Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 24 décembre 2022.

William Richard GRIFFITHS /1212794
Mount Pleasant, Barmouth, Merionethshire, Pays de Galles, Royaume-Uni.
Né le 25 janvier 1921 à Tyddyndu Dyffryn, Pays de Galles / † le 17 décembre 1984 au Fazakerley Hospital à Liverpool, Merseyside, Royaume-Uni
Sgt, RAF Bomber Command 61 Squadron, Mitrailleur arrière.
Lieu d'atterrissage: Selon les sources, à Plancenoit ou à Genappe (Brabant wallon), Belgique.
Avro LANCASTER Mk.1, R5613, QR-B, abattu la nuit du 2 au 3 juin 1942 lors d'une mission sur Essen, par un chasseur Messerschmitt Bf110 du 5./NJG 1 (Ofw Fritz Schellwat).
Ecrasé à La Hulpe (Brabant wallon), Belgique.
Durée : 5 semaines.
Passage des Pyrénées : le 7 juillet 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3309/793.

Le Lancaster décolle de Syerston le 3 juin à 00h01 et est abattu sur le vol de retour, s’écrasant à La Hulpe à 02h26. Seul William Griffiths survivra, ses six autres camarades trouvant la mort dans la perte de cet appareil : le pilote, P/O Ralph Edward Clark, le copilote (néozélandais) Sgt Stanley Holmes Lincoln, le navigateur Sgt Edward Ernest Patchett, le radio/mitrailleur F/Sgt Alastair Macnab McKelvie, le second radio/mitrailleur Sgt Oliver Percy Peswick et le mitrailleur dorsal F/Sgt Norman Rhodes Hartley. Les restes de ce dernier ne seront jamais retrouvés et le nom du sergent Hartley figure au Runnymede Memorial dans le Surrey. Les cinq autres reposent au Cimetière de la Ville de Bruxelles à Evere.

Griffiths atterrit dans un champ près de la route de Bruxelles. Il panse sa blessure au bras. Il est dirigé dans un café où il rencontre un Belge qui allait rejoindre l'Angleterre. Il reçoit des chaussures et les deux hommes vont ensuite détruire ou enterrer son équipement. Il est logé en premier lieu la nuit du 2 au 3 chez Jules FLAMENT à Genappe, puis à la ferme BERGER à Plancenoit. Un docteur (Dr Georges BLANPAIN de la Chaussée de Bruxelles), prévenu par Jules COLLE (fiancé de Joséphine VAN DURME) du 115 Rue de la Station à Waterloo, lui enlève l'éclat de son bras gauche.

Convoyé par Joséphine VAN DURME (Josée), institutrice, il se cache la journée dans une ferme chez Gustave DELAIDE au Roussart à Waterloo pour y loger le 3 juin. Émile DELBROUCK de la Rue Delbar à Waterloo est traducteur. Le 5 juin, Griffiths va loger chez Joséphine VAN DURME et sa mère Jeanne PLETINCKX au 288 Chaussée de Bruxelles à Waterloo.

En juin 2018, Gregory Delbrouck, arrière-petit neveu de Joséphine VAN DURME, nous a transmis des documents et photos retrouvés dans les affaires de celle-ci après son décès :


L’insigne d’Air Gunner de Griffiths.


Un morceau de sa manche tachée de sang et le schrapnel enlevé de son bras


Une page extraite d’un carnet de Joséphine VAN DURME reprenant les noms de personnes ayant aidé William Griffiths dans son évasion
(l’un des deux autres aviateurs mentionnés est Geoffrey SILVA, qui a une page sur le présent site ;
impossible de retrouver qui est le "James Witettz"…)

Version de Griffiths : On les conduit en voiture dans une autre ferme à Waterloo. Ils y sont abrités 5 à 6 jours, mais doivent déménager à cause d'un voisin rexiste qui les a vus.

Antoine GOETHALS (de Clarence) prévient Albert Greindl.Jules COLLE, employé communal et ancien professeur au Collège Cardinal Mercier à Braine-l’Alleud, est lieutenant de réserve aux Grenadiers et chef local à Waterloo de la Zone IV Secteur Sud de la Légion Belge / Armée Secrète. Griffiths et lui arrivent de nuit à Bruxelles, le 6 juin. Jules COLLE prend contact et Griffiths est déplacé par un gendarme à l'arrière d'un tandem vers Ixelles, où il reste une semaine au 56 rue Guillaume Stock, chez Octave MONDO et Suzanne WATRIN. Leur fille Jacqueline le cite comme amené et repris par le Dr GOETHALS.

Signalons ici qu’après une rafle de la Gestapo le 3 novembre 1943, Jules COLLE et Joséphine VAN DURME tentent de rejoindre Bruxelles. Joséphine est capturée à Bruxelles (comme l’a vraisemblablement été Jules COLLE.) Après un passage par la Prison de Saint-Gilles à Bruxelles, ils seront tous deux envoyés en camps en Allemagne (Cottbus, Waldheim, Eisenach, entre autres.) Joséphine survivra et rentrera en Belgique après sa libération. Quant à Jules COLLE et Joseph POELAERT de son Groupe, ils seront fusillés le 30 septembre 1944 au camp de Poppenweiler (Ludwigsburg.) Les restes de Jules COLLE et de son camarade POELAERT seront rapatriés et inhumés dans l’ancien cimetière de Waterloo à la Drève des Dix Mètres, une artère perpendiculaire à L’Avenue Jules Colle.

Mlle "Mitchell" (Peggy Van Lier) le conduit alors dans une autre maison, chez un agent opérateur radio, où il retrouve Benjamin Goldsmith qui venait d'arriver (le 11 juin ?). Il s'agit de Carl SERVAIS, du 28-30 Rue Stevens Delannoy à Laeken, qui signale effectivement un certain W.R. Griffiths chez lui, aux mêmes dates que Goldsmith.

Il quitte Bruxelles pour Paris le 23 juin, guidé par Marguerite VAN LIER et Georges d'OULTREMONT, accompagné de Goldsmith, Reginald Collins et un sergent polonais Marian Zawodny. Ils achètent des tickets en France (Valenciennes ?) et achètent des suppléments pour Paris en cours de route. Le groupe voyage en 1ère classe dans un compartiment réservé.

Frédéric DE JONGH les y attend en gare du Nord et prend avec lui Goldsmith et Collins pour les conduire chez Léon VIOLETTE et Béatrice CRANE au 2 Rue Émile Dequen à Vincennes, tandis que René Coache emmène chez lui Griffiths et le Polonais pour six jours. Après quatre jours, ils sont rejoints par deux soldats du Argyll & Sutherland : "Jimmie et William" James Goldie et William MacFarlane, capturés sur la somme et évadés d'un Stalag en Allemagne. Griffiths et Zawodni vont alors dans le quartier du Château de Vincennes, "au QG de l'organisation à Paris" (à la villa du 6 avenue des érables à Saint-Maur-des-Fossés). Ils y rencontrent deux Canadiens (Joseph Angers et John Watson) et un Anglais (probablement Bernard Evans) et y revoient William McFarlane.

Le 04 juillet, Andrée DE JONGH et Elvire MORELLE guident Griffiths, Goldsmith, Collins et Waczan Czekalski de la gare d'Austerlitz à Saint-Jean-de-Luz, à nouveau dans un compartiment réservé en 1ère classe. Ils y arrivent le 05 juillet vers 09 heures. A Bayonne, un Anglais (Albert "Bee" Johnson) et deux jeunes femmes montent à bord du train. Ils guident Collins et Czekalski par les guichets, tandis que Griffiths et Goldsmith sortent par les toilettes et une sortie de service. Le groupe loge une nuit et un jour dans un flat, chez Ambrosio SAN VICENTE au 7 Rue Salagoïty à Saint-Jean-de-Luz.


Mot de remerciement de Griffiths dans le carnet de Abrosio San Vicente.
La traduction en anglais de ce texte en gallois nous a été fournie par Gregory Delbrouck :
"Nid oes possib diolch am eich caredigrwydd. Gobeithio y cawn gwrdd eto rhyw ddydd pan fyddwn i yn fuddugoliaethus. Duw a’ch bendithio."
"There is no possible thanks for your kindness. Hopefully we'll meet again someday when we are victorious. God bless you."
"Il n’existe pas de remerciement possible pour votre bonté. Dans l’espoir de se revoir un jour lorsque nous serons victorieux. Dieu vous bénisse."

C'est le 16e passage de Comète par la route de Saint-Jean-de-Luz. Le groupe part le 6 juillet mais reste la journée à Urrugne, à la Maison Bidegain Berri chez Françoise HALZUET épouse ISANDIZAGA. Ils traversent les Pyrénées avec Bee JOHNSON et deux guides basques. Dans un village espagnol, ils prennent contact avec le consulat qui les prend le 9 juillet à Vittoria, d'où ils sont conduits à Madrid en voiture.

Griffiths quitte Gibraltar le 21 juillet 1942, et arrive à Gourock le 30.

William Griffith est enterré au Fazakerley cemetery de Liverpool.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters