Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 4 novembre 2017.

Everett William POWELL - "Jake" / O-885485
Hillview, Illinois.
Né le 20 janvier 1918 / † le 20 août 1999 à Sumter, Sumter County en Caroline du Sud.
1st Lt, USAAF 78 Fighter Group 83 Fighter Squadron, pilote.
Lieu d'atterrissage : au nord-est d’Antwerpen / Anvers, Belgique.
Republic P-47-C-5-RE Thunderbolt, 41-6374, HL-U, perdu suite à des ennuis mécaniques le 4 mars 1944 lors d'une mission (n° 247) d'escorte de bombardiers en Allemagne.
écrasé près de Malines / Mechelen, Province d’Anvers / Antwerpen, Belgique
Durée : 7 semaines.
Arrêté : le 28 avril 1944 (ligne KLM).

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 2973. Rapport RAMP établi le 8 mai 1945.

Peu après le début de la guerre, Everett Powell s'engage au Canada dans la Royal Air Force et quitte les Etats-Unis le 15 mars 1942. Après six mois de service dans la RAF, il est transféré à l'USAAF et vole à bord de P-47 Thunderbolt. Il est crédité de la victoire sur un chasseur Me-109 allemand qu’il a abattu au-dessus de Emden en Allemagne le 27 septembre 1943 lors d’une mission d’escorte de bombardiers.

Au retour de cette mission d’escorte du 4 mars 1944, l’appareil de Powell encourt des problèmes mécaniques, l’hélice s’étant emballée. Cela provoque une rapide perte de vitesse et d’altitude. Le 2nd Lt Gennaro Riccardo de son escadrille rapportera le 6 mars 1944 qu’il avait aperçu l’appareil du Lt Powell pour la dernière fois à hauteur de Malines, à une altitude de 1500 m environ et que, vu la couverture nuageuse, il n’avait pu voir sauter Powell, ni l’endroit où son P-47 s’était écrasé.

Un rapport d’activités de Léon Frans WILLEMSEN (agent N.K.B. – Section SN2/A135) indique que c’est chez lui et son épouse Joanna, née De Ceuster, au 295 Paalstraat à Schoten, près d’Anvers, qu’Everett Powell a été amené le 5 mars par Jozef RAEYMAEKERS. Ce dernier est renseigné dans ce rapport comme étant convoyeur et ultérieurement arrêté et expédié en camp en Allemagne. Les WILLEMSEN logent et nourrissent Powell du 5 au 15 mars 1944 et Leon WILLEMSEN lui procure des vêtements civils et des chaussures. Le rapport RAMP DE Powell, reproduit en bas de page, confirme la chose et cite le nom de "Hermans" (?) près de celui de "Raemaker".

Le rapport de Leon WILLEMSEN mentionne que ce sont Jozef RAEYMAEKERS et Evarist ROETS, gendarme à Puurs (près de Malines) qui sont venus chercher Powell chez WILLEMSEN pour le conduire en tram à Aarschot. Jozef RAEYMAEKERS pourrait être apparenté à Frans RAEYMAEKERS, ancien commissaire de police de Wuustwezel à l’époque et qui est repris parmi les collaborateurs de Leon WILLEMSEN. Ce dernier, qui était chauffeur de véhicule, a également hébergé chez lui un peu plus tard deux autres aviateurs américains, le Lt Thomas J. CORKIN et le S/Sgt Robert T. WADDLE, tous deux à bord du B-17 n° 42-38104 de Roger Blake. Leon WILLEMSEN a été arrêté en mai 1944, vraisemblablement en même temps que Frans RAEYMAEKERS, tous deux étant déportés vers Buchenwald dans le convoi parti de Bruxelles le 19 juin 1944, sous les Nos de prisonniers, respectivement 60044 et 60026. Leon WILLEMSEN n’est pas revenu des camps et est renseigné comme étant décédé en octobre 1944 lors d’un transfert du Kommando d’Ellrich vers celui d’Oranienburg.

Dans son rapport RAMP, Powell mentionne l’aide apportée à Aarschot par :

Les archives du groupe EVA nous apprennent que Powell est pris en charge par le Groupe EVA à une date non déterminée au poste collecteur de François DELEU au 45 Rue des Fraises à Anderlecht et qu'il en sort le 24 avril 44. Le rapport RAMP mentionne de l’hébergement pendant 5 semaines chez Léon SMET à Bruxelles (repris au 17 Rue Drootbeek à Laeken et non "Rue du Brootbeek" comme mentionné à la liste des Helpers), ainsi que du logement et de la nourriture pendant 2 jours chez "Mr MEUSE", chef d’un département de nettoyage de la voirie à Bruxelles.

Jean PORTZENHEIM convoie Everett Powell le 28 avril dans Bruxelles, avec Earl Hall, Geoffrey Rice, Lawrence Grono, et Benjamin Ochart. Jeanne OTTOY épouse VAN TUYKOM les remet à Marcel DAELEMANS ce jour-là et ils tous sont arrêtés à Anvers / Antwerpen, en y étant inconsciemment livrés à la fausse ligne KLM. Dans son rapport RAMP, Powell décrit les deux traîtres, habitant dans un petit appartement près du commissariat de police d’Anvers: l’un, le chef, âgé de 40-45 ans, de taille moyenne, environ 1m80, les cheveux noirs peignés droits vers l’arrière, les tempes fortement grisonnantes et réputé de nationalité tchèque… L’autre, son aidant, 25 ans, 1m80, bien bâti, avec un nez proéminent et une barbe fournie.

Everett Powell est incarcéré au Stalag Luft 3 de Sagan. Il sera transféré ensuite en marche forcée jusqu’au Stalag 7A à Moosburg d’où il sera libéré en fin avril 1945 par des troupes américaines.


Powell (N° 21) dans la liste des aviateurs alliés du convoi du 19 mai 1944 vers Oberursel.

Le 4 mars 1944, jour où il doit évacuer son avion, est également celui de l’anniversaire de sa maman, Addie Powell, mère de 11 enfants, dont sept servirent dans différentes armes durant la guerre. Addie est frappée d'une attaque cardiaque lorsqu'elle apprend par un télégramme du Département de la Guerre deux semaines plus tard que son fils est manquant à l'appel, sans qu'elle sache s'il est vivant ou mort. Le 4 juillet, elle est enfin soulagée lorsque la famille reçoit un télégramme annonçant qu'il est vivant et prisonnier des allemands.

Rentré aux Etats-Unis, Powell retourne à la vie civile avant de reprendre du service dans l’Air Force. Après des cours de météorologie à la base de Chanute Field dans l’Illinois, il est envoyé le 20 août 1948 en Angleterre où il se marie par la suite et s’établit à Worlington. Il sert notamment près de Londres dans le 28th Weather Squadron à Bushy Park et South Ruslip. Everett Powell terminera sa carrière dans l’USAF avec le grade de colonel. Il repose au Evergreen Memorial Park Cemetery à Sumter, South Carolina.

Merci à Michael LeBlanc pour les informations qui nous ont permis de corriger / compléter cette page.



Rapport RAMP d’Everett Powell, établi le 8 mai 1945 à son retour de captivité.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters