Dernière mise à jour le 2 septembre 2016.
John Mitchel Jobling SMITH ("Jack") / 636817
196 Windsor Street, Wolverton, Buckinghamshire, Royaume-Uni
Né le 20 février 1920 à Sunderland Court, Buckinghamshire, Royaume-Uni / † ?
Fl/Sgt, RAF Bomber Command 218 Squadron, opérateur radio/mitrailleur
Atterri dans la région de Dokkum, Friesland, Pays-Bas.
Short Stirling Mk. I ou Mk III, n° série BF505, HA-Z, abattu la nuit du 4 au 5 mai 1943 par un chasseur (IV/NJG1 – Oblt. Robert Denzel) lors d'une mission sur Dortmund.
Ecrasé à 1h07 près de la Murmerwoudsterweg, 5 km au sud de Dokkum, Friesland, Pays-Bas.
Durée : 9 semaines.
Arrêté le 9 juillet 43 à Paris, ligne Jackson.
John Smith s’est vu décerner la Distinguished Flying Medal (DFM) - publication dans le Supplément de la London Gazette, 6 avril 1943 - pour avoir permis la rentrée à sa base d’un appareil au retour d’une mission sur Nuremberg en mars 1943 : "636817 Sergeant John Mitchel Jobling SMITH, No. 218 Squadron. In March, 1943, this airman was the wireless operator of an aircraft which attacked Nuremburg. On the return flight, whilst still over enemy territory, the compass became unserviceable and when Sergeant Smith obtained a fix by means of his wireless apparatus it was apparent that the aircraft was well off its course. Petrol was 'running low but, more good work by Sergeant Smith, who speedily obtained homing fixes, enabled the pilot to set the correct course and, eventually, to reach an airfield near the coast, where a landing was effected almost as the petrol became exhausted. By his excellent work, Sergeant Smith contributed in a large measure to the safe return of his aircraft."
Le Stirling décolle à 22h40 de Downham Market le 4 mai 1943. Touché par les tirs du chasseur allemand, l’appareil doit être évacué et sur les huit hommes d’équipage, cinq sont tués : le pilote, F/L Wilbur Lewis Turner, RCAF ; le copilote, Sgt Frank Norman Robinson ; le mécanicien, Sgt William Norman Forth ; le mitrailleur arrière, Sgt Herbert Ward Sawkings et le mitrailleur dorsal, F/S George Allan Hinshelwood. Ils reposent au cimetière de Dantumadeel (Damwoude), au sud de Dokkum , Pays-Bas.
Les 3 autres sont John Smith (la présente fiche), le navigateur Sgt John L. White et le bombardier P/O Philip S. Beck. Deux d’entre eux seront assez rapidement arrêtés, seul John Smith parvenant à s’évader plus longtemps avant d’être lui-même arrêté. Le Sgt White est interné aux Camps Stalag Luft 1/ Stalag Luft 6/ Stalag Luft 4/ Stalag 11B, PoW No.1165. Le P/O Beck, lui, sera détenu au Stalag Luft 3, PoW No.1254.
Selon des éléments trouvés par le chercheur Michel Beckers, parmi ces 3 hommes, un aviateur est immédiatement arrêté près de Roodkerk (Readtsjerk). Les deux autres, dont John Smith, se cachent dans une étable à cochons après leur atterrissage et sont trouvés le 5 mai par le fermier Pieter GOSMA [La liste des Helpers hollandais ne reprend qu’un seul GOSMA : Arnjen GOSMA-BOERSMA, au Sijbrandhuis à Rinsumageast, qui se trouve à 5 km au sud-ouest de Dokkum]. GOSMA les amène chez lui où l’un des 2 aviateurs, blessé à la tête, est soigné. Il doit s’agir de John Smith, car on rapporte que l’autre aviateur, ne souhaitant pas être retardé, avait décidé de partir seul et a été capturé peu après. John Smith est ensuite pris en charge par la Résistance et, déplacé à plusieurs endroits, il se retrouve à Arnhem. Nous ignorons les détails de son parcours en Hollande et comment et avec l’aide de qui il est guidé vers la Belgique. Il passe la frontière et on le signale comme aidé par André LYNA, de Uikhoven (Rekem) tout à l’Est du Limbourg belge.
De là, il passe au moulin à vent de Maria "Gertrude" MOORS à Dilsen.
Amené par un chef de section de Lambert SPANOGHE, Jean MOBERS de Maaseik, chez Henri COLARIS au 41 Oude Luikerbaan à Hasselt le 14 juin, Smith fut pris en charge avec Walter Mullaney le 15 juin 43 par Florent BIERNAUX et son épouse Olympe DOBY, au 16 Thonissenlaan à Hasselt, qui l'hébergèrent, lui procurèrent des vêtements civils et de faux papiers. Les archives du Groupe Hoornaert-Dirix de Hasselt mentionnent l’aide apportée à Smith et Mullaney par Lucien COLLIN et sa famille, sans autres détails, confirmant seulement leur arrivée chez COLARIS le 14 juin.
Florent BIERNAUX rapporte que deux coéquipiers de Mullaney se trouvaient chez Lucien COLLIN au 41 Rue du Démer / Demerstraat à Hasselt quand la famille COLLIN fut arrêtée le 18 juin 43. Lucien COLLIN, qui avait recruté les BIERNAUX, est fusillé à Poppenweiler (Ludwigsburg) le 30 juin 1944 à l'âge de 35 ans.
Florent BIERNAUX déplace alors John Smith pour 24 heures dans la ville et il loge chez Constant BERTELS, au 25 Weggevoerdenstraat ("rue des Déportés"). Constant BERTELS sera arrêté par la suite et déporté en Allemagne. Il mourra le 27 décembre 1944 à Neuengamme.
Ayant trouvé une nouvelle ligne où pouvoir évacuer les aviateurs, Olympe DOBY, l'épouse de Florent BIERNAUX, conduit Smith et Mullaney chez Jean COLEMONT toujours à Hasselt. Ce dernier les passe à Louis COLLETTE ("Louis le garçon de café") au 31 Rue de la Province à Liège.
Nous ignorons comment John Smith est amené à Bruxelles, mais il arrive à "the Captain’s house" qui est la planque du traître Prosper Dezitter et sa fausse filière d’évasion (le "Pensionnat"), au 369 Avenue Slegers à Woluwé-Saint-Lambert, Bruxelles où se trouvent déjà de nombreux autres aviateurs. On leur fait croire qu’ils seront bientôt envoyés vers le Sud de la France, d’où ils pourront passer en Espagne puis en Angleterre.
Selon le rapport Lib 678 d’Arthur Edgley, le 7 juillet 1943, accompagnés d’une femme médecin belge et d’un homme, Edgley, Mullaney, Sidney Maxted, William Cole, Frank Hugo et John Smith sont conduits à la Gare du Midi à Bruxelles. De là, ils prennent un train pour Paris. Le convoi s’arrête à la frontière française et on procède à un contrôle de douane. Un officier Allemand passe dans leur corridor, s’adresse à leurs guides puis s’en va. Les évadés ne sont donc pas réellement contrôlés et le voyage se poursuit. [La femme médecin belge est BERKOWITCH Hélène Esther épouse Salomon GOUDSMIT. Domiciliés 6 Rue Paul Spaak à Ixelles, Berkowitch et Goudsmit sont docteurs et soignent des Partisans Armés du Front de l'Indépendance dans le cadre d'évasion de Juifs avec Henri NYS. Le Dr Goudsmit est arrêté et Julienne BISSOT conduit Hélène BERKOWITCH au pensionnat de Dezitter à l'Avenue Slegers le 30 juin 43 ; elle part le 8 juillet 43 à Paris avec Mullaney & C° et Jenart en train. Arrêtée le 9 juillet 43 à Paris en allant vers la gare, elle est déportée à Ravensbrück le 20 juillet 44. Élisabeth OBERT de THIEUSIES est arrêtée en septembre 43, déportée et décédée à Ravensbrück après avoir rencontré BISSOT et BERKOWITCH. BERKOWITCH découvre Paul BOUTET et Louise COLLET en captivité. Julienne BISSOT est libérée avec Hélène GOUDSMIT-BERKOWITCH et Louise COLLET en avril 45 par la Croix-Rouge suédoise et rapatriée le 31 juillet 45. Elle témoigne le 8 novembre 1946 contre Dezitter.]
Arrivé à Paris vers 15h00, le groupe prend le métro jusqu’à l’extérieur de la ville et est momentanément scindé. John Smith est placé quelque part dans Paris pour la nuit et le lendemain un homme vient le chercher. Le groupe de 6 évadés se reforme et marche avec leur guide les menant à pied vers une gare d’où un train devait les emmener vers Bordeaux, le but final étant d’atteindre l’Espagne. Déambulant dans Paris, le groupe est pris en charge par un autre guide et peu de temps après ils sont encerclés par huit hommes (six, selon Edgley, dans un autre récit) en civil armés de pistolets. Ils sont ainsi arrêtés et envoyés à la Prison de Fresnes où ils sont interrogés par la Gestapo.
John Smith quitte Fresnes le 21 août et parvient au Dulag Luft d'Oberursel, près de Francfort le 22. Il est ensuite interné au Stalag IVB à Muhlberg, comme prisonnier n° 222555.
La photo en médaillon provient de celle de l’équipage, trouvée par le chercheur Michel Beckers et figurant sur le site http://www.aircrewremembered.com/turner-wilbur-1.html