Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 29 juillet 2020.

Raymond Alphonse George DE PAPE / R-152875 et J-19937
Swan Lake, Manitoba, Canada
Né le 18 novembre 1920 près de Swan Lake, Manitoba, Canada / † le 5 juin 2015 à Toronto, Canada
Sgt RCAF, RAF Bomber Command 431 Squadron, copilote
Atterri à Prüm-Schleiden
Handley Page HALIFAX Mk V, LK925, SE-R, abattu par un chasseur de nuit allemand lors d'une mission sur Kassel, le 3/4 octobre 1943.
avion écrasé près de St-Vith (Prov. de Liège)
Durée : 4 semaines
Passage des Pyrénées : le 15 novembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion n° SPG 3317/1633 (complet)

Il s'agissait de la première sortie de De Pape, qui est co-pilote. Le Halifax décolle de Tholtorpe à 18h48. Le pilote est le P/O John Reynoldson (RCAF), le navigateur est le W/O Lester Royce Cudmore (RCAF), le bombardier est le F/S Gordon James Crebbin (RCAF), 22 ans, le mécanicien est le Sgt Stan D. Peters, l’opérateur radio est le F/S G. S. Storey, le mitrailleur dorsal est le F/S Calvin Hudson Wardrope (RCAF), 19 ans et le mitrailleur arrière est le P/O Lennox Cameron Main (RCAF), 23 ans. Gordon Crebbin, Calvin Wardrope et Lennox Main sont tués et reposent au Hotton War Cemetery à Hotton. Seul Raymond De Pape parviendra à s’évader, les autres se faisant immédiatement arrêter : le pilote Reynolds, blessé, hospitalisé, puis envoyé en Allemagne, tout comme le mécanicien Peters, le navigateur Cudmore et le radio Storey.

De retour après la cible, l'appareil est endommagé par la Flak. Le pilote fait signe à De Pape de sauter. Il est 22 h 30 et il n'aperçoit aucun autre membre de son équipage sauter avant ou après lui.

Ray De Pape pense avoir atterri entre Prüm et Schleiden dans une zone fortement boisée. Il conserve seulement son casque contre le froid et la pluie, cache le reste et part au Sud-Ouest. Les trois premiers jours, il consomme sa ration de survie, et de l'eau qu'il trouve partout.

Après des jours durant lesquels il vit aussi de fruits et de légumes provenant de jardins et vergers, il voit un panneau routier indiquant Laroche et se hasarde à approcher des fermiers le 7 octobre. Aucun des trois qu'il approche n'accepte de l'aider, mais lui confirment qu'il est en Belgique. Le 8 octobre, il traverse Laroche.

De Pape parle couramment le flamand et demande à des gens si quelqu'un parle cette langue. On lui indique une ferme et il y est immédiatement aidé, nourri, habillé en civil. Il est alors conduit dans une autre famille où il demeure une semaine, son évasion étant alors arrangée.

Il est ainsi hébergé pour une semaine à partir du 9 octobre par Victor HANNES, membre de la Résistance habitant en bordure de Grune (au Sud de Marche-en-Famenne). Des archives, au Canada, disent aussi qu'il fut hébergé à Grune par les familles VAN DER HAEGEN-LAYON pendant six jours, puis mené ensuite vers Nassogne où il séjourne 5 jours dans la maison d'Edmond LEROY.

Chez HANNES, il reçoit des faux papiers avec ses photos du kit de survie et reçoit deux fois la visite d'un Français (un Belge francophone ?) qui vient le prendre à un village voisin le 16 (chez Edmond LEROY à Nassogne ?). Pour cette étape, le Français et un Belge lui bandent les yeux. Il y passe une nuit chez un jeune homme et part à travers bois le 17 au matin. Sur une route, un motocycliste l'emmène dans un refuge de réfractaires dans les bois, 15 ou 20 Km plus loin.

Le chef de ce maquis est le Capt CHALLIER (CHARLIER ?), un officier belge. De Pape se souvient d'un Henri McDONNEL, ex-prisonnier de guerre belge et de Edmond REMY. Ce camp était entre Marcouray et Marcourt (Entre Hotton, Laroche et Marche). Il y reste deux semaines, puis McDonnel le prend chez lui à 15 Km.

Le lendemain, ils se rendent par train à Melreux (Hotton). Il y rencontre un gendarme bruxellois qui le guide à la capitale en changeant de train à Marloie, où il se fait contrôler (valise et papiers). Il semblerait bien que De Pape est escorté par Jules HARDENNE, un agent de "'Brochet" ou Jean-Marie Moortgat.

A Bruxelles, ils sont attendus par un autre gendarme en uniforme qui l'emmène chez lui. Il reçoit la visite du chef d'un réseau et est guidé de l'autre côté de la ville durant l'après-midi. Il y rencontre "Chetto", qui est Robert De Ghetto, de l'avion de Arthur Horning et Aline "Lilly" DUMONT.

Après le souper, il est pris en charge par RAYMONDE (Raymond VIGNOBLE ?) qui prend des photos et chez qui il loge la nuit. Le lendemain, la femme de "RAYMONDE" le conduit chez Henri et Marie MACA, où il reste quatre jours. Reginald Cornelius logeait de l'autre côté de la rue. Henri MACA demande à De Pape s'il peut se porter garant de Reginald Cornelius, qui volait comme membre d'équipage de remplacement et qui ne connaissait ni ses chefs ni la base d'où il avait décollé.

Il est accueilli en soirée chez les VAN TUYKOM à Woluwé-Saint-Pierre, 2 rue Martin Lindekens.

De Pape déclare qu'il a rencontré Elie MIROIR, Jacqueline VAN TUYKOM, Mme "Camousel" et trois aviateurs américain dont un De Ghetto et Stanley Lepkowsky. Il passe quelques jours par le centre de rassemblement chez Hélène CAMUSEL au 160 Rue Marie-Christine à Laeken.

Après quatre jours, il est conduit à la gare par "Lilly" DUMONT et le reste de son évasion est identique à celle de Cornelius.

Il traverse la frontière française dans la voiture d'un docteur en médecine (Dr Aimé COLSON de Bavay) avec "Monique" (Henriette HANOTTE) et un autre guide.

A Paris, il est logé avec Cornelius dans le groupe de Fernande ONIMUS-PHAL du 9 au 13 novembre chez Raoul TOUQUET et Lucienne PRIOUL au 16 Rue Henri Tariel à Issy-les-Moulineaux.

Il quitte Paris avec Reginald Cornelius et "Jan", un jeune Néerlandais. A Bordeaux, on leur confie des vélos et Jeanine DE GREEF les escorte ensuite jusqu'à Bayonne. Il loge d'abord une nuit à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA. De Pape, Edmond de Selys Longchamps, Robert Metlen et Cornelius sont du 71e passage de Comète par Larressore et Jauriko borda, avec Pierre ETCHEGOYEN, Pierre et Baptiste AGUERRE et Jean ELIZONDO.

Il reste environ dix jours à Irun, invité de membres de la force aérienne espagnole avant de rejoindre Madrid et Gibraltar par train.

De Pape quitte Gibraltar par avion le 19 décembre 1943 et arrive à Lyneham en Angleterre le lendemain. Il est interrogé à Londres par le MI-9 ce même 20 décembre 1943. Rentré au Canada, il reprend du service dans différentes escadrilles (124 Ferry Sqn, 170 Ferry Sqn et finalement 12 Communication Sqn) avant d'être démobilisé le 25 novembre 1945 à Winnipeg comme Pilot Officer, J19937.

Raymond de Pape a consigné ses souvenirs de guerre et de son évasion dans un livre "A Helping Hand", publié au Canada.

D'autres détails à cette page. Sa nécrologie est à : http://www.theglobeandmail.com/life/facts-and-arguments/lives-lived-raymond-de-pape-94/article27491409/ .


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters