Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 11 septembre 2018.

Edmund Thomas HEAP ("Eddie") / Aus 405053
"Fernie Brac", Hurdcotte Street; Enoggera-Brisbane, Queensland, Australie et 405003 Bosworth, Woodstock, Queensland, Australie après la guerre
Né le 30 janvier 1911 à Esk, Queensland, Australie / † le 24 novembre 1959 au Queensland, Australie
Sgt RAAF, RAF Bomber Command - 102 Squadron, mitrailleur dorsal
Lieu d'atterrissage : près de Martelange, Luxembourg belge
Handley Page Halifax Mk. II, W7677, DY-Q "Queenie", abattu par la Flak dans la nuit du 8 au 9 septembre 1942, au retour d'un raid sur Frankfort
Écrasé à Rambrouch, 15 km à l'ouest d'Ettelbruck (G. D. de Luxembourg)
Durée : 5 semaines
Passage des Pyrénées : 9 octobre 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3311/949 (incomplet).

Le Halifax décolle de Pocklington à 20h57 heure anglaise. Touché par la Flak au retour de Frankfort, l’appareil a son moteur extérieur gauche endommagé. De multiples ratés se développent et le pilote Sgt Farrel donne l'ordre de sauter aux environs de Martelange vers 1 heure du matin. Farrel reste encore aux commandes de l'appareil qui s'écrase.

Le pilote F/Sgt Francis Harold John Farrell, le navigateur Sgt John Goodson Phillips et l’opérateur radio/mitrailleur Sgt Owen Kidd Barclay sont tués. Ils reposent dans une tombe collective dans le cimetière de l’église de Folschette (Rambrouch) au Grand-Duché de Luxembourg. Le sergent K. R. Wright et le W/O Frederick Whitfield seront immédiatement arrêtés. Ce dernier mourra de cause naturelle en captivité le 5 mars 1945. Il repose au Berlin 1939-1945 War Cemetery.

Seuls Edward Heap (la présente fiche) et son coéquipier, le mitrailleur arrière John Griffiths parviendront à s’évader. Après son atterrissage, Heap dissimule son équipement et se cache dans un bois. Vers le 11 ou 12 septembre, une jeune fille arrive à vélo à Heinstert et demande à voir "Georges, le neveu du curé". Il s'agit de Jean MEYERS. Elle lui dit que Michel "DERNEUDEN" (un ancien de la Légion Etrangère), Rue d'Arlon à Martelange, savait où se cachait le dernier survivant non capturé du crash. [La liste des Helpers belges reprend Michel DERNOEDEN au 97 Rue de Bastogne à Martelange.]

On conduit MEYERS, arrivé à vélo, près de Heap, qui se cache dans un bois de sapin au Sud de Martelange, non loin du carrefour vers Perlé, de l’autre côté de la frontière. Après un premier contact, MEYERS revient lui donner des vêtements civils et le prend sur son vélo jusque Heinstert, à 8 Km plus au sud. Heap y dort une nuit, avant d'être conduit pour plusieurs nuits à la ferme d'Alphonse SCHMIT et de son épouse, née LIPPERT, à Nobressart un peu au sud de Heistert. Les gares de Habay-la-Neuve et d’Arlon sont surveillées par les Allemands. Avec l'aide de Alphonse SCHMIT, MEYERS le conduit à vélo à la gare d'Habay. SCHMIT ramène ensuite les trois vélos à Heinstert.

Le 17 septembre, Jean MEYERS, agent de liaison de Luc VN/RN6, guide Edward Heap à Bruxelles (gare du Quartier Léopold) par le train de 6 heures du matin et le remet à Robert DALECHAMP (VN/C) au 36 Avenue de Juin (baptisée maintenant Avenue Robert Dalechamp) à Woluwe-Saint-Lambert. [Arrêté en 1943, Robert DALECHAMP est d’abord incarcéré à la Prison de Saint-Gilles à Bruxelles avant d’être transféré au camp de concentration d’Esterwegen. Il meurt à Bayreuth le 7 mars 1945.]

Voici la version du SPG partiel (Appendice C) de Heap : Le 16 (?) septembre, un Belge (probablement Jean MEYERS) le conduit chez Mlle PATTERSON, "Avenue Princesse Louise à l'Ouest de Bruxelles" (?), une dame âgée qui fut enseignante à l'université de Paris. Elle apprend l'anglais aux membres du réseau. [La liste des Helpers belges mentionne Mlle Patricia PATERSON au 73 Rue Souveraine (Ixelles), non loin de l’Avenue Louise…]

Le 17 (?), il est conduit par "le chef" (?) de l'autre côté de la ville, à la rue Notre-Dame (?) et y reste trois nuits. Heap est signalé comme ayant logé chez l'architecte Arthur Alphonse DE GROEVE dont le pseudo est "'Patron" au sein du réseau Luc, au 770 Chaussée de Gand à Molenbeek-Saint-Jean. [L’Almanach de Bruxelles pour 1939 reprend A. DE GROEF, architecte, à cette adresse…]

Il est alors conduit en transit chez Achille OLIEU, au 427 à l'avenue des Pagodes à Laeken, où Robert Frost est déjà (Frost y loge du 18 au 20 septembre et Achille OLIEU déclare qu'il a logé Robert Frost du 19 au 22 septembre, reçu de "DE GROEVE" et remis à Jean DELVAUX, "un agent de De Groeve qui était avec Edward Heap"). Ils rencontrent le chef du réseau au centre de Bruxelles, qui les emmène à une église. Là, une jeune femme les questionne pour établir leur identité et on prend leurs photos dans un grand magasin.

Plus tard, Heap et Frost se rendent dans la maison de deux jeunes femmes, Élisabeth WARNON-FERAILLE et Élisabeth LIEGEOIS au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse, qui déclarent Heap avec Prévot du 18 au 23 septembre et où sont déjà ou arriveront Léon Prévot, Léonard Pipkin, William Randle et Tadeusz Frankowski. Du 18 au 23 septembre, Heap est effectivement logé chez Élisabeth LIEGEOIS et Élisabeth FERAILLE au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse, aux mêmes dates que Léon Prévot, alors que Pipkin et Frost y logent du 21 au 23 venant de Laeken (Élisabeth LIÉGEOIS guide Pipkin et Frost à la gare du Midi) et Frankowski y loge du 21 au 25.

Prévôt, Pipkin, Randle et Griffiths partent ensemble à Paris avec deux guides, donc le 23 septembre, en même temps que Jean de BLOMMAERT et Georges d'OULTREMONT. Heap reste à Paris pour 3 ou 4 jours chez M. et Mme Charles LECOURT au 98 bis Rue du Cherche-Midi près de la gare Montparnasse à Paris VIe. Il est alors déménagé chez "Mr Paul" (Frédéric DE JONGH), le "père de Dédée" à la villa du 6 Avenue des Érables à Saint-Maur-des-Fossés.

Heap quitte Paris le 6 octobre avec Elvire MORELLE et Jeanine DE GREEF, et un groupe incluant Robert Frost et Dalton Mounts.


Mot de remerciement de Heap dans le carnet de Ambrosio San Vicente.

Ils passent une nuit chez un Basque (Ambrosio SAN VICENTE) au 7 Rue Salagoïty à Saint-Jean-de-Luz. Le lendemain, Jeanine DE GREEF les amène à Urrugne et Heap traverse les Pyrénées avec ces trois autres et un guide basque dans le 26e passage de Comète : Philip Freberg, Robert Frost et William Ledford. Dans une ferme en Espagne, ils rencontrent Andrée DE JONGH et vont à San Sebastian chez un garagiste (Bernardo ARACAMA au n°7, 5e étage à gauche, Calle Aguirre, Miramon, à San Sebastian).

Heap est à Gibraltar le 12 octobre. Il s’envole de là le 31 octobre et arrive le lendemain 1er novembre à Portreath, en même temps que Ledford. Tous deux sont interrogés à Londres par le MI-9 le 2 novembre 1942. Edward Heap poursuit du service à la RAF et devient officier et pilote de bombardier. Il aurait participé à des opérations de ravitaillement sur Bastogne encerclée en décembre 1944. Il rentre en Australie en 1946 et est démobilisé à Melbourne le 4 avril avec le grade de Flight Lieutenant. Il décède d'épuisement en forant un puits pour son ranch lors d'une grande sécheresse.


Mention dans le dossier militaire d’Edward Heap – manquant en mission le 9.9.42
et sain et sauf en octobre (dossier militaire Australian WWII Service Records)


Mentions dans la London Gazette du 5 février et le Canberra Times du 10 février 1943
de l’octroi de la DFM (Distinguished Flying Medal) à Edward Heap (et à son coéquipier Griffiths.)

Edward Thomas Heap repose au Lutwyche Cemetery à Brisbane, Queensland, Australie.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters