Dernière mise à jour le 12 septembre 2019.
Lawrence Wesley GRONO / O-680437
3129 1st Avenue S.O., Minneapolis, Minnesota.
Né le 27 novembre 1917 à Minneapolis, Minnesota / † le 21 mars 1945 au Fitzgimmons General Hospital, Denver, Colorado, USA.
2nd Lt, USAAF 44 Bomber Group 67 Bomber Squadron, copilote.
Lieu d'atterrissage : Wilogne, région de Wibrin.
B-24H-1-FO Liberator, 42-7547, X / "Sky Queen", abattu le 29 janvier 1944 par un FW190A, Ufzz Kurt Stahnke, du 7./JG 26, lors d'une mission sur Frankfurt.
Écrasé dans les bois entre les villages de Dinez et Wibrin au lieu-dit "Martin Moulin", près de Wilogne, Luxembourg belge.
Durée : 3 mois.
Arrêté : le 28 avril 44 sur la fausse ligne KLM.
Rapport de perte d'équipage MACR 2251
En route vers l'objectif, l'appareil est touché au Nord-Est de Trier vers 11h25 par les tirs d’un chasseur Fw190. Les câbles de contrôle sont sectionnés sous la cabine de pilotage et l’aile droite est en feu. L'autopilote ne fonctionne pas et au moins un des moteurs est hors d'usage. Le pilote, 1st Lt Harold H. Pinder, donne l'ordre d'évacuer. Quatre membres d'équipage sont tués : le bombardier 2nd Lt Alvan E. Stubbs (qui remplaçait ce jour-là le bombardier habituel du Lt Pinder) ; le mitrailleur ventral S/Sgt Robert L. Laucamp ; le mitrailleur droit S/Sgt Jack C. Robison et le mitrailleur arrière S/Sgt William A. Paxton Jr. Ce dernier repose au cimetière américain des Ardennes à Neupré près de Liège. Les 3 autres furent rapatriés aux États-Unis après la guerre : Stubbs à Wichita, Kansas ; Laucamp à Rochester, Iowa et Robison à Bloomington, Indiana.
Cinq autres atterrissent sains et saufs, le mitrailleur gauche S/Sgt Milas L. Green, blessé, est fait immédiatement prisonnier.
Pinder parviendra d'abord à s'évader, en compagnie du radio T/Sgt Abe Sofferman et ils resteront dans la région de Wibrin avec un groupe de résistants locaux. Ils iront de cachette en cachette, entre autres à Fays et Bonnerue puis se retrouveront dans un camp de maquisards en pleine forêt, près de Harre, entre Werbomont et Manhay. Le camp est découvert par les Allemands - peut-être sur dénonciation - et le 26 février 1944, au premier jour d'une attaque du maquis par des troupes dirigées par un général russe rallié au Reich, Sofferman est abattu alors qu'il essaie de s'enfuir. Cette bataille dure quatre jours et oppose une septantaine d'Allemands et une quinzaine d'évadés et maquisards. Pinder est finalement arrêté et sera interné au Stalag Luft 3. Rapatriés aux USA après la guerre, les restes d’Abe Sofferman reposent dans un cimetière du New Jersey.
Le navigateur, 2nd Lt Donald S. Boomer, réussit à s'évader également et le soir même entre en contact avec la Résistance. Lui aussi est mené de cachette en cachette dans la région. Il est placé dans un camp de maquisards (peut-être le même que Pinder et Sofferman ?) et y rencontre un aviateur américain, un Sgt Sheppard/Shepard. Vers la mi-mars, ce dernier et Boomer quittent Liège en direction de la frontière suisse. Arrivés près de la frontière, ils sont tous deux arrêtés par une patrouille allemande.
Quant à Lawrence Grono, il atterrit également dans les Ardennes à Wilogne et se retrouve en compagnie de Earl Hall. Ils sont conduits chez Gaston MAUS de ROLLEY à Champs par Firmin CENSIER et Joseph STEVELER. Ils y restent sept jours, le temps de transmettre leur identité et attendre les directives d'évacuation. Les mêmes guides les évacuent vers le rendez-vous de prise en charge.
Le rapport LIB de Earl Hall reprend quelques détails à propos de ses Helpers. Il mentionne, sans (pouvoir) les nommer, que 3 fermiers de Longchamps les (nous comprenons lui et Grono) ont été menés chez MAUS de ROLLEY où ils sont cachés dans une remise. L’aide d’autres personnes y figure et seules des durées sans dates précises sont reprises :
Après leur séjour chez MAUS de ROLLEY, Hall et Grono sont hébergés pendant 21 jours chez un prêtre à Houmont, à environ 8 km à l’ouest de Bastogne. La liste des Helpers belges reprend simplement "aumônier de Houmont" sans autres détails. Les archives du Diocèse de Namur reprennent le nom de Florian Collignon (1924-2007), ancien aumônier à Sainte-Ode, dans le secteur pastoral de Bras (une localité proche de Tillet.) Impossible de confirmer qu’il s’agit du Helper des 2 évadés…
Ce séjour de 21 jours à Houmont nous mène aux environs du 26 février, date supposée à partir de laquelle ils sont hébergés pendant 14 jours chez M. DE COUNE à Sibret, dont Grono décrit la demeure comme "une grande maison de pierre surplombant le village"… (La Liste des Helpers belges le reprend à Assenois-Sibret - Gr. 5.) Il doit s’agir d’Eugène DE COUNE, époux de Denyse d’Overschies de Neerische qui a vécu au château la fin des hostilités dans la région, après l’arrestation de son mari suite à ses activités dans la Résistance locale. Eugène DE COUNE est revenu des camps en mai 1945.
Après leurs 2 semaines chez les DE COUNE, ce serait vers le 12 mars que Grono et Hall sont pris en charge par un ouvrier des chemins de fer travaillant à Libramont et les ayant hébergés 2 jours chez lui dans un nouveau quartier près de la gare de Ry où il vit avec son épouse et un enfant. (Il doit s’agir de Le Ry du Tronqui, à environ 12km au nord de Libramont.) De là, ils sont menés chez "Margot" et "Roger", concierges d’une résidence d’été à Rixensart, où ils restent 1 mois (donc jusqu’au 15 mars environ.)
Les archives d’EVA et Comète nous apprennent qu’ils parviennent tous deux à Bruxelles où Marianne LEY du 11 Rue de la Luzerne à Schaerbeek les convoie.
En février 44 déjà, Céline DE VREUGHT veuve HEUTEN, au 23 Avenue Arnold Delvaux à Uccle cherche des logements pour Grono et Hall. Elle est en rapport avec Edgard MARYSSAEL, poissonnier au 752 Chaussée d'Alsemberg à Uccle ("Poissonnerie du Globe"), lui-même au contact de Prosper SPILLIAERT, qui les convoie dans Bruxelles avec Marcelle MARTENS.
Charles HOSTE et Jean PORTZENHEIM 'les identifient pour EVA et les photographient le 25 mars 44.
Grono et Hall sont hébergés 4 jours chez Angèle OLLEVIER-DELATTRE, au 1 Rue Charles Bernaerts à Uccle.
Grono quitte la sphère de EVA le 28 avril 44, convoyé par Jean PORTZENHEIM. Jeanne OTTOY épouse VAN TUYKOM le guide ce même 28 avril avec Earl Hall, Geoffrey Rice, Everett Powell et Benjamin Ochart et les remet à Marcel DAELEMANS. Un article publié dans le Minneapolis Star du 16 février 1945 annonçant le retour prochain de Grono aux Etats-Unis, mentionne que Venetta Benack, la sœur de Grono, avait reçu quelques jours auparavant une carte postale de Vincent JONCKERS de Bruxelles signalant que Grono et Hall avaient été ses hôtes jusqu’au 26 avril 1944… Nous n’avons pu retrouver d’éléments à propos de ce Vincent JONCKERS, dont le nom ne figure pas dans la liste des Helpers belges…
Lawrence Grono est arrêté le 28 avril à Anvers dans le piège de la fausse ligne KLM et interné au Stalag Luft 3 à Sagan, en Pologne. Tombé malade durant sa captivité, Lawrence Grono fut l’un des 497 prisonniers américains qui ont fait partie de l’un des derniers programmes d’échange de prisonniers conclu en début 1945. Amenés en train depuis leurs camps respectifs, les prisonniers furent regroupés à Konstanz près de la frontière suisse. De là, sous le contrôle du gouvernement suisse, ils ont été conduits en train militaire suisse jusqu’à Kreuzlingen en Suisse. En compagnie de 712 autres passagers, les 497 américains, dont Grono, voyagèrent à bord du navire-hôpital "Gripsholm" qui arriva dans le port de New York le 21 février 1945. Lawrence Grono fut transféré dans un hôpital local avant d’être envoyé au Fitzgimmons General Hospital à Denver, Colorado, où il décéda le 21 mars 1945 de la tuberculose contractée au stalag. Il repose au Hillside Cemetery à Minneapolis, Minnesota.