Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 30 avril 2024.

Joseph John MOLLISON ("Joe") /J.86296
831 Esquimalt Road, Victoria, Colombie Britannique, Canada.
Né le 27 juillet 1922 à Winnipeg Beach, Manitoba, Canada / † le 10 décembre 1984 à New Westminster (Vancouver), British Columbia, Canada.
Sgt RCAF, RAF Bomber Command 429 Squadron, bombardier.
Lieu d'atterrissage : entre Vieuvicq et Méréglise, au nord de Brou, Eure-et-Loir, France
Handley Page Halifax B Mk.III / AVII, LV973, AL-X abattu par des chasseurs Ju88 (dont vraisemblablement celui de Paul Semlau, Commandant du II/NJG.2) dans la nuit du 10 au 11 juin 1944 lors d'une mission sur la gare de de triage de Versailles-Matelots, Yvelines, France.
Écrasé au Bois de la Porte, à 2 km au sud-ouest de Friaize, Eure-et-Loir, France.
Durée : 2 mois.
Camps : Fréteval.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3321/2105 (indisponible).

Le Halifax décolle d’East Moor vers 22h30. A environ 01h00, sur le vol de retour, volant à environ 1800 m, il est attaqué par deux Ju88, dont l’un l’atteint sur l’aile gauche et le long du fuselage où un petit incendie se déclare du côté gauche. Le pilote, F/Lt Alexander MacDonald, RCAF, 23 ans, de Stamford, Ontario, dont c’est la 32ème opération, effectue des manœuvres d’évitement, le moteur extérieur gauche, dont sortent des flammes et des étincelles, doit être mis en drapeau, un autre moteur lâche. Les mitrailleurs réagissent à l’attaque et atteignent les chasseurs, amenant la perte d’un Ju88, l’autre, endommagé, abandonnant la partie. Le pilote MacDonal donne l’ordre d’évacuer l’appareil, devenu hors de contrôle et ne volant alors qu’à seulement 900 m d’altitude. Resté à bord de l’appareil jusqu’au dernier moment pour permettre à tout son équipage de sauter, il le quittera trop près du sol pour que son parachute puisse s’ouvrir. Le seul tué, son corps sera trouvé au pied d’un arbre, non loin des débris de l’appareil. Il repose dans le cimetière de l’église de Friaize. Les habitants de ce petit village le considèrent avec un immense respect, persuadés que ses qualités de pilote ont permis que son appareil ne s’écrase pas sur le village même.

Outre Joseph Mollison, dont c’était la 30ème mission, cinq autres membres de l’équipage parviendront à s’évader : le mécanicien Sgt N. R. McCarthy, le navigateur Fl/Off William Shields, le mitrailleur dorsal Sgt James Calderbank, l’opérateur radio F/Sgt Henry Guild et le mitrailleur arrière Sgt Thomas Chapman.

Joseph Mollison quitte l’appareil en deuxième position, derrière Shields. Il atterrit près de Vieuvicq, et nous n’avons aucun détail quant à l’identité de ses premiers Helpers. Sont repris à Vieuvicq : Gaston CABARET et Bernard DENIAU (instituteur), sans noms d’aviateurs aidés… Mollison (repris come "Hollison") est renseigné comme logé une nuit par Maurice VOUZELAUD, armurier Place des Halles à Brou en Eure & Loir, avant d'être remis au Dr Pierre BIETRIX de Courtalain, entre Brou et Fréteval. Le docteur BIETRIX avait son officine à Paris au 7bis de la Rue Monneau et une adresse à Courtalain. Il avait logé, soigné et convoyé des aviateurs, dont certains se retrouvèrent au camp de Fréteval.

Comme les cinq autres évadés de son appareil, Mollison arriva lui aussi au Camp de Fréteval, les y rejoignant en dernier lieu. Il resta au camp jusqu'à l'arrivée des troupes américaines le 13 août 1944. Ayant quitté la France par avion le 18 août 1944 , il arriva le même jour à Northolt en Angleterre. Il a été interrogé le 19 à Londres par le MI.9.


Un évadé non identifié, à gauche, au camp de Fréteval avec Joseph Mollison (identifié par Robert P. Chapman, le fils du mitrailleur arrière – source : Collection William Brayley)

Décédé en 1984, Joseph Mollison a été incinéré. Ses cendres reposent aux Boal Chapel Memorial Gardens à North Vancouver, British Columbia, Canada.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters