Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 28 novembre 2021.

Dalton Charles MOUNTS / R101816
Beulah, Mercer County, North Dakota, USA
Né le 27 mai 1918 à Bonita, San Diego County, Californie / † 30 août 1994 à Bonita, San Diego County, Californie
Sgt RCAF, RAF Bomber Command - 150 Squadron, copilote
Atterri au Nord-Est de Diest (Brabant), Belgique
Vickers Wellington, n° série BJ877, JN-Z "Zebra", abattu la nuit du 16 au 17 septembre 1942 par la Flak et apparemment achevé par un chasseur piloté par l'Oblt Barte, lors d'une mission sur Essen. la nuit du 16 au 17 septembre 1942.
Ecrasé aux environs de Diest (Brabant)
Durée : 2 semaines.
Passage des Pyrénées : 05 octobre 1942

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3311/938.

Le Wellington, piloté par William Randle, dont c'est la 19ème mission, décolle à 20h28 de Snaith (Doncaster). Il est touché une première fois par la Flak au-dessus de Zwolle, Pays-Bas, en route vers l'objectif. Après le largage des bombes, il est atteint une deuxième fois, à une altitude d'environ 5000 m au-dessus de Saarbrücken, l'obus de la Flak mettant le moteur gauche hors d'usage. Peu après, le moteur droit commence à ne plus fonctionner et, l'appareil perdant de l'altitude, Randle donne l'ordre d'abandonner l'appareil à hauteur du sud-sud-est de Diest.

Dalton Mounts est un étudiant devenu pilote américain attaché à la Royal Canadian Air Force, qui était à bord du BJ877 en tant que "passager" lors de la mission. En plus de lui, quatre autres membres de l'équipage parviendront à s'évader : le F/Sgt William W. Drechsler, RCAF (R/75287 - passé par Bruxelles, Mons, Lyon, il a traversé les Pyrénées et rejoint Gibraltar d'où il est rentré par avion en Angleterre le 24 février 1943 - SPG 3312/1093), William Randle, Robert Frost et William Brazill. Le Sgt Norman M. Graham, RCAF, d'abord évadé également se rendra aux Allemands pour éviter des problèmes à la famille belge qui l'hébergeait. Il sera interné dans le Stalag 8B et le Camp n°344 - N° de prisonnier 27166.

Mounts atterrit dans un champ, emporte son parachute et sa Mae West et marche d'abord vers Diest, puis au Nord sur 3 Km. Il cache son équipement sous des herbes séchées derrière une maison et se couche le long d'une haie. Il entend un homme parler dans ce qu'il croit être de l'allemand, et une femme lui répondre dans une autre langue.

Le 17 septembre 42, vers 06 heures, il frappe à la porte et les gens semblent immédiatement savoir qu'ils ont affaire à un aviateur Allié et l'invitent à déjeuner. Il retourne dans sa haie, mais il est rappelé à l'intérieur et y dort un peu. En très peu de temps, quinze personnes viennent le visiter en lui donnant des vêtements.

A 11 heures, deux hommes l'emmènent dans une maison au Sud de Diest en contournant la ville, où il dîne et reçoit un meilleur pantalon. Les deux hommes reviennent avec des vélos et il les suit. Après une crête, il monte sur l'arrière d'un des vélos. Ils arrivent dans un bar d'Aarschot à 17 h 30. Ils discutent avec le gérant qui va chercher un autre homme qui l'emmène loger la nuit au Nord de la ville. Ce logeur devrait être Jozef VAN DESSEL, du 71 Liersesteenweg (chaussée de Lierre) à Aarschot.

Le 18 septembre, une Anglaise vient lui parler et il se rend chez elle à 21 h 30. Cette "Anglaise" devrait être Madeleine VAN VLASSELAER épouse de Jean BERGEN et domiciliée au 78 Liersesteenweg. Comme beaucoup de Belges de son âge, elle avait passé les années de la Première Guerre Mondiale à Wandsworth, une ville de la banlieue sud de Londres et parlait couramment l'anglais. Elle servira également d'interprète pour Cyril Passy et un autre aviateur américain non identifié. Dans son formulaire BRAREA, elle déclare bien avoir reçu Dal Mounts de Joseph VAN DESSEL, de la même rue qu'elle.

Le 19, Mounts retourne dans la première maison à 04 h 30. A midi, il est pris en vélo dans des bois où trois hommes le prennent en voiture jusque Bruxelles. Le chauffeur était un procureur bruxellois (Mounts dit "the District Attorney from Brussels") dont le nom n'est pas cité.

Il reste trois jours (du 25 au 28 septembre 42) au 40 Rue du Lombard à Bruxelles chez Mme VAN CAMPENHOUT (Édith FRITZ, veuve François Van Campenhout), sa sœur Geneviève VAN CAMPENHOUT, veuve TACKELS, et sa fille Monique TACKELS.

Mounts est alors amené par un "Monsieur Victor" (probablement Victor MICHIELS).

Ensuite, emmené par Marguerite "Peggy" VAN LIER, il va loger chez les MARECHAL au 162 Avenue Voltaire à Schaerbeek, où Elsie, la fille des Marechal, l'appelle "Derek". Randle l'y rejoint ainsi que Bob Frost.

Ils partent ensemble à Paris avec comme guide "un Jean, employé de banque et le fils d'un comte" (Jean de BLOMMAERT et Georges d'OULTREMONT>). (extrait lettre de Fl/Lt W. Randle au Baron Paul GREINDL, père de Jean, dd. 7 juillet 1947). Ils y restent chez "Mr Morell, le père de Didi (Frédéric DE JONGH) et Elvire (MORELLE)".

Le 03 octobre, Mounts prend le train vers Bayonne avec William Randle, Léon Prévôt, Leonard Pipkin, Tadeusz Frankowski et Frédéric DE JONGH. Andrée DE JONGH et une jeune fille (Jeanine DE GREEF) les rejoignent à Bayonne.

C'est le 25e passage de Comète par la route de Saint-Jean et la Bidassoa. Après avoir traversé les Pyrénées, Mounts reste à San Sebastian chez Federico ARMENDARIZ au 2e étage du 3 Calle de la Marina, près de la Concha, plage de San Sebastian, Randle va dormir deux nuits à la Seamen's Mission de Bilbao.

Aucun Dalton Mounts n'est retrouvé dans la base de données d'enrôlements de la NARA (National Archives and Records Administration) évidemment, puisqu'engagé dans la RCAF avant Pearl Harbor (07 décembre 1941). Selon des informations, dans son livre "KONDOR", Bill Randle mentionne avoir rencontré à Bruxelles Bob Frost et "Dal Mounts, an American pilot attached to the Royal Canadian Air Force".

Mounts quitte Gibraltar le 24 octobre 1942 et atteint Portreath le 25. Il participera à la guerre de Corée et terminera sa carrière militaire comme commandant dans l'US Navy. Il repose au Fort Rosecrans National Cemetery à San Diego, Californie.

Merci à Roger Gozin, neveu de Madeleine BERGEN-VAN VLASSELAER d'avoir éclairci les détails du passage de Mounts à Aarschot.


Mot de remerciement dans le carnet d'Ambrosio San Vicente.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters