Jean-François NOTHOMB, Albert Greindl et Albert Johnson, qui quittent Bruxelles de la gare du Nord. Ils voyagent en première classe.
A Paris, ils vont dans une maison où Chaster rencontre John Spence et Sidney Devers. Il est logé chez le Dr Jules TINEL, au 254 Boulevard Saint-Germain à Paris VIIe. Ils prennent le train en 1ere classe pour Saint-Jean-de-Luz le 13 au soir, mais descendent à Dax.
C'est le premier voyage depuis l'arrestation de Andrée DE JONGH, le 37e de Comète. "Bee" se fait appeler "Anderson", et Albert Greindl est "André".
Ils quittent Dax l'après-midi du 14 et vont en train à Bayonne. On leur remet là des tickets pour différentes villes dans les Pyrénées, celle de Chaster étant libellée pour Saint-Martin-d'Arossa. Il ne sait plus à quelle gare ils sont descendus, mais ce ne peut être qu'à celle de Bidarray. Ils marchent quelques kilomètres le long de la voie ferrée jusqu'à une ferme. Ils y prennent un repas et reçoivent des salopettes, laissant là leurs imperméables. Ils quittent la ferme vers minuit le 14 et traversent les Pyrénées avec une série de guides.
James Chaster franchit les Pyrénées vers la province de Navarre avec Jean-François NOTHOMB, "Bee" JOHNSON, Albert Greindl, Spence et Devers. Le guide basque est Martin ORHATEGARAY (un neveu de Pierre ELHORGA), Florentino n’étant pas du voyage car pouvant être filé. Ils s'arrêtent à une cabane surplombant Elizondo et ils y dorment toute la journée du 15. A Elizondo, NOTHOMB téléphone à un contact (Bernardo ARACAMA, à San Sebastian) et un taxi vient les chercher vers 19 heures. Ce taxi est intercepté par les carabineros, et NOTHOMB et les trois aviateurs sont incarcérés à Pampelune. Johnson et Greindl, descendus un peu avant, prennent le train jusque San Sebastian et préviennent le vice-consul de Grande-Bretagne, qui va les y délivrer. Le 25 février, les 6 clandestins sont conduits à Madrid et reçus par Michael CRESWELL.
Le 4 mars, les évadés prennent le train vers La Linea et un bus pour Gibraltar.
James Chaster quitte Gibraltar par bateau le 8 mars et débarque à Liverpool le 15. Il est débriefé au MI-9 le 16 février 1943. Il est transféré ensuite au Canada et y participera à la formation de bombardiers et mitrailleurs dans un centre d'entraînement, terminant la guerre dans le Transport Command. Il est démobilisé de la RCAF à Ottawa le 13 juillet 1947 et s’inscrit plus tard à l’Université pour y suivre des cours d’architecture. Il deviendra en 1966 Urbaniste en chef de la ville de New Westminster, où il avait déménagé avec son épouse Katherine et ses deux enfants, Randolph et Jolaine. Il prit sa retraite en 1985.
Une interview de James Chaster réalisée le 21 novembre 2001 pour le Veterans Oral History Project peut être écoutée à https://www.youtube.com/watch?v=816ub3G9aFo
Décédé en 2007, James Chaster, plus connu sous le prénom de Barry, repose auprès de Katherine au Fraser Cemetery à New Westminster, Greater Vancouver Regional District, British Columbia, Canada.