Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 15 avril 2023.

Charles Fowler "Jock" WEIR / 1569288
62 Whitecraig Road, Musselburgh, Midlothian, Ecosse
Né le 22 janvier 1924 à Musselburgh, Midlothian, Ecosse / † le 8 mars 2012
Sgt, RAF Bomber Command 218 Squadron, mitrailleur dorsal
Lieu d'atterrissage : aux environs de Fouquenies, Oise, France
Short & Harland Stirling Mk.III, N° série : EF259 (HA-G), abattu dans la nuit du 01 au 02 mai 1944 lors d'une mission sur des installations ferroviaires à Chambly, Oise.
Écrasé au hameau de La Houssoye, près de Crèvecoeur-le-Grand, Oise, France (une autre source mentionne Fouquenies, plus près de Beauvais…)
Durée : 3 mois ½.
Camps Marathon : Fréteval

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3321/2114.

L'appareil décolle de Woolfox Lodge à 22h17. Attaqué par des chasseurs allemands, l’appareil prend feu. Comme l’incendie se propage très rapidement, le pilote, Noel Eliot, donne l’ordre d’évacuer. Charles Weir, parfois aussi surnommé «Scottie», saute à la hauteur de La Bordé, un peu au nord-est de Crèvecoeur-le-Grand. Quatre hommes perdent la vie : le mécanicien F/Off Edward George Hawkins ; le navigateur Fl/Sgt Graham Arthur Hassett ; le radio Sgt Samuel Joseph Clayton ; le mitrailleur Sgt John Raymond Grantham. Ils reposent tous dans le cimetière de l'église de Poix-de-Picardie dans la Somme.


Photo de l'équipage de Noel Eliot, de gauche à droite :
Charles Weir, Hawkins, Clayton, Noel Eliot, Kevin Lynch, Grantham et Hassett.
A Woolfox Lodge, Angleterre, vers avril 1944, devant un bombardier Stirling du 218 Squadron.

Outre Charles Weir, trois autres parviendront à s'évader : le Fl/Sgt Kevin Lynch, le Fl/Off Noel Eliot et le Sgt Harold F. Wilson (qui se trouvera à Amiens le 16 septembre 1944, d'où il s'envolera le même jour pour l'Angleterre - rapport d'évasion SPG 3323/2442).

Charles Weir parvient difficilement à s'extraire de l'avion en feu et saute à 3.300 m d'altitude. Il atterrit au milieu de la campagne française et a quatre côtes brisées dans sa chute. Il se cache avant d'entreprendre le seul plan qu'il échafaude : marcher jusqu'en Espagne.

Selon information de René CAPRON à Noel ELIOT en 1980, ses grands-parents (Mr et Mme Julien CAPRON de Montreuil-sur-Brèche dans l’Oise) furent ceux qui les premiers avaient caché Charles Weir après son atterrissage, près de Fouquenies. Il trouve par la suite refuge dans d'autres fermes et dans l'une d'elles, vu son accent guttural, ses hébergeurs, méfiants, pensant avoir affaire à un agent allemand infiltré, le questionnent de manière assez insistante. Passablement énervé, Weir leur débite alors une série de jurons bien sentis, ce qui entraîne les rires des fermiers dont l'un avouera par la suite qu'aucun allemand n'aurait été capable de s'exprimer en anglais de telle manière. Il poursuit sa route pendant trois semaines, plongeant dans des bois à chaque approche d'un véhicule allemand.

Finalement pris en charge par la Résistance, Weir et quelques autres évadés passent par Paris. De là, ils prennent un train dans lequel, à un arrêt, montent une soixantaine de soldats allemands. Weir, auquel on avait donné une veste de garde-chasse, un pantalon et des bottes de deux pointures trop petites se demande ce qui va se passer, mais il n'y a aucun incident.

Arrivé à destination, lui et ses compagnons sont conduits par Jean JUBAULT à Bellande chez les fermiers M. et Mme Germain FOUCHARD et leurs filles Micheline, Simone et Jacqueline. Weir y arrive les pieds en sang et reste loger là environ quinze jours, en compagnie de ses co-équipiers Kevin Lynch et Noel Eliot, ainsi que Roy Rice, Charles Middleton, avant qu'ils soient tous conduits au camp de Fréteval. Ils y restèrent jusqu'à leur libération par des troupes américaines le 13 août 1944.

Le 18 août, Charles Weir quitte la France par avion à destination de Northolt, Angleterre où il arrive le même jour. Il est souvent revenu en France pour retrouver les familles de ses helpers et il a été invité à participer à la cérémonie du 18 juin 2010 au Royal Hospital Chelsea à Londres en compagnie d'autres vétérans de la RAF et de membres d'organisation d'évasion, dont Comète.

Voir aussi ce site.


Fouquenies, France. Avril 1980. Noel Eliot (à gauche) avec René CAPRON à l'endroit où son avion s'était crashé le 2 mai 1944. (René CAPRON, qui avait 17 ans à l'époque et habitait à proximité, était le petit-fils de la famille qui avait caché Charles Weir après son atterrissage).

Vendome, France. April 1980. Noel Eliot (à droite) avec trois Français membres de la Résistance qui l'ont aidé ainsi que les autres aviateurs cachés dans le Forêt de fréteval. De gauche à droite : Armand Guet, fermier, qui approvionna le camp en nourriture, Omer Jubault, ancien gendarme à Cloyes, chef de la résistance locale, Madame Jubault, Marius Villedieux et Noel Eliot. Omer Jubault, suspecté par la Gestapo dut se cacher également dans la Forêt jusqu'à la libération du camp.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters