Personne cachée jusqu'à la libération

Dernière mise à jour le 27 octobre 2024.

Max GOTTLIEB / 16101191
1528 South Christiana Avenue, Chicago, Cook County, Illinois, USA
Né le 10 octobre 1920 à Chicago, Illinois / † le 10 janvier 19711
S/Sgt, USAAF 95 Bomber Group 412 Bomber Squadron, radio et mitrailleur dorsal
Atterri près de Venlo, Pays-Bas, vers 14h00
Boeing B-17F Flying Fortress (Forteresse Volante), 42-3317, QW-Y abattu le 30 novembre 1943 lors d'une mission sur Solingen.
Écrasé au "Sterrenbos" près de Haelen, à 4-5 km au NO de Roermond, NL
Durée : 9 mois
Resté caché à Bruxelles jusqu'à la Libération

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 1559. Rapport d'évasion E&E 1885, fort succinct, disponible en ligne.

Du même équipage que Paul Gregory, Francis McDermott, Paul Appleby et Robert Gilchrist. Le pilote Arthur C. Hensler Jr ainsi que le mitrailleur gauche S/Sgt Jack B. Hyatt furent rapidement faits prisonniers. McDermott et Appleby parvinrent à s'évader un temps mais furent arrêtés par la suite. Les cinq autres réussirent leur évasion : Gilchrist, Gregory, le mécanicien T/Sgt Gilcrease (en Suisse - E&E 2340), Gottlieb et le mitrailleur arrière, S/Sgt Charles Higgins.

Après le largage des bombes, l'appareil est touché sous l'aile droite par un obus de la Flak. La pression d'huile baisse dans le moteur n° 4 et bientôt le même phénomène se produit sur le n° 3, leurs hélices s'emballant dangereusement. Comme il est impossible de rester dans la formation avec seulement deux moteurs et malgré que l'équipage jette par-dessus bord tout ce qui peut l'être, l'avion perd trop d'altitude. Vers 1400m, le moteur n° 1 explose, l'hélice du n° 3 perd une pale qui touche le stabilisateur vertical : l'ordre est donc donné de sauter alors que le B-17 vient de passer la frontière germano-hollandaise.

L'équipage saute au-dessus de la Meuse, près de Roermond. Six d'entre-eux se retrouvent sains et saufs au café "De Rode Kar" quelque quatre jours après leur atterrissage. Ils citent Neerpelt, Overpelt et Antwerpen ainsi qu'une liste de personnes : G. H. VOSSEN, au Spikker 226 à Haelen (Spikkerhoeve), Alda SPOOREN d'Haspershoven à Overpelt, Marcel MAES au café "De Zwaan" au 41 Klapdorp à Anvers/Antwerpen. (Ce dernier, époux de Joséphine, est un agent d’Élie MIROIR).

Dans son rapport d'évasion, Max Gottlieb déclare qu'il a sauté à environ 5000 ft (1800m).

Il ne mentionne aux Pays-Bas que le "Red Wagon" ("Rode Kar"), y accolant la mention "Marhise, Holland". Il s’agit en fait d’un wagon de chemin de fer reconverti en logement de deux pièces et parqué à l'arrière de la ferme de la famille SNELDERS au Vogelsberg, à Maarheeze, près de Soerendonk.


"De Rode Kar", Maarheeze, peu après la guerre
(source : https://beeldbankwo2.nl/nl/beelden/detail/4fb715bc-025a-11e7-904b-d89d6717b464/media/077e7630-3170-3e66-eb11-c4615213ead8)

Selon des détails repris sur le site https://drive.google.com/file/d/1I6Dtatbm6thR1HmvOCRQHES-Nk_LZ50A/view , il semble que Gottlieb, Paul Gregory, Elmer Gilcrease et Francis McDermott sont arrivés à Maarheeze grâce à Wim LEEREVELD, B 109 à Leende et Joep BELIËN, B 10 à Leende. Ils sont conduits en voiture chez un prêtre où ils rencontrent Robert Gilchrist.

Le groupe se sépare et les évadés vont loger à divers endroits. Le fermier Hendrikus SEMLER, du Vogelsberg à Maarheeze leur apporte de l’aide et conduit Allen MacIntosh, Gilcrease et Gottlieb à la ferme de Hendrik Willem BLOEM, à Cranendonck tout proche. Dans son rapport, BLOEM indique que Gottlieb, Gilcrease et le canadien Allen MacIntosh sont restés chez lui du 3 décembre 1943 au 9 janvier 1944. Ils passent la frontière belgo-hollandaise et arrivent le "7" janvier 1944 chez Frans WIJNEN à la Bosstraat à Hamont. De là, on signale Gottlieb comme arrivant chez Lambert SPOOREN au 56 Haspershoven à Overpelt le 8…


De gauche à droite Allen MacIntosh, Max Gottlieb et Elmer Gilcrease,
vraisemblablement à la ferme de la famille BLOEM à Cranendock/Maarheeze – décembre 1943/janvier 1944
(photo collection Van Riel / H. Jaspers - https://drive.google.com/file/d/1I6Dtatbm6thR1HmvOCRQHES-Nk_LZ50A/view)

Selon des sources hollandaises, il a été aidé dans la région de Venlo par ALBERS, "RAVEN" et "GUNNEWEGH". John Bern GUNNEWICK habitait au B211 à Lichtenvoorde et le docteur Jan H. H. RAEVEN, au B42 à Soerendonk (à 20 km au SE d’Eindhoven et près de la frontière belge.) Nous avons appris également que Gottlieb et Appleby sont arrivés à Horn le 8 décembre 1943 chez le vicaire ("kapelaan") Harry JANSSEN (nom de guerre "BERGMANS") où ils ont retrouvé leurs co-équipiers. Alors que les autres sont transférés ailleurs, Gottlieb reste à Horn pendant 6 semaines avant d'être amené à Bruxelles.

Max Gottlieb figure sur la liste des aviateurs aidés par Marcel DAELEMANS et convoyé de Anvers à Bruxelles le "21 janvier 44", ce qui semble diverger de l'information selon laquelle il loge avec William Grosvenor chez Yvonne MEUNIER-LACHAPELLE et sa fille Madeleine, 16½ ans, au 2 Avenue du Blankedelle à Auderghem (voir note en bas de page) qui les renseignent comme ayant logé chez elles du 19 janvier au 19 février 44, venant de chez les DRIEGHE au 1791 Chaussée de Wavre. Dans son rapport, Gottlieb indique qu'il a logé 1 mois chez les DRIEGHE et 6 mois chez Jean GREGOIRE et son épouse, logeuse de Simone SCHREYEN, au 112 Avenue Emile de Béco à Ixelles-Bruxelles. Nos sources renseignent que c'est Marie Thérèse ELIOT qui l'a conduit de chez les DRIEGHE pour le mener chez Emile DELCOMMUNE au 3 Place des Bienfaiteurs à Schaerbeek. DELCOMMUNE, résistant aux Insoumis, sera arrêté le 12 juillet.

Max Gottlieb rentre en Angleterre le 10 septembre 1944 et y est interrogé le même jour par l'Intelligence Service. Il est démobilisé le 12 septembre 1945. Décédé en 1971, Max Gottlieb repose au Waldheim Jewish Cemetery à Forest Park, Cook County, Illinois.

Note : Le n° 2 de l’Avenue du Blankedelle faisait le coin avec le n° 110 de la Rue de l’Homme de Bien et les MEUNIER y tenaient un café. Ces deux rues ont été rebaptisées après la guerre en l’honneur de résistants morts en captivité et sont devenues respectivement, l’Avenue Charles Schaller et la rue Albert Meunier (Albert étant l’époux d’Yvonne et le père de Madeleine – arrêté le 14 juillet 1942 ; décapité à Wolfenbüttel, Allemagne, le 14 juin 1944).


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters