Dernière mise à jour le 8 janvier 2020.
Sydney Percival SMITH / R90805
Copper Cliff, Ontario, Canada
Né le 10 février 1920 à Copper Cliff / † le 10 août 2010
Sgt RCAF, RAF Bomber Command - 115 Squadron, pilote
Atterri près de Compigny (Yonne, France)
Vickers Wellington Mk III, n° série X3393, KO-H, abattu la nuit du 9 au 10 décembre 1942, touché par un chasseur Ju-88 lors d'une mission sur Turin, il se crashe à 23 heures le 9 décembre 1942 en tentant de regagner l'Angleterre
avion écrasé près de Sergines (Yonne, France)
Durée : 2 semaines
Passage des Pyrénées : le 23 décembre 1942
Rapport d'évasion SPG 3312/1058 (incomplet)
L'appareil a décollé à 17h37 le 9 décembre 42 de East Wretham. Hawthorn Reid est le navigateur. Au retour de Turin, un des moteurs prend feu et s'arrête.
Smith saute après son équipage. Le bombardier Sgt John Roy Tolmie RCAF, l’opérateur radio Sgt Lawrence Joseph McCosham RCAF et le mitrailleur arrière Sgt Robert McCullough Devine, un américain (Detroit, Michigan) dans la RCAF, sont faits prisonniers.
(Par Phil.Goldstein : Extraits du livre "Dans l'Audomarois sous l'Occupation 1940-44" de Raymond Dufay, 1990. "Quelques jours après le crash Tolmie était dans le triangle Le Touquet/Boulogne sur Mer/St Omer, le 13/14 déc.42. Pourquoi était-il remonté de l'Yonne vers le Pas de Calais en pleine zone interdite, en pleine zone Rouge ??? Un endroit avec une densité de troupes importantes ... Tolmie rencontre un habitant de Longuenesse/St Omer qui se rendait pour son travail au Touquet. Il s'agit de Gaston Brogniart (1902) qui va l'aider avec le concourt de M. et Mme Duquesnoy, André Baleuw (19 ans), Roger Snoeck, Mme Illidge. Le 27 déc?, ils/elles sont arrêtés sur trahison d'un nommé Ick. Pour avoir aidé un seul évadé, il y eu 3 condamnations à mort, fusillés le 20 juillet 1943 au Fort de Bondues : MM. Brogniart, Baleuw et Snoeck. Sans mentionner les déportations. M. Tolmie est fait prisonnier.)
Sydney Smith atterrit non loin de son navigateur Hawthorn Reid vers 22 heures (heure de Londres) le 9 décembre. L'appareil brûle à 800 mètres de là. Il se dirige plein Est vers un bois et y enterre son parachute et ses bottes fourrées. Il arrive à une route et la suit jusque Sergines qu'il atteint le 10 vers 4 heures. A l'aube, il tente vainement de rentrer dans l'église. Il choisit alors une ferme et se cache dans une haie toute la journée.
Le soir, il parle au fermier Émile COCHIN [famille GRELLET-COCHIN] à Serbonnes qui le fait rentrer et manger et le loge une nuit en l'habillant en civil. Il refuse de l'argent dont il n'a pas besoin. Ils vont chercher une femme qui parle un peu anglais : Mme SERBONNES [de son vrai nom, Mme Madeleine de BRUNEL de SERBONNES].
Elle le conduit chez elle (au château local) et il y reste jusqu'au 14 décembre, quand sa fille [Mme Catherine JANOT (née de BRUNEL de SERBONNES)] arrive de Paris, où elle étudie le Droit. Elle va demander conseil chez le Dr Jean de LAREBEYRETTE à Sens. L'équipage du bombardier fait l'objet de toutes les conversations dans la région. Trois ont été faits prisonniers, déjà. Il lui conseille d'évacuer cet aviateur sur Paris le plus vite possible. Il lui donne un costume à sa taille, remis par le dentiste M. BOLUSSET.
Ils ramènent ensemble Smith le lendemain, le docteur précédant la marche pour voir si l'on réclamait des papiers dans les gares et le métro.
Smith est logé dans l'appartement des de SERBONNES au 11 Avenue d'Eylau, près du Trocadéro à Paris XVIe. Il y reste jusqu'au 20 décembre.
Catherine, qui vient d'épouser Raymond JANOT maintenant prisonnier, demande conseil auprès de Bernard COURTENAY-MAYERS, d'origine canadienne, qui termine ses études de médecine. Elle reçoit ainsi l'adresse du Père jésuite Michel RIQUET, au couvent de la Rue d'Assas, qui lui dit qu'elle recevra ce soir la visite d'un ami, qui pourrait lui faire traverser les Pyrénées. Le soir même, le 15 décembre 42, Robert AYLE vient lui porter des vêtements avec Andrée DE JONGH.
Le 16 décembre, Andrée DE JONGH le conduit dans un grand magasin pour des photos. Sydney Smith est amené au 5 Rue Champfleury à Paris VIIe (Champs de Mars) dans l'appartement de Madeleine DUMONT épouse NOËL. C'est là que Catherine JANOT est présentée à Robert AYLE.
Le 20 décembre, Smith quitte Paris avec Andrée DE JONGH, Herbert Spiller, qui est arrivé la veille avec elle, Jeanine DE GREEF, et deux Belges, Didier "Scurie" (Didier Scuvie) qui deviendra pilote à la RAF et Charles Gueulette qui deviendra chef du réseau d'évasion Félix.
Convoyé par les DASSIE à Bayonne et après un repas chez René GACHY au restaurant "Gachy", Place Saint-André à Bayonne, dont l'épouse est Faustine PALENZUELA, Smith se rend près de Saint-Jean-de-Luz à Urrugne (ferme Bidegain Berri de Frantxa HALZUET épouse USANDIZAGA) avec Jeanine DE GREEF (qui rapporte que Frantxa la renvoyait vite chez elle lui disant d'être bien prudente) et il traverse la frontière avec Andrée DE JONGH selon la comptabilité de Elvire DE GREEF. De son côté, Sydney Smith est certain du fait que que son guide ressemblait très fort au Florentino GOIKOETXEA des photos et que Andrée De Jongh ne les accompagnait pas. C'est le 32e passage de Comète.
Il doit avoir été logé à San Sebastian chez Federico ARMENDARIZ, au 3 Calle de la Marina, puisqu'il se souvient de la vue de la plage de la Concha.
Le lendemain, ils vont à Madrid en voiture diplomatique.
Le 5 janvier, ils se rendent à Séville chez Mr Cairns qui les héberge.
Avec William McLean et Hebert Spiller, ils quittent l'Espagne le 08 janvier à bord d'un bateau britannique transportant des oranges, le SS META, qui les mène de Séville à Cadiz via le Guadalquivir.
Arrivés à Gibraltar le 10, ils prennent le 21 janvier 1943 un ancien navire de ligne française pour gagner Gourock en Écosse, qu'ils atteignent le 26 janvier 1943. Sur le bateau, Smith retrouve son navigateur, Hawthorn Reid. Il est interrogé par le MI-9 le lendemain, à Londres.
Sydney Smith et son fils David Scott Smith sont venus en France en juin 2003 pour rencontrer notamment Catherine JANOT, qui vivait toujours au 11 avenue d’Eylau. François JANOT, le fils de Catherine, était présent lors de leurs retrouvailles.
Merci à Raymond Lapôtre de Thorigny-sur-Oreuse et à David Smith pour leurs informations complémentaires. Sydney Smith et son fils David ont écrit un livre : "Lifting the Silence : A World War II RCAF Bomber Pilot Reunites With his Past", publié en 2011 par Dundurn Press, Toronto, Ontario, Canada.