Dernière mise à jour le 13 décembre 2022.
Anthony Louis PAOLANTONIO - 32428719
158 Depeyster Street North, North Tarrytown, Sleepy Hollow, État de New York.
Né le 17 janvier 1921 dans l'Etat de New York/ † le 2 juillet 2002 à North Tarrytown, Sleepy Hollow, État de New York.
S/Sgt, USAAF 392 Bomber Group 579 Bomber Squadron, mitrailleur.
Lieu d'atterrissage : à 5 Km de Waterloo.
Boeing B-24 Liberator, 42-7484, GC-L / "Sally Ann", abattu par des chasseurs FW 190 le samedi 29 janvier 1944 vers 12h30-13h00 lors d'une mission sur Francfort.
Atterrissage forcé (crash où il explose) tout près de Waterloo, derrière la ferme de Mont St Jean.
Durée : 7 mois
Caché à Bruxelles, Anderlecht.
Rapport de perte d'équipage MACR 2548. Rapport d'évasion E&E 1875 (disponible en ligne mais fort succinct).
Le B-24 décolle de Wendling à 08h00 et, alors qu'il survole la côte, deux de ses turbo-compresseurs tombent en panne et, s'éloignant de la formation, il est attaqué par des chasseurs. L'aile gauche est détruite de même que la conduite de carburant au moteur n°4. Du fuel se déverse par la soute à bombes alors que celles-ci sont larguées, l'appareil faisant demi-tour vers l'Angleterre à une altitude de 1.850 m seulement.
Il est impossible pour le mécanicien William Mattson de stopper la fuite et comme le B-24 est menacé d'une nouvelle attaque de chasseurs, le pilote, 1Lt John Stukus, plonge sous la couverture nuageuse à environ 800 m. Les chasseurs passent par-dessous les nuages et, lorsque cette protection disparaît, ils attaquent à nouveau le bombardier. Une explosion dans la soute à bombes en propulse les portes jusque dans le compartiment radio, le système hydraulique lâche et le pilote donne l'ordre d'évacuer l'appareil.
Le 1Lt John Stukus (pilote) et le 2Lt John E. Moffat (copilote) sont immédiatement fait prisonniers par les Allemands stationnés au Lion de Waterloo. Le navigateur 2nd Lt Ronald R. Lindlow et le bombardier 2nd Lt Lester E. Gentry sont tués par des coups directs dans le cockpit. Lindlow repose au Golden Gate National Cemetery à San Bruno en Californie, mais le corps de Gentry n'a jamais été retrouvé et son nom figure aux tablettes du Mur des Disparus au cimetière américain de Cambridge en Angleterre. Le reste de l'équipage est un temps officiellement déclaré manquant en action. En fait, parmi les autres survivants qui réussissent à éviter la capture, quatre seront "libérés" en septembre 44 : Anthony Paolantonio (la présente fiche), William McGinley, Joe McCrary et Louis Rosati. William Mattson, quant à lui, passera en Espagne via les Pyrénées. Marshall Crouch et James Dykes, eux, d'abord évadés, seront fait prisonniers ultérieurement, ce dernier échappant à l'emprisonnement dans un camp en Allemagne (voir sa fiche).
Anthony Paolantonio, qui saute à environ 1.500 m, déclare avoir vu l'avion exploser en l'air quelques secondes après, sous les yeux aussi d'une centaines de spectateurs au sol. Son rapport E&E indique seulement qu'il a une coupure à la jambe et que ce sond des belges qui ont emporté son parachute, son harnais et sa Mae West. Dans l'Appendix "C" de son rapport il ne cite les noms et adresses que du couple Bottelier à Anderlecht et "Vander Meiren" à Schaerbeek, ajoutant qu'il a été aidé par beaucoup d'autres personnes également, dont il n'a cependant pas noté les noms, par peur de les voir identifier par la Gestapo en cas d'arrestation.
Pour l'équipage de ce bombardier, un M. PESTIAU de Braine L'Alleud, domicilié 22 Rue des Muguets à Ottignies s'est occupé de Rosati, Paolantonio, Dykes et McGinley. Un certain SANDERS s'est occupé de Paolantonio. Une Mme "VAN EECKHOUT" et Mme Vve Robert WILLAME née Hélène BARRÉ de Auderghem ont été mêlées à cette affaire. La liste des Helpers belges reprend Mme Albertine VAN EECKHAUT (et son mari Oscar) au 8 Avenue Belle Vue à Waterloo, classifiée "Gr. 5".
Selon le rapport LIB de Crouch, le 1er février, Jacques TRACHET, au Gros Tienne à Ohain, chez qui il avait logé 2 jours et 3 nuits, accompagné du bourgmestre de la localité (Raymond van HOEGAERDEN) conduisent Crouch en voiture jusque chez Henri VANDEVELDE à Chapelle-Saint-Lambert, près de Lasnes, où il reste loger pendant 11 jours. Crouch indique que Rosati, Dykes, McGinley et Paolantonio s’y sont également trouvés.
Crouch, Dykes, Rosati, McGinley et Paolantonio, après avoir été cachés à Nivelles chez Édouard alias "Coco" PARDONCHE (fils de Camille PARDONCHE, tous deux résistants bien connus de l'endroit), ont été acheminés par Édouard ainsi que par son beau-frère Paul JOSSIEAUX et par Henri VOITURON (époux d’Alphonsine, domicilié à Arquennes) pour être conduits à Feluy (Seneffe) au 15 Rue Victor Rousseau, chez Henri OTS et son épouse Victorine, où ils sont restés cachés du 12 au 26 février 1944.
Dans un courrier dans les archives de Comète, Melchior RESTEAU, 129 Rue de la Station, Braine-le-Comte, indique qu’il a aidé Crouch, Rosati, Paolantonio, McGinley, Dykes, ainsi que Howard Sakarias et Glenn Brenneke (ces 2 derniers du B-17 42-30412 abattu le 4 mars 1944)…
Les archives nous confirment que le 3 avril 1944, Rosati et Paolantonio sont amenés à Bruxelles par René HANQUET de Rebecq et qu’ils sont remis à Hubert GEENEN, résistant traqué. Il les cache chez sa propre logeuse, Mme "VANDERMAIRE"-DUBRAY veuve MARTENS au 12 Rue Navez à Schaerbeek, jusqu'au 26 avril. [La liste des Helpers belges reprend Nancy VANDERMEIREN à cette adresse.] Le 15 avril 44, une requête via la Croix-Rouge allemande est adressée aux parents de Paolantonio dans l'état de New York, mais l'adresse indiquée ("353 Rue Stévin") est manifestement fausse car il n’y avait pas de numéro supérieur à 177 dans cette artère bruxelloise.
Hubert GEENEN remet alors Paolantonio et Rosati à Jean GHILAIN. Après un contact avec l'abbé Henri VAN OOSTAYEN, Simone SCHREYEN et Marcel VAN BUEKENHOUT viennent les voir le jour même et les prennent en charge.
Victor SCHUTTERS indique avoir convoyé Paolantonio dans Bruxelles dans son camion de la SNCB (Société Nationale des Chemins de Fer Belges).
Paolantonio est placé le 27 avril 1944 chez Guillaume BOTTELIER et son épouse au 29 Rue de la Vérité à Anderlecht, puis à partir du 6 mai et pour 61 jours chez Marguerite QUINTARD-LEGRAIN, dans l'épicerie du couple au 47 Rue Edgard Tinel à Anderlecht. Il revient chez le couple BOTTELIER le 6 juillet et y reste (7 semaines) jusqu'à la libération de Bruxelles en début septembre. Il est rapatrié en Angleterre le 9 septembre et y est débriefé le même jour par l'IS9.
Anthony Paolantonio est démobilisé le 19 octobre 1945. Décédé en 2002, il repose au Sleepy Hollow Cemetery, Westchester County, New York.
Merci à Régis Decobeck de Waterloo pour ses renseignements.