Dernière mise à jour le 2 décembre 2013.
John Joseph MAIORCA / O-676310
16 Clinton Street, Manchester, Connecticut, USA.
Né le 10 juillet 1918 à New Britain, Connecticut / † le 9 juin 2007 à Manchester, Connecticut
2nd Lt, 388 Bomber Group 563 Bomber Squadron, bombardier.
Lieu d'atterrissage : dans les environs du hameau de Ruiter, près de Waasmunster, Flandre Orientale, Belgique.
Boeing B-17 G Flying Fortress, 42-30789, " FLAK SUIT ", abattu le 5 novembre 1943 par un Fw190 lors de la mission sur des installations ferroviaires à Gelsenkirchen.
Ecrasé dans le cimetière de Lokeren et l’artère avoisinante, la Oude Bruglaan, à Lokeren, Flandre Orientale, Belgique.
Durée : un mois.
Passage des Pyrénées : le 13 décembre 1943.
Rapport de perte d'équipage MACR 3137. Rapport d'évasion E&E 306 disponible en ligne.
L’équipage du B-17 avait souhaité lui donner un nouveau nom. La majorité ayant opté pour "Butcher Boy", le commandant William Bramwell leur signifia cependant que ce serait "Jayhawk". Il avait été décidé de peindre ce nouveau nom et le dessin créé par Bramwell sur le nez de l’appareil ce 5 novembre dans le cas où ils ne partiraient pas en mission ce jour-là. C’est donc portant toujours le nom de "Flak Suit" que le B-17 décolle de Knettishall vers 08h00/08h30. Il éprouve des difficultés à trouver le reste de sa formation, couplée à des appareils des 96 et 100 Bomb Groups. Les appareils perdent environ deux heures à des altitudes variant entre 7500 et 9000m avant de finalement pouvoir se regrouper, le 42-30789 étant alors pratiquement le dernier dans la file de bombardiers volant vers l’objectif.
Arrivé au-dessus de Gelsenkirchen, le 30789 voit son moteur n°1 touché par la Flak et se mettre à brûler juste avant le largage de ses bombes. Craignant une explosion imminente de l’appareil, le pilote, 2nd Lt William J. Bramwell Jr, quitte la formation et Maiorca lâche son chargement de bombes sur une voie de chemin de fer près d’une petite ville allemande. L’incendie s’éteint, mais le moteur n°1 ne peut être mis en drapeau et s’emballe. Le copilote William Current signale par fusées éclairantes à l’escorte de P-47 qu’ils sont en difficulté et quatre de ces chasseurs entourent alors le B-17. Ayant mis le cap sur Anvers pour éviter la Flak, l’appareil ne peut voler qu’à une vitesse de 300km/h alors qu’un chasseur allemand Me109 l’attaque par le bas. Deux des P-47 contre-attaquent, les deux autres devant abandonner l’escorte faute de carburant suffisant. D’autres chasseurs allemands s’acharnent alors sur le B-17, qui entame un piqué dont il ne sort qu’à environ 1500m d’altitude.
Les sergents Albertus Harrenstein, radio et John Merritt Craig, mitrailleur de queue, gisent sur le sol du compartiment radio, morts. [ D’abord inhumés dans ce même cimetière de Lokeren, ils reposent respectivement au Golden Gate National Cemetery à San Bruno, Californie et au Colfax Center Presbyterian Church Cemetery à Holland dans l’Iowa. ] Les autres membres de l’équipage évacuent en hâte l’appareil en perdition. Le 2nd Lt William John Bramwell Jr, gravement blessé par 27 éclats d’obus, atterrit à Zele Goeiende, est immédiatement pris en charge par des fermiers et soigné par le Docteur Eugene VAN CAUTEREN (1906-1978) de Zele. Trop sérieusement atteint, Bramwell sera placé par les Allemands dans un hôpital à Sint-Niklaas puis à Bruxelles, ensuite dans divers hôpitaux en Allemagne. Il sera rapatrié du Heilag Annabrug - Stalag IV D/Z au sud de Berlin, dans le cadre d’un échange de prisonniers blessés, et rentrera aux Etats-Unis en février 1945 par le navire-hôpital suédois "Gripsholm". D’autres membres de l’équipage seront presqu’immédiatement faits prisonniers : le Lt William Emerson Current, copilote ; le Lt Charles Leland Smith, navigateur ; le S/Sgt Leslie Earl Meader, mitrailleur gauche et le S/Sgt Joseph Alexander Sage, mitrailleur ventral.
Outre John Maiorca, deux autres hommes parviendront à s'évader : le mitrailleur droit, Georges Watt et le mitrailleur dorsal Hank Johnson.
Le rapport d’évasion E&E 306 de Maiorca reprend en manuscrit les notes difficilement déchiffrables de la personne du MI.X qui l’a interviewé en Angleterre. Ce qui suit comporte certains détails qui ont pu en être devinés, d’autres provenant du livre de George Watt "The COMET Connection" publié en 1990 (*), le reste ayant été complété par des éléments d’archives "Comète" et notamment par "My Amazing Journey to Freedom – Brussels to Gibraltar Thanks Comet Line ! " le récit que John Maiorca avait publié à titre privé en 2004 et dont Joan Wootton, la fille du pilote Bramwell, nous a gracieusement donné un exemplaire.
Légèrement blessé par l'éclat d'un obus ayant atteint le poste de pilotage, Maiorca saute en parachute et atterrit près d'une ferme. Il dissimule son parachute et son gilet de sauvetage Mae West et commence à courir. Ses bottes fourrées gênent sa progression et il les jette dans une pièce d'eau. Elles retombent sur les semelles et, ne coulant pas, restent trop visibles. A l'aide d'un bâton, il les récupère, les remplit d'eau et elles finissent par s'enfoncer dans la mare. Il reprend sa course et aperçoit d'autres parachutes dans le ciel à quelque distance. Il s'arrête près d'une grange attenant à une ferme et examine sa situation. Des coups frappés à la fenêtre de la grange attirent son attention. La fenêtre s'ouvre et une femme d’environ 45-50 ans lui dit de venir à l'intérieur. Elle lui présente du café et du pain, mais il refuse. Il suit le conseil de la femme et de son mari rentré peu après, qui lui disent d'aller se reposer dans la grange, où on le cache sous un tas de blé. Il s'endort et, alors qu’il fait déjà noir, les fermiers et leur fils d’environ 25 ans parlant un peu l’anglais, le réveillent. Le fils lui dit qu’il reviendrait avec deux vélos et qu’à son retour Maiorca devrait le suivre vers un autre endroit. Selon une carte dans le livre de Maiorca, il semble que cette ferme se situait aux environs de Beervelde, située à mi-chemin entre Lokeren et Gand / Gent. Ce n’est que lors de son voyage en Belgique en 1988, que John Maiorca put apprendre que les fermiers qui l’avaient aidé en premier lieu étaient les VAN DEN BERGE et que c’était leur fils Leonard VAN DEN BERGE qui lui avait procuré des vêtements civils.
Vers 20h30 le même soir, il est à nouveau réveillé, une jeune fille s’étant jointe aux trois autres. Selon cette carte, c’est de cette localisation qu’il accompagne les jeunes gens à vélo et tous trois rejoignent une maison, celle du jeune couple, marié et parents d’une petite fille âgée de 5 mois. La carte indique que cette famille habite Lokeren et cela confirme bien que le mari est Leonard VAN DEN BERGE. Peu de temps après, un homme arrive à moto et Maiorca reconnaît le motocycliste dont il avait croisé la route peu auparavant. Cet homme servit alors d’interprète lors de l’interrogatoire de l’aviateur par le jeune homme (Leonard), ex-membre de l’Armée belge qui avait été blessé dans le bras gauche, et par son épouse, infirmière, tous deux amis de longue date du motocycliste. Satisfaits des réponses de Maiorca ayant pu confirmer le type de son avion, son point de chute et d’autres détails, l’aviateur, conscient des risques que ces gens encourent, décline la proposition du mari de le conduire vers la frontière française et leur fait comprendre qu’il souhaite partir seul cette même nuit en direction de la France.
Réveillé comme convenu à 03h00 du matin le 6 novembre, il revêt les habits civils reçus de ses hôtes, emporte quelques biscuits et une miche de pain et part seul, à pied, en direction de la France. Après une marche d'environ 45 km, ayant contourné par le nord la ville de Gand, trempé jusqu'aux os par la pluie et tremblant de froid, il décide de se risquer à demander de l'aide. Il commence à frapper aux portes, n'obtient que des réponses négatives, mais n'est dénoncé par personne.
Dans son récit, Maiorca dit être arrivé alors à un café et y être entré. En novembre 2013, Paul Windels nous précise, selon des témoignages reçus de son père Marcel WINDELS (voir ci-dessous) et de Modest VANDENBROUCK, que c’est à l’auberge “Halifax” à Astene, sur la Rijksbaan, la route allant de Gent / Gand à Deinze, que Maiorca était arrivé exténué et avait décliné son identité à la patronne. Il y avait fait ensuite la connaissance de Modest VANDENBROUCK (habitant 65 Stationsstraat à Waregem et surnommé "Al Capone" dans le coin à cause de ses activités de contrebande) qui passait là par hasard sur sa "tournée".
Paul Windels ajoute que VANDENBROUCK avait dit à Maiorca de l’attendre au café, lui promettant de le mettre en contact avec quelqu’un qui pourrait peut-être l’aider. Le même 6 novembre, VANDENBROUCK se rend donc chez Marcel WINDELS à Waregem et lui explique la situation. WINDELS dit alors à VANDENBROUCK d’amener Maiorca le lendemain à la gare de Waregem. WINDELS prend ensuite contact avec le Commandant de gendarmerie Leon DUYCK (habitant Kruishoutemsesteenweg dans la localité) pour lui demander de l’accompagner à la gare le lendemain pour accueillir Maiorca et VANDENBROUCK.
Le lendemain 7 novembre, VANDENBROUCK accompagne donc Maiorca en train jusque Waregem [selon une carte dans le livre de Maiorca, ce serait au départ d’une localité citée comme étant "Amieis" (sic), mais que Paul Windels confirme comme étant bien Astene.] A la sortie de la gare, ils sont accueillis par le seul Leon DUYCK, ce dernier ayant préféré que Marcel WINDELS ne soit pas présent afin de ne pas éveiller les soupçons. VANDENBROUCK, DUYCK et Maiorca se rendent alors tous chez Marcel WINDELS au 58 Stationsstraat à Waregem, où Maiorca est mis en contact avec d’autres membres de la Résistance dont Jozef DUTHOY, de la Stormestraat à Waregem.
Interrogé de manière approfondie chez WINDELS, Maiorca ne décline au départ que ses nom, grade et matricule. Il se ravise par la suite et donne des détails supplémentaires, ce qui permet aux résistants de se faire confirmer sa véritable identité. Pendant deux semaines, il est logé alternativement chez Marcel WINDELS et Modest VANDENBROUCK, son épouse Maria et leur petite fille Gemma, les fenêtres de leurs maisons étant occultées. Par la suite, Maiorca entre en contact avec Comète et est muni de faux papiers l'identifiant comme sourd-muet. Marcel Windels, né le 16 octobre 1896 et Jozef DUTHOY, né le 28 octobre 1894, seront tués par les Allemands à Anzegem le 6 septembre 1944 lors des combats de la Libération.. Après la guerre, les noms de Marcel WINDELS et de Jozef DUTHOY furent donnés à deux rues de la ville de Waregem.
Dans son récit, Maiorca indique que c’est au matin du 12 novembre 1943 qu’un (ou une ?) guide est venu le chercher à Waregem pour le conduire en train à Bruxelles. D’autres sources citent Simone GAZET et Aline DUMONT comme étant allées le chercher à Maldegem "le 08 novembre 43" pour le mener à Bruxelles (?). Dans son récit, Maiorca précise qu’arrivé à Bruxelles, son (sa ?) guide et lui ont marché depuis la gare jusqu’à un bloc d’appartements où ils montent à l’un des étages supérieurs. On le fait prendre en photo pour les papiers d’identité qui lui sont remis par la suite et qui le renseignent comme étant sourd-muet. Un(e) autre guide arrive alors et mène Maiorca et un aviateur de la RAF, James Elliott, jusqu’à la gare du Midi d’où ils prennent un train pour Paris. Maiorca utilise le masculin pour décrire ce guide qui les accompagne à Paris, bien que le nom de Maiorca figure sur une liste de Amanda STASSART. Par ailleurs, Elliott donne la date du 19 novembre 1943 pour ce départ vers Paris… Maiorca précisant dans son rapport que le voyage vers Paris s’est fait par Amiens (cette localité étant reprise erronément entre Gand et Waregem sur la carte de ses déplacements en Belgique …).
Arrivés à la Gare du Nord à Paris, les deux hommes suivent leur guide sur le quai. Le guide s’arrête, semblant attendre quelqu’un. A quelque distance d’où ils se trouvent, Maiorca remarque un groupe de huit jeunes hommes et, après les avoir bien observés, il est persuadé qu’il doit s’agir d’autres évadés. Le nouveau contact arrive enfin et mène Maiorca et Elliott vers une grande maison où on les fait entrer dans un appartement au deuxième étage duquel Maiorca peut apercevoir la Tour Eiffel.
La dame qui les reçoit est une baronne aux cheveux gris et il semble à Maiorca qu’elle paraît attendre d’autres visiteurs encore. C’est alors qu’entrent les huit évadés, tous Américains, ceux que Maiorca avait observés à la gare. Les hommes sont divisés en groupes pour aller loger à différents endroits de la capitale et Maiorca est guidé par un Monsieur RENAUD, qui le mène en métro à quelques stations de là pour arriver à la maison des RENAUD, sur un boulevard. Nous pensons qu’il pourrait s’agir du boulanger Marcel RENAUD, la seule précision apportée par Maiorca dans son récit étant le prénom de Madame RENAUD : Rachel.
Hébergé là, Monsieur RENAUD lui demande ce qu'il aimerait visiter dans la ville. John cite le Sacré-Cœur, le tombeau de Napoléon, la Tour Eiffel... Pratiquement chaque jour, l'homme l'emmène faire du tourisme dans la ville grouillant de soldats allemands. L'homme lui recommande d'avoir un comportement normal et surtout de ne rien dire, pour confirmer la mention "sourd-muet" sur ses papiers.
Dans son livre, Maiorca situe au 4 ou 5 décembre la date à laquelle il quitte la maison des RENAUD. En compagnie de cinq autres évadés et d’un(e) autre guide, il arrive à la Gare d’Austerlitz et monte dans le train pour Bordeaux. Il ne le précise pas, mais nous savons que leur guide est Marcelle DOUARD, Elliott indiquant, lui, la date du 10 décembre…
Maiorca raconte qu’arrivés à Bordeaux, le groupe monte dans un camion qui les mène dans un faubourg de la ville. A l’endroit où ils arrivent, se joignent à eux deux autres évadés et leur guide, vraisemblablement Marcel ROGER ("Max") et Denise HOUGET. Il fait partie d’un groupe guidé à vélo jusqu’à Dax par Marcel ROGER et Denise HOUGET. De Dax, ils passent à Bayonne et arrivent finalement à Sutar où ils logent à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA. Après du pain et du lait chaud, ils vont dormir, exténués.
Le dimanche 12 décembre, Maiorca, James Elliott, Raymond Nutting et John Burgin se lèvent à 05h00 et partent rencontrer leurs guides basques. Ils laissent leurs manteaux qui risquent d'être trop pesants pour la journée de marche. Après une heure de marche avec le guide en direction des Pyrénées, ils quittent la route et entrent dans les broussailles. Juanito BIDEGAIN leur présente Michel ECHEVESTE qui les emmène vers les montagnes. Le terrain est détrempé, les branches les fouettent, les épines déchirent leurs vêtements et leur peau. La pluie recommence à tomber. Ray Nutting a encore des pilules de benzédrine qu'il distribue.
Ils marchent tantôt sur de l'herbe, tantôt parmi des rochers. Ils passent un endroit dangereux (probablement la carrière de Pinodiéta). Le guide ne zigzague pas, allant droit devant lui. Les évadés sont bientôt couverts de boue suite à leurs glissades. Ils traversent une route lors d'une descente. Vers 15 heures, ils arrivent à une ferme où ils reçoivent du pain et du lait.
Ils attendent 17 heures pour se remettre en route. Au fond d'une vallée, ils traversent un ruisseau assez important à gué, avec de l'eau jusqu'à la taille. La pluie se transforme en neige. Vers minuit, ils arrivent à une ferme isolée où ils y reçoivent du vin. C'est le dernier arrêt avant l'Espagne. Ils grimpent en haut d'une crête et redescendent, suivant un chemin boueux où leur marche est beaucoup plus aisée. Ils voient un petit village au fond de la vallée, les maisons blanches y brillent comme des diamants (probablement Aïnhoa). Le guide va chercher un autre guide (probablement son frère Joseph Marie ECHEVESTE qui travaille au village). Ils retraversent la route principale et contournent le village par les champs. Le clocher sonne trois fois. Il est trois heures ce dimanche 13 décembre 43. Le groupe arrive dans un canyon étroit et aperçoit une rivière (La Lapitxuri).
Les guides leurs disent que l'Espagne se trouve de l'autre côté. La rivière fait dix mètres de largeur. Nutting et Burgin traversent en premier et parviennent à rejoindre l’autre rive. Quand Maiorca et Elliot arrivent, les quatre aviateurs se rendent compte qu'ils sont seuls de l'autre côté. Après le méandre, la rivière passe sous la grand-route au passage frontière de Dancharinea et il se confirme que leurs guides sont partis, sans les avoir aidés à contacter les consulats comme convenu. Il est 04h45 à la montre de Maiorca.
C’était le 79e passage de Comète, et le premier par Souraïde et Mikelen borda. John Maiorca et son groupe d’évadés passe par Irun où le représentant du consulat des Etats-Unis les place dans différentes familles de la localité. Maiorca va loger deux jours chez une dame âgée, qui n’a pas les moyens de lui offrir autre chose à manger que des pommes de terre bouillies avec du sel. Maiorca précise dans son livre qu’ils ont quitté Irun le 15 décembre en direction de Zaragoza, le voyage en bus ayant été arrangé par le conseiller américain. Le bus étant bondé, Maiorca et un autre évadé doivent s’installer dans des sièges sur le toit du véhicule, ce qui leur occasionne certaines frayeurs lors de virages en épingle à cheveux dans les montagnes espagnoles.
John Maiorca loge quelques jours dans un hôtel à Zaragoza avant de reprendre un bus vers Alhama de Aragón où il rapporte être arrivé le 18 décembre. Il y est logé avec environ 45 autres évadés dans une station thermale où il logent tous dans l’un des six bâtiments du complexe. Maiorca précise que c’est le 28 décembre qu’ils quittent Alhama de Aragón pour être conduits dans un convoi de quatre camions vers Madrid, puis vers Gibraltar, où ils arrivent "le même jour" à 23h30. Son rapport E&E indique qu’il est arrivé à Gibraltar le 31 décembre 1943 où il est interrogé par Donald DARLING. Il quitte Gibraltar par avion le 4 janvier 1944 pour arriver le lendemain à Bristol en Angleterre et retrouve Watt et Johnson deux jours après à Londres.
Pendant ce temps, Betty Maiorca avait été avisée en novembre de ce que son mari était porté disparu. Pire encore, un journal local publia sa nécrologie. Betty tenta de se persuader qu'il n'était pas mort et elle s'évanouit lorsque le 04 janvier 1944 elle reçut un télégramme de John. Paul Windels, le fils de Marcel Windels, qui avait 13 ans à l'époque de son passage à Waregem, retrouva Maiorca par la suite et leurs retrouvailles en Belgique en 1988 furent un moment de grande émotion.
John Maiorca repose au East Cemetery à Manchester, Connecticut.
(*) George Watt : "The COMET Connection" publié en 1990. Le livre de Watt a été traduit en néerlandais et édité en 1992 par Standaard Uitgeverij, Antwerpen : "Ontsnappingslijn Comète. Een spectaculaire vlucht uit bezet België". Une réédition aux USA par la Kentucky University Press est parue en avril 2007 sous le nouveau titre "Escape from Hitler's Europe : An American Airman Behind Enemy Lines.
A l’initiative de la société d’histoire locale de Lokeren "de Souvereinen" (http://www.desouvereinen.be), une plaque à la mémoire de l’équipage a été inaugurée le 11 novembre 2013 à l’ancien cimetière de Lokeren. Apposée sur le côté du mur même où l’appareil s’était écrasé (entraînant la mort d’une habitante de Lokeren, Madame Marie Ongena, née Van Damme) et reconstruit après la guerre, la plaque fut dévoilée par le bourgmestre de Lokeren, Filip Anthuenis et Madame Joan Wootton, fille du pilote William Bramwell, venue spécialement des Etats-Unis avec son mari Michael. William Bramwell, 96 ans, placé dans un home pour vétérans en Californie, n’a pu malheureusement être présent lors de cette cérémonie qui a rassemblé plus de 200 personnes. Joan Wootton a pu rencontrer à cette occasion les enfants d’Eduard LAUWAERT (qui avait aidé George Watt) ainsi que des témoins oculaires du crash de 1943 et certains descendants de personnes qui avaient aidé son père, dont les enfants du Docteur Eugene Van Cauteren, qui avait soigné ses blessures.
Merci à Joan Wootton de même qu’à André De Munck et ses amis de l’association "de Souvereinen" qui nous ont permis de compléter nos informations.