Dernière mise à jour le 17 juillet 2023.
Clement Murray FORMAN ("Jo") / J.25870 & R.145430
Windsor, Ontario, Canada
Né en 1915 Ontario, Canada / † le 28 octobre 2006 à Sault-Saint-Marie, Ontario, Canada
Fl/Off, RAF Bomber Command 300 (Polish) Squadron, navigateur
Atterri au Nord de Saint-Laurent-des-Bois (Loir-et-Cher), à l'Ouest d'Orléans, France.
Armstrong Whitworth Lancaster MkI - N° série : LM178 Immatriculation/Nom : BH-U / "Luck of the Irish", abattu dans la nuit du 24 au 25 juillet 1944 par un chasseur Ju88 lors d'une mission sur Stuttgart.
Écrasé au Nord de Saint-Laurent-des-Bois (Loir-et-Cher), à l'Ouest d'Orléans, France.
Durée : 5 semaines.
Camps Marathon : Fréteval.
Rapport d'évasion SPG 3321/2130.
Dans un message de juin 2013 sur le Forum du site http://ww2f.com/threads/lancaster-lm-178-of-300-squadron.47152/page-2 , sa fille Janis précise que le second prénom de son père n’était pas Marmaduke mais bien Murray…
L'appareil décolle de Faldingworth le 24 juillet à 20h37. Attaqué au-dessus de la France en route vers l'objectif, l'avion est touché par une salve d'obus et un moteur est en feu. Le pilote, Fl/Off William W. Robinson, donne l'ordre d'évacuer.
Quatre membres de l'équipage seront tués et sont enterrés au Cimetière Principal d'Orléans. Il s'agit du bombardier Fl/Off James Irving Duguid, RCAF, du mécanicien Sgt Ernest Leonard Morter, de l'opérateur radio Sgt Leslie Trevor John Page et du mitrailleur Sgt James Rheubottom, RCAF (19 ans). Une plaque à leur mémoire a été apposée au pied du monument aux morts de Saint-Laurent-des-Bois (photo de Marc Bonas).
Les trois autres hommes sont blessés et parviendront à échapper à la capture. Le pilote Robinson, blessé à la jambe gauche, est aidé par un fermier français et amené à Bricy où il rencontre son navigateur Clement "Jo" Forman. Transporté à Paris Robinson y est traité par des médecins allemands à l'Hôpital de la Pitié et restera là jusqu'à la libération de la ville (± 27 août 1944). Robinson est alors rapatrié à Membury en Angleterre le 31 août et, bien que pas réellement "évadé", il signe le rapport d'évasion SPG 3345/805 le 22 novembre 1944.
Deux photos de l'équipage qui nous ont été transmises par Darrell, fils du mitrailleur arrière Sam Dunseith.
Clement Forman, que ses co-équipiers appellent toujours "Jo", atterrit dans un champ de blé, non loin de Sam Dunseith qui est grièvement brûlé au visage. Les deux aviateurs se cachent dans un bois jusqu'au matin. L'état de Dunseith devient alarmant et Forman le confie à une fermière, Francine LESERRE, avant de rejoindre sa cachette dans le bois.
Forman se déplace de jour dans la campagne, quémandant de l'aide. Bien que ceux auxquels il s'adresse ne le dénoncent pas et souvent le nourrissent, personne ne peut ou ne veut lui indiquer où il pourrait entrer en contact avec la Résistance. Sa chance tourne lorsque Marie et Laurence SOLLIER acceptent de l'aider en demandant à une de leurs employées, Marie QUENIOUX, de le mener à la maison de Roger et Simone PÉAN. Il demeure quelques semaines chez les PÉAN jusqu'à ce que Roger le conduise en camion à un rendez-vous avec des maquisards qui le guideront vers le camp de Fréteval.
Jo Forman est d'abord placé à Bellande dans la partie du camp réservée aux évadés de la RAF, puis est transféré à Richeray dans l'autre partie, destinée aux américains et aux hommes du Commonwealth. Forman voit bientôt arriver son ami Dunseith en compagnie de soldats américains et ils sont tous deux rapatriés en Angleterre le 18 août 1944.
La photo ci-dessous, prise à Cleveland, Ohio, USA en 1945 montre les retrouvailles de quelques locataires du camp, dont Jo Forman et Sam Dunseith.
Une autre photo montre Jo chez lui à Sault-Saint-Marie en 2003 avec la montre qu'il avait perdue, vraisemblablement en quittant l'avion en détresse, ainsi qu'une lettre de France détaillant les circonstances de sa découverte. En fait, quelques mois après le crash, en forant un puits dans son champ à Saint-Laurent-des-Bois, M. Chardon avait trouvé la montre et, après l'avoir nettoyée et réparée, l'avait remisée dans un tiroir. Son fils, Jacky Chardon, l'avait trouvée en 2002 alors qu'il cherchait des papiers d'assurance en vue de payer une facture d'hôpital pour son père gravement malade. Souhaitant remettre la montre à l'aviateur ou à sa famille, Jacky s'adressa à l'Ambassade du Canada à Paris, qui fit placer une annonce dans le "Legion Magazine" canadien en fin d'année 2002. Elizabeth ("Joyce"), l'épouse de Jo, remarqua l'articulet reprenant le nom de Jo et son matricule et Jo prit immédiatement contact avec l'Ambassade. Dix minutes plus tard, il était en communication téléphonique avec Jacky Chardon. La semaine suivante, il recevait par la poste sa montre et la lettre explicative. Jacky Chardon eut l'occasion de lui rendre visite au Canada en 2005, un an avant le décès de Jo. Elizabeth "Joyce" Forman, sa veuve, est décédée le 12 juillet 2019.