Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 8 mai 2023.

Albert David DAY / 10263A
Caldwell Avenue, Cleveland, Ohio, USA
Né le 24 novembre 1920/ † le 15 mars 2007 à Saint Louis, Missouri, États-Unis
Sgt RCAF, RAF 77 Squadron, copilote
Lieu d'atterrissage : près de Lochristi (Flandre Occidentale).
Armstrong Whitworth Whitley Mk V, Z6826, KN-J, abattu par la Flak le 5-6 août 1941 lors d'une mission de nuit sur Francfort.
Écrasé dans une prairie à Zegelsem, le long de la route Oudenaarde-Nederbrakel, proche de la limite avec Sint-Kornelis-Horebeke, près de Meulebeke (Flandre Occidentale), Belgique.
Durée : 20 semaines.
Passage des Pyrénées : le 25 décembre 1941

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3308/693

Le Whitley décolle de Topcliffe à 22h07 et sur le vol du retour est touché par la Flak à hauteur de Koblenz. Plusieurs incendies se déclarent à bord et l’appareil perd de l’altitude. Day déclare que lui et son équipage ont dû abandonner l’avion d’une altitude d’environ 1500 mètres (à hauteur de Meulebeke), et qu’il ignore où l’appareil s’est écrasé et ce qu’il est advenu du reste de l’équipage..

Le pilote P/Off Douglas G. Baber et l’opérateur radio/mitrailleur le Sgt William F. Thuell sont tous les deux arrêtés le 22 août (ou Baber le 6 et Thuell vers le 27?) avec la famille de François RIGAUX, sur dénonciation d'un collaborateur, GROSSE du 436 avenue Louise à Bruxelles. L’observateur/navigateur P/O Ivan A Kayes et le mitrailleur arrière Sgt M B C Delaney seront également faits prisonniers.

Après son atterrissage vers 2 heures du matin près de Lochristi, Albert Day enterre ses effets et se dirige vers Gand. Il se cache aux abords de cette ville durant la journée du 6 août et il traverse Gand de nuit jusque Deinze, encore en uniforme. La nuit suivante, il se rend à Tielt. N'ayant pas encore mangé, il s’adresse à un fermier qui lui donne nourriture, vêtements civils et le transporte à vélo un peu plus loin, à Pittem. De là, il marche jusque Lichtervelde et Torhout. Il lit sur la vitre d'un café "English spoken". On lui conseille d'aller plutôt en Hollande, mais il poursuit jusqu’à Ostende. Il arrive à Leffinge et commence à traverser le canal Plassendale-Nieuwpoort par le pont reliant la Dorpstraat à la Slijpesteenweg et voit trop tard que les Allemands contrôlent les papiers de l’autre côté. Il passe néanmoins sans rien devoir montrer. Il échappe par la suite à plusieurs patrouilles allemandes à vélo.

Le 15 août, il est à Ostende mais se rend compte que prendre un bateau comme il l’espérait est impossible. Un gendarme lui conseille de retourner à l'intérieur des terres. Il refait sa route en sens inverse, cette fois traversant le canal à la nage pour éviter le contrôle à Leffinge. A Gistel, le 17 août, on le conduit à une ferme où il reste deux semaines. Une courte relation de son évasion sur un site consacré au 77 Squadron cite un Henri MARES comme l’ayant aidé environ une dizaine de jours après son atterrissage. La liste des Helpers belges reprend Felicien MARES du 128 Koolaerdstraat à Gistel - Grade 5. Un homme vient d'Ostende l'y prendre en photo.

Le 11 septembre, on le guide à vélo jusque Bruges. De là, ils se rendent en train à Bruxelles. Le photographe d'Ostende (le SPG nomme un Léon BOGEHAARDT… BOOGAERT ?) les y attend et lui remet de faux papiers. Il reste du 10 au 14 septembre chez un couple dont le mari est arrêté (Mme Hélène DUFOUR, avec ses enfants, Jean et Monique, au 12 Place Constantin Meunier à Forest, Bruxelles). Il s'avère que cette Mme DUFOUR appartenait au tout premier réseau d'évasion belge Martiny-Daumerie (du nom de leurs deux fondateurs, dont Constant Martiny, né en 1888, qui fut le premier et le plus âgé des agents ARA parachutés en Belgique occupée, le 12/13 octobre 1940 à Laroche-en-Ardenne).

Il est alors guidé dans une autre maison où il rencontre Jack Newton, Hilary Birk, le Sgt Richard Copley et le Fl/Lt Roy Langlois. Ces deux derniers seront capturés plus tard, respectivement le 29 septembre et le 2 octobre. La Sûreté rapporte que Day a été hébergé chez Guillaume VAN LIERDE et Joséphine LACROIX au 146 Rue Philippe Baucq à Etterbeek, venant de chez Albert DEVISSCHER et remis ensuite à un inconnu. Il loge alors chez Octave MONDO au 56 Rue Guillaume Stock à Ixelles (ce qui est confirmé par sa fille Jacqueline et par Albert GREINDL).

Ses autres hébergeurs connus furent Sœur Marie-Antoinette BECQUET ("Antonine") et Jeanne DEPOURQUE au 51 Rue Dupont à Schaerbeek vers le 1er novembre pour deux mois et les EVRARD à Waterloo. (Liste des Helpers belges : Max EVRARD, 24 Rue de la Station, Waterloo - Grade 5.) Octave DELCROIX relate que Day, afin d’avoir ses apaisements, avait exigé d'entendre à la radio de Londres le message "Balthazar peut avoir confiance". Ne l’ayant pas entendu, il s'était enfui mais on le retrouva par la suite pour le placer chez Jeanne MONNIER- DEPOURQUE. Sœur Marie-Antoinette BECQUET fut arrêtée par la suite et envoyée au camp de concentration de Dachau. Elle reviendra des camps et décédera le 12 mars 1967 dans sa 75ème année.

Une broncho-pneumonie empêche Albert Day d'accompagner Newton à son départ et il est soigné par le Dr Raymond "KRAEKELS" (grâce à des échantillons allemands), chez Jeanne DEPOURQUE. [La liste des Helpers belges reprend un docteur KREKELS, au 48 Rue Dupont à Schaerbeek, orthographe confirmée par l’Almanach de Bruxelles de l’époque.] Il reste chez elle pour un mois et est accompagné à une gare le 21 décembre. Un rapport de Porte-Mine dit qu'il fut remis à Octave DELCROIX en étant passé par VANDERWEERDEN de Jette. (Liste des Helpers belges : Pas de Vanderweerden, mais un R. VANDERWAEREN au 44 Avenue du Roi Soldat à Anderlecht… ?)

Albert Day y rencontre Leonard Warburton, John Hutton et Gilbert Cox. Il ne signale pas la présence de Marcel Van Daele. DELCROIX affirme que Frédéric DE JONGH avait fait coudre dans ses vêtements et son sac du courrier de Eugène Sterckmans et d'Henri Michelli. Le récit du 77 Squadron indique qu’il fut remis le 22 décembre par Frédéric DE JONGH à Andrée DUMON ("Nadine ") qui a guidé Day et 3 autres aviateurs - vraisemblablement Warburton, Hutton et Cox - depuis Bruxelles jusqu’à Valenciennes (France) où ils ont été pris en charge par Andrée DE JONGH.

Albert Day quitte Bruxelles en train, passe par Paris, puis, toujours en train arrive finalement à Bayonne d’où il est guidé jusqu’à Saint-Jean-de-Luz et Anglet. Passé là chez les DE GREEF, il est guidé avec d’autres à travers les Pyrénées et arrive en Espagne le 26 décembre 1941. Il est dans le groupe qui effectue le 5ème passage de Comète, avec Andrée De Jongh, Manuel Iturrioz et Tómas Anabitarte.

Transporté jusqu’à Gibraltar, Albert Day ne quitte cette base en bateau que le 4 mars 1942, arrivant à Gourock en Écosse le 10. Il est débriefé à Londres puis retournera à son unité avant de participer à d’autres missions en tant que pilote de chasse dans le RAF 418 Squadron.

Après la fin de la guerre en Europe, Albert Day reviendra en Belgique pour voir Jeanne DEPOURQUE, mais à ce moment-là elle n'était pas encore rentrée de captivité en Allemagne.


Albert Day et Andrée DUMONT ("Nadine")


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters