Dernière mise à jour le 28 juin 2012.
Julius David "Dave" MILLER / O-745727
300 Hampton Avenue, Hampton, Virginie.
Né le 06 octobre 1922 à Baltimore, Maryland / † le 06 mars 1996 à Baltimore, Maryland.
2nd Lt, USAAF 305 Bomber Group 366 Bomber Squadron, copilote.
Lieu d'atterrissage : entre Fraiture et Tavier, au Nord d'Ellemelle, ± 20 Km au Sud de Liège.
Boeing B17 Flying Fortress, 42-31430, abattu lors d'une mission sur Leipzig le 20 février 1944.
Ecrasé à au lieu-dit "En Sart" à Poulseur, à l'Est du grand bois d'Anthismes (Liège).
Durée : 9 semaines.
Passage des Pyrénées : le 26 mai 1944.
Rapport de perte d'équipage MACR 2428. Rapport d'évasion E&E 736.
Son équipage compte sept évadés et trois prisonniers.
Les prisonniers : le pilote, Lt John J. Stahl, le mécanicien/mitrailleur dorsal T/Sgt Claude T. Keenum Jr et l'opérateur radio, le T/Sgt Howard T. Kallal. Outre Julius Miller, les autres évadés sont : le 2nd Lt John Chernoski, le 2nd Lt Georges Vogle, le mitrailleur ventral S/Sgt Elbert E. Pyles (E&E 2345 - évacué vers la Suisse), le mitrailleur latéral droit S/Sgt Berna L. Johnston (E&E 2346 - évacué vers la Suisse), le mitrailleur latéral gauche S/Sgt Myron Pogodin (E&E 2347 - évacué vers la Suisse) et le mitrailleur arrière S/Sgt John Engstrom (E&E 2690 - évacué vers la Suisse).
Des photos et une copie du rapport d'évasion de Julius Miller nous ont été transmises par sa veuve Madelaine, qui précise que son mari préférait qu'on l'appelle "Dave".
Dave atterrit au Nord de " Elmont ?? " (à notre avis, il s'agit d'Ellemelle) à une vingtaine de km au Sud de Liège. Un jeune homme mince portant lunettes et âgé d'environ 21 ans le mène à une maison. Un homme lui paraissant devoir être son père entame une conversation et plus tard lui amène un lieutenant de la Marine belge, " ± 1,65m, cheveux noirs, yeux bleus, bien bâti ", qui avait déjà aidé un aviateur de la RAF. S'étant assuré de la véracité des dires de Miller, le Lieutenant le mène à un château près de Moulin, à l'Ouest d'Anthisnes, où ils sont accueillis par le concierge et son épouse. " Jacques " (le concierge ?) lui fabrique de faux papiers et le transfère à un homme trapu, aux cheveux blancs, portant lunettes et venant apparemment de Huy. L'auto dans laquelle l'homme l'emmène tombe en panne et les deux hommes poursuivent leur route en taxi jusqu'à Fraiture, où Dave Miller retrouve le Lt George Vogle. Les deux aviateurs sont ensuite amenés à Huy. Arrivant à proximité de la maison hutoise où ils devaient être cachés, on s'aperçoit que la Gestapo est sur place et les deux hommes sont guidés vers une autre maison près de la gare où quelques Américains avaient été cachés auparavant.
Le 22 février, Miller et Vogle partent en train pour Bruxelles, descendent un peu avant la ville et prennent un tram pour atteindre l'église désignée comme point de rendez-vous. Là, deux hommes se présentent à eux, l'un d'eux parlant un peu l'anglais. On les mène au sommet de l'édifice où se trouvent le concierge, fort dégarni, sa femme et leurs deux enfants. Après un repas, un colonel de l'Armée Belge ("1,80m, blond, moustache") vient les interroger sur leur équipage. Dave ayant refusé de lui donner les détails de son unité et d'autres renseignements militaires, le colonel les fait descendre et dans une rue voisine ils sont mis en contact avec un grand chef de l'organisation ("un Belge qui avait travaillé en Angleterre pendant 10 ans, 1m65, environ 45 ans, lunettes, marchant avec les mains derrière le dos"). Cet homme leur dit qu'après qu'ils auront quitté Bruxelles, ils ne devront pas dévoiler qu'ils étaient dans la capitale, mais qu'ils venaient d'une autre ville, Anvers par exemple. Dave et Vogle retournent à l'église où deux autres hommes sont en train de leur aménager un endroit où se loger. Il s'agit de "Georges" ("1,80m, blond, lunettes, environ 26 ans") et "Albert" ("45 ans, mince, cheveux bruns grisonnants, visage mince, fine moustache, environ 70 kg ").
Selon EVA, Miller et Vogle arrivent via un LHEUREUX.
Dans son récit, Dave Miller déclare que ce sont "Georges" et "Albert" qui les ont menés, lui et Vogle, à la maison d'Anatole DEMELENNE, 126 Chaussée d'Ixelles. Ils y rencontrent Madame BUZZI, la maman de Madame DEMELENNE. Ils restent chez Mme DEMELENNE du 24 février au 02 mai 44 et au cours de leur séjour y voient la femme de "M. Georges", "blonde, élancée, 1,55m, de la même organisation que le colonel". Dave poursuit : "nous avons vu "Albert G", le fils de Mme BUZZI, sa femme Margot et leur fils, de même que Marie BUZZI, la cousine de Mme DEMELENNE ; un "Raymond" de la famille Demelenne, ex-prisonnier de guerre et sa sœur".
C'est chez les DEMELENNE également que Dave et Vogle rencontrent Yvonne BIENFAIT et Marguerite PUISSANT, toutes deux infirmières à l'Hopital de Schaerbeek. Vers le 20 avril, aidé d'une (autre ?) infirmière, un docteur juif opère Vogle de l'appendicite, utilisant du chloroforme.
Quatre jours environ après l'opération sur Vogle, "Georges" et "Albert" rendent visite au grand chef au sujet d'un message radio à destination de l'Angleterre. Quatre autres hommes se trouvent là également et un quart d'heure après le départ de Georges et Albert, la Gestapo arrive, tue quatre hommes et arrête un cinquième. Georges aussi doit se cacher et, après son départ, le 29 avril, Yvonne BIENFAIT demande à Miller et Vogle de venir loger chez elle. Les deux hommes remplissent à son intention un questionnaire pour vérification et le 1er mai, elle emmène les deux aviateurs faire faire des photos d'identité avant de les amener chez elle. La même nuit, "Gaston" (Gaston MATTHIJS) leur apporte des vêtements civils supplémentaires.
Vogle restera chez Yvonne BIENFAIT jusqu'au 19 juin, tandis que Dave Miller, accompagné de Meyles Sheppard et Claude Leslie, quitte Bruxelles le 03 mai à destination de Paris avec Henri NYS, Jacques BOLLE et Félix BECQUEVORT.
Par la suite, Dave part pour Nesles-la-Vallée où il rencontre un boulanger prénommé RAYMOND. Il est ensuite conduit à Sendricourt chez Mme DELACOUR, sa fille Paulette et les deux frères de celle-ci, cachette où il reste avec Claude Leslie et un capitaine allemand, déserteur du front russe où il avait servi avec des troupes au sol de la Luftwaffe.
Dave mentionne que "Crouch et moi sommes restés une nuit chez Virginia Lake". Il s'agit de Marshall Crouch, qui sera arrêté par la suite.
Miller indique qu'il est ensuite mené par une dame de 32 ans avec un enfant de 11 ans chez Marthe RICHER (alias "Marthe Richard", 1889-1982, une célèbre espionne durant la 1ère Guerre Mondiale, à l'histoire assez controversée, également quant à son rôle durant la Seconde), habitant près d'une usine RENAULT, chez qui avait logé Meyles Sheppard et où il rencontre Jasper Knight. Il rencontre un homme chauve, âgé de 55-60 ans, portant lunettes, ainsi qu'une " dame aux lèvres minces, 45 ans, 1,60m, cheveux bruns, yeux noisette, ne connaissant pas l'anglais ". Vers le 16 mai, tandis que Crouch est mené à l'appartement de Virginia Lake, Dave est logé chez M. " Delanney " (DELAUNEY ?), officier de réserve dans l'infanterie française, sa femme et leur petit garçon. Il y loge pendant 3 jours à l'étage dans un appartement vide.
Dave signale que son parcours vers le Sud après avoir quitté la région parisienne est le même que celui de Meyles Sheppard et d'autres évadés. Il est descendu de Paris à Bayonne par Marcel ROGER et Robert CAMUS et loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.
Le 26 mai 1944, Dave, Sheppard, Leslie, Nelson Campbell et William Jacks sont du 97e passage de Comète, par Souraïde et Quito borda, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel ECHEVESTE et son frère Joseph Marie).
Dave est séparé du groupe après leur passage de la frontière espagnole, arrive à San Sebastian, y rencontre Michael CRESWELL, l'accompagne à Madrid puis poursuit sa route seul vers Gibraltar.
Dave Miller déclare qu'on lui avait demandé d'adresser trois messages à destination de Londres afin de tranquilliser des familles en Angleterre sur la situation de parents se trouvant en France occupée. L'un des messages était à destination de Mrs Goelet, c/o Ritz Hotel, New York, et renseignait que Mme DELACOUR et ses enfants (cf ci-dessus et "Sendricourt") allaient bien et que "le domestique russe s'est révélé être un traître et aidait les Allemands." La relation avec Sendricourt et le fait que "Mrs Goelet" (Anne Marie Goelet, née Guestier, à Bordeaux en 1899) est l'épouse de Robert W. Goelet, propriétaire du Ritz Hotel... et d'un château à Sendricourt, nous fait penser que Mme DELACOUR gardait le château en l'absence des propriétaires.
A son retour en Angleterre, Dave Miller est interviewé le 11 juin 1944 par le Military Intelligence Service de l'USAAF.