Dernière mise à jour le 8 mars 2023.
Joseph Ignatius GORRONO / 32419761
2319 – 24th Street, Astoria, Long Island, New York, USA
Né le 7 novembre 1915 à New York City, New York, USA / † le 11 juin 1996 à Granbury, Texas, USA
S/Sgt, USAAF 385 Bomb Group 548 Bomb Squadron, mécanicien/mitrailleur dorsal.
Atterri près de Pont-Audemer, Eure, France.
Boeing B-17G-15-BO Flying Fortress - 42-31380 - GX-?, abattu par la Flak le 8 février 1944 lors d'une mission sur Frankfurt.
Écrasé sur la rive gauche de la Seine près de Pont-Audemer, Eure, France
Durée : 7 mois.
Camp Marathon : Fréteval
Le Missing Air Crew Report relatif à la perte de cet appareil: MACR 2498. Rapport d'évasion de Joseph Gorrono E&E 1010 disponible en ligne.
L'appareil décolle de Great Ashfield vers 07h00. Touché par la Flak au-dessus de Frankfurt, il perd trop de carburant, les moteurs 3 et 4 sont hors d'usage et le pilote, le 1st Lt Francis F. Pabich, donne l'ordre d'évacuer l'avion. Il parviendra à s'évader comme six autres membres de son équipage, les trois autres étant fait prisonniers (le mitrailleur avant 2nd Lt David H. Flores, le mitrailleur ventral le S/Sgt James S. Fulgham et le mitrailleur latéral droit le S/Sgt Francis W. Graves.)
Les évadés, outre Gorrono: le pilote Pabich (évacué vers les Pyrénées via Peyrehorade en avril '44 - E&E 717), le navigateur Lt Edward J. Carey (évacué vers les Pyrénées via Peyrehorade en avril '44 - E&E 718), son copilote le 2nd Lt Philip A. Capo (évacué via la Bretagne - Opération Bonaparte III - par MGB 502 dans la nuit du 16 au 17 mars 1944 - E&E 459), le S/Sgt Emmett Bone, le S/Sgt Donald Hoilman et le T/Sgt George Solomon.
Joseph Gorrono atterrit dans un arbre et est immédiatement approché par des Français qui lui indiquent où se trouvent les patrouilles allemandes et lui donnent des vêtements civils. Il se dirige vers Rouen dans l'espoir de pouvoir y prendre un train. Son rapport indique seulement que près de "Pont-de-Mer" (Pont-Audemer), il revoit ses co-équipiers Bone, Hoilman et Solomon dans un camp. C'est le camp dirigé par Robert LEBLANC (Groupe Surcouf/César), aidé entre autres par Edmond FLOQUET ("Grand Jules"), qui se charge de convoyer les aviateurs. L'Appendix "C" du rapport de Gorrono mentionne que lui et ses co-équipiers ont été aidés par M. MORAND à "Surderisle" (Mme Maurice MORAND est recensée à Condé-sur-Risle).
Les quatre aviateurs passent environ cinq semaines dans le Maquis, changeant souvent de cachette dans la région pour éviter les patrouilles allemandes à leur recherche. Ils sont ainsi guidés par FLOQUET vers Evreux où un M. "VEEDOIL" (Pierre VIDAL, 8 Rue de Pannette) au "22 Rue des Hommes" les héberge avant de les faire conduire à Paris.
Dans la capitale, ils sont aidés par Mme Jeanne Marie DEGONDE, 4 Rue du Mesnil à Paris XIIe, avant d'être conduits à Vineuil-Saint-Firmin, au Nord de Chantilly. Là, Raymond PRÉAUX (5 Rue de la Fontaine Narcisse) et un M. "FRAIA" (Roger FRARI de Mesnil-Théribus) les prennent en charge.
Les évadés partent alors vers le village de Le Mesnil-Théribus (le rapport de Solomon renseigne sans le nommer que c'était le village où se trouve le château de Beaufresne). Marie-Louise BONNIN, habitante de la localité, a des contacts avec Roger BERNARD, membre d'une organisation de Résistance de Beauvais. [On renseigne par ailleurs qu'amené là par FRARI, Hoilman a effectivement logé chez Marie-Louise BONNIN à Mesnil-Théribus en Oise, apparemment pendant trois semaines, et où il fut repris, à notre avis avec les trois autres, par Gilbert THIBAULT.]
BERNARD s'occupe de faire alors parvenir les quatre Américains chez le maire d'Argenteuil, qui les héberge chez lui [le rapport de Bone, pas plus que celui de Solomon, ne donne de dates pour leurs déplacements, mais celui de Gorrono indique qu'ils sont restés "deux semaines" à Argenteuil].
Le rapport d'Hoilman, qui ne donne aucune date non plus, dit qu'après les trois jours passés à Paris, les quatre hommes sont transférés à "Meuilly-en-Therain" (qui doit être Neuilly-en-Thelle) et qu'ils y sont restés "cinq semaines", avant de devoir être déplacés suite à la chute du B-17 "Lucky Strike" tout près de là et ainsi échapper aux patrouilles allemandes. A Neuilly-en-Thelle, ils sont signalés logé chez M. et Mme René D'HALLEINE, au 39 Rue Paul Demouy.
Nous savons que ce B-17 du 95 Bomber Group USAAF, le 42-31258, s'est écrasé à 3 km de Neuilly-en-Thelle le 10 avril. Quatre des membres de l'équipage seront d'ailleurs aidés par Comète, mais seront ultérieurement fait prisonniers : William Dearing, James Hanrahan, John Hedlund et Grady Justice.
Notons que si l'on additionne les durées de séjours reprises dans le rapport d'Hoilman, cela nous amène nettement plus loin que le début avril. Hoilman poursuit: "de là, j'ai été déplacé à "Bornelle" (en fait, Bornel, à 7 km au SO de Neuilly-en-Thelle) et puis vers un village à 22 km au Sud de Beauvais, de là à Argenteuil, ensuite vers une ferme près de Cloyes". Le "nous" qu'il emploie pour tous ces déplacements indique que les quatre hommes seraient tout le temps restés ensemble. Le rapport de Gorrono, lui, mentionne "trois semaines" passées à Neuilly-en-Thelle et précise dans son Appendix "C" qu'ils ont été aidés par Marcel LEFEVRE à "Juilly sous Thelle" (Jouy-sous-Thelle, à environ 20 km au SO de Beauvais).
Rappelons que Geno Di Betta dit son rapport : Huit évadés, dont il fait partie, sont menés en voiture vers Bornel, à 7 km au SO de Neuilly-en-Thelle, et logent chez un mécanicien propriétaire d'un garage. Il doit s'agir de René BOKKELANDT, sur la Route Nationale. Après trois nuits passées là, un homme de grande taille les conduit à Le Mesnil-Théribus dans l'Oise, où ils restent 3 ou 4 semaines en compagnie d'un suisse nommé "Friari" chez une "Mme Bonin". Il s'agit de Roger FRARI et de Marie-Louise BONNIN.
Dans le rapport de George Solomon, il est mentionné qu'après avoir logé Bone, Gorrono, Hoilman et lui-même, le maire d'Argenteuil les fait ensuite passer chez "Marie-Louise" Lucienne LEROY au 41 Rue de Passy à Paris XVIe (une logeuse de la sous-section RAFFALOVICH-YARMONKINE) où ils reçoivent la visite de Philippe et Virginia d'ALBERT-LAKE ainsi que de Vera RAFFALOVICH. Pendant leur séjour à cette adresse, c'est une dame américaine, Mme Marie CLAFFEY du 6 Rue Franklin à Paris XVIe, qui leur fournit des provisions. A noter que dans la partie manuscrite de son rapport, Hoilman appelle "Lucienne" la dame dans la quarantaine chez qui il(s) se trouvai(en)t Rue de Passy, ajoutant qu'elle a été arrêtée plus tard par la Gestapo. Effectivement, Lucienne Yvonne LEROY, originaire du Finistère est arrêtée le 6 juillet 44 et rapatriée le 21 mai 45.
d'ALBERT-LAKE prépare leur évasion vers l'Espagne, mais suite à l'arrivée d'Adolphe "Lucien" BOUSSA, parti d'Angleterre pour rejoindre le réseau à Paris et reprendre le commandement des camps Marathon en France pour le MI-9, les plans doivent être modifiés.
Le 22 mai, d'ALBERT-LAKE envoie Solomon et un guide vers Cloyes où ils rencontrent BOUSSA et le 1er juin, Solomon se trouve avec lui lors du début de l'établissement d'un camp dans la forêt (Forêt de Fréteval, près de Bellande). Des évadés commencent à y être rassemblés à partir du 7 juin.
L'Appendix "C" du rapport de Gorrono indique que "du 25 mai au 13 août", il se trouve à Busloup (il écrit Basloup) avec les autres évadés, Bone y compris, se cachant dans les bois. Il s'agit évidemment ici du camp de Fréteval. Il précise dans son rapport qu'à Busloup, près de la forêt, lui et ses compagnons ont été aidés par "René Arrain" (René AVRAIN, né en 1897 à Busloup, Loir & Cher) et Roger BERNARD (?) , ajoutant que le forestier "Jean" (?) leur a été de grande assistance. Son rapport ne le mentionne pas, mais Gorrono participe aux travaux de cuisine du camp comme second cuistot, aidant le "premier chef" le Sgt Thomas Yankus.
Le 29 juillet, probablement suite aux nouvelles du front signalant l'arrivée prochaine des troupes américaines, George Solomon et le Sgt Abraham Wiseman, enfreignant les consignes, décident de quitter le camp (voir détails à leurs pages respectives).
Gorrono quant à lui sera libéré le 13 août à l'arrivée dans le camp d'une patrouille américaine de reconnaissance. Rentré en Angleterre, il y est interrogé le 14 août 1944 par l'I.S.9.
Joseph I. Gorrono repose au Holy Hills Memorial Park à Granbury, Texas.