Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 28 avril 2019.

Robert Milham HORSLEY / 120849
Grantham Drive, York, Yorkshire, Royaume-Uni
Né le 4 mai 1921 à Poppleton, Yorkshire, Royaume-Uni / † 19 janvier 2016 à Mount Tambourine, près de Brisbane, Queensland, Australie.
P/Off, RAF Bomber Command 50 Squadron, Premier Radio TSF
Atterri à l'Est de Tongerlo (Limbourg belge)
Avro Manchester MkI ZN-D, N° série L7301, abattu par la Flak la nuit du 30 au 31 mai 1942 lors du "raid de 1.000 bombardiers" (opération Millenium) sur Cologne.
Écrasé le 31 mai à 02h00 du matin sur une digue à Bree (Limbourg belge).
Durée : 2 semaines
Passage des Pyrénées : le 13 juin 1942

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG n° 3309/771.

L'appareil décolle à 23h01 de Skellingthorpe. Fort endommagé par la Flak à hauteur de Cologne après avoir largué ses bombes sur l'objectif, l'avion perd de l'altitude et devient difficile à manoeuvrer. Pour donner un maximum de chances à ses hommes de sauter en dehors du territoire allemand, le pilote, P/Off Leslie Thomas Manser, donne l'ordre d'évacuer l'appareil tout en faisant comprendre qu'il tenterait de ramener l'appareil en Angleterre. Six hommes sautent en parachute au-dessus du territoire belge et, pendant leur chute, voient l'avion piquer soudainement du nez et s'écraser en flammes au sol. Le P/Off Manser périt dans le crash et est enterré au Heverlee War Cemetery.


L’équipage du Manchester L7301
Robert Horsley se trouve au milieu (photo famille Horsley)

Les six rescapés [Horsley, Leslie Baveystock, Allan Mills, Stanley King et Ben Naylor] parviendront à s'évader, le navigateur P/O Richard Jones Barnes se faisant rapidement arrêter par la suite et interner au Stalag Luft 3 - prisonnier N° 370.

Le pilote, Leslie Manser, a reçu la Victoria Cross à titre posthume pour avoir continué à piloter son appareil pendant que l'équipage sautait en parachute. (Info de Neil Mackay, neveu de Allan Mills). [The citation in the London Gazette of 23rd October, 1942 gives the following details : Flying Officer Manser was captain and first pilot of an aircraft which took part in the mass raid on Cologne on the night of 30th May, 1942. Despite searchlights and intense and accurate anti-aircraft fire he held his course and bombed the target successfully from 7,000 feet. Thereafter, although he took evasive action, the aircraft was badly damaged, for a time one engine and part of one wing were on fire, and in spite of all the efforts of pilot and crew, the machine became difficult to handle and lost height. Though he could still have parachuted to safety with his crew, he refused to do so and insisted on piloting the aircraft towards its base as long as he could hold it steady, to give his crew a better chance of safety when they jumped. While the crew were descending to safety, they saw the aircraft, still carrying the gallant captain, plunge to earth and burst into flames. In pressing home his attack in the face of strong opposition, in striving against heavy odds to bring back his aircraft and crew, and finally, when in extreme peril, thinking only of the safety of his comrades, Flying Officer Manser displayed determination and valour of the highest order.]

Horsley enterre son parachute et remarque que son appareil brûle bien. Il se cache pour passer la nuit dans un bois, mais une pluie violente le fait se diriger vers Tongerlo. Il frappe chez une dame âgée qui lui donne à manger. Son fils gendarme lui donne des indications sur la route jusqu'à la côte, mais sa mère l'empêche de donner des vêtements. Ailleurs, il a du mal à se faire comprendre mais échange sa montre contre un manteau et un chapeau. Une autre ferme lui sèche ses vêtements, et on y comprend le français et l'anglais.

Le 31 mai, à 21 heures, on le conduit en vélo chez un docteur (Dr Michel GROENEN, au 22 Groenstraat Kloesheuvel) à Tongerlo, où il retrouve Naylor et Mills, qui quittent rapidement les lieux pour Liège par une filière via les soins de Catharina SALLE et Albert PASTOORS de Maaseik (via la ligne JAM et Maria "Gertrude" MOORS). Il n'y a pas de troisième place libre pour Horsley. Sans rien en dire à son mari, une fermière lui indique une grange où dormir. Le lendemain elle lui donne à manger et lui signale que les Allemands fouillent partout, et qu'il devrait revenir plus tard. Il se cache dans un bois et monte dans un arbre, échappant ainsi à la recherche.

Quand il revient à la ferme, un fermier l'attend pour lui donner des vêtements et le mener à Bree, chez un agent d'une filière d'évasion. La ferme est celle des NIJSKENS à Bree. Ils y sont très bien reçus, nourris, et Horsley y retrouve Baveystock et King.


Le Moulin de Dilsen.

Les fermiers prévoient de les mettre en rapport avec une organisation ("Jam") et dans la nuit du 1er au 2 juin, deux hommes et une femme guident Horsley, Baveystock et King à vélo à Mechelen (il faut probablement lire à Hechtel). Ils s'y lavent et se reposent dans un moulin à vent qu’ils atteignent vers 4 heures du matin (le Moulin de Dilsen, chez "Gertrude" Maria MOORS, de "JAM"). Ils y rencontrent un Néerlandais qui doit les accompagner et qui donne ses vêtements de rechange à Horsley. Ils vont en tram à Tongeren / Tongres et puis par train jusque Liège avec une femme (Maria MOORS elle-même ?), et attendent devant une église (Saint Barthélémy). Deux hommes (Le commissaire de police liégeois Louis RADEMECKER et un adjoint - Paul BALTEAU) les conduisent séparément à une maison où ils restent jusqu'au 4 juin.

Ils furent logés, selon les archives de JAM et rapports, chez les demoiselles RITSCHDORFF (Mlles Jenny et Mathilde Ritschdorff au 30 Rue de Waroux à Liège) et y restèrent jusqu'au 5 juin. Paul BALTEAU les conduit alors à la gare d'Ans. [Louis RADEMECKER, du 47 Rue Auguste Dunnay à Liège, sera arrêté le 6 décembre 1942 et mourra le 14 mars 1943 à la Citadelle de Liège.]

Ils sont guidés en train jusqu’à Bruxelles avec deux jeunes hommes (les courriers de Luc-Marc pour leur chef Arthur RENKIN, aussi de JAM, dont Germain DEMEESTER).

DE MEESTER les conduit chez M. Arthur DE GROEVE au 770 Chaussée de Gand à Molenbeek-Saint-Jean, qui les remet à une jeune veuve, Élisabeth WARNON née FERAILLE, au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse, qui devient ainsi connue de Comète.

A Bruxelles, ils sont pris en charge par Henri VAN STEENBEEK. De nouveau, ils sont séparés à l'arrivée. Horsley, guidé par Pierre DE PRETERE, va avec Baveystock du côté du Palais de Justice, chez Léopold EVRARD et son épouse Marie RIOCROS, au 4 Place Poelaert à proximité de chez VAN STEENBEEK. Jusqu'à ce moment, Horsley et Baveystock avaient été pris en charge par le réseau Luc-Marc. Ils restent chez les EVRARD jusqu'au 9 juin

Dans la soirée de ce 9 juin, ils prennent le train pour Paris avec Andrée DUMONT (a girl called "Didi") qui effectue ainsi son troisième trajet international. Arrivés à Paris, ils dorment dans un flat (chez Elvire MORELLE au 10 rue Oudinot) et y rencontrent Harold De Mone et le Belge Jean Depraetere.

Horsley et Baveystock voyagent avec Andrée DE JONGH (the original Didi) et De Mone et Depraetere jusque Bayonne dans la nuit du 11 au 12 juin. Là, Depraetere suit deux jeunes femmes, les autres continuant jusque Saint-Jean-de-Luz accompagnés d'Elvire DE GREEF et de sa fille Jeanine, montées à Bayonne. Leurs papiers, signés par le maire de Bayonne, sont en ordre et mentionnent qu'ils sont natifs de Bayonne et requis pour des travaux urgents. Ils passent donc les contrôles sans encombre.

De Bayonne, le groupe passera à Saint-Jean-de-Luz via l'appartement de Ambrosio SAN VICENTE au n° 7 Rue Salagoïty, avant de partir vers l'Espagne.


Mot de remerciement de Horsley dans le carnet de Ambrosio San Vicente.

Ils passent ensuite les Pyrénées. C'est le 14e passage de Comète via la route "classique", où Florentino GOIKOETXEA a maintenant pris du service. Horsley passe en Espagne avec Leslie Baveystock, Harold De Mone et Jean De Praetere. En Espagne, ils vont en taxi à San Sebastian, y restent deux jours chez Bernardo ARACAMA au n°7, 5e étage à gauche, Calle Aguirre, Miramon, et sont alors conduits à Madrid. Le reste de l'équipage de Horsley y arrive le 27. Le 30 juin, Robert Horsley part pour Gibraltar d'où, comme ses coéquipiers Baveystock, King, Mills et Naylor, il embarque le 6 juillet 1942 à bord du "Narkunda" à destination de Gourock, en Ecosse, où il arrive le 12.

Rentré au Canada en octobre 1942, Robert Horsley devient instructeur en mitraillage. En février 1943, il entame une formation de pilote, obtenant ses ailes en juin. De retour en Grande-Bretagne en novembre 1944, il vole sur Wellingtons, Stirlings et Lancasters, rejoignant les rangs du RAF 617 Squadron en novembre 1944. Il effectuera 28 missions avec cette escadrille jusqu’à la fin des hostilités en 1945.

Son frère, le Squadron Leader Hugh Wilkinson Horsley, également dans la RAF, trouvera la mort à 28 ans, le 1er février 1945, alors qu’il pilotait le Lancaster NF912 (RAF 61 Squadron) en mission sur Siegen en Allemagne. Peu après le décollage de la base de Skellingthorpe, le moteur extérieur gauche tombe en panne, obligeant Hugh Horsley à faire une manœuvre très serrée. Il réussit à faire atterrir l’appareil sur la piste, mais au moment où il la touche, le chargement de bombes du Lancaster explose et l’avion prend feu. Il n’y aura qu’un seul survivant sur les 7 hommes à bord. Le nom de Hugh Horsley figure au Mur des Disparus au Crématorium de Leeds, Yorkshire, Royaume-Uni.


Une photo de ± 1980 montrant, de gauche à droite, Leslie Baveystock, Andrée DUMONT (“Nadine”, qui a guidé les 2 hommes),
Gisèle EVRARD-SALTPEITER (dont la famille les a hébergés) et Robert HORSLEY.
(Photo famille Horsley)

© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters