Dernière mise à jour le 11 août 2011.
Harold Edison DE MONE / R88360
Bridgewater, NS, Canada
Né le 26 juin 1915 à Bridgewater, Nova Scotia, Canada / † le 30 septembre 1989 à Bridgewater.
Sgt RCAF, RAF 16 OTU (X1D - XG-H2), mitrailleur arrière.
Atterri dans les marais du Mechels Broek, près de Malines (Mechelen)
Vickers Wellington Mk Ic, DV763, VG-H2, abattu la nuit du 1er au 2 juin 1942 lors d'une mission sur Essen.
Ecrasé près de la Tervurensesteenweg à Perk (Brabant flamand) à 17km an NNE de Bruxelles
Durée : 11/2 semaines
Passage des Pyrénées : le 13 juin 1942
Rapport d'évasion SPG 3309/778 (incomplet).
Lors de sa toute première mission, celle sur Cologne le 30 mai, Harold, alors qu'il n'a pas complètement terminé son entraînement de mitrailleur à Upper Heyford, parvient à abattre le chasseur allemand qui avait attaqué son Wellington.
Deux jours plus tard, il est à bord du DV763 lorsqu'il décolle d'Upper Heyford à 23h12. Au retour de la mission, à hauteur de Malines, un chasseur allemand attaque le Wellington et endommage un moteur, qui prend feu. L'incendie se propage rapidement et le pilote, P/Off Ronald James Robinson, donne l'ordre d'évacuer l'appareil. Il laissera la vie dans sa perte, de même que l'observateur P/Off Charles O'Brien, RCAF. Tous deux reposent au Cimetière Militaire canadien d'Adegem au Sud de Bruges.
Deux hommes sont fait prisonniers : le Sgt canadien E. T. Beal, bombardier, et le Fl/Sgt RAF J. M. Forster (Forrester ?), opérateur radio.
Seul Harold De Mone parviendra à s'évader. A peine atterri, il enterre son parachute dans le marécage où il est tombé vers 02 heures, et part vers l'Ouest en longeant la Dyle. Il passe par Muizen et se dirige vers Humbeek. A 05 heures, il rencontre un fermier qui l'emmène chez lui et lui donne des vêtements civils et à manger. Via le Bois d'Aa ("Bos van Aa"), il suit le canal du Rupel en direction de Bruxelles. A Humbeek, il est emmené par un fermier dans une brasserie (la Brasserie d'Alexander HORCKMANS, à la Oostvaartdijk), où habite un officier belge.
A 20 heures, le Baron Guy LUNDEN vient le questionner sur la RAF et le Canada. Guy LUNDEN était devenu maître du château de Humbeek, de l'autre côté du canal, après le décès de son frère, le Capitaine René LUNDEN, navigateur dans la RAF, qui s'était tué le 3 avril 1942 lors du crash en Angleterre du Boston W8258 RAF 23 Squadron au retour d'une mission. L'interrogatoire satisfait le Baron, qui lui passe des vêtements et le lendemain matin 3 juin, l'officier vient reprendre De Mone qui est désormais pris en charge par Comète.
L'officer lui remet l'argent du billet de tram jusqu'à Bruxelles, lui disant qu'il ne ferait pas la totalité du trajet avec lui. Le baron LUNDEN embarque à mi-trajet, s'assied en face de lui et, arrivés à Bruxelles, le conduit dans un appartement. Une demi heure plus tard, un autre homme l'emmène dans un grand parc et à une église (Square Frère-Orban et église St-Joseph) où un troisième homme le prend en charge, et à qui il remet son argent français, sa plaque d'identité et sa boussole. Il est confié à une Betty CHRISTI (Elsie MARECHAL ou Elisabeth LIEGEOIS ?) parlant anglais et séjourne quatre jours dans une maison.
Carl SERVAIS, du 28-30 Rue Stevens Delannoy à Laeken, signale De Mone chez lui, du 03 au 07 juin avec Benjamin Goldsmith.
Le 07 juin, il doit quitter cette maison suite à des fouilles que les Allemands effectuent dans le quartier à la recherche d'un émetteur clandestin.
Le 08 juin, "Betty" le remet en gare ainsi qu'un jeune Belge (Jean Depraetere) à une femme guide qui s'est cassé la jambe dans un voyage récent à travers les Pyrénées (Elvire MORELLE) et vers 21 heures, le groupe arrive à Paris sans encombre et y passe deux jours.
Ils y rencontrent Robert Horsley et Leslie Baveystock. "Dédée" DE JONGH, que la pauvreté des réponses de De Mone aux questions posées sur la RAF ne rassure pas, demande à ces derniers de vérifier si De Mone est vraiment un aviateur anglais. L'authenticité de De Mone est bientôt confirmée par les deux aviateurs et le 10 au soir, Andrée DE JONGH monte en première classe du train de nuit vers Bayonne en leur compagnie et celle de Depraetere.
A Bayonne, Elvire DE GREEF et sa fille Jeannine montent à bord. Le ticket d'Harold ne permettant pas d'effectuer tout le trajet, Janine lui échange son ticket contre le sien.On ne lui demande même pas ses papiers ("because I look French") et, arrivés à Saint-Jean-de-Luz, ils se rendent à un flat au-dessus d'un café et y passent la nuit. (Chez Ambrosio SAN VICENTE à Saint-Jean-de-Luz, où il écrit le mot de remerciement ci-dessous).
Après un passage à la ferme de Frantxisca USANDIZAGA près d'Urrugne, le groupe passe les Pyrénées dans la nuit du 12 au 13 juin. C'est le 14e passage via la route de Saint-Jean, où Florentino GOIKOETXEA a pris du service.
Vers 10h00 du matin, après quelques heures de sommeil dans une grange, Andrée DE JONGH emmène De Mone et Horsley dans un café au village voisin où ils sont rejoints peu après par Baveystock et Depraetere. Elle part à San Sebastian et Harold est emmené en voiture à Madrid avec les autres.
Après deux semaines passées à Madrid, Harold quitte Gibraltar le 06 juillet 42 sur le S/S "Narkunda" et arrive à Gourock le 12.
Il a écrit un livre sur son parcours militaire et son évasion : "Wavetops At My Wingtips" (Airlife Publishing Ltd - Shrewsbury, 2001).
Harold De Mone est enterré au Fort Point Cemetery à La Haye, Lunenburg County en Nouvelle-Ecosse. Il est mentionné à cette page, et un livre qui relate son évasion a été publié en 2010 : "De weg naar de vrijheid", par Stany Moortgat que nous remercions pour la photo de De Mone (voir cette page.).