Henry John DZWONKOWSKI ("Murphy")/ 35318190 1732 East 39th Street, Cleveland, Cuyahoga County, Ohio, USA. Né à Cleveland, Ohio le 28 mai 1921 / † le 6 avril 2001 à Cleveland, Ohio. S/Sgt, USAAF 44 Bomber Group 67 Bomber, second radio et mitrailleur ventral. Lieu d'atterrissage : près de Staden, 10 km au Nord de Passendale, Flandre Occidentale. Consolidated B-24 H Liberator, 42-7544, NB-C / "Seed Of Satan II", abattu le 1er décembre 1943 lors de la mission sur Solingen (touché par la Flak, panne d'essence). Écrasé à 2 km à l’Ouest de Passendale, Flandre Occidentale, Belgique. Durée : 4 mois. Passage des Pyrénées: le 3 mai 1944.
Informations complémentaires :
Rapport de perte d'équipage MACR 1382. Rapport d'évasion E&E 652 disponible en ligne.
Lors d'une mission précédente [le 1er octobre 1943, sur Wiener Neustadt, Autriche, à bord du B-24D "4-Q-2" Serial 41-23779], Dzwonkowski et le reste de l'équipage du Lt Taylor firent un atterrissage forcé sur un aérodrome à Bari, Italie. Ils y restèrent 5 à 6 jours avant de repartir pour Tunis et rejoindre l'Angleterre. Lors de la mission sur Solingen le 1er décembre 1943, le B24 n° 42-7544 était également piloté par le Lt Edward F. Taylor. Touché par la Flak au-dessus de Solingen, l'appareil vit son niveau de carburant baisser. Approchant de la côte belge, le pilote décida d'orienter l'avion vers l'intérieur des terres plutôt que de tenter la traversée de la Manche.
A peu près à la hauteur de Furnes, il donna l'ordre de sauter. Six membres de l'équipage furent rapidement faits prisonniers. Il s’agit du navigateur 2nd Lt Jack D. Foard, de l’opérateur-radio T/Sgt Robert S. Knoll, du mécanicien S/Sgt Edward S. Wojcik, du mitrailleur droit S/Sgt Miles J. McCue, du mitrailleur gauche S/Sgt Arthur T. Bayer et du mitrailleur arrière S/Sgt William F. Morris.
Henry Dzwonkowski, James Akins et William Dolgin purent échapper à la capture immédiate. Dolgins et Akins sont malheureusement rentrés plus tard dans la fausse ligne KLM. Seuls Dzwonkowski et son pilote Edward Taylor réussiront leur évasion.
La partie dactylographiée du rapport E&E de Dzwonkowski est fort brève et se limite à peu de détails. La majorité des détails ci-dessous proviennent de la partie manuscrite de son rapport (de la main de son interviewer), difficilement déchiffrable. Il saute à environ 5000 m, atterrit dans un champ labouré et retrouve bientôt ses co-équipiers Akins et Dolgin. Tous trois sont nourris dans une maison (celle d’un "Nichodemus" ?), qui est bientôt entourée d’un attroupement. Parmi la foule, un homme les mène à travers un champ et les fait se cacher dans des broussailles, leur disant d’attendre là son retour. Le même soir, vers 21h00, l’homme revient et guide les 3 hommes jusque chez lui. Dzwonkowski indique qu’il s’agit d’une boucherie et par recoupement avec ce qui figure au rapport RAMP de Dolgin, il s’agit d’Achille VERMANDER, propriétaire d’une boucherie à Zarren, près de Kortemark, à 30 km au Nord-ouest de Roeselare (La liste des Helpers belges reprend Achille VERMANDER au 10 "Leysedreef" à St Michiels-Brugge).
Les 3 hommes restent là pendant 3 jours. Un homme âgé d’environ 45 ans, 1m75, au nez pointu ("JEROME") arrive alors avec des vélos pour les mener à un hôtel à Ypres. Dzwonkowski ne le précise pas, mais il s’agit de l’établissement "Regina" au 45 Grote Markt, tenu par Urbain et Marguerite DE SMUL. Dzwonkowski et les autres y rencontrent Claude Leslie. Ce dernier reste à l‘hôtel en compagnie de Dzwonkowski, tandis qu’Akins et Dolgin sont menés par "JEROME" à une ferme. Bientôt, Dzwonkowski et Leslie doivent bouger car un groupe de soldats Allemands va arriver pour loger à l’hôtel. On les déplace un peu plus bas dans la même artère, chez un coiffeur, marié, père d’une petite fille d’environ 6 ans. Les 2 hommes restent loger là pendant 10 jours, puis accompagnent "JEROME" à vélo jusqu’à Passendale, chez un homme âgé d’environ 32 ans, 1m80, cheveux blonds, yeux bleus, tenant un magasin de souvenirs et se rendant chaque weekend à Ghent / Gand pour traiter des affaires de marché noir. Selon Dzwonkowski, cet homme était le chef d’une organisation à Poperinge, tandis que "JEROME" s’occupait du secteur d’Ypres.
Toujours selon le rapport E&E de Dzwonkowski, après 10 jours passés à Passendale, l’homme de 32 ans leur amène des vélos pour les guider vers Ypres, accompagnés de deux guides, 22 et 27 ans… Ils arrivent à l’hôtel ("Regina") où ils revoient Akins, Dolgin et rencontrent un autre aviateur Américain, Albert Brewer.
Selon des archives belges, le major d'infanterie Fernand DEFISE, habitant au 54 Avenue Beau-Séjour à Uccle, est résistant à l'Armée Secrète à Ypres. Il contacte le chef de zone local d'une mission du 2e Bureau militaire, Flaminius au sujet de cinq aviateurs, Dzwonkowski, Akins et Dolgin, ainsi que Albert Brewer et Claude Leslie. Son radio Georges JOAKIM (alias "Guineapig" ou "Vivian"), accompagné de Jacques BUSKIN DES ESSART et de Jacques GUIOT (?) vont à Ypres et ramènent les aviateurs à la gare de Bruxelles-Midi. Là, ils sont confiés à Charles HOSTE et entrent ainsi chez EVA le 24 décembre 1943. Dans son rapport, Dzwonkowski mentionne leur arrivée à Bruxelles jusqu’à un "fish market". Il s’agit du centre d'accueil de EVA chez Prosper SPILLIAERT, poissonnier au 394 Chaussée d'Anvers à Bruxelles.
Il se confirme que Charles HOSTE mène Dzwonkowski chez Prosper SPILLIAERT avant de le convoyer chez Olivier DUCULOT époux Henriette GREEN au 5 Rue Guillaume Kenis à Schaerbeek. Dans la partie manuscrite de son rapport, on peut deviner la mention par Dzwonkowski d’un "Jacques" et de sa mère (Jacques DE BRUYN et sa mère Octavie au 135 Rue des Confédérés à Bruxelles ?). Il indique que Jacques "les" (lui et quel autre évadé ?) et deux autres guides les accueillent à la gare et les mènent chez Mme "Gracht" (voir ci-dessous). Il mentionne aussi un passage chez un photographe (René PONTY), parlant un peu l’anglais, qui les prend en photo et remplit des papiers en vue de la confection de faux documents d’identité. Dzwonkowski précise par ailleurs que les photos de son kit d’évasion ne convenaient pas, leur format étant trop petit…
La photo de René PONTY fut réalisée soit chez Joséphine BROECKX Vve VAN DER GRACHT (Agent de EVA) au 240 Rue Léopold Ier à Laeken, soit chez Claire DE VEUSTER-SCHRIEEK au 14 Rue Froebel à Bruxelles, soit encore chez Hector LEPLAT au 96 Rue Rubens à Schaerbeek. Visiblement, elle a servi jusqu'en Espagne.
Initialement évadés comme Dzwonkowski et son pilote Edward Taylor, qui se retrouvera à Bruxelles à la libération, le copilote James Akins et le bombardier William Dolgin furent capturés le 25 mars 1944 à la gare d'Anvers. Dolgin raconte qu'il était en compagnie de Dzwonkowski et Akins la majeure partie du temps qu'ils étaient en fuite en Belgique.
Selon des archives de Comète, arrivé à Bruxelles, Dzwonkowski est recueilli par Henri NYS à Schaerbeek le 24 décembre 1943 et transféré à Comète le 26 avril 1944. Dzwonkowski rapporte qu’il rencontre Bill, un pilote américain de P-47 (William Grosvenor). Il déclare quitter Bruxelles vers le 6 janvier 1944 et à la phrase suivante, qu’il rencontre "Mr. Gaston" (vraisemblablement Gaston MATTHYS) deux jours plus tard… La suite, très succincte, de son E&E est davantage illisible. On ne peut qu’y deviner mention de "Gaston", avec lequel il semble avoir voyagé, d’un restaurant où ils rencontrent une dame de corpulence très forte, d’une institutrice… qui pourrait être la fiancée de ce "Gaston" (???).
Passé en France, Dzwonkowski est logé deux nuits, du 27 au 29 avril chez Marcel et Hélène RENARD, boulanger à Nesles-la-Vallée en Seine & Oise avec Benjamin Martin et Albert Brewer dans un module récemment créé par Philippe d'ALBERT-LAKE de Levallois-Perret, convoyeur pour Comète.
Descendu de Paris à Bayonne par Marcel ROGER, Dzwonkowski loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.
Il passe en Espagne le 7 mai dans le 95e passage de Comète, par Souraïde et Quito borda, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel ECHEVESTE et son frère Joseph Marie, de Souraide) en compagnie de Albert Brewer, Benjamin Martin, Robert Wernersbach et William Wolff. Dans la conclusion du manuscrit de son rapport, il y a simplement mention de "7 mai", San Sebastian, Madrid, 4 à 5 jours, Gibraltar, interrogatoire par un civil à Gibraltar…
Dzwonkowski arrive à Gibraltar le 16 mai et rentre en Angleterre à Woodchurch par avion le 21 mai 1944. Il signe son rapport E&E à Londres le 22. Merci à Peter Vertstraeten pour ses infos sur Flaminius.
Décédé en 2001, Henry Dzwonkowski repose au Holy Cross Cemetery à Brook Park, Ohio.
(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters
Henry John DZWONKOWSKI ("Murphy")/ 35318190