Dernière mise à jour le 14 août 2011.
Charles Joseph Maximilien GUEULETTE
5 Rue Baudouin Pierre à Huy.
Né à Huy le 05 février 1905 / † ?
Industriel à la Diamond Oil, milicien mobilisé.
Zone d'activité : Belgique, France, Espagne (prévue).
Militaire puis Agent ARA.
Tutelle : FBGB et MI-9/Sûreté de l'Etat.
Mission/Unité : ligne FELIX.
Pseudonymes/Noms de guerre : Félix, Lt Gull, Victor.
Parachuté/infiltré le : le 15 juillet 43 pour la mission Félix.
Localisation : par erreur à Robechies, en Belgique.
Passage des Pyrénées : le 23 décembre 1943.
Dossier Notariat Défense 002.298.702.
Il fait son service militaire en 1924-25 au 1er de Ligne, matricule 101/71387. Mobilisé le 01 septembre 1940. Campagne de mai 40 au Corps de Transport. Prisonnier le 29 mai et libéré le lendemain. Il est poursuivi pour faux et usage de faux par le procureur du Roi de Huy en fin juillet 1941.
Il quitte la Belgique occupée le 23 octobre 1942 et passe en Espagne par Comète : Il quitte Paris le 20 décembre 1942 avec Jeannine DE GREEF et Andrée DE JONGH, Herbert Spiller et Hawthorn Reid. Ils quittent le train à Bayonne, vont manger chez René GACHY et en prennent un autre pour Saint-Jean-de-Luz l'après-midi. Jean-François NOTHOMB les passe à un guide, et ils franchissent les Pyrénées cette même nuit avec Albert "Bee" Johnson. C'est le 32e passage de Comète, par la route de Saint-Jean.
Il perçoit une avance de 2£ à son arrivée à Gibraltar le 03 janvier 43 et 3£ à son départ le 17 janvier. Il arrive en Angleterre le 27 janvier 43 par Glasgow pour entrer aux FBGB (n° 3178) le 15 février 43. Il s'engage dans la marine marchande sur le "Pool" à Liverpool comme canonnier, mais ne rejoindra pas. Il est admis à la Sûreté et envoyé aux cours d'agent. Il est retiré du cours de radiotélégraphie et pressenti par les Anglais (Airey NEAVE) comme fondateur d'une nouvelle ligne d'évasion.
Parachuté le 15 juillet 43 près de Chimay avec Maurice KIEK, son radio, ils atteignent la frontière belge le 17 et sont amenés à Bruxelles grâce à une aide de Robechies (le fermier Eloi PATATE) et y recrutent François SUYKERBUYK en logeant une nuit chez lui au 583 Avenue Brugman à Bruxelles. Il loge ensuite chez Georgette PIRONNET au 98 Rue Champ du Roy à Bruxelles jusqu'au 07 août, puis chez Charles LEROY à Neder-Over-Hembeek.
Sa mission est de former une ligne d'évasion depuis la frontière belgo-hollandaise jusque Paris. Là, les aviateurs sont repris par d'autres filières. Il recrute alors Emile ROMAINVILLE du 38 Rue de Visé à Liège et Maximilien MEUNIER au 34 Rue Saint Pierre à Huy pour collecter les aviateurs. Maurice AUBRY, au 76 Boulevard Emile Jacquemain à Bruxelles, fera la liaison avec les rabatteurs des BIERNAUX en Limbourg pour quelques aviateurs. Paul DEMAT, au 44 Rue d'Ennetières à Mouscron, organise un passage de la frontière.
Il réceptionne ses deux premiers aviateurs RAF à Rance de Marcel GRIMEE (Denis Cowell et Roy Falcus, de l'équipage de Lawrence Donaldson, qui seront amenés à Lille en inaugurant la ligne) et doit les envoyer à Reims, mais le contact de Londres refuse.
Il part le 26 août sur ordre jusqu'en Espagne avec Mlle Madeleine Davy du 21 Rue Racine, un professeur de la Sorbonne, prendre d'autres contacts à Escaldes mais ne trouve pas un contact et l'autre est incapable de l'aider. En revenant à Bruxelles, il apprend l'arrestation de KIEK, son radio.
Les deux premiers aviateurs arrivent à Paris par Prades. Il envoie ses messages à Londres par un réseau SOE (TYBALT de André Wendelen) et son radio "Pointer" ou Alfred Blondeel, un capitaine britannique. Il rencontre un ancien camarade à Paris qui travaille pour la ligne Fanfan de Yves LE HÉNAFF, et Mlle Davy s'arrange pour passer ainsi 15 aviateurs de Félix qui partent via Rennes.
Il réussit à faire former plusieurs tronçons de ligne et évacuer partiellement une cinquantaine d'aviateurs, qui seront principalement récupérés par les lignes françaises Fanfan et Bourgogne. 27 aviateurs seront amenés de Roubaix à Paris par l'équipe de Madeleine DAVY.
Quatre reviendront par Comète : Stanley Alukonis, Ian Covington, Steve Krawczynski et Jacob Dalinski.
Gueulette quitte Bruxelles pour Paris le 19 novembre 43. Il y rencontre René Coache, devenu son nouvel opérateur radio après son départ vers l'Angleterre. A l'arrivée de René Coache, il retrouve ainsi le contact et de l'argent et annonce 160 (sic) aviateurs à évacuer. Londres était assez effrayé de le voir ainsi recourir à l'aide des réseaux SOE et craint que ces organismes n'utilisent les lignes pour aviateurs, outre les rapports sur les dépenses exorbitantes de certains agents de Félix (un de ses agents tient le café "des Trois Suisses" à Liège, que fréquente Prosper Dezitter !)
Désargenté, il tente de rentrer par Fanfan mais le naufrage de leur bateau dans la Baie des Trépassés le 09 février 44 fait prendre Yves LE HÉNAFF et tous leurs aviateurs américains, et il doit rentrer via l'Espagne. Il est appréhendé à la frontière et emmené au camp de Miranda du 09 avril 44 au 10 mai 44 et demande à Madrid d'être reparachuté en France ou Belgique, mais Londres (qui a eu vent de beaucoup de détails sur ses activités au marché noir et même sa liaison avec des agents allemands) ne lui fait plus aucune confiance, car il a contacté trop de réseaux et ne réalise pas le danger de son action. Il est à Madrid le 18 mai.
Ni le MI-9 ni la Sûreté ne sont satisfaits de son résultat et refusent finalement de l'utiliser comme "retriever" dans la tête de pont en Normandie, et toutes ses demandes de frais d'évasion lors du retour ne seront plus honorées. Il est repris aux FBGB du 11 mai 44 au 08 mai 45. Il rejoint Londres le 11 juin 44. Ses comptes et dettes sont épluchés en 45 et indiquent des dépenses somptueuses non justifiées pour la mission (25.000 FB pour une montre, 51.000 FB de vêtements, etc.).