Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 25 novembre 2015.

Richard RAES
Rue de l'Émancipation 19 à Anderlecht, Bruxelles
Né le 03 avril 1917 à Steenokkerzeel, Brabant, Belgique / † ?
Activité en mai 40 : Mobilisé au 2e Guides comme sous-officier de réserve
Zone d'activité : Brabant et Bruxelles comme ex-agent de police et comptable (Résistance par la Presse et Armée).
Mission/Unité : 2e Direction militaire, mission BECKET qui est avortée
Durée : 1 semaine
Passage des Pyrénées : le 30 décembre 1943 (il déclare le 1er janvier 1944).

Informations complémentaires :

Raes est brigadier milicien de la classe 1936 au 1er Guides, matricule 149/?. Il est rappelé en septembre 1938 et mobilisé le 1er septembre 1939 au 2e Régiment des Guides, où il participe à la campagne de mai 40 comme maréchal des logis.

Il est évacué en France le 28 mai 40 et rentre en Belgique à la fin août.

Il était agent de police à Bruxelles et travaille maintenant comme comptable (avec Alfred Gilli) au Ministère du Travail et à la Prévoyance Sociale. Dès le début 1941, il commence à informer sur les "traîtres" d'Anderlecht et sur les usines de la commune, qui travaillent pour l'occupant. Il fournit également des cartes d'identité aux personnes recherchées.

Il fournit ces renseignements à Yvon Michiels, officier de réserve au 2e régiment de Guides, au 4 Avenue de la Folle Chanson à Bruxelles. Il les transmet également à l'imprimeur Jean LEYNIERS alias "Joseph Marchand" au 191 Rue de Flandre. Avec ce dernier, il participe à l'impression du clandestin "La Voix des Belges" d'octobre à décembre 1941. Jean LEYNIERS est arrêté le 6 décembre, passe par la Prison de Forest-Bruxelles et est ensuite détenu à la Prison de Merksplas en Province d’Anvers. Raes ayant pu transporter les matrices d'impression à Saint-Gilles, les Allemands ne trouvent chez LEYNIERS que quelques "Libre Belgique". Au début 1942, Raes est encore actif dans la distribution de ces "Libre Belgique" clandestines, alors imprimées à Namur.

En novembre 1942, Richard Raes commence à récupérer des armes, non remises aux Allemands. Il les remet à Yvon MICHIELS avec des cartes d'identité. Il transporte également des armes et des explosifs à des personnes désignées par le même Yvon MICHIELS au sein du réseau Mandamus, où Raes a l'indicatif C.IV-3/2, lui donné par Jean LEYNIERS

En juin 1943, Raes participe au raid qui dévalise le bureau des Postes d'Evere, au terminus du tram 56, Place de la Paix.

Il dénoncé par un indicateur de 20 ans qui travaillait à l'organisation TODT. Un membre de la Gestapo ou de la GFP le fait prévenir de la dénonciation. Raes part alors se mettre au vert en province de Luxembourg, à Saint-Léger, où il vit caché jusqu'au 22 décembre 1943. Yvon MICHIELS, alors chef du secteur belge de Comète depuis la mi-1943, le glisse dans la filière d'évasion.

Raes est renseigné comme étant parti de Belgique le 22 décembre 43 pour rejoindre l'Angleterre via Comète, en même temps que Gilli (qui est d'ailleurs du même régiment).

Il se trouve à Blandain, près de Tournai le 22 décembre 43 et à Paris le lendemain. Il y est très probablement logé chez Georgette GACOIN au 9 Avenue du Maréchal Lyautey dans le IXe (elle loge trois Belges du 23 au 30 décembre 43). Il s'agit de la nouvelle "ligne B" de Comète, qui doit servir aux Belges.

Le 31 décembre, Raes est à Bayonne via Bordeaux, d'où il part dans l'après-midi pour traverser en Espagne, arrivant le 1er janvier 1944 (?) en territoire espagnol. C'est le 86e passage de Comète, par Souraïde et Quitto borda, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel ECHEVESTE et son frère Joseph Marie). Il figure sur la même liste (comme un des deux Belges anonymes) que Patrick Laming, Noel Parker, Dwight Fry et Gerald Lorne. Ils partent au matin et restent la journée dans une hutte. Un autre guide les prend et est rejoint par un autre plus loin (le frère de Michel ECHEVESTE). Ils passent en Espagne vers 01h30 du matin et leur guide leur indique une maison avant de les abandonner. Ils vont à Urdax et y sont pris par la Guardia Civil qui les ramène près de la frontière (Dancharia). Ils y remplissent des formulaires et sont emmenés à l'hôtel, plus que probablement le gîte rural d'Urdax. Raes est ainsi arrêté à Urdax le même jour et interné. Ici son dossier parle d'une détention à Girona (Gérone, près de Barcelone) et non de la Casa Blanca d'Irun.

Envoyé ensuite à Madrid le 12 janvier 1944 et y arrivé le 13, il en part le 28 janvier, passe au Portugal et arrive à Lisbonne le 29 janvier. Il quitte Lisbonne le 21 février 44 par avion et arrive à Bristol le 22. Après le passage au centre de réception Royal Victoria Patriotic School (RVPS) à Wandsworth, Londres et géré par le MI-5 , il obtient son "Landing Permit" le 23 mars suivant.

Son identité et son dossier partiel ont été découverts dans des archives par notre camarade Peter Verstraeten. Les National Archives britanniques à Kew possèdent un dossier "Richard Raes – SOE" - réf. HS 9/1224/9, qui sera ouvert le 1er janvier 2018.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters