Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 28 janvier 2023.

Henry Philip SARNOW / 0-734984
1414 W. Division Street, Chicago 22, Illinois, USA
Né le 27 novembre 1920 à Chicago, Illinois / † le 10 juin 1999, Newcastle, Californie
2nd Lt, 95 Bomber Group 335 Bomber Squadron, bombardier
Atterri près de Mol, Anvers
Boeing B-17 Flying Fortress, n° série 42-30274, BG-Q "Our Bay-Bee", abattu le 17 août 1943 lors d'une mission sur Schweinfurt
Écrasé près de Mol
Durée : 12 semaines
Passage des Pyrénées : le 12 novembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 402. Rapport d'évasion E&E 230 disponible en ligne.

Henry Sarnow, dont c’est la onzième mission, est de l'équipage de John White et Martin Minnich. Les sept autres aviateurs furent faits prisonniers : Walter A. Baker, pilote ; Cedric L. Nussbaum, navigateur ; Walter T. McDermott, radio ; Alvin O. Forney, mécanicien ; Roscoe J. Alderman, mitrailleur gauche ; William H. Binnebose, mitrailleur droite, et Albert G. Bergeron, mitrailleur arrière.

Décollés à 8 heures, ils traversent la côte belge à 5.500m et sont atteints par un obus de Flak. Ayant perdu deux moteurs alors que les deux mitrailleurs ont été blessés par un autre obus de Flak, ils ne peuvent suivre la formation et font demi-tour vers l'Angleterre. Trois chasseurs bimoteurs les attaquent. Les mitrailleurs signalent qu'ils sont à court de munitions et sautent probablement à ce moment. Ils sont encore touchés au gouvernail et aux stabilisateurs et deux des Me110 sont abattus. Une déflagration projette Minnich dans le compartiment du mécanicien tandis qu'une explosion des bouteilles d'oxygène propulse le navigateur hors de l'appareil.

Sarnow pousse Minnich hors de l'appareil et saute derrière lui, de 3700 m, n'ouvrant son parachute qu'à 1500 m comme Minnich. Le vent les sépare et Sarnow peut voir un groupe de 5 parachutes à distance. Il voit son appareil percuter et exploser au sol. Il atterrit dans le même bois où l'avion s'est écrasé.

Les diverses informations reprises ci-dessous proviennent de plusieurs sources, parfois contradictoires quant aux événements, noms et dates. Nous avons tenté d’en faire la meilleure synthèse possible.

Deux hommes arrivent alors qu'il se défait de son équipement. Il leur fait signe d'être discrets et entame une conversation en allemand. Un des deux voit son holster et lui demande son pistolet, lui montrant la direction du canal.

En route, il rencontre un autre homme qui lui dit en mauvais anglais de se cacher dans les hautes herbes et d'attendre la nuit, quand il reviendra en sifflant.

Sarnow se cache le long d'un canal et est rejoint par Minnich, brûlé, pour lequel il découpe des bandages dans son parachute. Un garçon apparaît alors avec la Mae West de White. Ils le rejoignent et vont sur la rive. Le jeune garçon s’appelle Emiel JORIS, 15 ans, et à un certain moment, Sarnow lui remet son dog tag (plaquette d’identification), espérant qu’avec le nom et l’adresse qui y figurent, on pourra prévenir sa mère aux Etats-Unis qu’il est sain et sauf. Selon le récit dans le lien en bas de page, Emiel aurait alors dit aux deux aviateurs de se cacher dans des buissons tout près du rivage avant de traverser le canal à la nage. Les récits sont un peu confus quant à quel endroit les deux hommes ont passé plus de neuf heures dans une cachette, se mettant à l’eau à chaque approche de patrouille allemande à leur recherche, prenant alors de l’air à travers des sections de roseau.

Les patrouilles ayant cessé, arrive alors dans la soirée Auguste "Gus" FRUYTHOF, un résistant, technicien dans les carrières de sable près de Mol et qui peut parler anglais. Selon une autre version des faits, ce serait FRUYTHOF qui leur aurait dit de traverser le canal à la nage et que, des Allemands étant à 200 mètres, ils traversèrent le canal pour échapper en même temps à la foule qui les entoure pour les embrasser et leur serrer les mains. Leur coéquipier White qui les a rejoint tente la traversée avec eux, mais malgré les efforts de Sarnow pour calmer White qui hurle, ils doivent l'abandonner, car il ne sait pas nager (et sa Mae West est percée), et se cachent pendant que les personnes emportent White, les assurant qu’ils s’en occuperaient.

Dans son rapport d’activités, découvert en janvier 2023 dans les Archives américaines, Émile JORIS, 16 ans, fils de cultivateurs, habitant au Sas IV (une des écluses sur le Kempisch Kanaal) à Dessel (Mol) déclare avoir accompagné chacun à son tour neuf hommes de l’équipage en nageant vers l’autre rive du canal. Pour ce qui est de John White, qui ne savait pas nager, il signale qu’il a traversé le canal en le portant sur son dos pour le mener sur l’autre rive.

Gus (Auguste) FRUYTHOF déclare dans son propre rapport que c’est lui qui est arrivé le premier sur place et fournit par la suite des salopettes à Minnich et Sarnow et les emmène un par un dans un bosquet. Il revient quelques heures plus tard avec de la nourriture. Ils apprendront par la suite que 150 Allemands ont fouillé la zone durant six jours. Sarnow soigne sommairement les blessures et les brûlures de Minnich.

A 23h30, ils quittent leur cachette au signal sifflé convenu et sont cachés dans la maison de Gus FRUYTHOF, 36 Donk, à Mol. Ils y sont nourris et habillés, soignés et le reste de leur évasion est organisée. Ils y restent trois jours, soignés par sa femme et une infirmière, "Géraldine", 19 ans. Minnich est brûlé à la main droite, au poignet et autour des yeux et souffre de fièvres.

Un "Franz" (François BECKERS, de Eksel et/ou Schaffen), avisé par FRUYTHOF, vient les voir deux fois par jour et leur pose des questions d'identification puis leur donne 1.000 FB. Gus ne va pas travailler deux jours pour assurer la surveillance mais est rappelé au boulot. "Géraldine", son infirmière, s'occupe également des membres arrêtés de leur équipage. Officiellement, elle fait partie des "chemises noires" et travaille pour les Allemands. [Selon le chercheur Carl Rijmen, il s’agit de Gerardine van CAKENBERGHE, arrêtée par la GFP le 5 février 1944 et liquidée par après par le MNB l’accusant de dénonciation…]

"Le 20 août" (le 22 selon FRUYTHOF), ce dernier convoie Sarnow et Minnich, avec l’aide de Calixte MISSOTTEN et Louis VAN EECKHOUT, à bicyclette à Mol, à 5 Km, leurs logeurs étant menacés.

Récupérés là par la section MNB de Moortgat et Wauters, Minnich et Sarnow sont logés chez "Joe et Mary" VERBRUGGEN, des gens modestes. [Carl Rijmen confirme qu’il s’agit de Jozef Karel VERBRUGGEN et de son épouse Marie-Élise, née HUYSMANS, habitant "Veldstraat 55" à Mol. Ils seront tous deux arrêtés le 8 mars 1944] Le rapport de Mariette DUMALIN (voir ci-dessous) indique que le couple VERBRUGGEN habitait Rond 1 à Mol… Minnich et Sarnow restent chez les VERBRUGGEN du 22 au 26 août. Gus FRUYTHOF sera également arrêté, le 5 février 1944, déporté le 25 juillet au camp de concentration de Flossenburg, libéré le 27 avril 1945. Rentré en Belgique, il souffrira longtemps de problèmes cardiaques, de rhumatismes et de séquelles d’une pneumonie, marchant avec difficulté.

Nous avons trouvé en janvier 2023, le rapport d’activité de Mariette DUMALIN ("Myette"), résistante au MNB, étudiante (et future épouse de Louis / Ludo VAN EECKHOUT), habitant Statiestraat 9 à Mol avec ses parents. Elle mentionne avoir accompagné le jeune neveu des VERBRUGGEN, Louis VAN EECKHOUT, également repris au 55 Veldstraat pour mener Sarnow et Minnich chez un vendeur Ford, le garagiste Édouard DECKX au n° 8 Voogdijstraat à Mol, dont l’épouse avait marqué accord à VAN EECKHOUT pour les héberger. Ils restent chez lui, son épouse Philomène et leur fille Suzanne, depuis le 26 août pendant 8 jours (selon le rapport de DECKX), jusqu’au 1er septembre selon les rapports des 2 aviateurs. Y sont hébergés aussi Jean VAN GYSEGHEM (un des dix évadés du voyage de juillet 1941 avec Arnold Deppé) et François BECKERS, de la mission "Muskrat-Vampire". Le Dr Aimé GOMAND (71 Rozenbergstraat, Mol) vient contrôler la guérison de Minnich. Dans le rapport de ce médecin, il est repris la date du 17 au 26 août pour soins médicaux et pharmaceutiques (brûlure de la face et brûlures profondes du cou et de l’avant-bras droit. Gus FRUYTHOF n'est pas prévenu de la suite de leur évasion.

Edouard DECKX mentionne dans son rapport qu’après le séjour de Minnich et Sarnow chez lui, il les a passés à Jean Van GYSEGHEM (46 Avenue des Arts à Bruxelles). DECKS sera arrêté par la GFP (Geheime Feldpolizei) le 10 mars 1944. Déporté en Allemagne vers le 25 juillet et interné au camp de Dachau, il en revient le 25 mai 1945, atteint de pneumonie et rhumatismes qui l’affecteront longtemps après la guerre.

Franz BECKERS arrange leur déplacement à Liège. Ils y vont en 3e classe en changeant de train à Hasselt. Franz leur fait mémoriser l'adresse d'une épicerie au 48 Rue des Tanneurs à Bressoux chez un M. RAESER (selon des documents du SOE, il doit s'agir de Charles RAESER) et le mot de passe : "We came from Sgt Turner with instructions from sir Charles to take us to Paris". Charles RAESER est repris à la liste des Helpers belges avec l’adresse : 21 Rue du Colombier, Bressoux, Liège. Arrivés au magasin, la femme reste suspicieuse et leur pose un tas de questions comme "qu'est-ce qu’un Cinéma ?". Au cours du souper, elle leur signale que leur ligne est coupée et qu'ils ne peuvent pas rester chez elle, dans son épicerie.

Ils retournent à Hasselt avec leur guide, qui les conduit chez un dentiste qui met des pansements à Minnich. Le dentiste sort et revient en leur annonçant qu'ils passeront la nuit chez lui et iront à Bruxelles le lendemain. Le dentiste héberge un boucher qui s'est évadé d'Allemagne et il s’approvisionne en médicaments auprès d’un docteur de Hasselt.

On rapporte que le jeudi 2 septembre, une jeune femme, Mlle Mariette DUMALIN, résistante au MNB, habitant Statiestraat 9 à Mol, les guide en train à Bruxelles et ils passent à une pharmacie. Dans son propre rapport, Mariette DUMALIN ne mentionne qu’un convoyage de Mol à Turnhout avec Sarnow et Minnich, uniquement, aucun voyage vers Bruxelles… (?) Minnich porte une écharpe noire pour cacher son cou bandé et la femme du pharmacien les conduit ailleurs. [Au sujet de Mariette DUMALIN, Carl Rijmen précise qu’âgée de 20 ans, elle est arrêtée le 7 mars 1944 et déportée vers l’Allemagne le 28 mai. Internée au camp de concentration de Ravensbrück (prisonnière n° 1592), elle y sera libérée le 22 avril 1945 et reviendra en Belgique en fin juillet 1945.]

Minnich et Sarnow sont recueillis le 6 septembre 1943 (ce devrait être le 2 ?) par EVA au poste collecteur de François DELEU au 45 Rue des Fraises à Anderlecht. Il est banquier et est marié à Sophie SLUYS. Dans le rapport de François DELEU, le père de Jean et de sa sœur Marcelle, Sarnow et Minnich sont repris comme ayant été hébergés chez cette famille du 3 au 6 septembre. Le père y indique qu’il n’a droit lui, à aucune décoration ou récompense, tout le travail ayant été fait par ses enfants. Jean DELEU a été arrêté le 8 mai 1944, déporté en Allemagne le 17 juin et renseigné comme étant en bonne santé au camp de Ellrich le 4 avril 1945, évacué ensuite en direction de Hamburg… Renseigné comme toujours pas revenu en Belgique au mois d’août 1945… Charles HOSTE les a identifiés chez les DELEU le 3 septembre et les convoie le 6 chez l’infirmière Yvonne BIENFAIT. Minnich déclare qu'un "Jacques" (Charles HOSTE) les conduit ailleurs à Bruxelles en tram, chez une infirmière dans un hôpital pour enfants, qu’il y reste dormir et que "Sarnow part dormir ailleurs le 7". Le rapport d’activités de Charles HOSTE, reprend pour Minnich : "Le 5 septembre, HOSTE l’a conduit chez Mme BIENFAIT (au 35 Rue Guillaume Kennis à Schaerbeek), Bruxelles. "Le rapport E&E 229 de Minnich indique que le 6 septembre il a été mené chez une infirmière dans un hôpital pour enfants et qu’à la fin de la semaine il a été pris avec Sarnow. Le rapport EVA de Sarnow mentionne que HOSTE l’a conduit le 6 septembre chez Mme EVRARD-DONCKAERTS (827 Chaussée de Louvain) où il est resté jusqu’au 15 septembre. L’E&E 230 de Sarnow confirme : "le 6 septembre, j’ai été conduit chez une dame âgée à la Chaussée de Louvain, chez qui je suis resté 8 jours. J’ai retrouvé Minnich le 14 septembre." Le rapport d’Yvonne BIENFAIT reprend "Minnich, logé du 6 au 15 septembre"…

Sarnow passe une soirée chez René PONTY le 7 septembre. Voir photo ci-dessous, prise chez PONTY au 18 Rue du Cadran à Saint-Josse. Sarnow retourne ensuite dormir à la Chaussée de Louvain. Le lendemain, "Jacques" (Charles HOSTE) revient et annonce qu'il doit y rester une semaine. Dans le rapport d’Alphonse ESCRINIER, ce dernier indique la date du 7 septembre pour une interrogation de Sarnow et Minnich. Le rapport de Paul HELLEMANS (13 Rue Stévin, Bruxelles) indique la date du 6 septembre en regard des noms de Sarnow et Minnich, pour un interrogatoire, indiquant seulement par ailleurs une remise (sans date) au F.I. = Front de l’Indépendance

Le rapport d’André DUCHESNE, photographe au 5 Avenue des Celtes à Etterbeek mentionne une prise en photo de Sarnow et Minnich le 7 septembre… On y précise que Sarnow a été photographié à la Chaussée de Louvain, tandis que la photo de Minnich l’a été chez une infirmière (Yvonne BIENFAIT)…


Déclaration de Sarnow à Gaston Matthys


Sarnow, Minnich et René Ponty avec Marie-Eugénie Jadoul, alias Minoucha chez Ponty

Le mardi 14 septembre, Sarnow rejoint donc Minnich chez René PONTY. Alphonse Escrinier et une fille lui y apportent une carte d'identité. Le dossier de Blanche ESCRINIER, née PAGE, qui épousera Adolphe après la guerre, reprend la date du 15 septembre 1943 pour un convoyage dans Bruxelles… Il reçoit aussi des nouveaux vêtements, mais il ne passe qu’une soirée chez PONTY avant de partir loger chez Anne BRUSSELMANS du 14 au 20 septembre. Il y voit la photo de Carlyle Darling et un de ses sergents. A noter que dans le rapport d’Alphonse ESCRINIER, un extrait du rapport de Sarnow indique que c’est alors qu’il se trouvait chez une dame âgée Chaussée de Louvain (voir ci-dessus), que "UZH 086 H" (ESCRINIER) et "une fille" (Blanche PAGE) lui ont apporté une carte d’identité et d’autres vêtements civils et chaussures.

Sarnow est remis par Gaston MATTHYS (EVA "22") à René PONTY ("22.04" à EVA) le 15 septembre 1943, en rue, en même temps que Minnich (somme payée à la réception par Anne BRUSSELMANS-MAGNEE pour Sarnow : 675 FB). Sarnow reste chez Anne BRUSSELMANS au 127 Chaussée d’Ixelles à Ixelles jusqu’au 20 septembre. A noter que dans son rapport d’activités, le gendarme Guillaume PONNET (24 Avenue Clays à Schaerbeek), déclare avoir convoyé Sarnow dans Bruxelles le 15 septembre… Gaston MATTHYS précise que PONNET servait de garde du corps pour Alphonse ESCRINIER.

Aline "Michou" DUMONT conduit Sarnow le 20 septembre chez un forgeron. Il est amené plus loin et rejoint Minnich au soir dans une maison où vivent six enfants en âge d'école et où la nourriture est rare. Ils dorment par terre au grenier et commencent à se poser des questions. Personne ne parle anglais et un malentendu s'ensuit au sujet du réseau.

Marie-Eugénie JADOUL, alias Minoucha (Minnich dit qu'il s'agit d'une dame blonde) vient les rechercher le 21 septembre après qu'un homme les aie retrouvés, et les conduit chez Anne BRUSSELMANS. Ils sont envoyés chez Gaston MATHYS pour bien prouver qu'ils ont été retrouvés. "Gaston" leur fit écrire une déclaration lors d'un souper. MATTHYS leur explique qu'ESCRINIER prétendait avoir une ligne et s'était retrouvé avec 115 aviateurs qui avaient noyé la capacité d'absorption de la ligne d'évasion et exigeait 75 FB par homme et par jour avant de les fournir. René PONTY leur montre un album avec les photos et adresses de tous ceux dont il s'est occupé. MATTHYS leur demande s'ils font encore confiance à Anne BRUSSELMANS, puisqu'il y avait moyen de fonctionner sans elle.

Aline DUMONT était passée le 20 pour dire qu'ils partiraient le 30 septembre. Sarnow lui avait passé une note pour Anne BRUSSELMANS (qu'elle ne recevra pas avant trois jours) disant qu'un autre réseau était impliqué et qu'ils voulaient partir. La blonde les prend chez une pharmacienne, qui les remet à une "Joséphine alias Lisa Renard" au 58 Rue Nez de Terre (Rue Coin de Terre à Jette ?). Ils y restent du 23 septembre au 3 novembre.

Sur la photo ci-dessus, on peut reconnaître Sarnow, Minnich et Matthys avec Marie-Eugénie JADOUL, alias Minoucha. Il s'agit de la "blond lady" qui est allée les rechercher et les a ramenés à Gaston MATTHYS. Au début d'octobre, Sarnow et Minnich avaient disparu de son domicile au 18 rue du Cadran, à Saint-Josse-Ten-Noode et PONTY accusa même MATTHYS de les avoir fait enlever. Après cette affaire, G. MATTHYS chercha une autre organisation offrant plus de garanties (son chef de Portemine, ROOVERS, et Yvon MICHIELS de Comète décident de mieux coordonner la filière EVA).

Suite au malentendu, ils étaient bel et bien sortis du réseau. Un homme d'un réseau de renseignement contacte alors Anne BRUSSELMANS. Ils furent repris ce 3 novembre par Aline DUMONT et conduits chez Anne BRUSSELMANS chez qui ils restent jusqu'au 5.

Le 5 novembre, à la Gare du Midi à Bruxelles, Aline DUMONT remet Minnich et Sarnow à un homme qui prend le train avec eux jusqu’à la frontière française. Cet homme devrait être Jules DRICOT qui devient alors le guide principal vers la frontière sur décision de Yvon MICHIELS et René ROOVERS afin de rétablir une situation plus saine dans le réseau menacé.

Le matin du 6, ils passent en France avec un "François" (BOURLARD, douanier belge aidé de Georgette DIEU) et un autre guide (un homme en ambulance, le Dr Aimé COLSON de Bavay) au passage frontière de Erquennes-Bavay. Ils rejoignent alors Lorin Douthett et William Hartigan. Ils changent deux fois de train pour arriver sur la ligne directe vers Paris guidés par François BOURLARD.

A Paris, ils rencontrent "un homme soigné" surnommé "Cashbox" (Jacques le GRELLE ou Maurice GRAPIN) qui les emmène à l'appartement du Dr Pierre HABREKORN, au 6 Avenue du Parc à Vanves, dont le frère dirige un cinéma. Ils logent chez lui du samedi 6 novembre au dimanche 7, puis vont chez un autre docteur de l'autre côté de la rue. Il devrait s'agir du Dr ARNAUD au 2 Rue Falret à Vanves, en bordure du parc, dont la mère Geneviève signale deux aviateurs américains du 7 au 9 novembre.

Le 9 (et non le 15) novembre au soir, ils prennent le train pour Bordeaux, guidés par une très petite femme, Marcelle DOUARD, rencontrée dans le métro. Ils reçoivent des nouveaux papiers avant Bordeaux. Douthett et Hartigan ont été guidés par une femme de plus grande taille (Rosaline THERIER).

A Bordeaux, Marcel ROGER et Jean-François NOTHOMB les guident jusqu'à Bayonne puis Biarritz. Sarnow et Minnich logent à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.


Mot de remerciement de Sarnow dans le carnet de Pierre Elhorga.

Guidé à Saint-Jean-de-Luz par Denise HOUGET, Sarnow franchit la Bidassoa avec Florentino GOIKOETXEA et Marcel ROGER lors du 70e passage de Comète, en 10 heures de marche. Après un déjeuner dans une ferme (Oiarzun ? Sarobe ?), il arrive en train à San Sebastian le samedi 13 novembre.

Il part le mardi 16 pour Madrid, y est interrogé par le major Clarke et reste à l'ambassade britannique jusqu'au vendredi 19 au soir.

Sarnow arrive à Gibraltar le 20 novembre et y est débriefé par Donald Darling. Il rentre en Angleterre le 23 par avion (en Ecosse à Greenock), avec Minnich, qui dit avoir atterri à Portreath en Cornouailles. Henry Sarnow est à nouveau débriefé, à Londres, ce 23 novembre.


Les retrouvailles d’Anne BRUSSELMANS et Henry SARNOW lors de l’émission en direct "This Is Your Life"
dans les studios du BBC Television Theatre à Londres, le 25 novembre 1957. A gauche, Julien BRUSSELMANS, à droite, le présentateur Eamonn Andrews.
(Photo : https://www.bigredbook.info/anne_brusselmans.html ).

Henry Sarnow repose au Newcastle Cemetery, Newcastle, Californie.

Merci à Michael Leblanc, Geoff Warren, Co de Swart et Carl Rijmen pour leurs informations. D'autres détails sur cette page.

La Dr Vivian Rogers-Price du Mighty Eighth Air Force Museum a rédigé un court article, « New Home for a Dog Tag » dans la Newsletter du musée – numéro de Mai 2011 [aller à http://mightyeighth.org/ >>> News >>> Newsletters >>> " Click here for archives of the Mighty Eighth Newsletters " >>> May Newsletter 2011.]


Les filles d’Henry Sarnow, à gauche Roberta Sarnow Strom, à droite Regina Sarnow Brand tiennent en main la plaquette d’identification et des photos de leur père. Au milieu, Yvonne Daley-Brusselmans, la fille d’Anne Brusselmans. Co de Swart, qui a fait des recherches approfondies sur l’avion et son équipage, a pu retrouver la trace de la famille de Sarnow et de Minnich. En octobre 2010, de Swart prend contact avec les filles de Sarnow pour leur annoncer qu’Emiel JORIS, maintenant octogénaire et à la santé fragile et qui, avec sa fille Julienne, avait pendant des années tenté de retrouver de la famille de Sarnow, souhaite que la plaquette reçue 67 ans auparavant retourne à la famille de l’aviateur. Les filles de Sarnow prirent possession de la plaquette de leur père le 27 octobre 2010. Elles portèrent alternativement cette plaquette un mois chacune, jusqu’à ce qu’elles décident de la confier au Musée de la 8ème Air Force à Savannah en Georgie, USA, le 18 avril 2011, endroit où elle restera conservée désormais.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters