Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 1 mai 2022.

William Joseph NORFOLK "Bill" / 962219
21 Elm Road, Cleethorpes, Lincolnshire, Angleterre
Né le 11 janvier 1919 à Hessle, Hull, Yorkshire, Angleterre / † en mars 1997.
Sgt, RAF 76 Squadron, mécanicien
Atterri à Gottechain.
Handley Page Halifax Mk II, n° série W1064, MP-J, abattu la nuit du 1 au 2 juin 1942 lors d'une mission sur Essen, par un chasseur de la 111./NJG2 (Oblt Heinrich Prinz zu Sayn-Wittgenstein).
Écrasé près de Grez-Doiceau (Brabant wallon) vers 3 hr.
Durée : 8½ semaines.
Passage des Pyrénées : le 2 août 1942

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 815 (incomplet).


Certificat d’appartenance de William Norfolk à l’Aero Club de Grimsby (1938).
Source : page 203 à http://www.norfolkfamilyhistory.co.uk/TheNorfolksOfYorkAndTheirDescendants.pdf

Le Halifax décolle à 23h30 de Middleton St George. Sur le vol de retour il est pris sous le feu du Junkers 88 de Heinrich Prinz zu Sayn-Wittgenstein et s’écrase à Bossut-Gottechain.

Outre Norfolk, l'équipage de l'avion se composait du pilote Sgt R. West (décédé), du navigateur Sgt Peter Wright, de l'opérateur radio Sgt Oldfield, du mitrailleur arrière P/Off Mulligan (prisonnier) et du Sgt Thompson (décédé).

René PONTY surveillait alors l'aérodrome de Beauvechain en compagnie de Marie-Eugénie JADOUL pour Portemine-Zéro.


Affiche placardée sur les murs à Grez-Doiceau suite au crash du Halifax W1064.
(source : « BEAUVECHAIN – "Le Culot" – 1939-1945 » de Robert Pied (1998)

Atterri à Gottechain, Norfolk entre dans une maison du village et demande le secours d'un médecin pour une foulure. René PONTY le soigne pendant que Marie JADOUL fait rentrer les gens chez eux. Mme Odile DELVAUX lui fournit un costume civil. Les habitants ne voulant pas le garder chez eux, Marie JADOUL et René Ponty ouvrent la marche vers 4 heures du matin, Jean LAMBEAU (du 39 Rue Gottechain à Boussut) et Ernest VAN HOSMAEL (de Grez-Doiceau) portant presque Norfolk. A l'arrivée d'une patrouille allemande, celle-ci est dirigée vers une autre direction, ce qui permet d'amener Norfolk dans une cachette sous les combles.

Il est d'abord logé une semaine par René PONTY à Gottechain.

Il est ensuite convoyé, une fois rétabli, par PONTY et JADOUL au 18 Rue du Cadran à Saint-Josse-ten-Noode (où PONTY réside à Bruxelles).


William Norfolk chez René Ponty le 1 juillet 42. A droite, Marie-Eugénie "Minoucha" Jadoul.
Derrière, René Ponty et Gaston Matthys (?)

Lui et Georges VAN LAER espèrent l'envoyer en Espagne via leur propre organisation ("White Brigade" dit Norfolk, il s'agit de Portemine), mais la Gestapo tente d'arrêter le guide qui devait les conduire (Portemine n'a en fait pas de moyen d'évacuation).

Ils prennent alors contact avec Comète. Il est conduit à Ixelles le 2 juillet 1943, avec instruction d'attendre chez une "boîte-aux-lettres" (Anne BRUSSELMANS-MAGNEE). Il avait un journal sortant de sa poche et devait se faire interpeller par un M. JEAN. Il devait alors répondre "M. FELIX".

Ce plan fonctionne et "FELIX" le conduit chez le père de "Didi" (Eugène DUMONT).

A Bruxelles, il reste chez les BRUSSELMANS au 127 Chaussée de Ixelles.

Norfolk fut le premier aviateur remis par EVA (en la personne de René PONTY et Gaston MATTHYS) à Comète via Anne BRUSSELMANS (dossier Alphonse Escrinier, Ceges AA1742). René PONTY, membre de Zéro-Portemine, indicatif "22.04", était un agent de Gaston MATTHYS, indictif "22".

Il quitte Bruxelles avec Andrée DUMONT le 10 (? illisible) juillet et vont d'abord à Louvain avant de se rendre à Paris. Là, il est amené chez "Kiki" (Frédéric DE JONGH) et y rencontre Joseph Pack et Peter Wright, Frédéric DE JONGH leur procure des papiers français.

Ils furent prévenu qu'ils partiraient le mardi suivant (21 juillet 1942), mais suite à un incident dans les Pyrénées (l'arrestation de John Watson), ils furent encore gardés dix jours à Paris.

Le 30 juillet à 21 heures, Joseph Pack, Peter Wright, William MacFarlane et Norfolk partent pour Saint-Jean-de-Luz avec Andrée DE JONGH et Elvire MORELLE. A Bayonne, ils sont rejoints par une Belge et sa fille (certainement Elvire et Jeanine DE GREEF) qui aident à guider les groupes dans les contrôles. La Gestapo venait de fouiller leur maison et y avaient trouvé des photos d'identité. Malgré les cachets qui y étaient apposés, les gestapistes n'avaient pas trouvé cela suspect. [Ce sont la majorité des photos de toutes ces pages]

Ils passent la nuit à Saint-Jean-de-Luz au 7 Rue Salagoïty chez des Basques (Ambrosio SAN VICENTE) et les quittent le 1er août. C'est le 18e passage de Comète par Saint-Jean-de-Luz avec Albert "Bee" Johnson.


Mot de remerciement à Saint-Jean-de-Luz, chez Ambrosio San Vicente.

Ils traversent les Pyrénées, prennent un taxi pour San Sebastian et y restent trois jours chez Federico ARMENDARIZ, au 2e étage du 3 Calle de la Marina à San Sebastian, près de la Concha (la plage de San Sebastian).

Michael CRESWELL les emmène à Madrid sous des faux noms, et ils partent à Gibraltar après quatre jours. Ils quittent Gibraltar le 19 août à bord d’un destroyer qui protégeait un convoi avançant lentement dans les eaux de l’Atlantique, tentant d’échapper aux sous-marins allemands. Le destroyer arrive à Londonderry (Irlande du Nord) six jours après. Transportés par ferry de Larne jusqu’à Stanrear en Ecosse, Wright, Norfolk, Pack et MacFarlane prennent alors un train vers Londres où ils descendent à la gare de Euston. On leur ordonne de se rendre immédiatement au Ministère de l’Air, mais comme les bureaux sont fermés le samedi, Joe Pack quant à lui rentre à la maison (dans le Kent) et l’on peut supposer que les autres, y compris Wright, firent chacun de même…

Le message envoyé d'Angleterre par Norfolk fut la preuve que la ligne d'évasion fonctionnait correctement. Bill Norfolk épouse alors, en octobre 1943, Margery B. Vacher.

Merci à M. Roel Struyve de nous avoir fourni ces photos du "Caterpillar badge' accordé a Sgt. William J(oseph) Norfolk par l'usine de parachutes Irving pour son utilisation réussie de son parachute.



Le Caterpillar badge (insigne du ver à soie) de Bill Norfolk.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters