Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 8 janvier 2018.

Edward Forest LATHAM / 14178045
Box 67, Lawley, Alabama, USA
Né le 30 mai 1922 à Lawley, Alabama / † le 9 janvier 1997 à Selma, Alabama, USA
Sgt, USAAF 94 Bomber Group 332 Bomber Squadron, mitrailleur droit
Lieu d'atterrissage : près de Menen/Menin, Flandre Occidentale, Belgique.
Vega B-17G-1-VE Flying Fortress, N° de série 42-39801 (XM-B), "Northern Queen" (& "Wonga Wonga II") perdu suite à incident mécanique le 4 mars 1944 lors d'une mission sur Berlin.
Ecrasé près de Wervik/Wervicq et Menen/Menin (ou près de Zevekote ?), Frandre Occidentale, Belgique.
Durée : 6 mois.
Camps Marathon : Villance.

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 2978. Rapport d'évasion E&E 1904, disponible en ligne.

L'appareil décolle de Bury St Edmunds à 07h35. Sur le vol du retour, il encourt des problèmes mécaniques. Le moteur n° 3 est hors d'usage et le pilote 2nd Lt Julius O. Blake ne parvient pas à le mettre en drapeau. Aucun incendie ne se déclare, mais l'appareil subit de très fortes vibrations, il devient impossible de le contrôler et Blake donne alors l'ordre de l'évacuer.

Le bombardier 2nd Lt William P. Calmes se rend compte que le navigateur James W. Branagan ne réagit pas et il l'aide à endosser son parachute avant de le pousser hors de l'appareil et de sauter lui-même. Le parachute de Branagan ne s'ouvrira pas et il sera le seul tué. Il repose au Cimetière Américain à Neupré, près de Liège, Belgique.

Le mitrailleur droit Sgt Luther E. Lefever et le mitrailleur arrière David G. Chang seront immédiatement faits prisonniers. Les autres parviendront à s'évader, quelques-uns étant faits prisonniers par la suite : le copilote 2nd Lt George G. Wedd et le mitrailleur ventral Sgt Floyd A. Franchini, dont Latham mentionne dans son rapport qu'il les a vu à Liège "le 12 mars" et seront arrêtés dans cette ville (le 27 mai 1944, après l'infiltration du groupe de Joseph DRION par l'agent du Fat Joseph Celles). Wedd et Franchini ont été également aidés par la famille de Pierre RADEMAKERS, commissaire de police à Liège, où William Robertson (Halifax HX334), qui a une page sur le présent site, est resté caché pendant 3 mois jusqu’à la Libération de la ville en septembre 1944.

Le bombardier 2nd Lt William P. Calmes, vu à Liège par Latham le 21 avril, sera arrêté le 22 juillet 1944 à 2 heures du matin au domicile de Mme Jeanne PARENT, 6 Rue Bergerue à Liège, où il était caché depuis le mois d’avril. Dans son rapport RAMP du 1er juin 1945, établi après son retour de captivité, Calmes indique qu’il avait, le 19 mars, fait le voyage en train depuis Menin, via Bruxelles, jusqu’à Liège en compagnie de George Wedd, Lloyd Franchini et Edward Latham…Il ajoute que Latham et lui sont restés ensemble, les deux autres étant logés ailleurs. Il ne précise pas où lui et Latham étaient hébergés ni à quelle date lui, Calmes, et Latham ont été séparés, mais ce doit être au début du mois de mai. Calmes ajoute dans son rapport RAMP que Jeanne PARENT et sa fille Julie furent également arrêtées et que Jeanne, torturée au siège de la Gestapo, a été ensuite transférée à une prison de Liège. Elle sera libérée lors de l’arrivée de troupes américaines dans la ville le 7 septembre 1944. Calmes quant à lui, passera du QG de la Gestapo à la prison de la Citadelle à Liège avant d’être envoyé en Allemagne, interné au Stalag Luft 3 et finalement libéré le 2 mai 1945 à Erding en Allemagne par des troupes américaines. [voir également la fiche de Milton Stern].

Les quatre autres, dont Latham, qui effectuait se 7ème mission et avait sauté à environ 7500 m d'altitude, réussiront leur évasion. Peu après son atterrissage aux environs de Menin, le pilote Blake se retrouve chez Boudewijn VANASSCHE à Menin chez qui il reste 17 jours. Dans son rapport E&E 1973, Blake déclare que Latham, Calmes, leur mitrailleur dorsal S/Sgt James M. Hiller (E&E 2436) et leur opérateur radio S/Sgt Edgar C. Finstad se trouvaient là également, sans préciser si c'était sur toute le même période. Blake ajoute que Hiller, Finstad et lui-même sont partis le 25 mars vers Liège. Dans son propre rapport, assez peu détaillé, Latham ne mentionne pas un séjour à Menin et indique qu'il a revu son bombardier Calmes à Liège le 21 avril, son pilote Blake le lendemain et son radio Finstad pour la dernière fois le 24 mai, sans autres précisions. Le rapport E&E 2069 de Finstad n'en apporte pas davantage et il ne mentionne que les noms de ses helpers de la région liégeoise.

Le nom de Latham figure dans la liste des aviateurs aidés signée le 14 février 1949 par Idalie LALLEMAND (surnommée "Didie"), participant aux activités du Groupe de Georges MATTON de Liège. Elle renseigne Latham comme reçu le 24 mai de Jean NIEZETTE, garde forestier de La Reid (Verviers), et l'avoir logé chez elle au 5 Rue du Halage à Sougné-Remouchamps jusqu'au 26 mai, jour où elle l'a confié à Thérèse MEURICE, née Cheret, de la Place La Vaux à Xhoris (Liège). Jean NIEZETTE sera arrêté au début du mois d'août 1944 et sera envoyé à Buchenwald par le convoi du 15 août - prisonnier n° 75809, mort au camp de travail de Blankenburg près de Dora. Idalie LALLEMAND (1920-2004), quant à elle, arrêtée en juin 1944 sur dénonciation d'un villageois, sera internée sous le matricule 10.217 successivement au Kommando Lager de Weimar (Buchenwald), à Ravensbrück, au Kommando Lager de Belzig et enfin à Altengrabow d'où elle sera libérée le 8 mai 1945 par des troupes russes. Fort affaiblie à son retour des camps, elle se reconstruira progressivement et épousera en 1947 l'officier français Henri TRIBILLAC, lui-même ayant été résistant en France pendant la guerre. Idalie LALLEMAND se verra attribuer la U. S. Medal of Freedom. (Merci à Etienne LIBERT, petit cousin d'Idalie et à Monique TRIBILLAC, l'une des filles de Didie, pour les renseignements qu'ils ont bien voulu nous communiquer, pour certains par l'entremise de Jacques SCHOUMAKERS, généalogiste).

Dans l'Appendix "C" de son rapport, Latham ne mentionne comme helper que Thérèse MEURICE, à Xhoris, près de Liège. Près du nom du S/Sgt Hiller, le rapport de Latham indique qu'il l'a vu le 28 août à Heure, un village à 5 km au Nord de Waillet, autre localité par où sont passés plusieurs des évadés s'étant retrouvés à la fin août dans le camp Marathon de Villance. Le nom de Latham figure dans un rapport concernant le camp de Villance établi en 1948 par Jules DELCUVE. Il y côtoie ceux de Ralph Burckes, Bernard Harkin, William Ezra, A.G. Goddard et William Dennstedt. Le rapport indique que ces six aviateurs, dont Latham, sont recueillis début août par l'Armée Secrète et se trouvaient cachés à Petite Somme (à 15 km au nord-est de Marche-en-Famenne), dans les bois du château de Waillet de la baronne Béatrice van der STRATEN-WAILLET avant d'être pris en charge le 2 septembre par Guy NICAISE ("Shadow"). Ce dernier les remet le même jour au guide Hypolite VAN MOERKERKE, de Wellin, qui les mène au camp de Villance.

Le 7 septembre une alerte oblige les 21 aviateurs cachés là, dont Latham, à s'égailler dans les bois proches. Cette arrivée intempestive de soldats allemands sur les lieux est vraisemblablement due à une dénonciation. Quatre aviateurs seront arrêtés par les Allemands au matin du 8 septembre (Austin Dunning, Kenneth Dobson, James Toole et Ralph Burckes, qui ont chacun une page sur ce site). Edward Latham et les autres seront libérés le même jour par des troupes américaines. Latham rentre par avion en Angleterre le 10 septembre et est interrogé le même jour par le 2nd Lt Robert Bacon de l'IS9.

Edward Latham repose au Pineview Memory Gardens à Selma, Alabama.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters