Dernière mise à jour le 8 décembre 2020.
Kazimierz ROWICKI / P.0148
Polonais.
P/Off, RAF Bomber Command - 305 Squadron "Polkowice-Sieroszowice".
Lieu d'atterrissage: dans une prairie à Lesves (près de Profondeville, Province de Namur).
Vickers Wellington Mk Ic, Z8599, SM-R, abattu la nuit du 5 au 6 mai 1942 lors d'une mission sur Stuttgart, abattu par la Flak.
Atterrissage forcé à METTET (Sud-Ouest de Namur).
Durée : 18 semaines.
Passage des Pyrénées : le 9 septembre 1942.
Rapport d'évasion SPG 888.
Vers 2h30 du matin le 6 mai 1942, le Pilote, Fl/Off Krawczyk, donna l'ordre à l'équipage de sauter. Rowicki fut le dernier à le faire, atterrissant sans problème dans une prairie près du village de Lesve, à quelques kilomètres au sud-ouest de Namur. Il se trouve à quelques mètres d'une grande coopérative. Il voit un poste d'observation allemand à environ 200 mètres. Après avoir enlevé parachute et équipement de vol, il grimpe sur une meule de foin où il reste pendant deux nuits, observant les soldats allemands le cherchant dans la campagne. Il ne descend de son perchoir que le 8 mai dans la soirée.
Il décide d'aller jusqu'à la dernière habitation du village où il avait vu un paysan aller et venir. D'abord nerveux, l'homme demande si un aviateur (Czarnecki) qui s'était cassé la jambe était à bord du même appareil, ajoutant qu'il avait été arrêté par une sentinelle. Le paysan donna de l'eau et ensemble ils récupèrent son équipement de vol resté dans la meule et le découpent. Il l'amène à une maison encore en construction à une trentaine de mètres où il dort sur la paille pendant huit jours, étant alimenté de jour par son fils, et passant la nuit dans la maison du père.
Ce paysan avait un frère, employé à Namur, qu'il approcha à son sujet. Le fils, âgé de 18 ans, va, lui, voir un prêtre qui enseigne à Malonne. Le 15 mai, ce prêtre en vêtements civils (professeur d'anglais à Saint-Bertuin) lui rend visite dans la maison vide où il se cachait et lui laisse son vélo. A 15h00 ce jour-là il quitte Lesves avec le paysan pour entrer en contact avec une organisation.
Il avait reçu des vêtements civils de Armand BIOT, et il passe la nuit du 15 au 16 au collège Saint-Bertuin à Malonne. Le 16, il va avec un autre prêtre (directeur de presse de Saint-Bertuin) à la gare de Namur en tram vicinal. Un homme en civil a deux tickets pour Bruxelles. Un gestapiste est en faction à la gare, mais on ne leur pose pas de question.
Il arrive à Bruxelles vers midi, et deux guides anglophones les accueillent : Joseph GILLET, un agent de Tempo du 68 Rue Henri Lemaître à Namur, le remet alors au Dr Antoine GOETHALS d'Ixelles et à Albert GREINDL. Ils l'emportent à la Cantine Suisse (qui doit être la Cantine Suédoise de la Rue Ducale), une sorte de club. Une heure après, une femme le conduit au 4 rue du Kriekenput à Uccle, chez Louise DELATTRE, qui a 70 ans. Sa fille Lucette (Lucette ALLARD) a 40 ans et parle anglais. Il y reste 14 jours sans sortir. Il y est visité par une femme sud-africaine, Peggy Van Lier alias "Michele", qui lui apprend que la dame de la cantine Suisse a été arrêtée par la Gestapo.
Le 30 mai, elle revient lui dire qu'il pourrait rentrer en Angleterre par avion. Peggy l'emmène le 31 mai à la clinique du Dr Jean MANIL près de l'Avenue Louise à Ixelles. Un des guides du premier jour (Léon VREURICK du 69 Rue du Noyer à Schaerbeek) l'emporte, venant de chez le Dr Léon DAUMERIE, le 1er juin au 44 rue de la Drève à Woluwé, où il reste un mois chez Jules et Emma ROGGEMAN, attendant vainement l'avion. Mlle Véra FELDMANN (une jeune femme qui l'aidait, au 176 Rue Américaine) le reprend le 1er juillet et le ramène chez Lucette ALLARD. Les ROGGEMAN et Vera FELDMANN sont arrêtés par la GFP le 08 août, après qu'il les ait quittés en fin juillet, en même temps qu'un aviateur britannique (Harry Lévy).
Le 20 juin, Peggy VAN LIER s'étonne de le voir encore là, fait faire des photos, lui remet une carte d'identité et arrange son départ. C'est le moment où les Allemands décrètent qu'il faut aussi un passeport pour voyager. Rowicki décide alors de chercher lui-même. Il revient chez Louise DELATTRE fin-juin. Un certain WOLFF lui conseille de quitter cette maison et lui apprend les arrestations en cours. Lucette l'emmène rue du Roseau à Uccle, et le 21 août, il se rend à Bruxelles chez un mécanicien radio. Il y rencontre Arthur Fay et ce mécanicien leur achète deux tickets de train pour Paris. Ce doit être Carl SERVAIS, du 28-30 Rue Stevens Delannoy à Laeken, qui signale Fay du 24 août au 2 septembre chez lui, avec un Polonais nommé Casimir du 25 août au 2 septembre. Peggy et un guide les accompagnent à Paris le 26 août, où ils arrivent à 16 heures.
A paris, il reste quatre jours chez Frédéric DE JONGH avec Fay. Le guide appelé "Charlie" (Georges d'Oultremont) lui dit que 88 aviateurs sont cachés autour de Liège. Il doit avoir logé à la villa de Saint-Maur-des-Fossés en Val de Marne.
Le 2, il part vers Saint-Jean-de-Luz avec Fay, Thomas Broom, Earl Price, un(e) guide et Frédéric DE JONGH (il déclare que le groupe était constitué de six aviateurs britanniques et deux guides). A Saint-Jean-de-Luz, ils restent tous loger chez un Basque (Ambrosio SAN VICENTE, au 7 Rue Salagoïty, près de la gare) jusqu'au 5 septembre.
Ils partent alors avec un guide basque et "Bee" Johnson vers la frontière. C'est le 22e passage de Comète par la route classique via la gare minière de San Miguel sur la Bidassoa. Le 6 septembre, selon son récit, ils sont interceptés par des douaniers espagnols qui tirent sur eux (Etant donné qu'ils signent tous le carnet le 7, il est évident qu'ils soient arrivés en Espagne le 9, ainsi que le déclare Broom).
Dans la confusion, Rowicki se retrouve à Irun et y prend un taxi pour San Sebastian, en payant avec l'argent espagnol qu'il a reçu de "Mr Paul" (Frédéric DE JONGH). Il y arrive vers 16 heures, au consulat. Il dort une nuit dans la maison où habite la fille de "Mr Paul", Andrée (chez Federico ARMENDARIZ, au 2e étage du 3 Calle de la Marina à San Sebastian, près de la Concha, plage de San Sebastian). L'attaché militaire les prend à Madrid le 10 septembre. Dans cette voiture se trouvait aussi le P/Off Tyseko (SPG 871) et un autre aviateur polonais. Ils restent à l'ambassade jusqu'au 17, avant de se rendre à Gibraltar et y restent jusqu'au 30 septembre.
Voir également le récit de Edward Siadecki et Waczan Czekalski, deux membres de son équipage.
Rowicki quitta Gibraltar le 30 septembre et arriva à Greenock, en Ecosse, le 5 octobre 1942. Il est interrogé les 07 et 08 octobre. Dans son rapport, on évoque le nom de Comète, mais il n'a entendu que le nom Ligne André".