Dernière mise à jour le 21 mai 2022.
William Basil Robert MURPHY ("Bill") / 119286 & 1167303
49 Denmark Road, Carshalton, Surrey, Grande-Bretagne.
Né à Midhurst, Sussex, Grande-Bretagne en avril 1915 / † ?
Fl Off, RAF Fighter Command 124 ("Baroda") Squadron, Pilote.
Lieu d'atterrissage : près de Les Attaques, entre Calais et Balinghen (Nord), France.
Vickers Armstrong Supermarine Spitfire Mk IV, AB498, ON-?, abattu par un FW190 le 17 février 1943 lors de la mission "Circus 269"", escorte de VENTURA en opération sur Dunkerque.
Atterrissage forcé près de Calais
Durée : 7 mois et demi.
Passage des Pyrénées : le 25 juillet 1943.
Rapport d'évasion SPG 3314/1356 (incomplet).
Murphy décolle de North Weald et est attaqué par la chasse allemande dès le passage de la côte française. Des troupes allemandes sont immédiatement dépêchées sur les lieux de son atterrissage forcé, aux environs de Les Attaques, mais Murphy a la chance d'entrer directement en contact avec un membre de la Résistance. D'abord caché dans la nature, Murphy est amené chez les ALLARD à Balinghen le 18 février. Conduit en voiture (ou en train ?) le matin du 19 au 93 Rue Neuve à Calais chez M. et Mme PARENT, il rencontre un "Gaston" et une "Berthe" d'un réseau (Pat O'Leary) qui lui procurent un costume. Il y demeure jusqu'au 26, et Berthe lui confectionne une fausse carte d'identité au nom de "Jean David".
Mme Lea Marie HUYSSEN, une infirmière du 43 Rue du Vauxhall à Calais, le conduit le 26 en train à Lille avec des papiers l'autorisant à quitter la "zone interdite" des défenses côtières. Il reste jusqu'au 1er mars chez Mme GRIMONPON au 8 Rue Ernest Couteaux à Lille. Berthe le conduit au bureau de Louis RADOUX à la rue Barthélémy Delespaul, puis au domicile de celui-ci au 17, rue du Président Paul Doumer à Lambersart, en banlieue. La ligne Pat O'Leary ayant été infiltrée et son chef Albert-Marie GUERISSE arrêté, les plans pour faire évacuer Murphy vers le Sud sont contrariés. A la réception d'un message "Jean et Jacques sont malades à l'hôpital" confirmant les risques, le groupe décide de faire rester Bill Murphy à Lille et l'aviateur reste alors hébergé chez Louis RADOUX jusqu'au 11 juillet.
Eugène D'HALLENDRE le conduit en train jusqu'à Arras chez Mme WITTON-THERIER, 6 rue de Bapaume, où il reste jusqu'au 14. Murphy y visite Emile DIDIER au 22 Route de Bapaume et rencontre K. D. Windsor et Georges Baker. Rosine WITTON et Eugène D'HALLENDRE le mènent à Paris le 14 juillet. La photo en médaillon provient de la page à https://www.memoire14-45.eu/fr/notice/2017-1-31-murphy-l-anglais-musee-de-la-resistance-bondues-dd30880f-72a1-483f-b104-3ac65f57a7dc et mentionne « Photographie de l'anglais William Murphy aidé par la famille d'Hallendre le 11 juillet 1943 ».
Murphy y rencontre un "Jérôme" (Jacques LE GRELLE) chez un FRANÇOIS alias "Alexandre" (pseudo de NOTHOMB pour Paris et en France). Un lieutenant français évadé de l'Offlag IVB, Maurice GRAPIN, le conduit de la station de métro Anvers chez son beau-père à Vanves, où il reste jusqu'au 22 juillet, quand le Fl/Off Robert Barckley l'y rejoint. Il les guide en fin de mois au métro Duroc pour les remettre à LE GRELLE.
Murphy et Barckley sont conduits à la gare Montparnasse où Bernard Koenig se joint à eux. Ceci est confirmé à la page 14 du rapport E&E 63 de Bernard Koenig, qui précise qu'il quitte Paris en train le 22 juillet depuis la gare Montparnasse à destination de Bordeaux avec "Alexandre" (le pseudo de Jean-François NOTHOMB pour Paris et en France) et William Murphy. Koenig ajoute, sans la nommer, qu'une autre dame (Rosaline WITTON) se trouve dans le même train, guidant un pilote de Typhoon, qui est Bob Barckley.
Le 23 juillet à midi, Murphy, Koenig et Barckley arrivent à Bordeaux, guidés par Mme WITTON qui, ayant appris qu'elle était brûlée dans le Nord, rentre ensuite à Paris. Ils prennent le train pour Dax avec Jean-François NOTHOMB ("Franco") d'où ils se rendent à Bayonne en vélos de location. Koenig précise qu'ils roulent pendant 5 heures et 55 km jusqu'à un endroit à 25 km de Bayonne où ils se reposent un peu dans une auberge. Ils sont rejoints là vers 21 heures, par Robert Conroy et un civil belge, Ronald "Ronnie" Watteeuw. Le groupe loge alors à l'auberge en question qui est celle de Larre à Sutar, gérée par Jeanne MENDIARA.
D'après le rapport E&E de Conroy, très détaillé, le 24 juillet, le guide "Alexandre"/Franco, qui avait accompagné Koenig, va chercher trois femmes (dont Denise HOUGET) qui semblent être importantes au sein de l'organisation et qui leur apportent de la nourriture et de nouveaux papiers. A la nuit tombée, par paires, les évadés accompagnent les femmes vers une voie de chemin de fer. Murphy et Watteeuw se rendent en vélo avec Denise HOUGET, à Saint-Jean-de-Luz où, vers 22/23h00, ils sont rejoints par des guides et les deux autres femmes, évadées elles aussi selon Conroy, qui nomme un guide " Florencio "… Les deux "évadées" sont Leslie de Biziens et Henriette Benech.
Ces deux dernières, de même que Murphy, Barckley, Koenig, Conroy et Watteeuw, passent la frontière dans la nuit du 24 au 25 juillet dans ce 49ème passage de Comète par Saint-Jean-de-Luz et la Bidassoa. A une quinzaine de kilomètres de la frontière, ils s'arrêtent à une ferme où ils se reposent. Les femmes (les 2 évadées) les quittent tandis que le reste du groupe descend vers un village (que Conroy ne nomme pas, mais qui est Renteria). De Renteria, toujours le 25 juillet 1943, ils prennent un tram jusque San Sebastian. NOTHOMB retourne en France et Ronnie WATTEEUW est séparé du groupe qui est conduit à Madrid. (Selon un rapport de WATTEEUW - voir sa page - les quatre aviateurs dont Conroy ont fait le voyage avec lui depuis Dax jusqu'à Gibraltar…indiquant que le voyage vers San Sebastian s'est fait en auto, que de là ils ont été ensemble également en auto jusqu'à Madrid, puis à Malaga, d'où ils sont passés "en barque" jusque Gibraltar où ils arrivent le 5 août…)
Dans son rapport, Conroy indique qu'à partir de leur arrivée à San Sebastian lui et Murphy voyagent ensuite à deux pour aller loger dans un appartement près de l'Hotel Continental jusqu'au 27 juillet. Ils reçoivent là la visite de Michael Creswell, l'agent du MI-9 à l'ambassade britannique de Madrid, qui les amène en voiture à la capitale espagnole. Les deux hommes logent là à l'Hotel Mora jusqu'au 5 août et arrivent à Gibraltar le 9 août 1943 (date reprise dans le rapport de Conroy).
Murphy quitte Gibraltar par avion Hudson le 14 août et arrive le lendemain à Hendon en Angleterre où il est immédiatement interrogé.
Lors de la mission Ramrod 1419 (escorte de bombardiers Lancaster sur Cologne) le 28 décembre 1944, son Spitfire Mark IX PL218 est touché par la Flak à hauteur de Cologne et son moteur n° 2 prend feu. Il évacue son Spitfire et atterrit dans la forêt de Huertgen au sud-est d'Aachen/Aix-La-Chapelle, au beau milieu de troupes américaines. Murphy s'en sort avec des brûlures au second degré au visage et à la tête. Hospitalisé à Aachen puis à Liège, il rentre en Angleterre le 1er janvier 1945. Il ne participera plus à des opérations de combat et suit des cours de mitraillage à Catfoss avant d'y devenir instructeur. Murphy quitte la RAF en juillet 1947 avec le grade de Squadron Leader.