Dernière mise à jour le 10 juin 2022.
Raymond Anthony SLOMOWICZ / 12099652
67 Pleasant Parkway, Buffalo, New York.
Né le 5 janvier 1921, Buffalo, Erie County, État de New York / † le 24 mai 2002, Buffalo, New York.
T/Sgt, USAAF 93 Bomber Group 328 Bomber Squadron, mitrailleur dorsal.
lieu d'atterrissage : Bunschoten, à l’est de Nijkerk (Gelderland), Pays-Bas.
Consolidated Liberator B-24J-50-CO, 42-73507, GO-D / "Sunday Girl", abattu lors d'une mission sur Brunswick le 30 janvier 1944.
Atterrissage forcé vers 12h30 à Bunschote, près de Nijkerk (Gelderland), Pays-Bas.
Durée : 7 mois.
Camps : Beffe, Porcheresse.
Rapport de perte d'équipage MACR 2341. Rapport d'évasion E&E 1380, disponible en ligne.
Le B-24 décolle de Hardwick le 30 janvier à 07h30, heure anglaise. Au nord-est d’Osnabrück, un des moteurs de l'appareil de l'appareil encourt des avaries en route vers l'objectif, que l'équipage n'atteint pas. Le pilote décide de faire demi-tour vers la base et de larguer les bombes en chemin sur des installations ferroviaires. Un autre moteur est touché par des tirs de la Flak et prend feu. Perdant rapidement de l'altitude, et malgré le lestage de tout le matériel lourd à bord, il descend si rapidement que le pilote donne l'ordre d'évacuer. Comme le pilote avait déclaré vouloir rester à bord de l'avion, les membres de l'équipage décident de rester aussi et finalement le pilote effectue un atterrissage forcé. Les hommes sont secoués, mais personne n'est sérieusement blessé. Informés par le navigateur de leur position, le groupe décide de se séparer par paires et de se diriger vers le Sud.
De l'équipage du Lt Harold Killian, du co-pilote Henry Schultz, du radio Theodore Simmons, des Sgts Donald Crawford et Leroy Croy, également évadés.
Quatre membres de l’équipage seront faits prisonniers : le navigateur 2nd Lt Edward L. James ; le bombardier 2nd Lt Carl J. Gusikowski, le mitrailleur droit S/Sgt George R. Haynie et le mitrailleur arrière S/Sgt Duthiel H. Borcherding.
Simmons et Slomowicz s'associent dans leur fuite. Un jeune garçon, qui avait vu la chute de l'avion s'approche d'eux le lendemain et prévient le fermier Jan JONKER (Palisadam G111 à Nijkerk). Celui-ci trouve les deux aviateurs cachés dans une meule de foin sur son terrain à Nijkerk, et il avertit Hendrik ("Henk") SIETSMA (nom de guerre "Pete"), de Lunteren, membre de la résistance locale. Celui-ci mène les deux hommes jusqu'à un poulailler près de la ferme des JONKER où ils sont cachés pendant deux jours. Le soir du 2ème jour, SIETSMA conduit les aviateurs à vélo vers le village de Terschuur où les évadés logent dans une ferme appartenant à Heimen et Wim BOUWMAN, au 2 Zwartebroekerweg. Ils y restent deux semaines, durant lesquelles SIETSMA leur fournit de faux papiers. Ensuite, Hein SIETSMA, le frère de Henk, les prend en charge et les fait passer la frontière hollando-belge. [Hein et Henk SIETSMA avaient formé le "Groep HEIN" dans le but initial d'aider des juifs et, plus tard, de nombreux aviateurs alliés. Hein fut arrêté le 28 avril 1944 et est mort dans le camp de concentration de DACHAU.]
Selon des renseignements reçus de la famille de Raymond Slomowicz (de son fils Paul), la famille de "Jess" LOVEN, de ROERMOND a également aidé les deux aviateurs. Les LOVEN ont participé à l'évasion d'une trentaine d'aviateurs alliés et ont été décorés de la US Medal of Freedom. La liste des Helpers néerlandais reprend Jeanne, Cato, Berthe, Agnes et Henri LOVEN, tous du 90 Willem II Singel à Roermond..
Slomowicz indique dans son rapport que Simmons et lui se trouvent à Roermond, lorsqu’ils rencontrent le Sgt Wilbur "Haugan" (en fait le Sgt Wilbur T. Haugen, mitrailleur droit du B-17 42-30847, sérieusement endommagé par la Flak et des chasseurs allemands. L’appareil rentrera en Angleterre, un membre de l’équipage étant tué, quatre parvenant à l’évacuer, dont Haugen – E&E 1978.) Haugen les quittera le 28 avril pour être évacué vers Chênée, puis Forêt et finalement Fléron où il restera caché jusqu’à la libération de Liège le 7 septembre 1944.
Le groupe d’Henri JONKERGOUW (un Hollandais habitant Maaseik en Belgique, chef local du MNB - décédé en 1946) récupère 45 aviateurs en 1944. La plupart viennent de Hollande via William Henry CRAEGHS à la frontière et le MNB avec l'AS de Molenbeersel. Les guides belges sont : Jacques VOORTMANS (VOOTMANS, selon la liste des Helpers belges), Joseph, Gérard et Hubert VAN EYGEN et le gendarme anversois Pierre VERWYLE (6e Brigade, Antwerpen). Henri JONKERGOUW, approché par Jacques VOOTMANS, de Molenbeersel a contact avec Oscar OYEN (repris au 252 Rue Fond Pirette, Liège à la liste des Helpers), chef de la PJ de Tongres et Paul ALEN de Ans (boîte aux lettres au café SOMERS de Liège).
Dans son rapport E&E, Slomowicz déclare qu’il se trouvait à Horn (tout près de la frontière belge) le 13 avril et qu’il y a rencontré le Lt John Lyons (John J. Lyons, navigateur à bord du B-17 42-37950, abattu le 10 février 1944 et qui sera fait prisonnier par la suite.) Slomowicz et Simmons sont conduits en Belgique, arrivent à Maaseik, d’où ils partent en train pour Liège. Le rapport E&E de Slomowicz mentionne que Simmons et lui sont restés à Liège jusqu’au 10 mai.
William Elsberry dit avoir rencontré Simmons et Slomowicz en faubourg de Liège en mai. Slomowicz confirme la chose, ajoutant qu’Elsberry était en compagnie du Lt David Talbott et que par après Simmons et lui ont été menés à Herstal.
Le 23 mai 44, Joseph TRUYENS d'Herstal reçoit d’Arnold HEUSY du groupe de Lucien DEPREZ d'Herstal, Simmons et Slomowicz qu'il héberge jusqu'au 20 juin 44 (du 2 au 4 juin, ils logent chez Joséphine MUNTEN-STEEGMANS à Herstal) puis les remet à Albert BOLSEE de Slins-Dalles (Juprelle).
En fin juin 44, Haugen, Lyons, Simmons et Slomowicz sont conduits à Tongres / Tongeren par "BROUWERS" (Andreus BROUWERS de Maaseik, à la liste des Helpers ?) et "VLIEYS" (Mlle VLICKS de Maaseik à la liste ?). Là, via Mme Marie Marguerite SWERTS-BUNINKS (52 Rue Désiré Simonis à Jupille - Liège), Paul ALEN de Ans (Armée Secrète) vient les chercher avec ses hommes.
Par la suite, ils sont emmenés par Mme Maria WITVROUW-STRENS de Herstal et conduits le 4 juillet au camp de Beffe par Pierre STRUMAN, de la Rue Saint-Maur à Liège.
Dans un article de presse new yorkaise du 2 janvier 1945, Slomowicz relate qu'au cours de leur évasion, Simmons et lui utilisèrent divers moyens de transport - trains, bus, vélos - et auto-stop, plus beaucoup de marche à travers des régions grouillant de troupes allemandes. Il ajoute qu'ils atteignirent en juillet un endroit de passage vers la France et rencontrèrent des maquisards français de l'autre côté de la frontière. Manquant de nourriture suffisante pour les nourrir tous, les résistants firent comprendre qu'ils ne pouvaient prendre en charge les deux américains. En chemin, ils virent un convoi militaire mitraillé par des avions américains et le lendemain arrivèrent dans une petite ville où des policiers français s'adressèrent à eux. Les policiers les questionnent et Slomowicz répond négativement à la question de savoir s'ils sont américains. Lorsque le policier leur dit qu'il devrait les emprisonner, Simmons avoue qu'ils sont bien américains. "Pourquoi ne l'avez-vous pas dit plus tôt ? Venez avec moi." Les policiers les conduisirent auprès d'un groupe de résistants qui s'occupa d'eux et leur fournit une bonne cachette dans une forêt, vraisemblablement dans les Ardennes belges.
Slomowicz est un des trois évadés qui s'éloignent du camp de Porcheresse (géré par Émile ROISEUX) vers la fin août/début septembre. Ils voient quelques soldats allemands montant une route proche de leur repaire. Les Allemands les ayant aperçus commencent à tirer et ils s'enfuient en courant à travers bois. Slomowicz se retrouve le 20 août à Sommepy-Tahure (Marne). Quelques jours plus tard, marchant à travers champs, ils voient des soldats américains en jeep, des membres de la 4e Division Blindée US. Slomowicz fait rapport le 1er septembre à Epernay (2nd Lt Cameron J. La Clair Jr de l’I.S.9) et signe la relation de son évasion le même jour à Paris (interview 2nd Lt Richard A. Dana). Il quitte Paris par avion le 3 septembre et arrive le même jour à Londres.
Slomowicz est rapatrié aux États-Unis en fin septembre 1944.
Raymond Slomowicz est enterré au Saint Matthew's Cemetery à Buffalo, New York.
Les photos et des informations nous ayant permis de compléter cette page nous ont été transmises par Paul, l'un des fils de Raymond Slomowicz.