Dernière mise à jour le 25 juin 2012.
Reginald Wilfred CORNELIUS / 186499
19 St John's Crescent, St John's Lane, Bristol 3, Angleterre
Né en en juin 1923 / † le 14 mai 1945
Sgt, RAF Bomber Command 10 Squadron, copilote
Atterri à Harmignies (Hainaut)
Handley Page Halifax Mk II, n° série JD368, ZA-A abattu le 27/28 août 1943, par un chasseur allemand lors d'une mission sur Nuremberg.
écrasé au lieu-dit "la Mare aux Chênes" à Haulchin vers 03 heures 30 le 28 août 1943
Durée : 3 mois
Passage des Pyrénées : le 15 novembre 1943.
Rapport d'évasion SPG 3317/1632 (complet ).
L’appareil décolle de Melbourne à 20h49 et est abattu au retour de la mission. Le mitrailleur arrière Sgt George Richard Marr Warren RCAF, RCAF, 19 ans, perdra la vie. Il repose au cimetière de Gosselies, près de Charleroi en Belgique. Les six autres parviendront à s’évader, seul Gordon Darvill se faisant arrêter par la suite. Il s’agit du pilote Sgt George Baker, du copilote Reginald Cornelius (la présente fiche), du navigateur Victor Davies, du radio P/Off Frederick Lawrence, du mécanicien Sgt John McCallum (SPG 3315/1504) et du bombardier Sgt Merlin Pearce (SPG 3315/1505), ces deux derniers évacués vers l’Espagne en octobre 1943 par le réseau Bourgogne/Burgundy.
Cornelius, appartenant à une autre unité et désigné comme copilote de cet avion une heure seulement avant le décollage, n'a pas le temps de faire connaissance avec son équipage. Ils sont attaqués par un chasseur en revenant de Nuremberg. L'appareil plonge après une rafale, l'interphone est hors d'usage et, lorsqu'il voit que le reste de l'équipage saute par la soute à bombes, Cornelius décide de les imiter (George Baker explique à ses helpers qu'il a dû pousser Cornelius, qui hésitait à passer la trappe au dernier moment).
Il perd ses bottes et est assommé à l'atterrissage. Il voit une ferme à 200 mètres et n'y reçoit pas d'aide. Il frappe à la maison suivante, chez les JUSTE et leur fille Elaine, qui le font entrer. Les Juste vont rechercher son parachute et sa Mae West et les cachent.
Il reste six jours chez ces gens, qui l'habillent en civil. Des voisins le mettent en relation avec un réseau, et son évasion est organisée. L'abbé POURBAIX connaît en effet une "Anglaise" qui habite Mons. Cornélius a d'abord été caché chez Mariette HUGE, puis chez Marie BETTE, 101 rue de Mons à Harmignies, dont le fils, Hervé, connaît l'anglais.
Deux hommes de Mons, qui sont électriciens à l'hôpital de cette ville, viennent le visiter en vélo. L'un des deux est Marcel DUBOIS. Ils emportent son uniforme et lui donnent une salopette identique à la leur. Cornelius et les deux hommes vont à vélo à l'hôpital de Mons où il est présenté à une dame qui doit être leur chef.
Elle parle parfaitement l'anglais et lui dit qu'elle a habité 20 ans en Angleterre. Son oncle, Mr J.W. MILLER habite au 14 Warwick Street à Londres et est un des directeurs de "Dormeuil Frères" à Sackville Street. Elle le questionne sur l'Angleterre et Londres, car les autres personnes doutaient de son identité, puisqu'il savait à peine d'où il avait décollé. Il reste à l'hôpital trois jours. Une de ses logeuses est Eliane JUSTE, une autre Mme WAUCAMP. [Plus tard, à Tournai, il apprend que ce réseau avait disparu et était dirigé par une femme pro-allemande. Il présume que c'est son " Anglaise ".]
Il est ensuite logé trois semaines chez une femme d'environ 60 ans qui tenait une friperie. Elle lui donne une chemise, des chaussettes, une cravate, etc. Il reçoit sa carte d'identité belge de DUBOIS, faite avec une de ses photos RAF.
Un grand homme à moustache parlant assez bien anglais vient le voir vers la fin septembre. Cornelius est déménagé dans une chambre de l'hôpital militaire à Mons où il rencontre Jarvis Allen. Ils partent tous deux le même jour à Tournai, guidés en train.
A Tournai, ils sont conduits dans une maison appartenant à un agent du SIS. Le chef du réseau vient les voir et les emmène chez lui, en face de la gare. Sa femme se prénomme Lilly et est Anglaise, née à Bradford-on-Avon. Les deux hommes sont séparés pendant trois à quatre semaines. Cornelius est pris en charge par son premier guide qui le prend chez Mr LIENARD, à la Rue Saint-Jacques, en face de l'église. LIENARD, son guide et un jeune homme appelé Edmont travaillent au central téléphonique de Tournai. LIENARD lui apprend l'effondrement du réseau de Mons. Son oncle essaye de contacter un autre réseau.
Cornelius est alors rejoint par Jarvis Allen.
Au début de novembre, celui-ci et Cornelius quittent Tournai pour Bruxelles où ils sont guidés par "Lily" (Aline DUMONT) qui est venue les prendre à la gare.
Ils passent quelques jours par le centre de rassemblement chez Hélène CAMUSEL au 160 Rue Marie-Christine à Laeken. On les y prend en photo et ils rencontrent Raymond De Pape. Le soir, Allen poursuit sa route.
Cornelius reste environ deux semaines à Bruxelles, hébergé 15 jours chez les VAN TUYKOM à Woluwé-Saint-Pierre, 2 rue Martin Lindekens. Un matin, lui et De Pape sont emmenés à la gare. Ils y retrouvent "Lily" avec Robert Metlen, Harold Sheets et deux guides, une femme et un homme.
On leur donne d'autres papiers et on leur rend leur argent belge. Le groupe se divise et ils vont en train à Mons, puis prennent le tram vicinal jusque Rumes chez un douanier. Cornelius et De Pape y reçoivent alors de nouvelles cartes d'identité. Leurs guides les quittent et ils font la connaissance de Henriette HANOTTE alis "Monique" et de son frère.
Le lendemain, vers 19 hr, le Dr COLSON prend "Monique", le douanier et les deux aviateurs dans sa voiture pour les emmener chez lui à Bavay, en France. La première douane est passée sans problème. Le douanier belge doit parlementer à la seconde.
Cornelius et De Pape restent quelques heures chez le Dr COLSON puis vont dormir dans une autre maison. Le lendemain, ils sont conduits à la gare à 07 hr 30 et y retrouvent le restant du groupe. "Monique" escorte les deux aviateurs et, en rentrant à la gare, le contrôleur serre la main de Cornelius. Ils changent de train à Valenciennes et arrivent à Paris vers 14 hr. Ils voient trois trains démolis sur le trajet.
Ils marchent dans Paris avec Monique, dont ils prennent congé après avoir rencontré deux membres du réseau. L'homme parle un bon anglais (Jacques le GRELLE) et la femme est vraiment petite (Fernande PHAL, épouse ONIMUS). De Pape et lui suivent la femme. Ils restent quatre jours dans un appartement. Il est logé dans le groupe de Fernande ONIMUS-PHAL du 09 au 13 novembre chez Raoul TOUQUET et Lucienne PRIOUL au 16 Rue Henri Tariel à Issy-les-Moulineaux.
Ils prennent le train pour Bordeaux le 12 novembre vers 21 hr. Avant de quitter Paris, ils sont rejoints par un Belge qui se fait passer pour un Wing Commander. Il s'agit d'Edmond de Selys Longchamps.
A Bordeaux, leur guide féminin les quitte après leur avoir fait rencontrer un français. Ils retrouvent Metlen et ils partent à vélo vers Bayonne avec Jeanine DE GREEF. Le "Wing Commander", lui, prend le train. Juste avant d'entrer dans Bayonne, ils rencontrent une autre guide avec laquelle ils vont dans un petit café à l'autre bout de la ville. Il loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.
Ils y dorment une nuit et partent le lendemain vers 15 hr à un rendez-vous à environ 15 km à l'extérieur de Bayonne. Dès que le contact est établi avec deux guides basques, leurs guides français les quittent. Metlen, Cornelius et De Pape sont du 71e passage de Comète par Larressore et Jauriko borda, avec Pierre ETCHEGOYEN, Pierre et Baptiste AGUERRE et Jean ELIZONDO.
En route vers 19 hr, ils traversent la frontière espagnole vers 2 hr 30 du matin. Ils se réfugient de la pluie battante dans une cabane à moutons (Jauriko borda) pendant une partie de la nuit du 15 au 16. A Doneztebe/Santesteban, où ils arrivent durant la troisième nuit, ils logent dans une petite maison, où ils reçoivent la visite du Consul de Grande-Bretagne. A 08 hr le lendemain matin, De Pape, Metlen, Edmond de Selys et Reginald Cornelius, vont à l'arrêt du bus qui doit les mener à Irun. Deux carabiniers espagnols les interpellent et les conduisent au bureau de police. C'est de là qu'ils sont menés en train jusqu'à Irun où ils sont brièvement incarcérés et interrogés avant de pouvoir être remis aux autorités britanniques.
Ils y sont ensuite placés dans une auberge, dont le propriétaire percevait apparemment de l'argent pour pourvoir à leur logement et nourriture. S'y trouve également le Fl/Sgt Stanley May. C'est dans cette auberge qu'ils reçoivent une nouvelle visite du consul. Après une semaine, ils partent en compagnie d'un officier de l'Armée de l'Air espagnole pour Alhama de Aragon, y restent cinq jours et poursuivent vers Madrid. Ils sont ensuite dirigés vers Gibraltar où ils arrivent le 14 décembre.
Accompagné de De Pape et de William Todd, Cornelius s'envole de Gibraltar le 19 décembre 43 et arrive à Lyneham le 20. Il est débriefé le jour-même par le MI-9.
Reginald Cornelius reprend du service par la suite, volant au sein du 13 OTU Squadron sur des Wellingtons, puis des Mitchells. Décédé le 14 mai 1945, il figure à la liste des disparus et est mémorialisé au Cimetière de Bristol (Canford).