Dernière mise à jour le 14 avril 2023.
Ebrahim Mogamat ADAMS / M18266 et M11376
158 Long Street, Capetown, Afrique du Sud
Né le 19 mai 1916 à Capetown, Afrique du Sud / † ?
Private (sapeur), 1st Field Engineers Company, SAEC, South African Indian and Malay Corps, englobé dans le Cape Corps
Arrêté par des troupes italiennes le 23 novembre 1941 à Sidi Rezegh, Cyrénaïque, Lybie
Durée : 3 mois
Camps Marathon : Fréteval
Rapport d'évasion SPG 3348/216.
Les informations reprises sur cette page proviennent en majeure partie du rapport d’évasion établi conjointement par Adams et son compagnon d’évasion Rudolph Hoover (voir plus bas). Nous avons complété certaines données au départ d’autres archives militaires.
Selon son dossier WO 146/1/487 aux National Archives à Kew, qui confirme sa matricule M18266 et son appartenance au Cape Corps (avec le grade de Caporal), sa capture aurait eu lieu "le 15 juin 1942 à Gazala, Africa. Interné au Stalag IVB à Muhlberg - prisonnier n° 19506" > https://discovery.nationalarchives.gov.uk/details/r/C16584770 … L’endroit de sa capture y est en contradiction avec les informations correctes qui figurent dans son dossier de capture et d’évasion WO 373/63/179 à https://discovery.nationalarchives.gov.uk/details/r/D7376949
Dans la référence à son dossier WO 208/5405/2 : https://discovery.nationalarchives.gov.uk/details/r/C17948512 , il est renseigné comme Ebrahiem Mogamat ADAMS – 18266. Il est fait mention sur cette page que ce dossier était référencé antérieurement sous I.S.9.(W.E.A.)/2/118/216…
Environ 1 mois après son arrestation, Adams et d'autres prisonniers embarquent à bord d'un bateau à destination de l'Italie. Le navire est attaqué par un torpilleur allemand près des côtes grecques, le bateau est évacué et Adams se retrouve parmi les survivants, arrivant en janvier 1942 au camp 85 de Tuturano, près de Brindisi, en Italie.
En juillet 42, il se trouve au camp de San Pancrazio et survit au bombardement de l'aérodrome. Le mois suivant, il est renvoyé à Tuturano, où Rudolph Hoover arrive le 15 août 1943.
Vers le 22 août, tout le camp est transféré à Lucca mais comme les autres, les deux hommes ne pourront faire le voyage en train. La voie ferrée est endommagée par les bombardements et ils font le trajet, 100 km, à pied. Deux semaines après leur arrivée, l'armistice Anglo-italien est signé, mais leurs gardes italiens restent à leur poste dans le camp.
Le 11 septembre, trois camions de soldats allemands débarquent, prennent possession du camp, abattent son commandant italien et emprisonnent les gardes. Les 1800 prisonniers, noirs pour la plupart, sont transportés depuis Lucca vers un Stalag à Jacobsthal en Allemagne, un camp de transit pour prisonniers russes. (Ceci confirme la détention au Stalag IVB de Muhlberg, situé à quelques kilomètres au nord-ouest de Jacobstahl – prisonnier n° 19506 – Il est par ailleurs repris sous ce même n° de prisonnier au Stalag IXA à Ziegenhain, actuellement Schwalmstadt, au sud de Kassel en Hesse…)
Adams et Hoover y restent deux semaines avant d'être envoyés en France, d'abord à Orléans, ensuite à Beauvais. (Adams est repris comme prisonnier n° 19506 au Frontstalag 133B, à Rennes… Hoover n’est pas repris dans la liste des prisonniers de ce camp…) Le camp à Beauvais se trouvait dans une usine désaffectée dans le centre et les 350 prisonniers non-Européens y sont mis au travail forcé, réparant les dégâts dus aux bombardements à l'aérodrome de Tille et construisant des emplacements de tirs DCA sur des aérodromes de la région et autour de la ville.
Le 5 mai 1944, Visser, commandant du camp, annonce aux détenus que le 9 tout le camp allait être déplacé vers l'Allemagne et quelques hommes s'évadent immédiatement.
Malgré une surveillance renforcée, Adams, Hoover et un autre soldat sud-africain, J. Luiters (C/303541, prisonnier n° 19460), également du Cape Corps, parviennent à s'échapper du camp le soir du 7 mai. Les trois hommes, portant toujours leur battle-dress, se cachent dans des bois pour la nuit. Hoover a 2.000 francs sur lui, mais pas de nourriture, ni cartes ni papiers. Ils quittent leur cachette avant l'aube et, passés près d'Auneuil (Oise), ils se cachent pendant trois jours dans des bois. Luiters part le deuxième jour, tout seul, et se fait arrêter.
On signale le passage d’Adams et Hoover à Senlis où ils sont aidés/convoyés par Jacqueline CABRE, 18 Rue du Chatel et Marguerite GRONIER au 31 de la même rue. Les deux hommes sont ensuite menés vers le Sud.
Adams et Hoover sont pris en charge par le fermier Roger LECOMTE qui leur donne à manger ainsi que des couvertures.
Le 26 mai, Roger LECOMTE leur donne des tickets de train à destination de Saint-Gratien, au Nord-Ouest de Paris, où habitent ses parents dont il leur remet l'adresse. Il les accompagne à la gare et après quelques heures, les évadés voient le père de Roger sur le quai qui les emmène chez lui au 5 Avenue des Belles Feuilles.
Le 4 juin, les deux hommes sont conduits en auto à Paris où on leur donne des vêtements frais. Ils se rendent dans un magasin de vélos où ils rencontrent "Albert" (Philippe d'ALBERT-LAKE), qui les interroge puis les envoie vers un magasin de fleurs au centre de Paris (chez Andrée DONJON au 60 Avenue de Bellechasse dans le VIIe) où ils restent pendant deux jours.
Le 10 juin, après que Philippe d'ALBERT-LAKE leur ait donné le choix entre rester à Paris ou aller dans un camp près de Châteaudun, ils choisissent cette dernière solution et partent en train pour Dourdan le même jour à 06h00. Dans ce groupe de dix hommes, escorté par "Michelle", "Anne-Marie" (Jeanine PIGUET épouse PONCET) et "Annie" (Germaine BOHEL épouse MELISSON alias "Anne/Annie") jusque chez cette dernière au 7e étage du 8 Rue de Montessuy, Paris VIIe, près de la Tour Eiffel. Se retrouvent là en plus de Hoover et Adams : Sam Taylor, Eric Wright, William Bender, Robert Gordon, Delbert Hyde, Clare Blair, Joseph Johnson et Theodore Krol.
Arrivé à Dourdan, le groupe se rend à pied au point de rendez-vous dans la forêt d'Oye, à une courte distance de la gare. Tous marchent ensuite pendant une vingtaine de kilomètres jusqu'à Denonville, où un fermier leur permet de dormir dans sa grange.
Le 11 juin au matin, le groupe se sépare. "Michelle" et Virginia d'ALBERT-LAKE prennent en charge Delbert Hyde, Sam Taylor, Clare Blair, Joseph Johnson, Theodore Krol et Alfred Wickman qui les avait rejoints en route. Philippe d'ALBERT-LAKE, de son côté, guide les deux Sud-africains pour les mener au camp de Fréteval d'où ils seront libérés le 12 août 1944 par des troupes américaines.