Aviateurs de l'opération Marathon

Fiche créée le 11 janvier 2017.

Frank William Charles ROBERTSON ("Bill") / 630958
adresse ?
Né ? / † ?
Sgt RAF, RAF Bomber Command 408 "Goose" Squadron, mécanicien.
Lieu d'atterrissage : près de Tynaarlo, à 20 km au sud de Groningen, Pays-Bas.
Avro Lancaster II, DS788, EQ-C, abattu dans la nuit du 19 au 20 février 1944 lors d'une mission sur Leipzig.
Explosé au-dessus de Wolfsbarge, près de Kropswolde, à une quinzaine de km au sud-est de Groningen (Groningue), Province de Groningen, Pays-Bas.
Durée : 7 semaines.
Camps : Acremont et Bellevaux

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3350/1350.

Le Lancaster décolle de Linton-on-Ouse à 00h03 le 20 février pour la première mission de l’équipage. Après le largage de ses bombes, sur le vol de retour, il est attaqué à une altitude de 6000 m par un chasseur de nuit allemand. Ses tirs atteignent l’empennage et l’appareil prend feu. Le pilote Frampton tente de maintenir le contrôle de l’appareil, mais celui-ci doit finalement être abandonné. Le Lancaster explose au-dessus de Wolfsbarge et ses débris sont éparpillés dans tout le voisinage, le cockpit s’écrasant à 400 m à l’est de la Woldweg à Kropswolde.

Sur les sept hommes d’équipage, cinq seront tués : le pilote F/O John Albert Frampton, RCAF, à 19 ans, l’un des plus jeunes pilotes du Bomber Command à avoir perdu la vie; le navigateur F/S John James Astles, RCAF ; l’opérateur radio Sgt Kenneth Witty Tindall, RAF ; les mitrailleurs Sgt Kenneth Hugh Bennett, RCAF et Sgt Kenneth Smith, RCAF. Leurs corps furent retrouvés dans les décombres cinq jours après le crash et ils reposent au cimetière de l’Eglise Protestante de Hoogezand-Sappemeer, Woldweg, Kropswolde, aux Pays-Bas.

Le bombardier F/O George Walker Reynolds, RCAF sera fait prisonnier et interné au Stalag Luft 3 et au camp de Belaria, près de Sagan en Pologne annexée - Prisonnier No.3537.

Seul Frank Robertson parviendra à s’évader. Nous ignorons son parcours depuis le nord des Pays-Bas jusqu’en Belgique.

Des archives nous apprennent que le 13 avril 1944, DE VRIES et MARTENS remettent Frank Robertson et les aviateurs Donald CrawfordLeroy CroyReginald Moreton au groupe de Hubert BEUNKENS (BEUNCKENS, du 37 Stationstraat à Elen / Dilsen-Stokkem, selon la liste des récompenses de 1947).

BEUNCKENS les confie alors à Mlle Anna TIMMERMANS, de Lanklaar, et ils passent un jour dans les bois. Les aviateurs sont alors remis à Rudolf VAN REEMST (du 31 Stationstraat à Lanaken) qui les place avec l’aide de Mathieu STOUTEN de Borgloon à l'asile de vieillards de Liège, Rue Basse-Wez. Le 27 avril 44, STOUTEN les conduit à Momalle où Albert BEAUPAIN de Stavelot (Rue Hottonruy) guide Reginald Moreton et Frank Robertson chez Marie et Nicolas RIGOT, Route Provinciale à Voroux-lez-Liers (et peut-être également chez RIGO (Mlle Elise RIGO/ RIGOT, rue Haut Vinave à Momalle ?) et le 9 mai (ou juin?) chez Céleste et Françoise COHEUR-COULEE et leur fille Françoise, au 17 Rue El’Vau à Momalle.

Le 10 juillet, Marcel HICTER, Rue des Béguines à Momalle, les reprend et les fait partir par Pierre STRUMAN de la Rue Saint-Maur à Liège vers le camp Marathon de Beffe, dans les Ardennes, avant qu’ils rejoignent le Camp de Porcheresse géré par Émile ROISEUX. Il semble que Ronald Dawson et Arthur Barton ont été du voyage. En effet, le rapport d’évasion de Barton indique qu’il a rencontré Dawson et Frank Robertson également cachés à Momalle où Barton, guidé par VAN OPPEN, était arrivé venant de Genk.

VAN OTTEN mène alors Robertson, Dawson et Barton jusqu’à Hotton, puis à Beffe où il les abandonne près de l’église leur disant de "rester hors de vue"… Perplexes, les aviateurs attendent jusqu’à ce que VAN OTTEN revienne avec un jeune garçon en short et ils sont ensuite amenés à une école près de l’église. En montant à l’étage, ils entendent des voix venant de chambres occupées, puis, arrivant au grenier y voient 29 aviateurs cachés, des Américains pour la plupart. Menés jusqu’à la maison de Vincent et Ghislaine WUYTS-DENIS à Beffe, ils y restent jusqu’à la fin juillet, lorsqu’une descente de soldats allemands sur le village les oblige à décamper pour aller se réfugier dans les bois.

Dans la nuit du 28 au 29 juillet, un violent orage se développe et Vincent WUYTS, Frank Robertson et Arthur Barton, trempés jusqu’aux os et n’y tenant plus, décident d’aller se réfugier dans l’école. Tôt le lendemain matin, ils arrivent à s’enfuir et échapper à une nouvelle descente des Allemands. C’est alors qu’ils voient l’Abbé Georges ARNOULD ("Albert", "Le Pâtissier"), qui leur apprend que 6 vélos avaient été apportés dans un village voisin. Les aviateurs se séparent en groupes de deux et après pas mal de péripéties arrivent au camp d’Acremont, où Robertson, Barton et les autres évadés du camp, évacuent celui-ci pour en rejoindre un autre d’où ils seront libérés le 8 septembre 1944 par des troupes américaines.

Dans son récit d'évasion, le Lt américain Charles Earnhart mentionne "William Robertson" (Frank…), qu'il rejoint avec d'autres aviateurs dans un camp dans les Ardennes. Frank Robertson n'y retrouve pas ses équipiers, qui sont au camp de Daverdisse-Porcheresse. Il rentrera après eux en Angleterre où il est interviewé le 19 septembre 1944.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters