Dernière mise à jour le 5 mai 2024.
Andrew Gordon CLAYTOR / O-811017
R.F.D. n° 1, Glasgow, Virginie, USA
Né le 13 juin 1918 à Rocksbridge, Virginia / † le 31 août 1998 à Conover, Caroline du Nord, USA
1er Lt USAAF 381 Bomber Group 535 Bomber Squadron, pilote
Lieu d'atterrissage : près de Bresles, à environ 15 km à l'Est de Beauvais, Oise, France.
Boeing B-17F DL Flying Fortress, N° de série 42-3511 (MS-N), abattu par la Flak le 25 avril 1944 lors d'une mission sur l'aérodrome de Metz-Frescaty
Écrasé à Précy-sur-Oise près de Beauvais, France
Durée : 4 mois.
Camps Marathon : Fréteval
Rapport de perte d'équipage MACR 4286. Rapport d'évasion E&E 1021, disponible en ligne.
L'appareil décolle de Ridgewell vers 06h00 du matin. Peu après le décollage, un moteur manifeste des problèmes et à l'approche de la cible, un autre rend l'âme. Le B-17 perd de l'altitude et il n'y a pas grand espoir de pouvoir regagner l'Angleterre, lorsqu'il est atteint par des obus de la Flak qui endommagent deux autres moteurs. A environ 4700 m d'altitude, le pilote Claytor donne l'ordre d'évacuer.
Sur les neuf hommes d'équipage, deux sont fait prisonniers : le navigateur 2nd Lt Robert Chisholm et le mécanicien/mitrailleur dorsal S/Sgt Nicholas A. Sango, apparemment dénoncés (selon déclarations de résistants, ils auraient été vendus aux Allemands par des Français en échange d'une somme de 20.000 francs).
Outre Andrew Claytor, six autres membres de l'équipage parviendront à s'évader : Roy Rice, Walter Robert Williams (opérateur radio - E&E 2358), Charles Middleton, David Souder, Joseph Connable et Raymond Vitkus.
Andrew Claytor saute de 3200 m en huitième position et atterrit dans un champ au Nord d'une route à la sortie Ouest de Mouy. Après s'être débarrassé de son parachute, il marche à l'aide de sa boussole pendant trois heures avant d'atteindre Ully-Saint-Georges. Là, deux français le recueillent et le mènent à la maison de l'un d'eux, M. TOURTE, dans la localité. Pendant son séjour, il est rejoint par son copilote Roy Rice et son bombardier Charles Middleton. Il y apprend que quatre co-équipiers sont tombés à proximité, deux d'entre eux (Chisholm et Sango) ayant été fait prisonniers. La liste des Helpers français reprend Louis BEAUFILS à Fercourt-Cauvigny comme ayant aidé Claytor, sans autres détails. Fercourt se trouvant entre son point d’atterrissage, Bresles, et Ully-Saint-Georges, on peut penser qu’il est l’un des deux Français qui l’ont recueilli rapidement après sa chute.
"Le 19" (selon le rapport de Claytor, mais cela doit être erroné), un nommé MARCEL, 29 ans, grand, très noir de cheveux. (Marcel BEAUCHERON du 60 Rue des 17 Martyrs à Andeville) emmène les trois hommes chez Mme Maurice ORANGERS, également connue sous le nom d'Andrée DELOS, épouse d'un mécanicien pour vélos. Andrée DELOS est reprise à la liste des Helpers français comme habitant au 12 Route de Clermont à Laversines, près de Bresles. Claytor, Rice et Middleton restent là jusqu'au 28 avril et pendant leur séjour, Marcel BEAUCHERON tente de leur trouver des contacts, comme il l'avait fait quatre mois plus tôt pour un autre aviateur. Ils reçoivent également la visite de Roger FRARI, qui leur donne des papiers à remplir. Leurs mitrailleurs Joseph Connable et Raymond Vitkus les rejoignent là le 27 avril.
Le 29 avril, un homme ("33 ans, grand, costaud, parlant bien l'anglais") emmène Claytor, Rice, Middleton, Connable et Vitkus dans sa voiture. Le groupe se sépare et Claytor et Connable vont à la Rue de l’Usine à Le Mesnil-Théribus chez une dame nommée "Marie" ("35 ans, blonde, de petite taille", Marie-Louise BONNIN). A leur arrivée, trois aviateurs américains qui étaient cachés là, Geno DiBetta, Clyde Hewitt et George Solomon sont emmenés ailleurs par l'homme qui avait guidé à cette adresse Claytor et ses compagnons. Marie-Louise BONNIN est renseignée comme ayant hébergé Claytor et Connable du 29 avril au 17 mai.
Le lendemain, Claytor et Connable sont guidés vers la maison de Roger FRARI dans le voisinage. Roger vivait là avec sa femme et déclarait avoir aidé déjà 20 aviateurs et servir de chauffeur aux Allemands (il était concierge et chauffeur de camions à l’usine de boulons "Troisoeufs" dans la localité, un établissement réquisitionné par les Allemands…). Après cinq jours les deux aviateurs sont à nouveau déplacés dans le village, restent trois jours dans ce nouvel abri avant d'être à nouveau déplacés, cette fois vers la maison de Mme "DEMANTI" qui les héberge pendant cinq jours. Il n’y a aucun "DEMANTI" dans la liste des Helpers français, mais Mme Victoire DAMEME, épicière et aubergiste à la Rue de la Mairie à Le Mesnil-Théribus, est renseignée comme ayant hébergé Claytor, Rice, Middleton et Vitkus du "7 au 16 mai"…
Selon le rapport de Claytor, "le 12 mai", un homme nommé LÉONCE, très riche propriétaire d'un moulin à grains, conduit Claytor et Connable en voiture vers un hôtel dans une ville à environ 14km au Nord-Est de Beauvais. Ils y passent la nuit et sont dirigés vers une maison de la ville où ils sont recueillis chez un officier français. Il parle anglais et héberge quelques jeunes français se cachant des Allemands.
Le 18 mai, LÉONCE emmène Claytor, Connable, Middleton et Vitkus jusqu'à Haudivillers, dans l’Oise. Claytor y loge à la Rue de l’Eglise chez Abel PELLETIER (dont le fils Francis, 18 ans, est très actif dans la résistance) où il retrouve Rice, qui s'y trouvait depuis une semaine. Connable et Middleton vont loger ailleurs, tandis que Vitkus est hébergé par LÉONCE. Le 27, Claytor, Connable, Rice, Middleton et Vitkus sont menés en voiture au Sud de Beauvais où ils dorment une nuit dans un garage pour camions.
Le lendemain, le groupe part en train pour Paris où il est pris en charge par Robert PIERRE du 26 Avenue Pierre Ier de Serbie à Paris XVIe., qui les guide chez une fleuriste (Andrée DONJON, célibataire fleuriste au 60 Rue de Bellechasse à Paris VIIe). De là, ils sont menés au N° 8 d'une rue située près de la Tour Eiffel pour y loger chez Mme "Annie Germaine" ("30 ans, jolie", c'est Germaine BOHEL épouse MELISSON alias "Anne", née à Évreux le 18 mai 1912, au 7e étage du 8 Rue de Montessuy, Paris VIIe.) jusqu'au 30 mai. Pendant cette journée à Paris, ils reçoivent la visite de Virginia et Philippe d'ALBERT-LAKE. Philippe lui fait passer un interrogatoire, puis lui apprend qu'il avait trouvé "Sutor" (en fait, son mitrailleur David Souder). Les hommes rencontrent également trois jeunes filles qui travaillaient avec "Annie". Andrée DONJON, née le 24 juillet 1914 à Nogent-sur-Marne, a été arrêtée le 7 juillet 1944 par la Gestapo. lncarcérée à la prison de Fresnes elle part dans le convoi du 15 août de la Gare de Pantin à destination du camp de concentration de Ravensbrück où elle arrive le 21 août 1944 (Matricule n° 57501). Transférée au camp de Buchenwald (n° 50332), elle va dans divers camps de travail, les Kommandos de Torgau, Abterode, Leipzig-Markkleeberg. Libérée le 22/04/1945 à Freital (Allemagne), elle est rapatriée en France au début mai 1945.
Le 29 mai, Germaine MELISSON-BOHEL guide le groupe vers la gare et monte avec eux dans le train pour Châteaudun. Ils descendent du train à Morée et sont guidés vers la maison de Gustave BARBIER à La Corbonnière où Claytor, Rice et Middleton sont hébergés jusqu'au 13 juin. A cette date, Gilbert THIBAULT les mène vers un camp en forêt près de Bellande où ils se cachent jusqu'au 26 juin, ayant été rejoints entre-temps par une quarantaine d'autres évadés.
Le 26 juin, six évadés dont Claytor sont guidés par "Jean" (Jean de Blommaert) vers un autre camp établi dans la forêt, celui de Richeray-Busloup, où ils resteront jusqu'au 13 août, date de la libération par des troupes américaines. Andrew Claytor part de Rennes en avion le 17 août à destination de l'Angleterre. Il est admis le lendemain au 16th Station Hospital pour y soigner une dermatite aigüe au pied et est interrogé par l'I.S. 9 le 23 août 1944.