Dernière mise à jour le 30 avril 2024.
Henry GUILD ("Harry", “Scotty”, “Scottie”) / 1126298 ou 176974.
(39 Pioneer Avenue, Desborough, Kettering District, Northamptonshire, Angleterre).
324 Perth Road, Cowdenbeath, Fife, Scotland, Royaume-Uni
Né le ? / † le ?
Sgt RAF, RAF Bomber Command 429 Squadron, radio.
Lieu d'atterrissage : près de La Loupe, au nord-ouest de Friaize, Eure-et-Loir, France
Handley Page Halifax B Mk.III / AVII, LV973, AL-X abattu par des chasseurs Ju88 (dont vraisemblablement celui de Paul Semlau, Commandant du II/NJG.2) dans la nuit du 10 au 11 juin 1944 lors d'une mission sur la gare de triage de Versailles-Matelots, Yvelines, France.
Écrasé au Bois de la Porte, à 2 km au sud-ouest de Friaize, Eure-et-Loir, France.
Durée : 2 mois.
Camps : Fréteval.
Rapport d'évasion SPG 3321/2102 (indisponible).
Le Halifax décolle d’East Moor vers 22h30. A environ 01h00, sur le vol de retour, volant à environ 1800 m, il est attaqué par deux Ju88, dont l’un l’atteint sur l’aile gauche et le long du fuselage où un petit incendie se déclare du côté gauche. Le pilote, F/Lt Alexander MacDonald, RCAF, 23 ans, de Stamford, Ontario, dont c’est la 32ème opération, effectue des manœuvres d’évitement, le moteur extérieur gauche, dont sortent des flammes et des étincelles, doit être mis en drapeau, un autre moteur lâche. Les mitrailleurs réagissent à l’attaque et atteignent les chasseurs, amenant la perte d’un Ju88, l’autre, endommagé, abandonnant la partie. Le pilote MacDonald donne l’ordre d’évacuer l’appareil, devenu hors de contrôle et ne volant alors qu’à seulement 900 m d’altitude. Resté à bord de l’appareil jusqu’au dernier moment pour permettre à tout son équipage de sauter, il le quittera trop près du sol pour que son parachute puisse s’ouvrir. Le seul tué, son corps sera trouvé au pied d’un arbre, non loin des débris de l’appareil. Il repose dans le cimetière de l’église de Friaize. Les habitants de ce petit village le considèrent avec un immense respect, persuadés que ses qualités de pilote ont permis que son appareil ne s’écrase pas sur le village même.
Outre Henry Guild, dont c’était la 30ème mission, cinq autres membres de l’équipage parviendront à s’évader : le mécanicien Sgt N. R. McCarthy, le navigateur Fl/Off William Shields, le bombardier P/Off Joseph Mollison et les mitrailleurs James Calderbank et Thomas Chapman.
Henry Guild saute en 3ème position, derrière Shields et Mollison et atterrit près d’une étable ; il s’y engouffre et s’endort. Il est réveillé par des villageois qui ôtent les boutons de son uniforme (il ne portait pas sa veste de vol). Nous ignorons comment et avec l’aide de qui, il arrive chez Félix et Denise BACCHI à Chassant, à 3 km au sud de Combres, en Eure-et-Loir, chez qui il se retrouve avec son coéquipier Shields avant d’y voir amené McCarthy. Ce dernier, la cheville foulée, avait été amené là par le boulanger Pierre MAUPIN, de Combres. Les 3 hommes restent quelques jours chez les BACCHI où, peu avant leur départ, ils y sont rejoints par Thomas Chapman.
Selon un récit rédigé par McCarthy et dont Robert Chapman, le fils du mitrailleur arrière nous a transmis copie, McCarthy, Chapman, Guild et Shields quittent les BACCHI (cela se passe "le 17 juin" selon Shields, mais nous pensons que ce serait plutôt le 27…) et se trouvent à bord de la camionnette de MAUPIN (au volant), en compagnie de deux Résistants armés de mitraillettes Sten, roulant vers Châteaudun. Après la traversée de la ville, MAUPIN les dépose dans une zone boisée de la vallée de "la Loire" (sic) [Il s’agit en fait de la vallée du Loir, rivière qui passe à Châteaudun et, plus au sud, non loin de la Forêt de Fréteval]. Les 4 évadés se mettent à l’abri d’une haie et attendent plusieurs heures l’arrivée de leur contact suivant. McCarthy rapporte qu’ils fumaient des cigarettes "Gauloises" pour calmer leur impatience et étaient en train de tirer sur leurs cigarettes lorsqu’ils virent "Jean" arriver à vélo. Grand, élancé, vêtu d’une veste à carreaux et de pantalons de golf, Jean parle parfaitement l’anglais et se présente. McCarthy ne le nomme pas dans son rapport, mais il s’agit de Jean de Blommaert.
de BLOMMAERT leur déclare qu’une longue marche les attend. McCarthy, toujours handicapé par sa cheville, ne peut marcher et est pris en selle sur le vélo de de BLOMMAERT, que tous, en marchant, poussent à tour de rôle. Le long de chemins, à travers bois, ils arrivent finalement (vers le 7 ou le 9 juillet ?) au camp de Bellande, près de Busloup où se trouvait déjà leur mitrailleur Calderbank, leur bombardier Mollison les rejoignant un peu plus tard.
Henry Guild resta au camp jusqu'à l'arrivée des troupes américaines le 13 août 1944. Il quitta la France par avion le 18 août 1944 et arriva le même jour à Northolt en Angleterre.
Merci à Jean Pierre de l’Association "Forced Landing" pour la photo ci-dessous.