Dernière mise à jour le 04 novembre 2011.
Archibald Albert MELLOR / 86666
The Fields, Alsager, Stroke-on-Trent, Angleterre.
Né le 08 janvier 1915 à Alsager, Angleterre / † ?
Fl Lt, RAF Bomber Command Pathfinder Forces 139 Squadron, pilote.
Lieu d'atterrissage : Wijster, Pays-Bas.
De Havilland Mosquito Mk IV, n° série DZ519, XD-U, abattu le 20/21 octobre 1943 lors d'une mission sur Berlin.
Ecrasé à Wijster, aux Pays-Bas.
Durée : 7 semaines.
Passage des Pyrénées : le 16 décembre 1943.
Rapport d'évasion SPG 1663 (complet).
Partis de Marham, Mellor et son navigateur le Fl/Sgt Brown vont sur Berlin et ont des ennuis de moteur au retour. Ils doivent sauter juste après la frontière néerlandaise, vers 22 hr 30 le 20 octobre. Brown ayant sauté quelques minutes avant lui, il n'a plus eu de ses nouvelles. Son avion s'écrase et brûle à quelques centaines de mètres de lui. Il enterre son parachute, harnais et Mae-West, puis se met en route vers l'Ouest.
Vers 01 hr 30, il se cache dans un bois et y passe la journée du 21, observant les fermes aux alentours et trouvant un abri très bien camouflé, probablement creusé par des réfractaires néerlandais pour s'y cacher. Il s'y couche dans de la paille et s'endort. Vers 17 heures, il est trouvé par un fermier. Par gestes et avec un peu de français, il lui explique qu'il est de la RAF. Des fermiers lui apportent des sandwiches et du thé. Ils reviennent vers 21 heures avec un homme de Wijster qui baragouine l'anglais et lui demande une preuve d'identité. Cet homme l'emmène chez lui en bicyclette, à Wijster, et le loge la nuit du 21 au 22 octobre.
Deux jeunes résistants l'emmènent alors, toujours à vélo, sur une route près de Hoogeveen pour y rencontrer un homme parlant très bien l'anglais. C'est cet homme qui le met en contact avec une organisation qui se charge de son évasion.
Il rencontre donc près de Hoogeveen un certain VAN DEN HOOGEN ou VAN DEN HURK, qui aurait déjà assisté Herbert Penny et qui l'emmène à Meppel par le train. Là, il vont chez le ministre VAN NOTEN (ou NOOTEN) où Penny avait aussi dormi, et y reste du 22 octobre au 03 novembre. Mellor y reçoit de meilleurs habits et une carte d'identité. Ce 03 novembre, VAN DEN HOOGEN et deux amis le conduisent en vélo à Zwolle, où ils prennent un train pour Tilburg, puis un bus vers un petit village à 5 Km de la frontière belge. Il y rencontre un mitrailleur de flanc américain (Elton Kevil). Un policier néerlandais les conduit dans un bois, probablement près de Esbeek, où ils dorment.
Le 04 au matin, deux ou trois étudiants qu'y s'y cachaient aussi les conduisent à un autre gendarme néerlandais, Karst SMIT, qui les fait tous passer en Belgique. Juste après la frontière, ils retrouvent un navigateur américain et font ensemble le trajet jusque Turnhout. De là, ils se rendent à Anvers en tram à vapeur, puis en train électrique jusque Bruxelles. Le policier en civil et les étudiants les accompagnent.
A Bruxelles, ils mangent dans un appartement et les néerlandais les quittent. Il est chez élise CHABOT, au 4 Rue Jules Lejeune à Ixelles ou Uccle. Il est guidé à Bruxelles par Ernest VAN MOORLEGHEM le 04 novembre.
On les conduit à un coin de rue et les remet à un certain "UZH" (Alphonse Escrinier) qui donne O86B comme références. "UZH" ne parle pas l'anglais et les deux hommes les conduisent à une boucherie (sans doute à la poissonnerie de Prosper SPILLIAERT). Ils y prennent un repas et sont photographiés par un homme au visage brûlé (André DUCHESNE du 5 Avenue des Celtes à Etterbeek). Ils y rencontrent aussi "Jacques" (Charles HOSTE). "UZH" et "Jacques" les emmènent dans deux maisons séparées. Mellor va chez l'instituteur Hector LEPLAT et Irma WECKSTEEN au 96 Rue Rubens à Schaerbeek.
ESCRINIER lui fournit deux photographies d'un homme qui dirige une "contre-organisation" sur leur route, et qu'il faut éviter à tout prix, cet homme ayant déjà donné beaucoup de gens aux Allemands. Il lui manquait la dernière phalange du petit doigt. Il s'agit évidemment de Prosper Dezitter.
Mellor reste chez les LEPLAT du 04 novembre au 03 décembre. "Gaston" s'occupe de lui. Réceptionné à EVA le 04 novembre, Mellor fut effectivement remis par Gaston MATTHYS à Jules DRICOT "Deltour" le 03 décembre 1943. Il quitte Bruxelles avec Jules DRICOT et Carl Smith, un Américain qui était arrivé chez les LEPLAT le lundi précédent. Ils voyagent via Mons jusqu'à une ferme de contrebandiers sur la frontière française. Ils passent donc chez le peintre Achille DUPONT et sa femme Germaine HENNEBERT au 173 Rue Trieux del Croix à Saumoy-lez-Sivry.
Ils passent en France le 4 au matin, avec une guide et un guide, plus John Justice et Carl Spicer. La femme guide (Amanda STASSART) les accompagne jusque Paris.
En France, deux Français en camionnette les conduisent à Maubeuge, où ils prennent le train express pour Paris. Mellor et Smith y sont conduits dans l'appartement appartenant à la mère de la guide, Louise BASTIN au 8 bis Rue Margueritte dans le XVIIe. Ils y rencontrent un des chefs de l'organisation qui porte des lunettes et parle bien l'anglais. Ils y rencontrent aussi une blonde plus âgée qui se fait appeler Mme Germaine et est mariée à un Indien (Germaine BAJPAI-FLACHET). C'est elle qui conduit Smith et Mellor dans un appartement où ils restent du 04 au 13 décembre, chez un boucher près de l'Arc de Triomphe. Germaine FLACHET leur confirme qu'un Belge a dénoncé l'organisation aux Allemands et qu'ils essayaient de s'en débarrasser (il s'agit de Jacques Désoubrie, dont le RP RIQUET a reçu l'adresse via un Allemand de la SiPo, Paul Fuchs).
Mellor quitte Paris avec Smith et un Belge (Georges Marchand). Leur guide jusque Bordeaux est une très petite femme, c'est Marcelle DOUARD. Là, Jean-François NOTHOMB les prend jusque Dax par le train.
Dans un bois près de Dax, ils retrouvent Justice et Spicer et roulent ensemble jusqu'à un estaminet à Bayonne avec Denise HOUGET. Il loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.
Le soir du 15 décembre, ils roulent jusque Ustaritz et rejoignent deux guides en laissant "Franco".
C'est le 80e passage de Comète, par Larressore et Jauriko borda, avec les seuls guides de Pierre ETCHEGOYEN. La traversée des Pyrénées prend sept heures de marche. Ils marchent jusqu'au soir du 19 décembre et se reposent deux nuits dans l'hôtel d'un petit village. Les rapports de Justice et Smith sont plus loquaces.
La nuit du 21, une voiture vient les prendre jusque Madrid, où ils restent jusqu'au 30. Ils arrivent à Gibraltar le 31 décembre et Mellor en part le 01 janvier 44 pour atterrir à Lyneham le 02. Il est interviewé par le MI-9 le 03 janvier 1944.
Merci à Jacques Leplat pour les photos de sa famille.