Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 13 juin 2020.

Ray Ellsworth DAVIS / 35646857
Alpoca, Wyoming County, West Virginia, USA
Né le 31 mai 1924 à Alpoca, West Virginia / † 16 décembre 1976, Trinity, West Virginia
Sgt, USAAF 95 Bomb Group 336 Bomb Squadron, mitrailleur ventral
Atterri près de Anthée, entre Dinant et Philippeville (province de Namur), Belgique.
Boeing B-17D-10-DL Flying Fortress, n° série 42-37734, ET-G / "Cuddle Cat", abattu le 5 janvier 1944 lors d'une mission sur une usine de roulements à billes I. G. Farben à Elberfeld, Allemagne.
Écrasé à Ermeton-sur-Biert (à 8 Km d'Anthée), Province de Namur, Belgique.
Durée : 6 mois.
Camps Marathon : Acremont

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 1686. Rapport d'évasion E&E 1979 disponible en ligne.

L'appareil décolle de Horham vers 12h15 (heure anglaise) et, selon le navigateur Edwards, est touché par des tirs de la Flak à hauteur de Düsseldorf en début d’après-midi, mettant le moteur n° 2 hors d’action. Peu de temps après, le B-17 est attaqué par 8 chasseurs ennemis. Avec 2 moteurs sérieusement endommagés et en feu, les bombes sont larguées et l’appareil doit être évacué. Par ailleurs, on mentionne qu’il aurait été abattu par la DCA de Florennes le mercredi 5 janvier 44, et a atterri sans beaucoup de dégâts à Ermeton-sur-Biert. Trois membres de l’équipage, blessés, sont recueillis par des résistants et soignés par un médecin du service local : Louis Rabinovitz, Marvin Edwards et "P." Campbell. Il y a un tué, quatre sont faits immédiatement prisonniers, trois autres pourront s’évader pendant un temps avant d’être arrêtés. Seuls deux d’entre eux réussiront leur évasion.

Sur sa fiche 123 d'interrogation à EVA, Rabinovitz indique les noms des 8 autres survivants de son équipage : le pilote Robert B. Currence (Prisonnier de Guerre), le copilote Harry L. Hankins (PG), le navigateur Marvin B. Edwards (PG), le bombardier John F. Werner (PG), le mitrailleur arrière/assistant-mécanicien Leo J. Landy (PG), le radio Theodore Roman Woznicki (évadé - caché en Belgique jusqu’à la Libération - E&E 2132), le mitrailleur ventral Ray Davis (la présente fiche) et le mitrailleur droit John P. Campbell (d’abord évadé, puis arrêté le 5 février 1944- PG). Le mitrailleur gauche James J. Kelleher, touché par divers tirs, est mort dans l’appareil. D’abord inhumé au cimetière de la base aérienne de Juzaine (Florennes), près de Dinant, ses restes ont été rapatriés aux Etats-Unis après la guerre et ils reposent au cimetière de Brecksville dans l’Ohio.

Le rapport d’évasion E&E 1979 de Davis est très succinct et ne donne que peu de détails : Il saute à 18000 pieds (5500 m) d’altitude et atterrit "à 7 km de Dinant", blessé à la jambe par un éclat d’obus de 20 mm. Un court séjour à la ferme TATON est mentionné par ailleurs (Arthur, ses fils André et Émile et sa fille Yvonne, rue Bonne Fontaine, actuellement Rue Haie de la Motte) à Marèdret, tout près d’Ermeton-sur-Biert, avant son départ vers le Sud et la France le 11 mars avec 2 autres aviateurs américains… Dans son rapport d’évasion E&E 1691, Douglas Conway indique que Raymond E. Davis était membre d’un autre équipage abattu deux mois avant lui et qu’il a été caché avec lui pendant six mois…

Nous pouvons donc reconstituer le parcours de Ray Davis : le 4 mars il est bien hébergé avec Conway et William Sheahan chez les TATON à la Rue Bonne Fontaine (actuellement Rue Haie de la Motte) à Marèdret. Yvonne TATON faisait partie du MNB (Mouvement National Belge), Province de Namur-Zone II. Davis et les deux autres quittent la maison des TATON le 11 mars vers 11h00 pour être ensuite hébergés par Germaine SAINTVITU, institutrice à l'École des Sœurs de Marèdret, village où elle habite avec sa maman. Du 18 au 26 mars, ils sont hébergés par l'instituteur Auguste (Augustin) DIVE à l'école de Surice. Il semble que Davis ait été séparé un moment de Conway et Sheahan, car ces derniers ont retrouvé "par après" Ray Davis chez la famille de Jules TASSIN de Vodelée, sur la commune actuelle de Doiches. Ils logent à l'étage du moulin où les Allemands viennent tous les jours vérifier les sacs de céréales. Il semble que Richard Rickey les ait rejoints là, car les longues journées passées à jouer aux cartes, l'oisiveté, font que les quatre jeunes hommes se querellent souvent et, vu le bruit et la présence des Allemands, on les évacue vers Soulme, chez le fermier Joseph GILBERT. Les aidants du coin, probablement craintifs, ne les ravitaillent que très peu. Dès lors, le père TASSIN décide d'aménager la grotte se trouvant à flanc de colline au milieu des bois et à environ 2 km du moulin. De cette façon il peut mieux les aider et les ravitailler. Vers le mois de mai (?) toute l'équipe part "pour l'Espagne" (en réalité les camps en Ardennes de l'opération Marathon), sauf Conway qui préfère attendre à Vodelée où il sera récupéré par les premières troupes US libérant la région. Celles-ci, grâce aux services de renseignement bien au point, se sont directement rendues au moulin afin de le joindre.

Nous ignorons quand Ray Davis quitte Soulme et comment il arrive au camp de Porcheresse.


Ray Elsworth Davis à gauche (à ne pas confondre avec Robert O. Davis), Sheahan, Rickey et Conway à Vodelée/Doiches (photo de Jean Dardenne)

William Sheahan, Ray Davis, Douglas Conway et Richard Rickey
(photo : http://www.chezannavodelee.com/histoires_de_vodelee/lesamericains.html ).

Décédé en 1976, Ray Davis repose au Trinity Cemetery à Trinity, Botecourt County, Virginia.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters