Dernière mise à jour le 5 mai 2013.
John Tilman MEREDITH / O-749287
92 N. Watkins Street Apt 3, Memphis 4, Tennessee.
Né le 17 décembre 1916 à Little Rock, Arkansas / † le 08 avril 1983 à Lewiston, Californie.
2nd Lt, USAAF 448 Bomber Group 712 Bomber Squadron, copilote.
Lieu d'atterrissage : près de Turnhout.
Boeing B-24 H Liberator, 41-28611, "Baby Shoes", abattu le 9 mars 1944 lors d'une mission sur Nienberg (Brandenburg).
Ecrasé à Arendonck, 10 Km à l’Est de Turnhout, Province d’Anvers, Belgique.
Durée : 5 mois.
Camps : caché à Bruxelles.
Rapport de perte d'équipage MACR 3339. Rapport d'évasion E&E 2021 disponible en ligne.
Le B-24 décolle de Seething vers 08h30 heure anglaise et en route vers l’objectif, l’un des moteurs défaille, un autre ne fonctionnant plus alors que l’appareil survole l’objectif. Le chargement de bombes est largué de manière approximative dans la zone de la cible et le contact avec la formation est perdu. Au-dessus de la Belgique, ayant perdu trop d’altitude, le pilote donne l’ordre d’évacuer. Tous les parachutes s’ouvrent et tous les hommes survivront.
Six hommes seront faits prisonniers, certains réussissant un temps à échapper à la capture : le pilote, 2nd Lt Everett P. Musselman, l’opérateur radio S/Sgt Gerald A. Cramer et le mitrailleur gauche S/Sgt Samuel J. Hamm seront arrêtés sur dénonciation dans une ferme à Poppel à environ 15km au nord de Turnhout, près de la frontière hollandaise. Le mitrailleur dorsal S/Sgt William R. Sink sera capturé à Bruxelles via le "Chenil" du traître Prosper Dezitter. Nous ignorons où et dans quelles circonstances le navigateur 2nd Lt John T. Skahan et le bombardier 2nd Lt Thomas Wadja ont été appréhendés.
Outre John Meredith, dont c’est la deuxième mission, trois autres membres de l'équipage parviendront à s’évader : Bernard McManaman, Sgt James T. Brown, et le 2nd Lt Robert Herschler.
Meredith saute juste devant son pilote Musselman à environ 350m d’altitude seulement et atterrit dans des arbres vers 15h00 près de Turnhout. Il va se cacher jusqu'à la nuit dans des bois, rapidement rejoint par McManaman, Brown et Herschler. La nuit venue, ils se séparent en deux groupes et Meredith et Herschler marchent la nuit en longeant le Canal Albert. Ils s’arrêtent à une ferme près du canal où on leur donne à manger et où on les cache dans une cave. Le lendemain 10 mars, Meredith et Herschler se remettent en marche vers le Sud et dans l’après-midi, ils s’adressent à une dame qui balaie devant sa porte. Elle les fait entrer, leur donne à manger et les fait se cacher dans une botte de foin. Dans l’après-midi, trois hommes arrivent, leur donnent des vêtements civils et se chargent ensuite de leur évasion.
Herschler ne le mentionne pas dans son rapport d’évasion, mais Meredith précise qu’il a logé pendant 14 jours dans la ferme de Jozef WYNANTS, père de 11 enfants, au 153 Ossenstal (Ossenstaldreef) à Eindhout, à une vingtaine de km au sud de Turnhout. Il est confirmé à http://www.eindhout.net/ossenstalf.htm que Meredith et Herschler ont été amenés chez les WYNANTS le 12 mars par Marcel COENEN (du 109 Dorp à Vorst-Laakdal) et Arthur PEETERS (du 136 Borgt à Vorst-Laakdal). Ce sont ces deux mêmes hommes qui ont conduit les deux aviateurs à Bruxelles le 21 mars 1944. Marcel COENEN sera arrêté le 15 juillet 1944, envoyé en Allemagne et décèdera le 18 mars 1945 au camp de Berga.
Selon Jules DEVIS, Meredith fut ramené de Turnhout à Bruxelles, chez Alexis VERSCHUEREN, habitant 117 Avenue Princesse Elisabeth à Schaerbeek.
Meredith est alors hébergé chez Jules DEVIS et Ernestine GALLEZ, au 19 Rue Herman Richir à Schaerbeek, caché dans son grenier et dans la citerne du jardin pendant six semaines (50 jours) à partir du mardi 23 mars 44. Dans son rapport, Meredith confirme avoir logé six semaines chez eux.
Une guide, Mlle Simone SCHREYEN, l'emmène chez Ghislain SCIEUR et Henriette VAN HEERSWYNGHELS au 11 Rue Tasson-Snel à Saint-Gilles, qui n'en parlent pas dans leur dossier.
A la demande de Simone SCHREYEN, Alphonse LARCIEL, résistant armé aux Milices Patriotiques du FI, commerçant au 59 Chaussée de Wavre à Ixelles (Porte de Namur) déclare avoir logé Meredith pendant trois jours.
Meredith est renseigné comme logeant avec Herschler (et James Brown) chez Marie Joséphine DE STOBBELEIR au 140 Avenue de Karreveld (maintenant Avenue Brigade Piron) à Molenbeek du 04 au 24 mai, dans le groupe d'Odette GRYSPEIRT. Meredith est hébergé ensuite chez Yvonne MEUNIER au 2 Avenue du Blankedelle du 24 mai au 01 juillet (60 jours). Dans son rapport, Meredith confirme avoir logé six semaines chez eux, sans citer de dates ni de noms, mentionnant seulement que c’était dans une famille dont l’adresse est « café Blankedelle ». Une précision ici : Le n° 2 de l’Avenue du Blankedelle faisait le coin avec le n° 110 de la Rue de l’Homme de Bien et les MEUNIER y tenaient un café. Ces deux rues ont été rebaptisées après la guerre en l’honneur de résistants morts en captivité et sont devenues respectivement, l’Avenue Charles Schaller et la rue Albert Meunier (Albert étant l’époux d’Yvonne et le père de Madeleine – arrêté le 14 juillet 1942 ; décapité à Wolfenbüttel, Allemagne, le 14 juin 1944).
Meredith ne mentionne pas avoir rencontré Donald Willis, ni lui avoir remis ses plaquettes d'identification, détails qui figurent dans le rapport de Willis.
Remis par Odette GRYSPEIRT à Robert BAUDE (habitant 23 Rue Herman Richir près de chez les DEVIS), ce dernier conduit Meredith chez Valère STADSBADER et son épouse Jeanne DOMS à la Chaussée de Helmet à Schaerbeek, que BAUDE a recruté comme hébergeurs. Le transfert a lieu en juillet et BAUDE va reprendre Meredith en fin de mois pour le loger chez lui du 01 au 12 août, date où BAUDE est arrêté par la GFP pour ses activités en presse clandestine.
Marie Thérèse ELIOT (habitant au 1696 Chaussée de Wavre à Auderghem) déclare l'avoir guidé dans Bruxelles et Meredith confirme qu'il est passé plusieurs fois à la "maison jaune" de Gilbert TEDESCO au 1 Place Jules Génicot à Auderghem.
Victor SCHUTTERS, du 156 Rue du Heysel à Laeken, convoie Meredith dans son camion de la SNCB dans Bruxelles lorsqu'il doit être caché dans les différents modules d'hébergement.
John Meredith attendra la libération de Bruxelles le 3 septembre 1944 avant de prendre contact avec les autorités alliées. Il est interrogé le 11 septembre par le Major d’Infanterie US Irwin H. Luiten de l’IS9 et rentre en Angleterre le lendemain. Après la guerre, il reviendra deux fois chez Simone SCHREYEN et entretiendra ses contacts avec Jules et Ernestine DEVIS.
John Meredith et son épouse Edith sont décédés dans un accident à bord de son avion Piper Cub J-3. Ils reposent au Weaverville Cemetery à Weaverville, Californie.
Merci à Michel Devis pour ses informations et à la famille de John Meredith (Susan Meredith Goff, Randall Meredith, Terry Meredith Gelderman) pour la photo de John en uniforme ainsi que pour la photo de l’équipage à l’entraînement aux Etats-Unis.