Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 11 août 2018.

Walter Lafayette HOUSE / 35484983
1752 Normal Drive, Bowling Green, Kentucky, USA.
Né le 03 septembre 1914 au Kentucky / † le 25 juillet 1980 à Albuquerque, New Mexico, USA.
T/Sgt, USAAF 384 Bomber Group 546 Squadron, opérateur radio.
Lieu d'atterrissage: Est de Les Andelys, Eure, France.
Boeing B-17 G Flying Fortress (Forteresse Volante), 41-24507, JD-B / "Yankee Raider", abattu le 06 septembre 1943 par des chasseurs lors de la mission sur Stuttgart.
Ecrasé près d'étrépagny-Provemont, Haute-Normandie, France.
Durée : 15 semaines.
Passage des Pyrénées : le 20 décembre 1943.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion MACR 772. Rapport d'évasion E&E 299. Avion [transféré du 546BS (BK-) au 545 BS (JD-) quelques jours avant la mission] B17F-20-BO Serial 41-24507 "Yankee Raider" (BK-B ou JD-B).

Après avoir atterri à l'Est de Les Andelys, il est accueilli par les VALET à Guerny ou Noyers. Le vendredi 10 septembre, Marie-Joseph PERDEREAU, une assistante du maire (institutrice) s'occupant des cartes de rationnement et qui a perdu son mari en 1940 lui remet une note écrite. Le 12 septembre, VALET lui donne son meilleur costume et il va chez Mme PERDEREAU loger 13 jours.

Un officier de cavalerie français vient l'interroger sur son équipage et lui pose un tas de question. Il possédait la liste de tous les avions abattus dans le secteur. Ils envoient un homme marié à une Américaine chez le duc POZZO de BORGIO. Apparemment, House a passé le test, car il reçoit toutes sortes de choses. VALET reprend le nouveau costume et lui en donne un plus usagé. Un soir, son interrogateur revient et le conduit en voiture à Saint-Denis-le Ferment, au Nord-Ouest de Gisors, chez un "Titar" (Paul TETAR) et le prend en photo.

Un certain "Vallois" (Georges VALOIS de Hébecourt en Eure, 2 Km à l'Ouest de Etrepagny) le prend à vélo dans une usine abandonnée près de ... (illisible). Il reste loger chez lui une semaine et y reçoit des papiers d'identité. Il y rencontre aussi un autre Américain, Huntzinger, dont l'avion a été abattu dans la région, et qui est là depuis deux jours. On leur annonce qu'ils s'envoleront vers l'Angleterre à la fin de la pleine lune.

Avec VALOIS, ils prennent le Train de Abécourt vers Paris et y rencontrent Lucienne BODIN alias "Marie-Christine", Coiffeuse au 38 Rue des Petits-Champs à Paris IIe, Suzanne BOSNIERE, une infirmière, et Marie BETBEDER-MATIBET, professeur d'Anglais. Il loge chez Lucienne BODIN jusqu'au 6 octobre et y rencontre Victor Davies. Hutzinger part loger chez Marie BETBEDER. Leur section (de la ligne Oaktree) semble alors avoir été démantelée et rencontre des difficultés.

House rencontre Clarence Whiteridge qui lui raconte d'autres arrestations autour d'eux. Finalement, Lucienne BODIN reçoit un papier signé "Kaufman" lui enjoignant de payer 100.000 FF sous peine de se faire dénoncer à la Gestapo. Devant le chantage, elle les fait tous quitter sa maison. Ils partent et la retrouvent avec son mari au coin de la rue. Ils vont loger chez Marie BETBEDER-MATIBET au 7 Place du Port-Royal dans le XIIIe arrondissement. House y demeure environ 4 semaines. Deux officiers allemands lui demandent un jour une direction alors qu'il est dehors. Heureusement, le marin de Lucienne BODIN arrive juste à temps pour répondre à leurs questions.

Lucienne BODIN trouve une autre filière mais n'a pas tellement confiance dans cet homme. Elle devait le rejoindre avec Suzanne BOSNIERE, Davies et lui, mais décide finalement de prendre Huntzinger et Zum. Huntzinger avait déménagé en province chez un M. GAYARC. Ils rencontrent alors "Renard" au café du Pied de Mouton, en face de la gare d"Austerlitz. Davies avait vu cet homme et le décrit comme un Belge d'une cinquantaine d'années qui buvait beaucoup. Cette dernière raison ne plaisait pas à Lucienne BODIN. Il s'agit en fait de Adolphe MANET, né à Louvain le 19 avril 1911, un résistant qui a été piégé par J. Philippet, le chef du soi-disant réseau RIOB à Bruxelles. Manet travaille alors comme VMann pour la SD et fait arrêter, entre autres, Pierre Bourriez, alias "Sabot". Brûlé dans les milieux belges, il travaille à présent pour la section IV du BdS (Gestapo) au boulevard Flandrin à Paris. Marie BETBEDER va à la place de Lucienne BODIN au rendez-vous pour le départ vers Toulouse, le dimanche à 7 heures (ce devrait être le 21 novembre 43) et n'en revient plus.

House va au n°9 de la Place du Port-Royal chez Hélène PEZARD qui a annoncé cette disparition. Après une nuit là, ils vont chez une autre amie, Mlle SIX, au n°3 du même square. Ces deux amies devaient aussi être des professeurs comme Marie BETBEDER-MATIBET. Lucienne BODIN et son mari ont disparu. Whiteridge, Davies et House vont alors chez une troisième collègue, Madeleine DUFFAUT, de l'autre côté de Paris (8 Rue Lacepede, Paris Ve) pour deux nuits. Le frère de Marie BETBEDER apprend qu'elle est à Fresnes avec Lucienne BODIN et Suzanne BOSNIERE. Le mari de Lucienne est à la prison du Cherche-Midi.

Leur logeuse, Madeleine DUFFAUT prend contact avec un professeur nommée "Celarye" (M CELARYE à Saint-Maur-Des-Fossés ?) et les emmène retrouver Whiteridge chez Ghislaine DE MIRBECK au 2 Avenue du Nord au Parc de Saint-Maur. C'était une dame d'environ 70 ans vivant avec ses deux filles d'une trentaine d'années. Comme cette Mme ou ce Monsier "Celarye" avait déjà fait passer un aviateur auparavant, elle essaye de retrouver son ancien contact. Un RV d'identification est pris dans le Métro, mais ils refusent d'y aller à trois. Ils prennent des photos pour de nouveaux papiers. Comme Davies et Whiteridge avaient été abattus plus tôt, ils partent d'abord.

House est averti le 18 décembre de son départ et rencontre un navigateur français dans le Métro. Ils vont à son appartement et partent le soir à un pont sur la Seine. Deux femmes et le Sgt Thomas Combs l'y attendent. On lui assigne une femme de haute stature (Rosaline WITTON) comme guide et on lui rappelle de ne donner que nom, prénom et matricule s'il est arrêté. La guide veut lui offrir un repas au restaurant, mais après l'incident avec Adolphe Manet, il refuse. La femme accepte d'aller dans un tabac boire quelque chose et manger un sandwich. Ils prennent un train pour Bordeaux. House ayant des papiers le disant sourd et muet, il change dans le train pour d'autres papiers.

A Bordeaux, un officier belge (Jean-François NOTHOMB) les prend vers Dax, qu'ils atteignent à 11hr30. Là, ils rencontrent un homme qui leur fournit des bicyclettes et il roulent environ 50 kilomètres. Les Sgt John Ashcraft et William Whitlow les rejoignent. Combs ne sait pas rouler à vélo et doit être poussé. A un moment, il heurte deux soldats allemands qui roulent en sens inverse. Heureusement, ils l'aident à repartir.

A Bayonne, ils dorment à l'auberge de Larre tenue par Marthe VILLENAVE épouse MENDIARA au Quartier Sutar de Anglet. Le lendemain soir, ils partent à vélo deux par deux. Après avoir traversé la Nive, ils sont arrêtés par deux gendarmes, mais leur guide les en débarrasse. Devant eux, l'autre groupe est arrêté par deux officiers allemands en voiture qui leur demandent le chemin. House ne comprend pas comment les Allemands n'étaient pas curieux de leurs groupes passant deux par deux devant eux. Ils poursuivent ensuite à pied, le guide leur répétant qu'ils mangeraient dans 45 minutes. Le guide les pousse sans arrêt. Vers 2 heures et demi, ils passent près d'un poste allemand (Esteben borda, où loge un détachement de chasseurs alpins/Gebirgsjäger). Ils traversent un petit ru (Palpitxuri Erreka) qui est la frontière. Ils dorment le restant de la nuit dans une ferme (Jauriko borda).

Il s'agit du 82e passage de Comète, par Larressore et Jauriko borda, avec les seuls guides d'Espelette de Pierre ELHORGA.

Le lendemain, ils attendent des guides et marchent en montagne une journée. Ils sont abandonnés dans un abri à chèvres. Ils sont ensuite conduits dans un autre abri et y restent deux nuits (probablement Marteleneko borda). La veille de Noël, deux hommes viennent les chercher et les font descendre à une route. Ils perdent alors leurs guides. Ils reviennent à la dernière maison et expliquent qu'ils ont perdu leurs guides. Une heure et demi plus tard, les guides reviennent tranquillement et ils reprennent la route. En route, ils rencontrent un taxi. Un des guides donne à Whitlow un papier avec leurs noms, grades et matricules, renseignements qu'il a réunis dans la montagne.

Il ne mentionne pas la présence d'Adrien Modéra dans le groupe.

Ils atteignent San Sebastian vers 5 heures et demi du matin à Noël. Ils y restent un jour et une nuit. Un adjoint de l'attaché militaire de Madrid leur parle et ils rencontrent Michael Cresswel. Ils signent tous un certificat de sécurité à l'ambassade. Ils quittent Madrid le 30 décembre et sont interrogés par les hommes de Donald Darling à Gibraltar.

House est à Madrid le 26 décembre, à Gibraltar le 31 et y est débriefé le 1er janvier et part en avion le 3. Il est débriefé le lendemain 4 janvier 1944 à Londres.

Walter House repose au Sunset Memorial Park à Albuquerque, New Mexico, USA.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters