Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 6 septembre 2014.

John Patrick O'LEARY / R.114688 ou 114680
Claybank, Saskatchewan, Canada
Né le 9 mai 1919 dans une ferme près de Claybank, Saskatchewan, Canada / † le 12 juillet 2018 à Claybank
Sgt RCAF, RAF Bomber Command 428 Squadron, bombardier

Fairey Aviation Halifax MkV, n° série DK257, NA-Q, abattu vers 02h00 par l’Ofw. Richard Launer du 10./NJG4 dans la nuit du 13 au 14 juillet 1943 lors d'une mission sur Aachen.
Écrasé à Genderen, 6 km au NNE de Waalwijk, Noord-Brabant, Pays-Bas
Durée : 10 semaines.
Passage des Pyrénées : le 19 septembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3315/1454 (incomplet).

Après le largage des bombes, sur le vol de retour, l'avion est attaqué par un chasseur de nuit à 4900 m d'altitude à hauteur de Tilburg. Les deux mitrailleurs, les sergents Thomas Henry Pritchard et Montague Edwards sont tués; leurs corps n’ont jamais été retrouvés et leurs noms figurent au mémorial de Runnymede. Le pilote, Fl/Lt Donald Scott Morgan et trois autres hommes sont fait prisonniers : le Sgt Donald Brown – RCAF, le navigateur F/O Francis Henry Ditchburn – RCAF et le P/O Boyd Leslie Gillis - RCAF. Seul O'Leary parvient à s'échapper.

Du 17 au 22 juillet 1943, O'Leary reste dans la maison de Jozef Felix KERSTENS, 15 Veldstraat à Mol. [Jozef Felix Kerstens, né à Mol le 19 mars 1989, a été arrêté par la suite. Il est décédé en avril 1945 en camp à Sachsenhausen/Oranienburg et la US Medal of Freedom lui a été attribuée à titre posthume en 1949]

Le 23 au matin, il est conduit à Gingelom par train, et loge pendant 9 jours chez Jean LONDOZ, son épouse et leurs enfants, une fille et leur fils René, au 113 (Grote) Steenweg, Gingelom, pendant que l'on organise son évasion.

Le 31 juillet, O’Leary quitte Gingelom avec un instituteur de Landen qui le guide en train à Bruxelles, de même que Roy Hodge. A la gare de Bruxelles, Georges DUPONT les emmène chez sa sœur par le tram. Ils y restent jusqu'au 3 août, quand DUPONT les prend chez lui au 36 Avenue de Fairen (?) jusqu'au 19 août.

Le 17 août, un autre Canadien les rejoint : Edward Bridge. Ils vont attendre un guide dans un magasin de radios. Une fille de 19 ans (elle en a effectivement 17) les prend à une maison. Comme les Allemands la surveillaient, ils sont amenés en banlieue, où ils restent jusqu'au 21 août. De là, ils vont chez Victor SAVALIE, au 121 Clos des Hortensias à Berchem-Sainte-Agathe, jusqu'au 31 août.

Cette jeune fille de 17 ans doit être Elsa "TILBOR" (fille de Gustave VAN TILBORT, Berendrecht-Anvers ?), née le 31 juillet 1926 à Anvers et décédée comme épouse de Nathan LEIBLER à New York ou Jérusalem le 14 février 2012. Elle avait fui Anvers et demeurait cachée sous une fausse identité chez un policier bruxellois. Elle demande à Hodge et O'Leary de contacter sa sœur à New York, au cas où leur évasion serait menée à bien, et de l'informer de la situation de la famille. Ils mémorisent l'adresse de sa tante. Plus tard, Elsa travaillera dans un service de comptabilité de la Wehrmacht à Bourges (France), où elle parviendra à estampiller en secret des papiers en blanc pour la résistance.

Elsa LEIBLER est renseignée comme libérée à Paris par des troupes américaines en août 1944 [cf http://collections.ushmm.org/search/catalog/vha914] Une fois arrivé à Ottawa, Roy Hodge écrit deux lettres à la sœur d’Elsa, Mme SALSZMAN à New York dans le courant de janvier 1944. Hodge n’avait pas correctement mémorisé l'adresse, mais le US Postal Service les délivra néanmoins.

Selon O’Leary, c’est le 9 septembre, après avoir passé environ 10 jours par le centre de rassemblement chez Hélène CAMUSEL au 160 Rue Marie-Christine à Laeken, que Hodge et lui partent pour Paris. Il semble par ailleurs (Hodge) que "Lily" (Aline DUMONT) était venue les chercher chez une dame très âgée chez qui elle habite près de la gare et qu’après un nouveau délai, c’est le 5 septembre qu’ils partent pour Paris.

O’Leary et Hodge sont alors vraisemblablement séparés. Pour ce que nous savons d’O’Leary, un officier français échappé d'un Offlag (Maurice GRAPIN) le mène chez le Dr Louis GUYOT au 50 Rue de Rome à Paris VIIIe, où il reste environ 6 jours.

Le 15 septembre, cet officier français le conduit à la gare et lui présente une femme avec des lunettes foncées qui escorte un aviateur américain (Francis Harkins). Elle les guide jusque Bordeaux.

Là, le 16 septembre, Jean-François NOTHOMB guide O’Leary et Harkins à Dax. Ils vont ensuite à vélo jusque Bayonne et les deux aviateurs logent à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA, un peu au sud d’Anglet, ou à Bayonne chez Pierre ARRIEUMERLOU. O'Leary ne mentionne pas Philippe de Liedekerke dans l’annexe C de son SPG.

Le 17 septembre, avec NOTHOMB et une jeune fille qui parlait très bien anglais, O’Leary et Harkins se rendent à Saint-Jean-de-Luz. Ils y passent une nuit et la journée suivante.

Le 18 au soir, un "Louis", guide de montagne les passe en Espagne. O'Leary a probablement ici confondu avec Philippe de Liedekerke, que NOTHOMB leur aura présenté comme leur guide.

C'est le 56e passage de Comète via la ligne de Saint-Jean-de-Luz et la Bidassoa, les deux évadés marchant seuls avec les guides basques.

O’Leary et Harkins restent 4 jours à San Sebastian chez le "senor Don de FREDERICO". Lire : Federico ARMENDARIZ (2e étage du 3 Calle de la Marina à San Sebastian, près de la Concha, plage de San Sebastian). La voiture diplomatique les emmène à Madrid, où ils restent 6 jours. O’Leary arrive à Gibraltar le 1er octobre et y reste 6 jours.

O'Leary quitte Gibraltar par avion le 6 octobre 1943 et arrive le lendemain en Grande-Bretagne, où il est immédiatement interrogé par le MI9.

Décédé en 2018, John O’Leary repose au Hope Cemetery à Ottawa, Canada.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters