Dernière mise à jour le 04 novembre 2011.
Frederick "Fred" Thomas WILLIAMS / 159702
11 Bramshaw Rise, New Malden, Surrey, Angleterre
Né le 31 juillet 1913 /
P/Off, RAF Bomber Command 97 Squadron, bombardier
Atterri entre Heers et Oreye
Avro Lancaster Mk III n° JB367 (OF-S) abattu dans la nuit du 18 au 19 novembre 1943 lors d'une mission sur Berlin.
Ecrasé entre Widooie et Bommershoven, 7km à l'Ouest de Tongres, Limbourg belge. Selon des sources plus fiables il se serait abattu sur le château "de Tornaco", Romeinse Kassei à Voort.
Durée : 7 semaines
Passage des Pyrénées : le 9 janvier 1944
Rapport d'évasion SPG 3318/1721 (complet).
Fred Williams est du même équipage que Albert Pepper, Thomas Hesselden et Charles Billows. Le pilote, Fl/Sgt Johnson est décédé, le radio Fl/Sgt Sansam est fait prisonnier. Danny BASTEYNS et le Heemkundige Kring Hendrycken-Voerda ont publié en 1987 un livre relatant la perte de l'appareil et le sort de son équipage : "Lancaster JB367 - Oorlogsgebeuren in de nacht van 18 op 19 november 1943 te Voort".
Ils décollent de Bourn le 18 novembre entre 17 et 18 heures GMT. Sur le chemin de retour de Berlin, ils sont pris à partie par un barrage de Flak au-dessus de Cologne. Après 5 ou 6 minutes, le pilote donne l'ordre de sauter, l'appareil ne pouvant plus être contrôlé.
Williams atterrit sur une petite route secondaire dans la campagne. Il ne peut pas dégager son parachute coincé dans des poteaux télégraphiques. Inconscient sur le moment (selon Hesselden, il était blessé au visage), il entend plus tard qu'il fut trouvé dans cette position et caché ensuite.
Il marche en direction du Sud-Ouest et traverse Waremme, atteignant Celles trois heures plus tard. Ses jambes sont très douloureuses après son atterrissage. Il dort dans une meule de foin et le lendemain (19 octobre) il frappe à une ferme voisine, déclare qu'il est un aviateur anglais et est aussitôt caché et nourri par ces gens qui lui donnent également des habits civils. Il est conduit dans une autre maison du village et le restant de son évasion est arrangé. Ce nouvel hébergeur travaille à la compagnie d'électricité de Waremme, et vit avec sa femme et trois enfants. Un autre jeune couple habite à l'étage et l'aide également.
Il reste trois jours chez ces gens, avant d'être conduit le 22 novembre à Jehay-Bodegnée où il loge chez des Néerlandais. Il y rencontre le Fl/Off Frank Hill, d'un équipage de Halifax. L'homme qui les guide là leur rappelle Conrad Veidt, l'acteur, et ils le surnomment "Conrad". Trois jours plus tard, "Conrad" les guide de l'autre côté de la Meuse en empruntant un bac à Amay.
Ils marchent plein Sud pendant quelques kilomètres et rencontrent deux autres personnes. Ils marchent et pédalent alternativement (ils ont deux vélos pour quatre personnes) jusque Tinlot où ils se restaurent à midi chez un certain Joseph, membre d'un réseau d'espionnage. Un dénommé Albert les conduit ensuite à Terwagne où ils dorment chez lui cette nuit-là.
Le lendemain, Albert les conduit à Liège. Williams et Hill traînent en ville et prennent finalement un train pour Bruxelles où ils passent une première nuit dans un café proche de la Gare du Nord avant d'être conduits dans l'appartement d'un Robert, à la Chaussée de Wavre. Ce Robert leur dit être recherché par la Gestapo et vivre sous le pseudo de "Laurent". Il parle anglais, leur remet des fausses cartes d'identité et leur déclare que son groupe a vraiment besoin de fonds. Une nommée Germaine, dont le mari est prisonnier en Pologne, vient leur faire la cuisine et les aide pour un tas de petites choses.
Williams et Hill rencontrent encore un homme appelé à la fois Marcel et Lucien, un petit individu rondelet de 30-35 ans qui porte des lunettes. Il les guide à Watermael, où ils logent prendant huit jours chez un autre Marcel, qui est marié et a un enfant de deux ans.
Pendant leur séjour à Watermael, ils rencontrent Nicolas, un Russe qui est dans la Résistance et leur dit que son groupe manque cruellement d'armes. Les deux aviateurs sont ensuite ramenés plus près du centre de Bruxelles. Ils sont remis à différents convoyeurs dans la rue et aboutissent dans une espèce de bureau où une jeune fille qui a l'air d'avoir 16-17 ans et parle un peu anglais leur fait remplir des Form E. Tout ceci se passe très vite et les gens sont visiblement inquiets et heureux de les voir partir. Ils y rencontrent un Américain dont Williams ne se souvient pas du nom.
Hill part loger chez un Emile (il s'agit d'Emile et Catherine ROISEUX au 81 Rue de Livourne à Ixelles), tandis que Williams est conduit par Jacques DE BRUYN et Raymond ITTERBEEK chez Jean SIMON, un résistant, au 36 Rue Archimède. Trois jours plus tard, Williams est transféré à Jette pour habiter chez Victor APOSTEL, un flûtiste de l'orchestre Reine Elisabeth au Palais des Beaux-Arts. Sa fiancée, Rachel, loge Irving Tatkin, au même moment. Williams passe le réveillon de Noël au 133 Chaussée de Dieleghem à Jette chez les parents de Victor APOSTEL et séjourne ensuite 8 jours chez eux.
De là, il part alors chez les CUVELIER, Rue Guillaume Kennis à Schaerbeek. Leur fils Jean est actif dans la Résistance avec Raymond ITTERBEEK. Les CUVELIER ont également une fille de 18 ans. Williams reste 8 jours chez eux, et y reçoit une nouvelle carte d'identité.
Un matin, tôt, Jacques DE BRUYN le conduit à la gare du Nord, où il retrouve Hill et Emile ROISEUX, ce dernier prenant les deux évadés en charge jusque Mons. De Mons, ils continuent en tram jusqu'à un village près de la frontière. Là, ils sont pris par une femme (Georgette DIEU ?) qui les conduit dans une maison du village, où ils rencontrent trois Américains : Robert Sheehan, Raymond Nield et Paul Gregory.
Le docteur Amédée COLSON les fait passer en France dans sa voiture jusque Bavai. Là, le groupe est séparé et Williams va chez des gens assez bizarres, mais très gentils, qui logent dans une véranda à l'arrière d'une maison où un escalier en vis y mène à l'étage. Tous les membres de la famille sont affligés d'une difformité physique.
Le lendemain, une femme (Amanda STASSART) les prend dans la voiture du Dr COLSON et les conduit à une gare 20 Km plus loin d'où ils prennent un train pour Paris. Arrivés à Paris, trois évadés du groupe vont loger dans un appartement pour une nuit. Ils vont manger le lendemain près de la Rue de Courcelles avec la patronne d'un module de logements, qui les présente à un homme que Williams pense être le chef du réseau. Il a environ 40 ans, les cheveux grisonnants, porte la moustache, parle anglais et a le visage ridé mais amical. Il s'agit de Jacques LE GRELLE.
Williams et Hill sont conduits dans un appartement par une femme aux cheveux blond platiné (Germaine BAJPAI-FLACHET). Mariée "à un Anglais" (en fait un Indien), elle parle parfaitement anglais et leur raconte qu'elle a habité Lincoln dans le Lincolnshire en Angleterre durant quelques années.
Le lendemain, Williams quitte Paris en train avec Nield, Gregory et Sheehan. Hill, quant à lui, reste à Paris à cause de problèmes avec son certificat de sécurité.
Le guide des quatre autres - qui parle anglais à des moments inconvenants - leur remet de nouvelles cartes d'identité dans le train. Williams estime que ce n'est pas une chose raisonnable à faire, car ils ne connaissent même pas les détails de leur identité s'ils sont interrogés et, de plus, ils ne peuvent les étudier dans ce wagon où se trouvent d'autres personnes. Williams constate qu'il a la carte de Nield et effectue l'échange. A Madrid, il apprend de Lloyd Wilson et Jacob Dalinski que deux évadés de leur groupe ont été arrêtés pour cette raison : deux d'entre eux avaient aussi reçu une mauvaise carte et celui des deux qui parlait pourtant parfaitement le français n'avait pu se justifier avec suffisamment de conviction.
A Bordeaux, un guide basque (Marcel ROGER) qui a une cicatrice au nez et marche en ouvrant les pointes des pieds, les attend. Arrivés en train à Dax, ils prennent des vélos et vont à Bayonne passer la nuit à l'auberge de Marthe VILLENAVE, épouse MENDIARA. Le lendemain après-midi, ils vont à vélo à un rendez-vous où attendent quatre guides.
Lors de ce 89e passage de Comète, seuls avec les guides de Pierre ELHORGA, ils passent par Larressore. Le trajet prend 6 heures et ils sont pourchassés par des Allemands (des Gebirgsjäger stationnés non loin de là, à Esteben borda), guidés par un chien, qui leur tirent dessus. Durant cet incident, ils perdent Nield et Gregory qui se rendront plus tard à la police espagnole. Abandonnés par leurs guides, Williams et Sheehan vont à une ferme espagnole juste au delà de la frontière. Le fermier parle français et marche avec eux deux heures et demi, les laissant dans une grange à flanc de montagne. Vers 4 heures le lendemain, on vient les chercher et ils marchent vers une autre ferme qu'ils atteignent à l'aube. Ils y logent deux jours et sont ensuite conduits dans la vallée, où ils rencontrent un homme avec plusieurs bicyclettes. Ils roulent tous pour arriver près de Donamaria où ils y passent la nuit.
Le lendemain, ils suivent leur guide et un vieil homme et marchent 13 heures avant d'atteindre un village situé à 20 Km de San Sebastian. Ce même jour, une voiture les conduit à San Sebastian où ils rencontrent le consul et passent la nuit dans un café où ils y rencontrent Dalinski, Wilson, ainsi que deux Belges. Ils vont à Madrid où ils restent quatre jours avant de partir pour Gibraltar.
Fred Williams rentre en Angleterre le 24 janvier 44 et est débriefé par le MI-9 le 26 janvier.