Dernière mise à jour le 28 mai 2022.
Donald Francis HOILMAN / 35337486
505 South Avenue, Toledo, Lucas County, Ohio, USA
Né le 11 novembre 1921 à Sharonville, Miami County, Ohio / † le 20 juillet 1982 à Toledo, Ohio, USA
S/Sgt, USAAF 385 Bomb Group 548 Bomb Squadron, mitrailleur arrière.
Atterri près de Pont-Audemer, Eure, France.
Boeing B-17G-15-BO Flying Fortress - 42-31380 - GX-?, abattu par la Flak le 8 février 1944 lors d'une mission sur Frankfurt.
Écrasé sur la rive gauche de la Seine près de Pont-Audemer, Eure, France
Durée : 7 mois.
Camp Marathon : Fréteval
Le Missing Air Crew Report relatif à la perte de cet appareil: MACR 2498. Rapport d'évasion de Donald Hoilman E&E 1052.
L'appareil décolle de Great Ashfield vers 07h00. Touché par la Flak au-dessus de Frankfurt, il perd trop de carburant, les moteurs 3 et 4 sont hors d'usage et le pilote, le 1st Lt Francis F. Pabich, donne l'ordre d'évacuer l'avion. Il parviendra à s'évader comme six autres membres de son équipage, les trois autres étant fait prisonniers (le mitrailleur avant 2nd Lt David H. Flores, le mitrailleur ventral le S/Sgt James S. Fulgham et le mitrailleur latéral droit le S/Sgt Francis W. Graves).
Les évadés, outre Hoilman: le pilote Pabich (évacué vers les Pyrénées via Peyrehorade en avril '44 - E&E 717), le navigateur Lt Edward J. Carey (évacué vers les Pyrénées via Peyrehorade en avril '44 - E&E 718), son copilote le 2nd Lt Philip A. Capo (évacué via la Bretagne - Opération Bonaparte III - par MGB 502 dans la nuit du 16 au 17 mars 1944 - E&E 459), le S/Sgt Emmett Bone, le S/Sgt Joseph Gorrono et le T/Sgt George Solomon.
Donald Hoilman saute à 4.500 m et alors qu'il enterre son parachute, voit quatre soldats allemands s'approcher. Il s'encourt alors dans les champs et passe les deux premières nuits dans des meules de foin. Le troisième jour, le 10 février, il rencontre un fermier qui le cache dans une étable.
Le lendemain, 11 février, le fermier le confie à un groupe de maquisards ayant un camp près de Pont-Audemer où, quatre jours après son atterrissage, il retrouve ses co-équipiers Bone, Gorrono et Solomon. Dans la partie manuscrite de son rapport, Hoilman mentionne le prénom ou alias du chef de ce maquis, "Robert". Il s'agit de Robert LEBLANC du Groupe Surcouf-César, aidé entre autres par Edmond FLOQUET ("Grand Jules") qui se charge de convoyer les aviateurs. L'Appendix "C" du rapport de Gorrono mentionne que lui et ses co-équipiers ont été aidés par M. MORAND à "Surderisle" (peut-être Saint-Paul-sur-Risle?)
Les quatre aviateurs passent environ cinq semaines dans le Maquis, changeant souvent de cachette dans la région pour éviter les patrouilles allemandes à leur recherche. Ils sont alors guidés par FLOQUET vers Evreux où un M. "VEEDOIL" (Pierre VIDAL, 8 Rue de Pannette) au "22 Rue des Hommes" les héberge avant de les faire conduire à Paris.
Dans la capitale, ils sont aidés par Mme DU GONDE, 4 Rue du Mesnil (Mme Jeanne Marie DEGONDE, 4 Rue du Mesnil à Paris XIIe), avant d'être conduits à Vineuil-Saint-Firmin, au Nord de Chantilly. Là, un M. PRÉEAUX (Raymond PRÉAUX, 5 Rue de la Fontaine Narcisse) et un M. "FRAIA" (Roger FRARI de Mesnil-Théribus) les prennent en charge. Le rapport d'Hoilman indique qu'ils sont restés "15 jours à Chantilly" avant de partir vers Neuilly-en-Thérain où ils restent "cinq semaines".
Rappelons que Geno Di Betta dit son rapport : Huit évadés, dont il fait partie, sont menés en voiture vers Bornel, à 7 km au SO de Neuilly-en-Thelle, et logent chez un mécanicien propriétaire d'un garage. Il doit s'agir de René BOKKELANDT, sur la Route Nationale à Bornel. Après trois nuits passées là, un homme de grande taille les conduit à Le Mesnil-Théribus dans l'Oise, où ils restent 3 ou 4 semaines en compagnie d'un suisse nommé "Friari" chez une "Mme Bonin". Il s'agit bien de Roger FRARI et de Marie-Louise BONNIN.
Les évadés partent alors vers "le village où se trouve le château de Beaufresne" (il s'agit de Le Mesnil-Théribus). Marie-Louise BONNIN, habitante de la localité, a des contacts avec Roger BERNARD, membre d'une organisation de Résistance de Beauvais. [On renseigne par ailleurs qu'amené là par Robert FRARI, Hoilman a effectivement logé chez Marie-Louise BONNIN à Mesnil-Théribus en Oise, apparemment pendant trois semaines, et où il fut repris, à notre avis avec les trois autres, par Gilbert THIBAULT]
BERNARD s'occupe de faire alors parvenir les quatre Américains chez le maire d'Argenteuil, qui les héberge chez lui (le rapport de Bone, pas plus que celui de Solomon, ne donne de dates pour leurs déplacements, mais celui de Gorrono indique qu'ils sont restés "deux semaines" à Argenteuil).
Le rapport d'Hoilman, qui ne donne aucune date dit qu'après les trois jours passés à Paris, les quatre hommes sont transférés à "Meuilly-en-Therain" (qui doit être Neuilly-en-Thelle) et qu'ils y sont restés "cinq semaines", avant de devoir être déplacés suite à la chute du B-17 "Lucky Strike" tout près de là et ainsi échapper aux patrouilles allemandes.
Nous savons que ce B-17 du 95 Bomber Group USAAF, le 42-31258, s'est écrasé à 3 km de Neuilly-en-Thelle le 10 avril. Quatre des membres de l'équipage seront d'ailleurs aidés par Comète, mais seront ultérieurement fait prisonniers : William Dearing, James Hanrahan, John Hedlund et Grady Justice.
Le rapport de Geno Dibetta précise que Eldo Weseloh et Dibetta vont à pied chez le garde forestier Henri LESTIENNE à Creil, qui les héberge pendant six semaines, séjour pendant lequel des gendarmes de Chantilly leur apportent de faux documents d'identité. Un gendarme (vraisemblablement le gendarme PERNET, de Chantilly, cité par Edmond BOURGE dans son rapport d'activités) les conduit alors en voiture jusqu'à Neuilly-en-Thelle où ils sont guidés par René "D'Aline" (René D'HALLEINE, au 39 Rue Paul Demouy), un machiniste. A Chantilly, ils prennent Emmett Bone, Joseph Gorrono, Donald Hoilman, George Solomon et deux autres évadés. Geno Dibetta logera trois semaines chez D'HALLEINE en compagnie de Weseloh, Solomon et Hoilman. Weseloh et Hoilman quittent cet endroit avant l'arrivée d'un autre médecin (le Docteur Charles ANDRIEU) chez qui Hewitt et Golden avaient logé.
Notons que si l'on additionne les durées de séjours reprises dans le rapport d'Hoilman, cela nous amène nettement plus loin que le début avril. Hoilman poursuit: "de là, j'ai été déplacé à "Bornelle" (en fait, Bornel, à 7 km au SO de Neuilly-en-Thelle) et puis vers un village à 22 km au Sud de Beauvais, de là à Argenteuil, ensuite vers une ferme près de Cloyes". Le "nous" qu'il emploie pour tous ces déplacements indique que les quatre hommes seraient tout le temps restés ensemble. Le rapport de Gorrono, lui, mentionne "trois semaines" passées à Neuilly-en-Thelle et précise dans son Appendix "C" qu'ils ont été aidés par Marcel LEFEVRE à "Juilly sous Thelle" (Jouy-sous-Thelle, à environ 20 km au SO de Beauvais).
Dans le rapport de George Solomon, il est mentionné qu'après avoir logé Bone, Gorrono, Hoilman et lui-même, le maire d'Argenteuil les fait ensuite passer chez "Marie-Louise" Lucienne LEROY au 41 Rue de Passy à Paris XVIe (une logeuse de la sous-section RAFFALOVICH-YARMONKINE) où ils reçoivent la visite de Philippe et Virginia d'ALBERT-LAKE ainsi que de Vera RAFFALOVICH (et non "Rabinovitch"). Pendant leur séjour à cette adresse, c'est une dame américaine, Mme Marie CLAFFEY du 6 Rue Franklin à Paris XVIe, qui leur fournit des provisions. A noter que dans la partie manuscrite de son rapport, Hoilman appelle "Lucienne" la dame dans la quarantaine chez qui il(s) se trouvai(en)t Rue de Passy, ajoutant qu'elle a été arrêtée plus tard par la Gestapo. Effectivement, Lucienne Yvonne LEROY, originaire du Finistère) est arrêtée le 6 juillet 44 et rapatriée le 21 mai 45.
d'ALBERT-LAKE prépare leur évasion vers l'Espagne, mais suite à l'arrivée de d'Adolphe "Lucien" BOUSSA, parti d'Angleterre pour rejoindre le réseau à Paris et reprendre le commandement des camps Marathon en France pour le MI-9, les plans doivent être modifiés.
Le 22 mai, d'ALBERT-LAKE envoie Solomon et un guide vers Cloyes où ils rencontrent BOUSSA et le 1er juin, Solomon se trouve avec lui lors du début de l'établissement d'un camp dans la forêt (Forêt de Fréteval, près de Bellande). Aux environs du 26 mai, Marion Knight se trouve caché en compagnie de Golden, Hoilman et Solomon dans la ferme de Germain et Mme FOUCHARD à Bellande. Des évadés commencent à y être rassemblés à partir du 10 juin. Dans son rapport, Hoilman déclare que le jour du "D-Day", donc le 6 juin, il a rejoint le camp de Fréteval au Sud de Cloyes avec des dizaines d'autres évadés. En fait, Jean de Blommaert était venu apporter la nouvelle du débarquement et avait montré le futur emplacement du camp à Leslie Berry.
Jean de Blommaert avait fourni à Gaston HALLOUIN et son épouse habitant un chalet à Bellande (Villebout par Cloyes, en Loir & Cher), à l'orée occidentale du Bois du Verger, deux tentes qu'ils installèrent sur leur terrain et dans l'une desquelles Hoilman logea un temps (en début juin), en compagnie de son co-équipier Solomon, du Sgt Marion Knight et d'un autre américain, "Lucky" (Guy Golden). Solomon indique avoir accompagné les autres le 10 juin jusqu'au premier camp construit entretemps dans la forêt de Fréteval près de Bellande.
L'Appendix "C" du rapport de Gorrono indique que "du 25 mai au 13 août", il se trouve à Busloup (il écrit "Basloup") avec les autres évadés, Bone y compris, se cachant dans les bois. Il s'agit évidemment ici du second camp de Fréteval. Il précise dans son rapport qu'à Busloup, près de la forêt, lui et ses compagnons ont été aidés par "René Arrain" (René AVRAIN, né en 1897 à Busloup, Loir & Cher) et Roger BERNARD (?) , ajoutant que le forestier "Jean" (?) leur a été de grande assistance.
Le 29 juillet, probablement suite aux nouvelles du front signalant l'arrivée prochaine des troupes américaines, George Solomon et le Sgt Abraham Wiseman, enfreignant les consignes, décident de quitter le camp (voir détails à leurs pages respectives).
Donald Hoilman quant à lui sera libéré le 13 août à l'arrivée dans le camp d'une patrouille américaine de reconnaissance.