Dernière mise à jour le le 28 janvier 2023.
Martin G. MINNICH / 0-675363
129 Glenn Street, Piqua, Ohio, USA
Né le 4 février 1919 à Covington, Ohio / † 17 décembre 2001, Piqua, Ohio
2nd Lt, 95 Bomber Group 335 Bomber Squadron, copilote
Atterri près de Mol vers 10 heures 50
Boeing B-17 Flying Fortress (Forteresse Volante), 42-30274, BG-Q "Our Bay-Bee", abattu le 17 août 1943 lors d'une mission sur Schweinfurt / Regensburg
Écrasé près de Mol
Durée : 12 semaines
Passage des Pyrénées : le 12 novembre 1943
Rapport de perte d’équipage MACR 402. Rapport d'évasion E&E 229 disponible en ligne.
Minnich est de l'équipage d'Henry Sarnow et John White. Les sept autres furent faits prisonniers : Walter A. Baker, pilote ; Cedric L. Nussbaum, navigateur ; Walter T. McDermott, radio ; Alvin O. Forney, mécanicien ; Roscoe J. Alderman, mitrailleur gauche ; William H. Binnebose, mitrailleur droite, et Albert G. Bergeron, mitrailleur arrière.
Décollés à 8 heures, ils traversent la côte belge à 5500 m et sont atteints par un obus de Flak. Ayant perdu deux moteurs alors que les deux mitrailleurs ont été blessés aux jambes par un autre obus de Flak, ils ne peuvent suivre la formation et font demi-tour vers l'Angleterre. Trois chasseurs bimoteurs les attaquent alors. Les mitrailleurs signalent qu'ils sont à court de munitions et sautent probablement à ce moment. Le B17 est encore touché au gouvernail et aux stabilisateurs et deux des Me 110 sont abattus. Une déflagration projette Minnich dans le compartiment du mécanicien tandis qu'une explosion des bouteilles d'oxygène propulse le navigateur hors de l'appareil.
Sarnow pousse Minnich hors de l'appareil et saute derrière lui, de 3700 m. Minnich n'ouvre son parachute qu'à 1500 m comme Sarnow. Le vent les sépare et Minnich voit deux parachutes autour de lui. Il évite un étang, arrache son masque et ses lunettes et atterrit dans un arbre.
Les diverses informations reprises ci-dessous proviennent de plusieurs sources, parfois contradictoires quant aux événements, noms et dates. Nous avons tenté d’en faire la meilleure synthèse possible.
Trois jeunes garçons récupèrent son casque, son harnais et sa Mae West et Minnich se dirige vers le point de chute d’un autre parachute dans le bois, sans le trouver. Un homme apparaît à vélo dans le bois et, à moitié aveuglé, Minnich le prend pour un soldat Allemand et lève les bras. L'homme enterre son pistolet et ses rations et l'aide à enlever ses gants et sa combinaison de vol qui se consume encore.
Minnich est caché le long d'un canal jusqu'à l'obscurité et sa montre est bloquée sur 22h50. Sarnow est conduit près de lui. Un garçon apparaît alors avec la Mae West de White. Ils le rejoignent et vont sur la rive. Le jeune garçon s’appelle Emiel JORIS, "15 ans", et à un certain moment, Sarnow lui remet son dog tag (plaquette d’identification), espérant qu’avec le nom et l’adresse qui y figurent, on pourra prévenir sa mère aux Etats-Unis qu’il est sain et sauf. Selon le récit dans le lien en bas de la page de Sarnow, Emiel aurait alors dit aux deux aviateurs de se cacher dans des buissons tout près du rivage avant de traverser le canal à la nage. Les récits sont un peu confus quant à quel endroit les deux hommes ont passé plus de neuf heures dans une cachette, se mettant à l’eau à chaque approche de patrouille allemande à leur recherche, prenant alors de l’air à travers des sections de roseau.
Les patrouilles ayant cessé, arrive alors dans la soirée Auguste "Gus" FRUYTHOF, un résistant, technicien dans les carrières de sable près de Mol et résistant qui peut parler anglais. Selon une autre version, ce serait FRUYTHOF qui leur aurait dit de traverser le canal à la nage et que, des Allemands étant à 200 mètres, ils traversèrent le canal pour également échapper en même temps à la foule qui les entoure pour les embrasser et leur serrer les mains. Leur coéquipier White qui les a rejoints tente la traversée avec eux, mais malgré les efforts de Sarnow pour calmer White qui hurle, ils doivent l'abandonner, car il ne sait pas nager (et sa Mae West est percée), et se cachent pendant que les personnes emportent White, les assurant qu’ils s’en occuperaient.
Dans son rapport d’activités, découvert en janvier 2023 dans les Archives américaines, Émile JORIS, 16 ans, fils de cultivateurs, habitant au Sas IV (une des écluses sur le Kempisch Kanaal) à Dessel (Mol) déclare avoir accompagné chacun à son tour neuf hommes de l’équipage en nageant vers l’autre rive du canal. Pour ce qui est de John White, qui ne savait pas nager, il signale qu’il a traversé le canal en le portant sur son dos pour le mener sur l’autre rive.
Gus (Auguste) FRUYTHOF déclare dans son propre rapport que c’est lui qui est arrivé le premier sur place et fournit par la suite des salopettes à Minnich et Sarnow et les emmène un par un dans un bosquet. Il revient quelques heures plus tard avec de la nourriture. Ils apprendront par la suite que 150 Allemands ont fouillé la zone durant six jours. Sarnow soigne sommairement les blessures et les brûlures de Minnich.
A 23h30, ils quittent leur cachette au signal sifflé convenu et sont cachés dans la maison de Gus FRUYTHOF, 36 Donk, à Mol. Ils y sont nourris et habillés dans des pyjamas secs, soignés et le reste de leur évasion est organisée. Minnich brûlé à la main droite, au poignet, et autour des yeux, souffrant de fièvres, est soigné par Madame FRUYTHOF et une infirmière "Géraldine", 19 ans, pendant trois jours.
Un "Franz" (François BECKERS, de Eksel et/ou Schaffen), avisé par FRUYTHOF, vient les voir deux fois par jour et leur pose des questions d'identification puis leur donne 1.000 FB. Gus ne va pas travailler deux jours pour assurer la surveillance mais est rappelé au boulot. "Géraldine", son infirmière, s'occupe également des membres arrêtés de leur équipage. Officiellement, elle fait partie des "chemises noires" et travaille pour les Allemands. [Selon le chercheur Carl Rijmen, il s’agit de Gérardine van CAKENBERGHE, arrêtée par la GFP le 5 février 1944 et liquidée par après par le MNB l’accusant de dénonciation…]
"Le 20 août" (le 22 selon FRUYTHOF), ce dernier convoie Minnich et Sarnow, avec l’aide de Calixte MISSOTTEN et Louis / Ludo VAN EECKHOUT, partent en vélo à Mol, à 5 Km, leurs logeurs étant menacés.
Ils restent une semaine (apparemment, du 20 au 25 août) chez "Joe et Mary" VERBRUGGEN, des gens modestes. [Carl Rijmen confirme qu’il s’agit de Jozef Karel VERBRUGGEN et de son épouse Marie-Élise, née HUYSMANS, habitant Veldstraat 55 à Mol. Ils seront tous deux arrêtés le 8 mars 1944]
Récupérés par la section MNB de Moortgat et Wauters, Minnich et Sarnow sont logés chez "Joe et Mary" VERBRUGGEN, des gens modestes. [Carl Rijmen confirme qu’il s’agit de Jozef Karel VERBRUGGEN et de son épouse Marie-Élise, née HUYSMANS, habitant "Veldstraat 55" à Mol. Ils seront tous deux arrêtés le 8 mars 1944] Le rapport de Mariette DUMALIN (voir ci-dessous) indique que le couple VERBRUGGEN habitait Rond 1 à Mol… Minnich et Sarnow restent chez les VERBRUGGEN du 22 au 26 août. Gus FRUYTHOF sera également arrêté, le 5 février 1944, déporté le 25 juillet au camp de concentration de Flossenburg, libéré le 27 avril 1945. Rentré en Belgique, il souffrira longtemps de problèmes cardiaques, de rhumatismes et de séquelles d’une pneumonie, marchant avec difficulté.
Nous avons trouvé en janvier 2023, le rapport d’activité de Mariette DUMALIN ("Myette"), résistante au MNB, étudiante (et future épouse de Louis / Ludo VAN EECKHOUT), habitant Statiestraat 9 à Mol avec ses parents. Elle mentionne avoir accompagné le jeune neveu des VERBRUGGEN, Louis VAN EECKHOUT, également repris au 55 Veldstraat, pour mener Sarnow et Minnich chez un vendeur Ford, le garagiste Édouard DECKX au n° 8 Voogdijstraat à Mol, dont l’épouse avait marqué accord à VAN EECKHOUT pour les héberger. Ils restent chez lui, son épouse Philomène et leur fille Suzanne, depuis le 26 août pendant 8 jours (selon le rapport de DECKX), jusqu’au 1er septembre selon les rapports des 2 aviateurs. Y sont hébergés aussi Jean VAN GYSEGHEM (un des dix évadés du voyage de juillet 1941 avec Arnold Deppé) et François BECKERS, parachuté en Belgique dans le cadre de la mission "Muskrat-Vampire". Le Dr Aimé GOMAND (71 Rozenbergstraat, Mol) vient contrôler la guérison de Minnich. Dans le rapport de ce médecin, sont reprises les dates du 17 au 26 août pour soins médicaux et pharmaceutiques (brûlure de la face et brûlures profondes du cou et de l’avant-bras droit). Gus FRUYTHOF n'est pas prévenu de la suite de leur évasion.
Edouard DECKX mentionne dans son rapport qu’après le séjour de Minnich et Sarnow chez lui, il les a passés à Jean Van GYSEGHEM (46 Avenue des Arts à Bruxelles). DECKS sera arrêté par la GFP (Geheime Feldpolizei) le 10 mars 1944. Déporté en Allemagne vers le 25 juillet et interné au camp de Dachau, il en revient le 25 mai 1945, atteint de pneumonie et rhumatismes qui l’affecteront longtemps après la guerre.
Franz BECKERS arrange leur déplacement à Liège. Ils y vont en 3e classe en changeant de train à Hasselt. Franz leur fait mémoriser l'adresse d'une épicerie au 48 Rue des Tanneurs à Bressoux chez un M. RAESER (selon des documents du SOE, il doit s'agir de Charles RAESER) et le mot de passe : "We came from Sgt Turner with instructions from sir Charles to take us to Paris". Charles RAESER est repris à la liste des Helpers belges avec l’adresse : 21 Rue du Colombier, Bressoux, Liège.
Arrivés au magasin, la femme reste suspicieuse et leur pose un tas de questions comme "qu'est-ce qu’un Cinéma ?". Au cours du souper, elle leur signale que leur ligne est coupée et qu'ils ne peuvent pas rester chez elle, dans son épicerie.
Ils retournent à Hasselt avec leur guide, qui les conduit chez un dentiste. Ce dernier après avoir mis des pansements à Minnich, sort et revient en leur annonçant qu’ils passeront la nuit chez lui et iront à Bruxelles le lendemain. Le dentiste héberge un boucher qui s'est évadé d'Allemagne et il s’approvisionne en médicaments auprès d’un docteur de Hasselt.
On rapporte que le jeudi 2 septembre, une jeune femme, Mariette DUMALIN, résistante au MNB, habitant Statiestraat 9 à Mol, les guide en train à Bruxelles et ils passent à une pharmacie. Dans son propre rapport, Mariette DUMALIN ne mentionne qu’un convoyage de Mol à Turnhout avec Sarnow et Minnich, uniquement, aucun voyage vers Bruxelles… (?) Minnich porte une écharpe noire pour cacher son cou bandé et la femme du pharmacien les conduit ailleurs. [Au sujet de Mariette DUMALIN, Carl Rijmen précise qu’âgée de 20 ans, elle est arrêtée le 7 mars 1944 et déportée vers l’Allemagne le 28 mai. Internée au camp de concentration de Ravensbrück (prisonnière n° 1592), elle y sera libérée le 22 avril 1945 et reviendra en Belgique en fin juillet 1945.]
Minnich et Sarnow sont recueillis le 6 septembre 1943 par EVA au poste collecteur de François DELEU au 45 Rue des Fraises à Anderlecht. Il est banquier et est marié à Sophie SLUYS. Dans le rapport de François DELEU, le père de Jean et de sa sœur Marcelle, Sarnow et Minnich sont repris comme ayant été hébergés chez cette famille du 3 au 6 septembre. Le père y indique qu’il n’a droit lui, à aucune décoration ou récompense, tout le travail ayant été fait par ses enfants. Jean DELEU a été arrêté le 8 mai 1944, déporté en Allemagne le 17 juin et renseigné comme étant en bonne santé au camp de Ellrich le 4 avril 1945, évacué ensuite en direction de Hamburg… Renseigné comme toujours pas revenu en Belgique au mois d’août 1945… Charles HOSTE les a identifiés chez les DELEU le 3 septembre et les convoie le lundi 6 chez l'infirmière Yvonne BIENFAIT. Minnich déclare qu'un "Jacques" (Charles HOSTE) les conduit ailleurs à Bruxelles en tram, chez une infirmière dans un hôpital pour enfants et que "Sarnow part dormir ailleurs le 7". Le rapport d’activités de Charles HOSTE, reprend pour Minnich : "Le 5 septembre, HOSTE l’a conduit chez Mme BIENFAIT (au 35 Rue Guillaume Kennis à Schaerbeek), Bruxelles." Le rapport E&E 229 de Minnich indique que le 6 septembre il a été mené chez une infirmière dans un hôpital pour enfants et qu’à la fin de la semaine il a été pris avec Sarnow. Le rapport EVA de Sarnow mentionne que HOSTE l’a conduit le 6 septembre chez Mme EVRARD-DONCKAERTS (827 Chaussée de Louvain) où il est resté jusqu’au 15 septembre. L’E&E 230 de Sarnow confirme : "le 6 septembre, j’ai été conduit chez une dame âgée à la Chaussée de Louvain, chez qui je suis resté 8 jours. J’ai retrouvé Minnich le 14 septembre." Le rapport d’Yvonne BIENFAIT reprend "Minnich, logé du 6 au 15 septembre"…
On prend Minnich en photo (c’est André DUCHESNE, photographe au 5 Avenue des Celtes à Etterbeek qui s’en charge le 7 septembre chez Yvonne BIENFAIT) et une jeune femme lui apporte une carte d'identité. Un "Gaston" (MATTHYS) lui rend visite et Minnich déclare être resté une semaine chez Yvonne BIENFAIT. Le rapport d’Yvonne BIENFAIT reprend "Minnich, logé du 6 au 15 septembre"… Alphonse Escrinier y vient lui expliquer les règles de sécurité et le met en garde contre la Gestapo. Le dossier de Jules LAMBRECQ, employé communal à Schaerbeek et pensionnaire d’Yvonne BIENFAIT, indique qu’il a coiffé Minnich chez elle en septembre 1943, à la demande de son collègue Gaston CHRISTIAN. Cette activité est confirmée par Gaston MATTHYS, qui mentionne que LAMBRECQ, pensionnaire d’Yvonne BIENFAIT, connaissait la plupart des aviateurs logés chez elle et rendait volontiers des services, principalement en procédant à leur coupe de cheveux…
Dans le rapport d’Alphonse ESCRINIER, ce dernier indique la date du 7 septembre pour une interrogation de Sarnow et Minnich. Le rapport de Paul HELLEMANS (13 Rue Stévin, Bruxelles) indique la date du 6 septembre en regard des noms de Sarnow et Minnich, pour un interrogatoire, indiquant seulement par ailleurs une remise (sans date) au F.I. = Front de l’Indépendance…
Minnich dort la nuit du 14 septembre au 18 Rue du Cadran à Saint-Josse chez René PONTY. Sarnow n'y passe que la soirée et est emporté par Anne BRUSSELMANS chez elle. Voir la photo en bas de page, prise chez PONTY.
Minnich est remis par Gaston MATTHYS (EVA "22") à René PONTY (EVA "22.04") le 15 septembre 1943, en rue, en même temps que Sarnow, mais sera remis à "Lilly" ("Lili" = Aline DUMONT) après avoir passé une nuit chez PONTY tandis que Anne BRUSSELMANS se charge de Sarnow pour six jours (somme payée par Anne Brusselmans pour Minnich : 675 FB). A noter que dans son rapport d’activités, le gendarme Guillaume PONNET (24 Avenue Clays à Schaerbeek, déclare avoir convoyé Sarnow dans Bruxelles le 15 septembre… Gaston MATTHYS précise que PONNET servait de garde du corps pour Alphonse ESCRINIER.
Minnich déclare que "Lilly" travaille pour Anne BRUSSELMANS. Il décrit Anne BRUSSELMANS comme l'épouse d'un gardien de nuit habitant à l'étage d'une compagnie de gaz (au 127 Chaussée d’Ixelles à Ixelles) où il est concierge et "Lilly" comme âgée de 23 ans mais ayant l'air d'en avoir 16 et s'habillant en écolière pour aller chercher les aviateurs en dehors de Bruxelles.
Minnich part ensuite avec Aline DUMONT passer la journée chez Hélène CAMUSEL au 160 Rue Marie Christine à Laeken, la cache d'Aline DUMONT. Il y rencontre Charles Bennett et son mécanicien Ford Cowherd.
Aline DUMONT lui fait rencontrer Élie MIROIR dans la rue, et il dort chez ce dernier du jeudi 16 au lundi 20 septembre.
Le 20 au matin, Elie MIROIR conduit Minnich à une imprimerie et une dame âgée le conduit chez un forgeron deux rues plus loin. Cet homme le conduit dans une maison où vivent six enfants en âge d'école et où il est mal nourri. Sarnow le rejoint le soir. Ils dorment par terre au grenier et commencent à se poser des questions. Personne ne parle anglais et un malentendu s'ensuit au sujet du réseau.
Marie-Eugénie JADOUL, alias Minoucha ( Minnich dit qu'il s'agit d'une dame blonde) vient les rechercher le 21 septembre après qu'un homme les aie retrouvés, et les conduit chez Anne BRUSSELMANS. Ils sont envoyés chez Gaston MATHYS pour bien prouver qu'ils ont été retrouvés. "Gaston" leur fit écrire une déclaration lors d'un souper. MATTHYS leur explique qu'ESCRINIER prétendait avoir une ligne et s'était retrouvé avec 115 aviateurs qui avaient noyé la capacité d'absorption de la ligne d'évasion et exigeait 75 FB par homme et par jour avant de les fournir. René PONTY leur montre un album avec les photos et adresses de tous ceux dont il s'est occupé. MATTHYS leur demande s'ils font encore confiance à Anne BRUSSELMANS, puisqu'il y avait moyen de fonctionner sans elle.
Aline DUMONT était passée le 20 pour dire qu'ils partiraient le 30 septembre. Sarnow lui avait passé une note pour Anne BRUSSELMANS (qu'elle ne recevra pas avant trois jours) disant qu'un autre réseau était impliqué et qu'ils voulaient partir. La blonde les prend chez une pharmacienne, qui les remet à une "Joséphine alias Lisa Renard" au 58 Rue "Nez de Terre" (Rue Coin de Terre à Jette ?). Ils y restent du 23 septembre au 3 novembre.
Sur la photo ci-dessous, on peut reconnaître Sarnow, Minnich et Matthys avec Marie-Eugénie JADOUL, alias Minoucha. Il s'agit de la "blond lady" qui est allée les rechercher et les a ramenés à Gaston MATTHYS. Au début d'octobre, Sarnow et Minnich avaient disparu de son domicile au 18 rue du Cadran, à Saint-Josse-Ten-Noode et PONTY accusa même MATTHYS de les avoir fait enlever. Après cette affaire, G. MATTHYS chercha une autre organisation offrant plus de garanties (son chef de Portemine, ROOVERS, et Yvon MICHIELS de Comète décident de mieux coordonner la filière EVA).
Suite au malentendu, ils étaient bel et bien sortis du réseau. Un homme d'un réseau de renseignement contacte alors Anne BRUSSELMANS. Ils furent repris ce 3 novembre par Aline DUMONT et conduits chez Anne BRUSSELMANS chez qui ils restent jusqu'au 5.
Le 5 novembre, à la Gare du Midi à Bruxelles, Aline DUMONT remet Minnich et Sarnow à un homme qui prend le train avec eux jusqu’à la frontière française. Cet homme devrait être Jules DRICOT qui devient alors le guide principal vers la frontière sur décision de Yvon MICHIELS et René ROOVERS afin de rétablir une situation plus saine dans le réseau menacé.
Le matin du 6, ils passent en France avec un "François" (BOURLARD, douanier belge aidé de Georgette DIEU) et un autre guide (un homme en ambulance, le Dr Aimé COLSON de Bavay) au passage frontière de Erquennes-Bavay. Ils rejoignent alors Lorin Douthett et William Hartigan. Ils changent deux fois de train pour arriver sur la ligne directe vers Paris guidés par François BOURLARD.
A Paris, ils rencontrent "un homme soigné" surnommé "Cashbox" (Jacques le GRELLE ou Maurice GRAPIN) qui les emmène à l'appartement du Dr Pierre HABREKORN, au 6 Avenue du Parc à Vanves, dont le frère dirige un cinéma. Ils logent chez lui du samedi 6 novembre au dimanche 7, puis vont chez un autre docteur de l'autre côté de la rue. Il devrait s'agir du Dr ARNAUD au 2 Rue Falret à Vanves, en bordure du parc, dont la mère Geneviève signale deux aviateurs américains du 7 au 9 novembre.
Le 9 (et non le 15) novembre au soir, ils prennent le train pour Bordeaux, guidés par une très petite femme, Marcelle DOUARD, rencontrée dans le métro. Ils reçoivent des nouveaux papiers avant Bordeaux. Douthett et Hartigan ont été guidés par une femme de plus grande taille (Rosaline THERIER).
A Bordeaux, Marcel ROGER et Jean-François NOTHOMB les guident jusqu'à Bayonne puis Biarritz. Minnich et Sarnow logent à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.
Guidé à Saint-Jean-de-Luz par Denise HOUGET, Minnich reçoit une autre tenue et franchit la Bidassoa avec Florentino GOIKOETXEA et Marcel ROGER lors du 70e passage de Comète, en 10 heures de marche. Après un déjeuner dans une ferme (Sarobe à Oiarzun), il arrive en train à San Sebastian le samedi 13 novembre.
Il part le mardi 16 pour Madrid, y est interrogé par le major Clarke et reste à l'ambassade britannique jusqu'au vendredi 19 au soir.
Minnich arrive à Gibraltar le 20 novembre et y est débriefé par Donald Darling. Il rentre en Angleterre le 23 par avion à Portreath en Cornouailles (Sarnow dit Greenock en Ecosse). Il est à nouveau débriefé ce 23 novembre.
Martin Minnich avait figuré dans le programme de télévision américain "I’ve Got a Secret" du 10 décembre 1958 en ligne à https://www.youtube.com/watch?v=oXNIT1cyDMM où le personnage mystère est Anne Brusselmans. Elle est entourée du maître de cérémonie et de 4 aviateurs américains à l’évasion desquels elle a participé dans le cadre de Comète. Julien Brusselmans, époux d’Anne apparaît également dans la vidéo.
Martin Minnich est enterré au Forrest Hill Cemetery, Piqua, Ohio.
Merci à Michael Leblanc, Geoff Warren, Co de Swart et Carl Rijmen pour leurs informations. D'autres détails sur cette page.