Dernière mise à jour le 12 juin 2022.
Elmer Ernest MacTAGGART / O-418137
5644 Santa Cruz Avenue, Redmond, Californie.
Né le le 12 décembre 1917 en Californie / † le 19 octobre 1997 à Fair Oaks, Californie.
Captain, 78 Fighter Group 83 Fighter Squadron, pilote.
Lieu d'atterrissage : à Oeudeghien (Hainaut)
Republic P-47C-5-RE Thunderbolt, n° série 41-6382, HL-C, abattu le 14 mai 1943 lors d'une mission d'escorte de B-17 du 95th Bomber Group ayant comme objectif Anvers et revendiqué à 13.25 h par l'Oblt. Rudolf Leuschel, Staffelkapitän du 10./JG 26.
Écrasé près du lieu-dit "La Folie" à Oedenghien, Province du Hainaut, Belgique.
Durée : deux semaines.
Passage des Pyrénées : le 31 mai 1943.
Rapport d’évasion E&E n° 37 (disponible en ligne).
48 chasseurs P-47 du 78th Fighter Group décollent de Duxford vers 12 heures 37 pour une mission d'escorte de bombardiers B17 des 94th et 95th Bomb Groups en route vers des installations industrielles à Anvers. Ils passent la côte à Ostende à 8500 m. Dans la région de la cible, les chasseurs américains sont attaqués par une vingtaine de Fw190 et Me109 et trois appareils du 78th sont abattus, dont celui de MacTaggart.
MacTaggart plonge derrière un FW et le suit jusque 3000 m, l'endommageant. MacTaggart reste au ras des pâquerettes et se fait poursuivre par un autre FW. Il touche la cîme d'un arbre qui plie son hélice et il heurte des fils d’une ligne téléphonique. Avant de pouvoir reprendre de l’altitude, il touche un autre arbre, plus violemment. Le pare-brise éclaté, sans visibilité aucune, il remonte à 450 m et saute.
MacTaggart atterrit dans un champ non loin d'Ath, observé par 5 ou 6 paysans qui se dispersent à son atterrissage. Il cache vite son équipement et s'éloigne rapidement de son point de chute. Il est arrêté dans sa course par un fermier belge qui, bien qu’apeuré, semblait vouloir l’aider. MacTaggart lui donne sa veste de vol et tout l’argent de son kit d’évasion, sauf 300 francs belges. L’homme l’aide à enlever ses insignes et le cache dans un champ. Il revient après 30 minutes avec de la nourriture, du cidre et un couvre-chef blanc puis part travailler, disant qu'il reviendrait au soir. A 21h00, il revient et le conduit chez lui, où deux hommes l'attendent. A partir de ce moment, l’évasion de MacTaggart est organisée.
On lui donne un vélo et il suit les deux hommes à vélo jusqu'à une maison dans un petit village où il reçoit à manger et où il donne son couteau de chasse et son briquet, des objets trop dangereux à garder sur lui, de l’avis de ses helpers, d’autant plus que le briquet porte l’insigne de l’US Air Corps. Vers minuit, il va dormir dans une autre maison où habitent un vieil homme et un garçon. Au matin du 15 mai, il est déplacé vers une autre maison toute proche où il déjeune et à 10 heures reçoit une note en anglais lui disant de suivre le porteur jusqu'à un abri plus sûr. Il suit cet homme à vélo jusqu’à une petite ferme, chez un Jules et une Julia, à environ 10 km au nord-ouest d'Ath. Il y reste cinq ou six jours, donc du 15 au 19 ou 20 mai. Il reçoit des faux papiers durant ce séjour et, avec la promesse de les récupérer une fois arrivé à Bruxelles, on lui demande le reste de son uniforme, son kit d’évasion et sa boussole. Ce matériel ne lui sera pas rendu lorsqu’il sera à Bruxelles.
Il y est visité par un prêtre belge enseignant l'anglais et le flamand à Ath, Julien DE COSTER. Ce dernier va contacter un réseau à Bruxelles et en revient avec un costume civil, une chemise et une cravate. Comme il n’avait pu donner à Bruxelles le n° de matricule de MacTaggart, qu’il avait oublié de noter, le prêtre fut obligé d’y retourner. Entretemps, deux autres Belges arrivent, notent eux aussi son identification pour la faire vérifier à Londres et lui annoncent qu'il devra rester environ 40 jours caché dans la ferme.
Le 19 mai, deux hommes le mènent à un rendez-vous avec Julien DE COSTER qui le guide au au collège catholique (Saint-Julien) à Ath, où MacTaggart passe la nuit. Le 20, l'abbé DE COSTER le conduit à la gare et le remet à un guide venu de Bruxelles. Il n’y a aucun contrôle à la gare d’Ath et MacTaggart et son guide prennent le train pour Bruxelles, en 2de classe. Ils y arrivent un peu avant midi et rencontrent "Mr Robert", dont MacTaggart pense qu’il est le chef de l’organisation, et qui l'emmène dans un petit restaurant et chez un tailleur. La femme de ce dernier l’emmène chez un photographe pour le prendre en photo, mais ces clichés ne seront pas utilisés, MacTaggart indiquant que les anciens le furent.
Robert Poreye déclare avoir reçu MacTaggart de Jean DESCHRIJVER d'Alost et l'avoir ramené chez Fernando RADELET mais avoue ailleurs que c’est DESCHRYVER qui l'a amené à Bruxelles, à la Gare du Midi. Après un repas à l'Escargot d'Or, Rue de la Fourche, POREYE le conduit chez Victor DETAILLE, au 82 Avenue Louise à Bruxelles. Il y reste 5 jours et va avec Mme DETAILLE chez un photographe.
Un dimanche (le 23 mai), Fernando RADELET le conduit dans une autre maison (probablement chez Isabelle ANSPACH au 30 Rue de Naples), où il rencontre Raymond Walls et deux RAF avec un homme se disant agent de l'IS (selon le rapport de Walls, la date de sa rencotre avec MacTaggart serait le lundi 24 mai…). Il avait 19 ans, était plutôt mince, cheveux bruns, 1m70 environ, parlait anglais avec un accent, se vantait et posait trop de questions, ce qui mit McTaggart mal à l'aise. Il doit s'agir de Raymond Holvoet alias "Badger". RADELET conduit McTaggart, l'agent et Walls à la gare et les remet à un homme. Deux aviateurs de la RAF (Wilfred Canter et Gordon Murray) y sont déjà. Tous prennent ensemble un train pour une gare proche de la frontière (probablement Tournai).
Un peu avant la frontière, leur guide leur fait prendre un Trolleybus et ils passent la frontière à pied. Leur guide présente au douanier belge un papier les déclarant tous travailleurs pour les Allemands. Des Allemands vérifient encore leurs papiers et les douaniers français s'apprêtent à faire de même quand les Allemands leur disent qu'ils sont en ordre. Ce guide est donc Jacques Désoubrie, agent français de la Gestapo parisienne, et occupé à gagner la confiance des dirigeants de Comète en les infiltrant et ses premiers aviateurs pourront s'évader pour gagner la confiance de Frédéric DE JONGH à Paris. Ils vont alors avec un autre tram jusque Lille dans un café. Là, Désoubrie cherche un homme qui a leurs papiers français, mais ne le trouve pas.
Ce 25 mai, ils prennent alors un train en 3e classe jusque Paris et y arrivent vers 16 heures. Ils ne sont pas contrôlés et vont dans un appartement par le métro. Ils reçoivent du thé et un homme et une femme apparaissent et discutent un moment en français. Walls et lui sont conduits pour loger dans un bâtiment allemand abandonné.
Le 26, un homme les prend en métro dans un autre appartement non loin des Champs Elysés, à un pâté de l'Arc de Triomphe. Ils y restent plusieurs jours et vont faire des photos dans un magasin. Leur guide est très nerveuse et semble inadaptée à ce boulot. Sa crainte attirait l'attention de tout le monde et MacTaggart aurait préféré être seul. Elle avait 28 à 30 ans, petite et parlait très peu d'anglais. Ils sont très bien traités dans cet appartement, qui appartenait à une vieille dame qui avait un domestique chinois, et dont le mari et le fils étaient dans l'armée française.
Le 30 mai, une femme revient avec leurs papiers et les conduit en métro à une gare. L'homme qui les avait accueilli à Paris les place en 1e classe et la femme nerveuse les accompagne à Bordeaux. Il s'agit probablement de Jean-François NOTHOMB). MacTaggart, Wilfred Canter, Walls et Joseph Wemheuer partent donc pour Bordeaux, puis en train pour Dax, puis à bicyclette pour Saint-Jean et le passage des Pyrénées à pied.
C'est le 45e passage de Comète par la route de Saint-Jean-de-Luz. Ce groupe est passé seul la Bidassoa avec les guides basques, probablement suite à l'arrestation de Jacques TINEL.
MacTaggart rencontre Michael CRESWELL et le major Clark à Madrid. Il parvient à Gibraltar le 11 juin, y voit le major Grady Lewis et en part le 20. Il est ramené en avion en Angleterre à Henley Field le 21 Juin.
Elmer MacTaggart restera dans l'Air Force et commandera le 29th Troop Carrier Squadron lors du Pont Aérien de Berlin en 1948.
Elmer MacTaggart est enterré au Fair Oaks District Cemetery, à Fair Oaks, Californie.