Dernière mise à jour le 13 décembre 2022.
Louis Peter ROSATI / 37320524
1323 14th Avenue East, Hibbing, Minnesota.
Né le 6 décembre 1919 à Hibbing, Minnesota / † le 7 octobre 1949 à Minneapolis, Minnesota.
S/Sgt, USAAF 392 Bomber Group 579 Bomber Squadron, mitrailleur ventral.
lieu d'atterrissage: à 5 Km de Waterloo.
Boeing B-24 Liberator, 42-7484, GC-L / "Sally Ann", abattu par des chasseurs FW 190 le samedi 29 janvier 1944 vers 12h30-13h00 lors d'une mission sur Francfort.
atterrissage forcé (crash où il explose) tout près de Waterloo, derrière la ferme de Mont St Jean.
Durée : 7 mois.
Camp : caché à Bruxelles.
Rapport de perte d'équipage MACR 2548. Rapport d'évasion E&E 1888 disponible en ligne.
Le B-24 décolle de Wendling à à 08h00 et, alors qu'il survole la côte, deux de ses turbo-compresseurs tombent en panne et, s'éloignant de la formation, il est attaqué par des chasseurs. L'aile gauche est détruite de même que la conduite de carburant au moteur n°4. Du fuel se déverse par la soute à bombes alors que celles-ci sont larguées, l'appareil faisant demi-tour vers l'Angleterre à une altitude de 1.850 m seulement.
Il est impossible pour le mécanicien William Mattson de stopper la fuite et comme le B-24 est menacé d'une nouvelle attaque de chasseurs, le pilote, 1Lt John Stukus, plonge sous la couverture nuageuse à environ 800 m. Les chasseurs passent par-dessous les nuages et, lorsque cette protection disparaît, ils attaquent à nouveau le bombardier. Une explosion dans la soute à bombes en propulse les portes jusque dans le compartiment radio, le système hydraulique lâche et le pilote donne l'ordre d'évacuer l'appareil.
Le 1Lt John Stukus (pilote) et le 2Lt John E. Moffat (copilote) sont immédiatement fait prisonniers par les Allemands stationnés au Lion de Waterloo. Le navigateur 2nd Lt Ronald R. Lindlow et le bombardier 2nd Lt Lester E. Gentry sont tués par des coups directs dans le cockpit. Lindlow repose au Golden Gate National Cemetery à San Bruno en Californie, mais le corps de Gentry n'a jamais été retrouvé et son nom figure aux tablettes du Mur des Disparus au cimetière américain de Cambridge en Angleterre. Le reste de l'équipage est un temps officiellement déclaré manquant en action. En fait, parmi les autres survivants qui réussissent à éviter la capture, quatre seront "libérés" en septembre 44 : Louis Rosati (la présente fiche), Anthony Paolantonio, William McGinley, Joe McCrary. William Mattson, quant à lui, passera en Espagne via les Pyrénées. Marshall Crouch et James Dykes, eux, d'abord évadés, seront fait prisonniers ultérieurement, ce dernier échappant à l'emprisonnement dans un camp en Allemagne (voir sa page).
Les informations ci-dessous proviennent de diverses sources et peuvent paraître confuses au lecteur. Certains rapports sont très succincts et des détails concernant les 5 évadés ne correspondent pas toujours entre eux.
Voici un résumé de certains des témoignages oraux recueillis : Pour l'équipage de ce bombardier, un M. PESTIAU de Braine L'Alleud, domicilié 22 Rue des Muguets à Ottignies s'est occupé de Rosati, Paolantonio, Dykes et McGinley. Un certain SANDERS s'est occupé de Paolantonio. Une Mme "VAN EECKHOUT" et Mme Vve WILLAME de Waterloo ont été mêlées à cette affaire. La liste des Helpers belges reprend Mme Albertine VAN EECKHAUT (et son mari Oscar) au 8 Avenue Belle Vue à Waterloo, classifiée "Gr. 5", et Mme Vve Robert WILLAME née Hélène BARRÉ de Auderghem. Rosati indique qu'il a été caché à Chapelle-Saint-Lambert près de Lasnes, Arquennes, Ecaussines et Bruxelles. Crouch, Dykes, Rosati, McGinley et Paolantonio, après avoir été cachés à Nivelles chez Édouard alias "Coco" PARDONCHE (fils de Camille PARDONCHE, tous deux résistants bien connus de l'endroit), ont été acheminés par Edouard ainsi que par son beau-frère Paul JOSSIEAUX et par Henri VOITURON (époux d’Alphonsine, domicilié à Arquennes) pour être conduits à Feluy (Seneffe) au 15 Rue Victor Rousseau, chez Henri OTS et son épouse Victorine, où ils sont restés cachés du 12 au 26 février 1944.
Dans son rapport LIB, Marshall Crouch indique que le 1er février, Jacques TRACHET, du Gros Tienne à Ohain et le bourgmestre de la localité (Raymond van HOEGAERDEN) conduisent Crouch en voiture jusque chez Henri VANDEVELDE à Chapelle-Saint-Lambert, près de Lasnes, où il reste loger pendant 11 jours. Crouch indique que Rosati, Dykes, McGinley et Paolantonio s’y sont également trouvés.
Dans un courrier dans les archives de Comète, Melchior RESTEAU, 129 Rue de la Station, Braine-le-Comte, indique qu’il a aidé Crouch, Rosati, Paolantonio, McGinley, Dykes, ainsi que Howard Sakarias et Glenn Brenneke (ces 2 derniers du B-17 42-30412 abattu le 4 mars 1944)…
Voici à présent ce que Rosati reprend dans son rapport : Rosati atterrit dans une ferme à 5 Km de Waterloo. Le fermier le fait se cacher dans des broussailles et revient le soir, d'abord avec Paolantonio et ensuite avec McGinley. A minuit, il amène les trois Américains dans sa grange et leur apporte des vêtements civils. Ils y dorment et y restent jusqu'au lendemain soir. Ils sont ensuite conduits tous les trois chez un couple âgé, Henri VANDEVELDE et son épouse à Chapelle-Saint-Lambert, 13 Km au Nord-Est de Nivelles. Ils y logent deux semaines. Le lendemain de leur arrivée, le bourgmestre d'un village voisin (Raymond van HOEGAERDEN) amène Dykes et Crouch chez les VANDEVELDE. Les cinq aviateurs sont assistés par une comtesse ayant vécu à Londres durant la guerre 1914-1918 et habitant le château local avec deux de ses filles, de 19 et 20 ans.
Vers le 14 février, les cinq Américains sont conduits au 15 Rue Victor Rousseau à Arquennes (4 Km au Sud-Ouest de Nivelles) chez Henri OTS et son épouse Victorine où ils restent deux semaines. Ils sont alors menés à Ecaussines pour deux semaines chez Jules "ROSSEUW". Il s’agit en fait de Jules ROUSSEAU, du 35 Rue Belle Tête à Ecaussines. Là, Glenn Brenneke et Howard Sakarias arrivent, ce qui grossit le groupe à sept évadés à cacher et nourrir. Chaque jour, trois d'entre eux doivent être placés ailleurs. Un jour que Rosati, Paolantonio et McGinley étaient ailleurs, les Allemands font une perquisition chez ROUSSEAU. Jules ROUSSEAU peut s’échapper juste à temps par la porte de derrière avec Crouch, Dykes et Sakarias. ROUSSEAU se fait battre par les Allemands, qui ne découvrent aucune indication et pensent qu'il abritait seulement des réfractaires.
Vu le danger de découverte, on décide de disperser immédiatement le groupe. Rosati et Sakarias vont chez un facteur, Gérard "TAMINIUS" (en fait TAMIGNIAUX), dans le district de Lalaing à Ecaussines où ils logent pendant trois semaines. Les sept aviateurs sont alors à nouveau rassemblés et sont conduits en train depuis Braine-le-Comte jusqu'à Bruxelles, où Rosati va de maison en maison durant deux semaines et demi. Dans un courrier dans les archives de Comète, Melchior RESTEAU, 129 Rue de la Station, Braine-le-Comte, indique qu’il a aidé Crouch, Rosati, Paolantonio, McGinley, Dykes, ainsi que Howard Sakarias et Glenn Brenneke (ces 2 derniers du B-17 42-30412 abattu le 4 mars 1944)…
Les archives nous confirment que Rosati et Paolantonio sont amenés à Bruxelles par René HANQUET de Rebecq le 3 Avril 44 et remis à Hubert GEENEN, résistant traqué. Ce dernier les cache chez sa propre logeuse, Mme "VANDERMAIRE"-DUBRAY veuve MARTENS au 12 Rue Navez à Schaerbeek, jusqu'au 26 avril. [La liste des Helpers belges reprend Nancy VANDERMEIREN à cette adresse] Hubert GEENEN les remet alors à Jean GHILAIN. Après un contact avec l'abbé Henri VAN OOSTAYEN, Simone SCHREYEN et Marcel VAN BUEKENHOUT viennent les voir le jour même et les prennent en charge.
Victor et Simone SCHREYEN passent alors voir Rosati et lui disent que trois semaines plus tôt ils avaient fait partir Mattson. Ils conduisent Rosati chez Mlle Marcelle MARTENS au 01 Rue Charles Bernaerts à Uccle. C'est la fille d'Angèle OLLEVIER-DELATTRE, et l'agent n° 136 de Charles HOSTE de EVA. Rosati y reste trois mois et demi du 27 avril au 13 août, et Raymond Pencek l'y rejoint peu de temps après son arrivée.
Simone et Victor SCHREYEN sont arrêtés et Marcel VAN BUEKENHOUT reprend leur service. Plus tard, quand VAN BUEKENHOUT est arrêté à son tour en août, Mme Fernande (?) reprend le collier.
Le 13 août, Rosati et Pencek sont déplacés dans un "couvent" au 314 Rue Léopold à Jette (l’Institut St Augustin, dirigé par les Sœurs Hospitalières de Bruxelles), où de nombreux Juifs et d'autres gens étaient déjà cachés. La mère supérieure les tient strictement confinés à l'intérieur du couvent.
A noter que selon le rapport de Raymond Pencek, Rosati aurait été convoyé en même temps que lui vers le 15 août 44 par Simone SCHREYEN et Germaine NAGELS-LUNQUICH (Germaine LUNQUICH, née NAGELS, épouse de Henri LUNQUICH au 130 Rue Alexandre Markelbach à Schaerbeek) chez BOSHOUWERS au 104 Boulevard Maurice Lemonnier au centre de Bruxelles.
Le 3 septembre au soir, ils observent les Allemands qui se sauvent devant la libération imminente de ce quartier de Bruxelles et voient bientôt arriver les tanks britanniques. Le 4 septembre au matin, ils sont autorisés à descendre, puis Mme Fernande vient les prendre pour être rassemblés avec d'autres évadés. Le jeudi 7 septembre, les aviateurs sont confiés à "an English woman, Mme Ann, the chief" (Mme Anne BRUSSELMANS), qui rassemble tous ses évadés dans un camion pour les mener à l'hôtel Métropole, Place de Brouckère, au centre ville.
Victor SCHUTTERS indique avoir convoyé Rosati dans Bruxelles dans son camion de la SNCB (Société Nationale des Chemins de Fer Belges).
Le 9 septembre, un avion de la RCAF ramène Rosati en Angleterre. Il rédige son rapport le 10 septembre 1944 à Londres, au 67 Brooke Street.
Louis Rosati, démobilisé le 19 octobre 1945, a été blessé le 7 octobre 1949 dans un accident de chasse sur le lac White Oak, près de Deer River, dans le Minnesota. Dans son édition du 9 octobre 1949, le "Star Tribune" de Minneapolis rapporte qu’alors que Louis se levait dans son bateau pour tirer sur un canard, il a perdu l'équilibre et est tombé en arrière sur le fusil de chasse de son frère, Orlando. Le fusil a déchargé, blessant Louis, qui est décédé plus tard à l'hôpital de Deer River à Minneapolis. Louis Rosati repose au Maple Hill Cemetery à Hibbing, Minnesota. Son frère aîné Orlando Americo Rosati est décédé le 27 novembre 1979, âgé de 68 ans.
Merci à Régis Decobeck de Waterloo pour ses renseignements.